Le collège m'a définitivement dégouté des pièces de théâtres (a part mon
Moliére), mais en tombant par hasard sur cette oeuvre non négligeable j'ai décidé de la relire et d'en faire une critique.
L'HISTOIRE
Sylvia jeune fille bien comme il faut, doit épouser Dorante un jeune homme du meme statut social. Mais elle ne le connait pas. C'est un mariage arrangé on lui demande pas son opinion à la jeune fille. L'intrépide Sylvia décide alors d'échanger les rôles entre elle et Lisette sa servante, dans le but de pouvoir rencontrer son promis sans s'exposer. Une façon de le tester. Maligne la fille !
Mais ce qu'elle ne sait pas c'est que Dorante a lui aussi a eu la même idée (ben ça alors !) Cela donne un jeu de qui pro quo, de situations cocasses et de remises en question.
Qui va mener à l'amour vrai.
Sylvia est le personnage central de l'oeuvre. Elle est présente dans la majorité de la pièce. C'est une jeune fille inquiète sur son avenir. Elle a raison. Etre engagée dans une union ou on ne connait pas son futur époux ça fait flipper. Mais à l'époque c'est ainsi.
J'apprécie le fait que
Marivaux dénonce cet état de fait.
Ce qui m'a interpellé c'est la richesse de l'intrigue.
Pour mieux se connaitre on échange les rôles on se cache derrière un jeu de masque.
C'est ce qui m'a le plus plu ; j'adore. Ca met du piment.
On peut croire que cette richesse de la trame se fait au détriment des personnages.
Mon avis est que c'est parfois le cas, parfois non.
Au début Lisette fait un peu cliché. Naïve (elle s'oppose à sa maitresse concernant l'idée du mariage), enthousiaste. Ensuite, elle se démarque par sa revendication d'une égalité des coeurs et de la position sociale.
Ah ça elle va en avoir la Lisette de l'égalité sociale : rapidement elle tombe sous le charme d'Arlequin. le valet de Dorante qui prend sa place et qui d'ailleurs en profite.
Arlequin est un personnage qui apparait souvent.
Qui ne connait pas le fameux costume d'Arlequin qui donnerait un air drôle (ou stupide) a n'importe quel obsédé du déguisement ?
Arlequin est pressé, comique, bouffon. Inconvenant aussi. Dommage que son personnage ne soit pas si étoffé.
Dorante le futur époux. Porté aux nues par Lisette. Dorante est monsieur parfait.
Celui ci a tout de même assez de jugeote pour prendre en main son destin par le biais d'une usurpation d'identité.
Pris à son propre piège comme Sylvia aussi. C'est trop mignon.
Il pense être amoureux d'une servante et il est poussé dans ses retranchements d'homme noble.
Une oeuvre à découvrir et qui je pense ne vous décevra pas. Moi j'ai aimé. Dommage qu'il n'existe pas une adaptation/version «roman»...