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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On va suivre le parcours d'un homme de la France d'en bas qui travaille dans un abattoir de cochons après avoir raté le coche d'une carrière d'artiste. Son épouse travaille également assez durement dans un hôpital comme personnel soignant.

Ils ont eu du mal à avoir un enfant mais le miracle a fini par arriver. Leur fille constitue le point d'orgue de leur vie accaparé par les contraintes professionnelles. Un soir, il invente une histoire à sa fille et le lendemain, par coïncidence, certains éléments du récit fictif arrivent dans sa vie. Il commence alors à se poser sérieusement des questions quand cela se reproduit les jours suivants. Est-ce un message pour signifier qu'il est temps de porter un autre regard sur ce qui nous entoure ?

La résonance sonne comme un conte qui nous dit qu'il faut changer sa vie et faire ce que l'on aime pour trouver le bonheur. Cependant, il va vite être rattrapé par la dure réalité dans un contexte économique difficile pour la France d'en-bas qui galère chaque jour.

La fin de cette BD est tout simplement horrible car il y a une double conclusion : une heureuse et la réalité. Comme dit, la vie n'est pas un conte de fée. Oui, mais si on lit des BD, c'est justement pour s'évader parfois et avoir un message positif et non d'un pessimisme sans nom.

Les auteurs ont choisi une voie qui est à contre-courant. Je n'ai pas aimé mais je salue ce choix assez audacieux. Bref, cela risque de ne pas plaire à tous les lecteurs.
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Fabien a remisé ses rêves d'artiste depuis un certain temps.Pour gagner sa vie il est contraint de travailler dans un abattoir porcin tandis que sa compagne ne compte pas ses heures en tant qu'infirmière à l'hôpital public. Dans cette vie merdique,la lumière s'appelle Elisa, petite fille de 5 ans tellement attendue.Le quotidien s'écoule bon gré mal gré, entrecoupé de moments chaleureux comme l'histoire du soir où l'imagination de l'enfant amène son papa dans des endroits inconnus et merveilleux. Or, des événements en rapport avec ces histoires (ce qu'on appelle des coïncidences ou synchronicités)amènent Fabien à changer de cap pour modifier une trajectoire prévisible dans laquelle il étouffe.

Portée par un trait de crayon très réaliste et des applats de couleur qui varient selon l'ambiance, cette histoire nous renvoie à la face notre condition humaine robotisée par l'économie et détachée par la force des choses de nos rêves inaccomplis.
Pourtant il suffit de peu pour changer de regard quelquefois.Se reconnecter à la nature,à notre intériorité,pour nous guider face au formatage de la société. Certains y arrivent, d'autres pas. Il s'agit d'en être conscient pour embellir notre vie et par ricochet celle des autres.
Je trouve de l'authenticité à ce parcours.Dans ce qu'il a de terrible et glauque comme les scènes de l'abattoir et dans les préjugés que l'on a et l'interprétation que chacun a de l'autre.On peut parler de satire sociale avec une( petite) ouverture sur ce qui fait sens dans notre vie.Touchée !
Merci à Babelio et aux éditions Grand Angle pour ce bel album.
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Merci beaucoup à Babelio pour cette masse critique privilégiée ainsi qu'aux Éditions Bamboo de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman graphique.
Après avoir publié Ceux qui me restent en 2014, les auteurs ont pris leur temps pour écrire ce nouveau roman graphique, suite à la naissance de leurs enfants.
Élisa a été très attendue par ses parents, maintenant, elle a cinq ans et le soir, on lui lit une histoire. Un jour, cependant, il n'y a pas de livres de contes pour l'endormir. Son père décide d'inventer une histoire fantastique.
Chacun des parents a un travail ingrat. Pour subvenir à leurs besoins, Fabien à abandonné son rêve de devenir artiste. Il a pris un travail alimentaire dans un abattoir. Les parents se relayent pour s'occuper d'Élisa et une amie les aide également.
Élisa est une petite fille à l'esprit très imaginatif. Pour elle, l'histoire doit être composée de princesses, de princes, d'un bâton arc-en-ciel, de loup et de cochons zombies.
Chaque ambiance est déterminée par une couleur différente. Les diverses thématiques évoquées sont nombreuses et intéressantes, comme les rêves non accomplis, l'amour, la paternité, l'art, le travail à la chaîne, l'autisme et surtout la relation père-fille. Cette relation occupe une part très importante dans cette histoire. Malgré tout, il subsiste beaucoup d'espoir dans ce roman.
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Doit-on se résigner à perdre sa vie pour la gagner ? Est-il profitable à ceux qu'on aime de se laisser devenir un autre et renoncer à ses valeurs, à oublier la beauté du monde pour garantir un revenu minimum ?
Quand après douze ans de galère Fabien devient enfin papa d'une petite Elisa,les sacrifices semblent naturels pour lui assurer le confort, même si cela passe par un emploi à temps plein dans un abattoir. Mais est-ce que le confort matériel prévaut à la qualité des relations familiales ? le temps partagé avec ceux qu'on aime n'est-il pas la vraie richesse dont on ait besoin ?
Ce sont toutes ces questions qui rongent Fabien,et quand les histoires qu'il invente le soir pour endormir Elisa viennent s'imposer dans la réalité de son quotidien, il ne veut plus ignorer les signes que la vie lui envoie. Mais rien n'est simple. Pourtant il décide d'assumer des choix qui ne sont pas partagés par sa compagne,et met toute son énergie au service de ses rêves.
Cependant, notre monde peut-il encore laisser une place à un autre modèle que metro,boulot, dodo?
Cet album traduit tellement bien le dilemme dans lequel tant de monde se retrouve qu'il n'est pas difficile de partager les conflits intérieurs de Fabien!
Le graphisme est très réaliste, les postures et réactions de la fillette sont plus vraies que nature. Les planches ont alternativement une couleur différente, le vert me semble représenter l'espoir...
Très bel album.
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Un roman graphique qui aborde de nombreux sujets : un artiste qui a renoncé à exercer sa passion, un travail alimentaire, les abattoirs, un couple qui s'essouffle, la mercantilisation de l'art mais aussi la solidarité, un main tendue, l'amitié, les rêves enfantins et la paternité.
Je me suis laissée emporter par le scenario et les dessins magnifiquement expressifs.
L'alternance des couleurs en fonction de ce que vit et ressent le personnage principal m'a séduite.
Il y a de la nostalgie, de la sensibilité et de la poésie dans ce récit.
Une très belle découverte.
Merci à Babelio et aux éditions Grand Angle pour ce cadeau.
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Je remercie les éditions Bamboo pour l'envoi de cette masse critique privilégiée, et Nathan pour me l'avoir proposée.
Je ne suis pas habituellement une lectrice de romans graphiques mais le thème de celui-ci fait partie de ceux qui me touchent, en plus de la joie d'être conviée à une masse critique.
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le pouvoir de l'imagination peut-il nous arracher des griffes d'un quotidien besogneux ? Peut-il réellement faire évoluer notre rapport au monde ?
le narrateur a mit toutes ces questions sous le tapis ; Ou dans un petit tiroir proprement refermé dans un recoin de son esprit. Il a fait des études dans le domaine artistique, seulement...Il y a les rêves de jeune adulte et il y a la réalité du quotidien. Les idées ne se consomment pas dans l'assiette. Pas plus que l'amour et l'eau fraîche. Alors il a déposé ses idées et son intégrité à la porte d'une usine où le temps passe inexorablement de façon morne et répétitive, mais le frigo est rempli. C'est une usine où les porcs arrivent vivants –ou plus ou moins selon les conditions de transport et de dépôt- et d'où ils sortent en pièces détachées dans des barquettes. Une usine où l'âme du narrateur est passée à tabac par le spectacle quotidien et une odeur de merde, de peur et de soies grillées qui ne le lâche plus.
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le narrateur est le papa d'une petite fée de cinq ans. Une fée, une magicienne qui réussit à ouvrir le petit tiroir fermé depuis si longtemps. Ensemble ils recréent un monde en lequel le père décide de s'abandonner, tâchant de remettre de l'émerveillement dans son quotidien. Seules les belles rencontres sont capables de cela, et celle de ce père avec sa petite fée est magnifique.
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Damien Marie ne donne pas de réponses à mes deux questions de départ. J'étais prête à perdre pieds avec le narrateur, pour plus de merveilleux, de l'absurde, de la folie même mais la fin n'a rien de surprenant. On imagine deux fins possibles, l'auteur nous sert les deux à la fois, incapable de trancher ; cela a fait retomber le soufflet.
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Les planches de Laurent Bonneau, souvent avares de texte, mettent son trait abrupt et anguleux à l'honneur. Des traits secs qui se jouxtent, qui se cherchent pour créer des dessins souvent très évocateurs et émouvants. La colorisation a aussi un rôle particuliers. Plusieurs pages dans des monochromes lie de vin, suivies d'autres pages monochromes de vert, orangés qui sont représentatives de divers ambiances, sentiments. J'ai particulièrement aimé le fushia réservé à la partie mercantile du monde de l'art, ces artistes « de galerie » ou de buzz qui recherchent avant tout le tweet, la gloriole et le fric.
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Ceux qui me touchent, touchent aux étoiles, mais il y a si peu d'élus.
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Je ne lis pas souvent de romans graphiques. Il s'agissait d'un coup de coeur des bibliothécaires de ma médiathèque et j'ai beaucoup aimé.
Fabien et Aude sont en couple depuis assez longtemps et ont eu de mal à avoir un enfant. Elisa a maintenant 5 ans et eclaire leur vie. Tous deux travaillent énormément. Fabien, qui a fait les beaux arts, travaille dans un abattoir de porcs, cela devait être provisoire mais il faut bien gagner sa vie. Sa femme travaille en soins palliatifs dans un hôpital. Ils ne font souvent que se croiser entre les horaires de jour et les gardes de nuit. Chaque soir, Fabien raconte une histoire à sa fille. Elle exige que cette histoire comporte certains éléments comme des cochons, une princesse, un loup, de la magie.
Un jour, Fabien réceptionne un porc qui a un joli tatouage. Il va alors remonter la filière pour trouver la personne qui a fait ça et tenter de changer de vie en démissionnant.
Le graphisme est très beau, des couleurs différentes indiquent s'il s'agit de la réalité ou de rêves.
Ce roman aborde différents thèmes comme la paternité, ce qu'on fait de nos vies, les rêves, l'amitié, l'art et l'argent.
Une très belle découverte.
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Un très beau livre que ce roman graphique, agréable à tenir en main, un format et un papier de qualité en font un objet plaisant.

Pour le contenu, c'est autre chose, car si le résumé parle de contes et d'un changement de vie lié à des coïncidences fantastiques, on se retrouve en fait dans un récit très ancré dans la réalité sociale contemporaine, côté sombre (ce qui fut une très bonne surprise pour moi).

"La putain de pauvreté qui nous renifle comme une friandise." Voilà une phrase prononcée par le narrateur qui m'a touchée, une image percutante pour nombre de nos concitoyens qui la ressentent au quotidien.

Alors comment se sentir encore un peu libre, maître de son destin, humain tout simplement, lorsque l'on est pris dans les rets d'une société du travail et de l'argent rois et que son travail, mal payé, consiste à buter des cochons à la chaîne ? En faisant une folie. Et en la payant. Pour la beauté du geste. Pour se prouver que tout n'est pas pourri. Qu'il existe encore de la beauté et de la bonté gratuites quelque part. Pour sa fille de 5 ans qui invente des histoires de cochons-zombies et de bâton arc-en-ciel. Et tant pis pour le reste.

A lire.

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Fabien, héros de l'histoire qui nous intéresse, est le père de la petite Lisa et le compagnon de Aude. Ils sont tout trois pris par le rythme des devoirs du quotidien: scolarité pour la petite de 5 ans, infirmière en service de thérapie intensive pour la mère et sur une ligne de production pour le père mais pas n'importe laquelle, celle des abattoirs de porc dans ce qu'on devine être la Sarthe ou un département adjacent.

Chaque soir le père lit une histoire à sa fille ou plutôt lui invente des histoires pour qu'elle s'endorme. Mais celles ci vont adopter une forme mystique: des détails de ces histoires racontées la vieille trouveront un écho dans la vie réelle le lendemain.
Fabien décide donc de suivre ces échos, quitte à vivre des moments improbables, je pense entre autre à celui avec l'armée du salut dans les rues manselles. Il renoue par ailleurs avec ses intérêts artistiques grâce à un cochon tatoué par une autiste... Histoire qui l'amènera à lâcher l'usine agro-alimentaire (de force puis de gré) puisqu'il pourra vivre désormais des 10% qu'il touche pour la diffusion et la vente des oeuvres d'art (brut ?).

J'ai beaucoup aimé la palette chromatique des planches. La bichromie est surprenante (noir pour les traits et vert/rouge/orange/bleu etc pour le remplissage des vignettes... Pour chaque couleur, moult tonalités déclinées, verts pomme, bouteille, amande etc). Les couleurs sont en lien avec les dialogues mais ce n'est pas systématique. Les dessins et l'expression des visages, des ambiances sont très plaisants... La solitude et les temps de silence sont très bien représentés, la violence des abattoirs aussi. le vocabulaire utilisé par les personnages est familier et courant mais on sent qu'il y a toutefois un bagage culturel chez ces personnages.
De nombreux thèmes sont abordés avec plus ou moins d'importance.
La société du labeur. le sens du devoir. La condition ouvrière au 21eme siècle (un bel écho à la littérature de feu Joseph Ponthus pour son émouvant roman poétique À la ligne). La maltraitance animale. La lecture des signes mystiques dans les détails du quotidien et ce que chacun décide d'en faire. le couple et ses failles. La paternité. L'amitié. le mundillo de l'art contemporain.

Le scénario est bien construit, l'histoire intéressante, le graphisme original... Merci beaucoup à Babelio pour l'envoi de cette belle BD que je conseille aux amateurs du 9eme art.


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Il travaille en abattoir après avoir fait les Beaux-Arts, parce qu'il faut bien payer le loyer. Tous les soirs, avec sa petite fille, il invente des histoires. Et soudain, des signes apparaissent dans son quotidien : les animaux de l'histoire prennent vie, comme ce cochon tatoué… Signe qu'il faut changer de vie ?
Le traitement des dessins et des couleurs, pas du tout un style que j'apprécie, a un peu plombé ma lecture de cet album, qui a pourtant beaucoup d'atouts pour lui. La profession exténuante, les interrogations du père et sa relation avec l'enfant sont fouillées et bien rendues, il y a de l'humour et de la poésie dans ce récit.
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