AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Comme les amours (60)

Durant le temps que je les vis, je ne sus qui ils étaient ni quelles étaient leurs occupations bien qu'il s'agît sans aucun doute de gens qui avaient les moyens. Peut-être pas très riches, mais assurément aisés. Je veux dire que s'ils avaient été très riches, ils n'auraient pas conduits en personne leurs enfants à l'école, comme j'étais sûre qu'ils le faisaient avant leur pause à la cafétéria, probablement à l'école Estilo, tout proche, bien qu'il y en ait plusieurs dans le secteur, des pavillons d'El Viso réhabilités, ou des villas, comme on disait autrefois, je suis moi-même allée dans l'une d'elles à la maternelle, dans la rue Oquendo, pas très éloignée ; ils n'auraient pas pris non plus leur petit déjeuner presque chaque jour dans cet établissement de quartier, et ne se seraient pas rendus chacun à son travail aux environ de neuf heures, lui un peu avant, elle un peu après cette heure, selon les confirmations des serveurs quand je fis mon enquête, ainsi que celles d'une collègue de la maison d'édition avec laquelle je commentai plus tard l'évènement macabre.
Commenter  J’apprécie          00
C'était plutôt comme s'ils voulaient se rendre sympathiques et se plaire mutuellement dans l'éventualité d'être courtisés; ou comme s'ils avaient l'un pour l'autre tant d'estime ou d'attachement dès avant leur mariage, ou même avant d'être en couple, qu'en n'importe quelle circonstance ils se seraient choisis spontanément - non par devoir conjugal, par commodité, par habitude, ou même par loyauté - comme compagnon ou accompagnateur, ami, interlocuteur ou complice, avec l'assurance que, quoi qu'il en soit, ce qui se produirait ou qui leur arriverait, ou ce qu'il faudrait dire ou entendre, serait toujours moins intéressant ou moins amusant avec une tierce personne.
Commenter  J’apprécie          00
L'erreur de croire que le présent c'est pour toujours, que ce qui est à chaque instant est définitif, quand nous devrions tous savoir que rien ne l'est, tant qu'il nous reste un peu de temps. Nous portons sur nos épaules suffisament de revers et de revirements, non seulement du fait de la fortune mais aussi de notre état d'esprit. Nous apprenons au fil du temps que ce qui nous semblait très grave finit un jour par nous paraître neutre, un fait seulement, une simple donnée.
Commenter  J’apprécie          20
Les gens croient qu'ils ont droit à la vie. De plus cela figure presque partout dans les les religions et les lois, quand ce n'est pas dans les Constitutions, et cependant lui ne le voyait pas ainsi. Comment avoir droit à ce que l'on a ni construit, ni mérité.Personne ne peut se plaindre de ne pas être né, ou de ne pas avoir été dans le monde, ou de ne pas y avoir été toujours, alors pourquoi faudrait-il se plaindre de mourir ou de ne pas être après dans le monde, ou de ne pas toujours y rester ? L'une comme l'autre de ces assertions lui semblaient absurdes.
Commenter  J’apprécie          10
[...]l'un des clercs ou commissionnaires lui demande son nom. Il répond : "Chabert", et l'individu lui rétorque : "Est-ce le colonel mort à Eylau ?" Et le spectre, loin de protester, de se rebeller, se contente d'approuver et de le lui confirmer docilement : "Lui-même, monsieur." Et un peu plus tard, [...] lorsque [...] Derville [...] lui demande : "Monsieur, à qui ai-je l'honneur de parler ?", "Au colonel Chabert", lui répond-il. "Lequel ? " insiste l'avoué, et ce qu'il entend par la suite est une absurdité qui n'est autre que la pure vérité : "Celui qui est mort à Eylau." À un autre moment, c'est Balzac lui-même qui se réfère à lui de cette façon, non sans ironie cependant : "Monsieur, dit le défunt...", il écrit cela.
Commenter  J’apprécie          10
Les enfants procurent beaucoup de joie et tout ce que l'on en dit, mais ils font aussi beaucoup de peine, tout le temps, et je ne crois pas que cela puisse changer, pas même lorsqu'ils seront grands, ce que l'on dit moins. Tu vois leur perplexité face aux choses et cela fait de la peine. Tu vois leur bonne volonté, lorsqu'ils ont envie d'aider et d'y mettre du leur et n'y arrivent pas, et cela te fait aussi de la peine. Leur sérieux t'en fait, leurs plaisanteries élémentaires et leurs mensonges transparents t'en font, leurs désillusions comme leurs illusions, leurs attentes et leurs petites déceptions, leur naïveté, leur incompréhension, leurs questions si logiques, et même leurs mauvaises intentions éventuelles. Tu en as en pensant à tout ce qui leur reste à apprendre, au si long chemin sur lequel ils s'engagent et que personne ne peut faire pour eux, même s'il y a des siècles que nous le faisons et que nous ne voyons pas la nécessité pour tout un chacun qui naît de devoir recommencer depuis le début. Quel sens cela peut-il avoir que chacun passe, plus ou moins, par les mêmes épreuves et les mêmes découvertes, éternellement ?
Commenter  J’apprécie          10
Toutes ces informations étaient réparties sur deux jours, les deux qui suivaient l'assassinat. Ensuite la nouvelle avait complètement disparu des journaux, comme c'est le cas pour toutes actuellement : les gens ne veulent pas savoir pourquoi les choses se passent, seulement ce qui se passe, et que le monde est plein d'imprudences, de dangers, de menaces et d'infortunes qui nous frôlent, mais en revanche atteignent et tuent nos semblables négligents, ou peut-être non choisis par le sort. Nous vivons ensemble sans problème, avec mille mystères irrésolus qui nous occupent dix minutes le matin et que nous oublions ensuite sans qu'ils nous laissent d'irritation ni de trace. Nous avons besoin de ne rien approfondir, de ne pas nous attarder sur un fait ou sur une histoire quelle qu'elle soit, que notre attention passe d'une chose à l'autre et que les malheurs des autres se renouvellent, comme si après chacun d'eux nous pensions : "Eh bien, quelle horreur. Et qu'est-ce qu'il y a d'autre. A quelles autres horreurs avons-nous échappé. Chaque jour, par contraste, nous avons besoin de nous sentir survivants et immortels, alors racontez-nous d'autres atrocités, parce que celles d'hier nous les avons déjà épuisées?"
Commenter  J’apprécie          20
En raccrochant, j'étais toute surprise d'avoir refusé quelque chose à Garay Fontina, et de moi-même, sans avoir consulté mon chef. Cela s'était produit parce que j'étais au comble de la mauvaise humeur et du découragement, du fait que je ne bénéficiais plus de mes petits déjeuners avec le couple parfait, il n'était plus là pour me communiquer son optimisme. Du moins je vis dans cette perte un avantage : je devenais plus intolérante envers les faiblesses, les vanités et les bêtises.
Commenter  J’apprécie          10
... il est surprenant de voir comme nos routines acceptent mal les variations, même celles qui sont bonnes ...
Commenter  J’apprécie          10
»Quand on est amoureux, ou plus précisément quand une femme l’est, surtout dans ces débuts où l’état amoureux possède encore l’attrait de la révélation, nous sommes généralement disposées à prendre à cœur n’importe quel sujet qui intéresse ou dont nous parle celui que nous aimons. Pas seulement feindre l’intérêt pour lui être agréable, le conquérir ou asseoir notre fragile position, cela va de soi, mais à lui prêter une véritable attention et à nous laisser contaminer réellement par tout ce qu’il ressentira et transmettra, enthousiasme, aversion, sympathie, crainte, préoccupation et même obsession. Sans parler de l’accompagner dans ses réflexions improvisées, qui sont celles qui attachent et entraînent le plus parce que nous assistons à leur naissance, que nous les encourageons, que nous les voyons s’éveiller, vaciller et trébucher. (…)
Avec Leopoldo il n’y eut jamais le moindre effort de ce genre, parce qu’il n’y eut pas non plus cet amour obstiné, inconditionnel et naïf ; en revanche, avec Diaz-Varela je me mis en quatre intimement – avec prudence cependant, sans l’accabler, ni presque le laisser voir – tout en sachant bien pourtant qu’il ne pourrait en faire autant, étant lui-même au service de Luisa et qu’il attendrait forcément sa chance depuis longtemps déjà. »
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (400) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Littérature espagnole au cinéma

    Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

    Vincent Perez
    Olivier Martinez
    Viggo Mortensen

    10 questions
    95 lecteurs ont répondu
    Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}