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Citations sur Comme les amours (60)

On l'entasse dans une fosse avec les autres cadavres dénudés, comme c'était la coutume : il avait été un vivant illustre, maintenant dans le froid ce n'était plus qu'un mort et ils vont tous au même endroit.
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Assurément, il y a des gens qui ne supportent pas le malheur. Non qu'ils soient frivoles ou qu'ils aient la tête vide. Ils l'endurent lorsqu'il leur arrive, à l'évidence, probablement comme tout le monde. Mais ils sont destinés à s'en débarasser rapidement et sans y mettre une grande détermination, par une sorte d'incompatibilité. C'est dans leur nature que d'être légers et joyeux et ils ne voient aucun prestige à souffrir, contrairement à la majeure partie de la pénible humanité, et notre nature, que presque rien ne peut déformer ou briser, reprend toujours le dessus.
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C'est un roman, et ce qui se passe dans les romans n'a pas d'importance et on l'oublie, une fois qu'ils ont finis; Ce sont les possibilités et les idées qu'ils nous inoculent et nous apportent à travers leurs cas imaginaires qui sont intéressantes, on s'en souvient plus nettement que des événements réels et on en tient compte.
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Les gens commencent à voir une chose et finissent par voir son contraire. Ils commencent par aimer et ils finissent par détester, ou bien par être indifférents, pour adorer ensuite. Nous ne parvenons jamais à être certains de ce qui nous sera vital ni à savoir à qui donner de l'importance.
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Ce qui a été dit nous guette et revient parfois nous visiter comme font les fantômes, et il nous semble alors que ce fut insuffisant, que la plus longue conversation fut trop courte et que l'explication la plus achevée eut ses lacunes ; qur nous aurions dû poser beaucoup plus de questions et accorder une attention plus grande, et nous concentrer sur ce qui ne fut pas verbal, qui trompe un peu moins que ce qui certes l'est.
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(...) en vérité, n'importe qui peut nous anéantir, comme n'importe qui peut nous conquérir, c'est là notre fragilité essentielle.
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- Tu n'as pas d'enfants ? me demanda-t-elle. Je fis non de la tête. Les enfants procurent beaucoup de joie et tout ce que l'on en dit, mais ils font aussi beaucoup de peine, tout le temps, et je ne crois pas que cela puisse changer, pas même lorsqu'ils seront grands, ce que l'on dit moins. Tu vois leur perplexité face aux choses et cela fait de la peine. Tu vois leur bonne volonté, lorsqu'ils ont envie d'aider et d'y mettre du leur et qu'ils n'y arrivent pas, et cela te fait aussi de la peine. Leur sérieux t'en fait, leurs plaisanteries élémentaires et leurs mensonges transparents t'en font, leurs désillusions comme leurs illusions, leurs attentes et leurs petites déceptions, leur naïveté, leur incompréhension, leurs questions si logiques, et même leurs mauvaises intentions éventuelles. Tu en as en pensant à tout ce qui leur reste à apprendre, au si long chemin sur lequel ils s'engagent et que personne ne peut faire pour eux, même s'il y a des siècles que nous le faisons et que nous ne voyons pas la nécessité pour tout un chacun qui naît de devoir recommencer depuis le début. Quel sens cela peut-il avoir que chacun passe, plus ou moins, par les mêmes épreuves et les mêmes découvertes éternellement ?
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Il est un autre inconvénient à pâtir d'un malheur : pour qui l'éprouve, ses effets durent beaucoup plus que ne dure la patience des êtres disposés à l'écouter et à l'accompagner, l'inconditionnalité qui se teinte de monotonie ne résiste guère.Et ainsi, tôt ou tard, la personne triste reste seule alors qu'elle n'a pas encore terminé son deuil ou qu'on ne la laisse plus parler de ce qui est encore son seul monde, parce que ce monde d'angoisse finit par être insupportable et qu'il fait fuir.Elle s'aperçoit que pour autrui n'importe quel malheur a sa date de péremption sociale, que personne n'est fait pour contempler la peine, que ce spectacle n'est tolérable que durant un bref laps de temps, tandis qu'il porte en lui déchirement et commotion et une certaine possibilité d'agir en protagonistes pour ceux qui regardent et assistent, et qui se sentent indispensables, sauveurs, utiles. Mais en constatant que rien ne change et que la personne affectée n'avance ni n'émerge, ils se sentent superflus et dévalorisés, en sont presque offensés et s'en éloignent.
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Le politicien voit à la télévision ou dans la presse les effets des bombardements qu’il a déclenchés, ou apprend les atrocités que son armée commet sur le terrain ; il fait non de la tête avec désapprobation et dégoût, il se demande comment ses généraux peuvent être aussi sauvages ou aussi maladroits, comment ils se débrouillent pour ne pas contrôler leurs hommes dès que la lutte commence et qu’ils les perdent un peu de vue, mais il ne se sent jamais coupable de ce qui se passe à des milliers de kilomètres, sans qu'il y participe ni n’en soit le témoin : il s'est aussitôt empressé d'oublier que tout a dépendu de lui, que c’est lui qui a crié « En avant ».
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« Quand on désire longtemps une chose, cesser de la désirer s'avère très difficile, je veux dire admettre ou s'apercevoir qu'on ne la désire plus ou qu'on lui en préfère une autre. L'attente nourrit et renforce ce désir, elle est cumulative envers son objet, elle le solidifie et le pétrifie... »
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