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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà une comédie bien plaisante de Pierre de Marivaux, basée sur un double quiproquo. Plaisante, vous dis-je, magnifiquement écrite dans cette langue du XVIIIème qui vous ravit les oreilles, mais cependant assez peu profonde, comparée notamment à d'autres comédies du même auteur.

Je l'avais trouvé tellement plus profond dans L'Île des Esclaves ou La Colonie, par exemple, que je ne me cache pas d'une toute petite déception. C'est divertissant, voilà tout.

L'histoire en deux mots tient dans le pitch suivant : Silvia est une belle demoiselle de bonne famille à marier. Son père, Monsieur Orgon, qui est un homme ouvert et soucieux du bonheur de sa fille lui destine Dorante, à propos duquel les meilleurs bruits circulent.

Mais Silvia est fort méfiante sur les choses du mariage. Ainsi, plutôt que de s'engager à la légère avec un inconnu pouvant contrefaire sa nature véritable, la demoiselle préfère en juger par elle-même (on se saurait lui donner tort). Elle se fera donc passer pour sa femme de chambre et observera de loin comment Dorante s'y prendra avec sa domestique contrefaite en elle-même.

L'ennui, c'est qu'évidemment, Dorante pourrait avoir la même idée avec son valet Arlequin, de sorte que le terrain de l'expérience s'en trouverait considérablement modifié. Qu'adviendrait-il ? Ça, je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même si vous ne connaissez pas cette pièce.

Un bon cru, en somme, mais pas aussi jubilatoire, d'après moi, que d'autres écrits de Marivaux quant à la forme (Le Paysan parvenu) ou quant au fond (L'Île des Esclaves, La Colonie). Mais bien entendu, au jeu d'exprimer son amour des pièces on se hasarde car, en définitive, cela ne représente sans doute jamais grand-chose.
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Il ne s'agit surtout pas des éclats de rire qu'on a en lisant du Molière, cependant, la bonne humeur et le sourire sans au rendez-vous.
Marivaux traite d'un sujet en vogue au XVIIIème siècle (et peut-être encore à notre époque), à savoir le mariage forcé. La famille riche qui impose un mari à sa fille. Marivaux est plus proche de la Bruyère que Molière puisqu'il suit le acheminement naturel du caractère de ses personnages. Lui qui trouvait que Molière forçait leur caractère.
Marivaux choisit le déguisement comme moteur à sa pièce (et vous savez ce que cela a donné). L'absurdité et la préciosité ridicule des servants et surtout Arlequin assurent le ton comique, ainsi que les apparitions furtives de Mario qui ricane et se moque de sa soeur.
Marivaux nous présente deux visions des choses chez les deux héroïnes: la soubrette qui cherche un mari qui lui assure protection et tendresse et sa maîtresse qui veut vivre les délices de l'amour conjugal.
Une dernière chose, on apprécie ce marivaudage, style précieux apanage de ce grand dramaturge. Surtout dans les répliques de Dorante.
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Voilà une comédie bien agréable pour une fin d'année.

On est chez des bourgeois aisés. Monsieur Orgon veut marier sa fille Silvia avec Dorante, le fils d'un très bon ami. Les deux jeunes gens ne se connaissent que par des ouï-dire favorables, mais ils se méfient : il y a tant de gens qui cachent sous une masque public une âme sombre, ma bonne dame ! Chacun dans son coin décide d'échanger les rôles avec leur servante / valet lors de la rencontre, afin de prendre le temps d'étudier leur promis(e).

Et Dorante en serviteur de trouver Lisette (en réalité Silvia) bien plus alléchante que sa maîtresse. Et Silvia de juger Arlequin (en réalité Dorante) plus urbain que son grossier maître.
Et l'amour naît… mais le mur infranchissable du statut social les sépare : comment ! S'enticher d'un serviteur ? Inacceptable ! S'amouracher d'une servante ? Impossible !
Et la situation se reproduit en papier calque chez les serviteurs qui jouent les maîtres. Comment ! Se laisser aimer d'un seigneur ? Inimaginable ! Accepter les avances d'une Dame ? Impensable !
Seuls Monsieur Orgon et son fils Mario savent, et jouent de la situation, laissant pousser les graines de l'amour avant de dévoiler le pot aux roses, à Silvia d'abord, qui va pousser loin son avantage (trop à mon goût) afin d'acquérir l'absolue certitude de l'amour que Dorante lui porte.

Le jeu des quiproquos proche du théâtre de boulevard est très efficace et je m'en suis beaucoup amusé. On sent toutefois qu'il s'agit d'aller plus loin que simplement faire rire. Il s'agit de ridiculiser les structures de classe qui obligent de se déplacer avec un masque et de considérer le monde à travers un filtre faussé. de la part d'un noble, même provincial, c'est assez révolutionnaire je trouve.

Mais foin de détails satiriques ! J'ai lu cette pièce pour m'amuser et elle a atteint son but. Seul petit écueil : les tournures de phrases sont parfois bizarres, obligeant à comprendre le sens de manière globale seulement. J'ai eu un peu de mal à saisir « Voilà un garçon qui me surprend, malgré que j'en aie. » ou bien « je suis fâchée de vous dire que c'est une idée » ; cette dernière signifiant probablement « je suis contrainte de vous dire que vous vous faites des idées ». Parlait-on vraiment comme ça au 18ème siècle ? Apparemment, D Alembert considérait Marivaux comme auteur de phrases particulièrement alambiquées, ce en quoi je suis d'accord.
Mais moi j'aime bien Marivaux, alors que D Alembert non.
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Silvia a été promise en mariage à Dorante, à la condition que les fiancés se plaisent. Afin de l'étudier plus à son aise, la jeune fille prend la place de Lisette, sa servante, qui elle-même jouera le rôle de sa maîtresse. le procédé est ingénieux et comique mais se retournera contre elle car Dorante a eu la même idée : il s'est travesti en Bourguignon tandis que son valet Arlequin joue au monsieur.
Voila donc la fille d'un gentilhomme désespérée de tomber sous le charme de celui qu'elle croit être un valet. Voila donc le noble Dorante mourant d'amour pour une prétendue femme de chambre. Quel quiproquo ! Silvia ne laissera tomber le masque que lorsque Dorante, qui a fini par lui avouer son identité, ira jusqu'à demander en mariage la belle déguisée en domestique.

Pour un premier contact avec les pièces de Marivaux, je suis enchantée ! Seule une bonne heure suffit à lire celle-ci et on ne s'ennuie pas une minute.
La préface nous apprend que Marivaux, trop moderne pour son époque, a été, comme tous les visionnaires, souvent très mal considéré en son temps. Aujourd'hui, les théories sur l'amour ou le mariage défendues par lui semblent tout à fait d'actualité.

Challenge Petits plaisirs 2014/2015
Challenge ABC 2015/2016
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Un classique, une pièce de théâtre en trois actes représentée pour la première fois le 23 janvier 1730, ne pas bouder ce régal, une superbe pièce d'amour, des quiproquos délicieux, des dialogues savoureux, entre autre, bref du Marivaux !
L'histoire est simple, le père de Silvia, riche homme, veut marier sa fille à Dorante, jeune homme bien sous tous rapports. Mais Silvia a des doutes, s'interroge et si il ne plaisait pas ? Pour en être sûr des sentiments de son futur époux, elle va se déguiser en sa soubrette, Lisette tandis que celle ci prendra la place de sa maîtresse. Ce qu'elle ignore, c'est que Dorante a exactement eu la même idée... Chacun devra faire preuve de son amour.
J'ai beaucoup apprécié cette pièce.
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Peut être la pièce de théâtre français la plus jouée encore à ce jour , toujours inscrite au répertoire de la Comédie française bien que crée en 173O !
Pièce à thèse, véritable manifeste contre le mariage de convenance qui était de mise en ce début de 18 ème siècle/
Monsieur Orgon veut marier sa fille Silvia à Dorante le fils de l'un de ses très bons amis. Silvia ne peut contrarier son père mais obtient de lui la faveur de se faire passer pour Lisette sa servante et Lisette jouera son rôle tout cela pour apprendre à connaître son futur époux. Mais ne voilà t 'il pas que Dorante a fait de même et c'est Arlequin qui se fait passer pour lui aux yeux de Silvia .
Seuls Monsieur Orgon et son fils sont au courant de la double imposture.
Une pièce lue dans le cadre d'un challenge mais vraiment rien de vaut la scène et à mes yeux le théâtre se voit s'écoute s'entend bref cela doit vivre et respirer différemment que sur du papier
incontournable classique parmi les classiques!
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Dorante est promis à Silvia, la fille d'Orgon. Une rencontre est décidée entre les futurs époux, mais ils ne se doutent pas qu'ils ont chacun imaginé le même stratagème : échanger leurs places avec celles de leurs valets afin d'apprendre à connaître l'autre.
J'ai beaucoup aimée cette pièce. Je l'ai trouvée redoutablement efficace et l'idée de départ est vraiment originale. Aucune scène n'est en trop, on ne s'ennuie pas, la fin arrive au bon moment, la lecture est rapide. le rire est au rendez-vous (enfin, le sourire plutôt car je ne ris pas à gorge déployée dans les transports en commun). le comique est très réussi, on enchaîne les quiproquos. le lecteur lui-même finit par se perdre dans le noeud dramatique, à savoir qui est qui et qui aime qui... La lecture fut fort agréable, sans prise de tête, les personnages sont attachants. Je n'ai pas grand chose à dire car à mon sens il s'agit vraiment d'une intrigue bien menée, bien ficelée. le comique fonctionne sans tomber dans le grotesque. On se concentre vraiment sur le noeud, sur les quatre personnages principaux, sur leurs démêlés sentimentaux. Finalement la pièce est assez simple, la fin est attendue mais je pense que l'auteur remplit parfaitement son objectif qui est de distraire et d'amuser sur fond de dichotomie entre les valets et les maîtres. Mais au final, les moeurs ne sont pas bousculées : la servante épouse le valet, les bourgeois se marient entre eux...
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Encore un "grand classique" du théâtre que je découvre.
Le texte en prose est tout de même beaucoup plus abordable pour moi, et donc la lecture n'en est que plus rapide.
Je me suis amusée de ces quiproquo volontaires. L'intrigue est assez bien menée pour ne pas garantir le résultat de l'expérience : bien que le registre de la comédie me laissait entrevoir une happy-end, j'ai eu un moment quelques doutes.
Ce fut un bon moment de lecture pour moi
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Décidément, l'inversion des rôles chez Marivaux est toujours autant maîtrise! Déjà dans l'Île aux Esclaves cela avait était une réussite absolue, et là encore avec cette inversion maîtres/valets, Marivaux nous régalera.
Quelle inventivité dans l'histoire, quelle intelligence dans la réflexion.Prouver que l'amour passera toujours, malgré les ruses et les mascarades dont on peut faire preuve, et malgré les masques que chacun peut porter: tel était le but de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux lorsqu'il écrivait le Jeu de l'amour et du hasard. Et fallait y penser à l'idée d'inverser les rôles entre servants et maîtres, afin d'en profiter pour montrer également l'incapacité de l'un à s'imprégner des habitudes et des agissements de l'autre (montrant par la même occasion en quoi leur rang influençait leurs gestes)!
Mélanger cette idée d'or avec le comique qui est présent tout au long de la pièce (et notamment au travers des quiproquos que la situation va engendrer), et vous obtenez une oeuvre aussi bien réalisée que celle-ci. Vous vous divertirez, vous rigolerez et vous réfléchirez forcément à la lecture de cette pièce.
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Le théâtre: voir ou lire?
Refusant de choisir , j'ai commencé par voir.... et la pièce m'ayant convaincu, j'ai enchaîné la lecture.
Convaincu? Oui, car je dois avouer que le terme "marivaudages" m'a détourné jusqu'à présent de Marivaux.
Et c'est dommage car la pièce et le texte, bien que tous les deux accessibles, agréables, voir "piquants" ont une étoffe qui va au delà des situations comiques mises en scène.
Ainsi Sylvia, héroine s'il en est, parée des plus nobles sentiments, laisse entrevoir un amour-propre qui la pousse a rechercher la domination de Dorante.
De même les échanges sur l'amour et le mariage, malgré le ton badin ou ampoulé souvent utilisé, garderaient leur place plusieurs siècles après.
A lire et / ou à voir donc, pour un moment agréable!
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