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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes en 2007 à New Canaan, petite ville fictive de l'Ohio, en plein milieu de la rust belt, région industrielle du nord des États Unis, sur les bords du lac Erié, désertée par les entreprises, en proie à une pauvreté grandissante, et un repli sur elle-même.

Nous assistons à une cérémonie de funérailles avec un cercueil vide, celui de Rick mort au combat en Irak. S'il y a du monde, il manque quelques-uns de ses anciens camarades de lycée. Six ans plus tard, quatre d'entre eux se retrouvent par hasard.

Bill Ashcraft remonte de Louisiane avec un paquet scotché sur la poitrine. Activiste, volontaire licencié de l'équipe d'Obama, il carbure à l'alcool et à différentes drogues.
Stacey Moore, doctorante en lettres, revient pour rencontrer la mère de sa petite amie disparue du jour au lendemain à la fin du lycée.
Dan Eaton revient d'Irak avec un oeil en moins pour rencontrer son ancienne petite amie.
Et enfin Tina Ross, qui elle revient pour se venger.

Quatre acteurs principaux, une multitude de protagonistes secondaires, une ville (ou une région) qui est à elle seule un personnage, du désespoir, des secrets, des désillusions et de la drogue, beaucoup de drogues, vous mettez tout ça dans un shaker et vous avez un roman coup de poing sur cette Amérique qui ne fait pas rêver du tout.
L'ombre des attentats de 2001 flotte sur cette jeunesse. Il y a ceux qui prennent les armes et ceux qui s'engagent en politique. Beaucoup finiront désabusés, à tenter à travers des paradis artificiels, de comprendre une société qui leur échappe.

Sexe, drogue and rock and roll au pays de Mickey pour un premier roman noir, très noir. Saisissant !
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Certes c'est un de meilleurs livres que j'ai lu dernièrement. Un sujet intéressant et un roman bien écrit. Seulement c'est noir et je n'aime pas trop le noir. Je ne sais pas pourquoi la mode est à tant d'inespérance, dans ce monde occidental ou les gens , en fait, ont moins de problèmes réels que sous des autres cieux, moins cléments. Pourquoi si tu ne peux pas être le meilleur joueur de football américain ou sauver le monde ou être un héros national la vie ne mérite pas être vécue et il ne reste plus que la drogue et l'alcool ou se porter volontaire pour l'armée? Pourquoi même ceux qui réussissent dans ce qu'ils entreprennent ne sont pas heureux ou fiers ? Pourquoi si peu de gens cherchent juste les plaisirs simples, accessibles, solides comme gagner sa vie tout simplement, se rendre utile aux autres, lire un livre, faire pousser des plantes dans son jardin, nettoyer sa maison, élever des enfants avec de l'amour et de la joie. Ou bien pourquoi ces gens sont jugées trop inintéressants et ne méritent pas être des héros de roman. J'ai un peu de mal a m'identifier a des personnages avec si peu de bon sens même s'ils sont parfaitement construits et peut être qu'ils ont des modèles dans le monde réel. Je ne penses pas non plus que ce soit une majorité, heureusement.
Alors je l'ai beaucoup aimé ce livre et je suis contente de l'avoir lu pour qu'il puisse m'inspirer ces pensées. Mais je ne le relirai pas!
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A quelques jours d'intervalle, 4 trentenaires convergent vers New Canaan, Ohio, petite ville du Midwest dans laquelle ils ont grandi, passé non sans égratignures la barre de l'adolescence, nourri des rêves d'avenir et d'ailleurs.

Une décennie plus tard ils reviennent affronter quelques fantômes, désillusionnés, cabossés par le chaos post 11 septembre, cherchant avec peine quelles convictions défendre ou conserver dans un monde que la voracité humaine assèche et déglingue un peu plus chaque jour.

Un roman foisonnant dont les sauts temporels et interactions multiples entre personnages demande un peu de concentration.
C'est remarquablement bien écrit et noir comme un Laura Kasischke.
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Roman choral, Ohio se compose de quatre récits (un par personnage) qui se déroulent dans la même nuit, quatre visions d'un pays qui se complètent, se précisent, s'interrogent pour produire la radioscopie
politique, sociale et économique d'un pays post 11-septembre. L'occasion pour l'auteur de dénoncer les guerres impérialistes, la désindustrialisation, la récession économique, toutes les formes de violence et de dépendances, l'exploitation et la destruction des écosystèmes…tout en sondant les abysses de l'âme humaine.

Une très grande ambition pour ce roman qui malgré quelques longueurs (voire lourdeurs), tient ses promesses.

Lien : https://www.instagram.com/ne..
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"Ohio", roman de la désillusion ? Plutôt celui qui, revisitant la jeunesse passée, met au jour les germes du délitement à venir. Pour cela, Stephen Markley associe choralité et allers-retours permanents entre passé et présent.
"Ohio", c'est aussi le roman d'une convergence, celle de quatre personnages qui reviennent tous après dix ans d'absence, et pour une raison différente, dans leur ville natale de New Canaan, Ohio. Une bourgade de taille moyenne, a priori ni meilleure ni pire qu'une autre ; elle s'en est après tout économiquement mieux sortie que d'autres bleds, en ouvrant au milieu des années 80 deux sites de production industriels. Mais la délocalisation est entretemps passée par là, et pas mal de ses habitants sont dorénavant à fond de cale, plombés par une misère sociale et culturelle qui leur ferme toute perspective. On est là dans l'Amérique sensible aux théories du complot, qui a vu bondir le nombre de conduites en état d'ivresse, de grossesses précoces, de tapage nocturne, de suicides et d'agressions. Une Amérique où l'on tente de digérer les regrets de sa jeunesse perdue à coups d'Oxycontin, qui peine à suivre les aspirations progressistes d'une nation en plein bouleversement démographique.

Si Bill Ashcraft y revient, c'est pour y transporter, en échange de quelques liasses de billets, un paquet dont il ignore ce qu'il contient. Dès ses années lycée, perpétuellement à contre-courant des idées générales, ennemi du patriotisme aveugle et du nationalisme décérébré, méprisant envers les psychoses collectives à l'origine des guerres impérialistes, il a toujours choqué. A 28 ans, après avoir erré à travers le monde et renforcé ses convictions au spectacle des "saloperies perpétrées par les américains", il est plus que jamais cynique et désabusé. Il est seul aussi, n'ayant plus de contact avec ses parents, exaspérant ses proches par ses prises de positions conflictuelles et pontifiantes. Looser arrogant, auquel on ne peut dénier une sorte de superbe, c'est un personnage aussi insupportable que touchant.

Après lui, nous suivrons Stacey Moore, déchirée entre son éducation puritaine et son homosexualité, qui revient en quête d'indice sur la disparition d'une ex-petite amie qu'elle n'a jamais pu oublier, qui a pris un aller simple pour l'autre bout du monde sans donner de nouvelles ; Dan Eaton, garçon appliqué et "trop gentil pour son bien", vétéran de la guerre en Irak où il a perdu un oeil, qui veut retrouver son premier amour. Tina Ross enfin, clôt le quatuor. L'ex-plus belle fille du lycée de New Canaan a perdu ses charmes. Son retour est motivé par une soif de vengeance dont l'origine et la réalisation finissent de nouer les liens d'une intrigue qui ne dévoile ainsi le détail de ses connexions que dans son ultime partie.

Et puis il y a tous ceux qui, évoqués à travers les souvenirs des quatre protagonistes pré-cités, participent aussi de l'élaboration de cette fresque moderne que construit astucieusement et patiemment Stephen Markley. Ainsi Rink Brinklan, décédé en Irak, dont les obsèques constituent l'entame de l'intrigue, "le genre de mec qu'on trouve un peu partout dans le ventre boursouflé du pays, qui enchaînent Budweiser, Kamel et nachos accoudés au comptoir comme s'il regardaient par-dessus le bord d'un gouffre, qui peut frôler la philosophie quand il parle football ou calibre de fusil, qui se dévisse le cou pour la première jolie femme mais reste fidèle à son grand amour, qui boit le plus souvent dans un rayon de 2 ou 3 km autour de son lieu de naissance". On notera qu'à son image, d'autres absents -Ben le musicien, Lisa et sa redoutable force de caractère- imposent leur empreinte de manière tout aussi -voire plus- prégnante que certains présents.

"Ohio" est un roman très riche, très dense, qui fait la part belle à la dualité et à la complexité de ses personnages. C'est aussi un roman profondément mélancolique, hanté par l'amère prise de conscience de la pourriture et de la violence du monde, de l'iniquité et la barbarie d'un système qui basé sur le profit, mène à l'exploitation des plus faibles et au désastre écologique.

J'ai beaucoup, beaucoup aimé.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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2007, New Canaan, Ohio : la foule massée sur les trottoirs, rend hommage à un enfant du pays mort en Irak et regarde passer son cercueil vide.
2013 , vers New Canaan convergent quatre trentenaires, camarades ( ou pas) du lycée local : occasion de se rappeler le passé, d'élucider (ou pas) certains mystères, de confronter leurs souvenirs et faire le bilan de leur vie.

Roman très noir, très dur, portrait sans concession de l'Amérique post 11 septembre, embourbée dans les conflits afghan et irakien, se repliant sur un nationalisme teinté de racisme et d'obscurantisme religieux. Une région ravagée par la crise économique et le chômage , où la drogue et l'alcool aident une jeunesse à la dérive à survivre...

C'est un livre foisonnant, avec de multiples personnages, dont les souvenirs se répondent et se complètent. Un livre exigeant mais riche, qui se compose comme un puzzle qu'on voit se réaliser petit à petit jusqu'à la dernière pièce, qu'on n'attendait pas.

J'avoue avoir trouvé la première partie ( le récit de Bill ) un peu trop longue et bavarde, mais l'intérêt va ensuite crescendo avec l'arrivée de Dan et Stacey et monte encore d'un cran avec Tina et son adolescence traumatique, et le roman prend un virage d'une grande violence.
Un premier roman sacrément bien écrit et bien maîtrisé !
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Au commencement…
Dans l'Ohio, New Canaan est une ville qui connait les dérives de la désindustrialisation, dans le contexte plus global des Etats-Unis de l'après 11 septembre 2001. Cette ville a vu grandir notamment Bill, Stacey, Dan et Tina, quatre trentenaires relativement différents mais tous marqués par la frustration et la désillusion. Alors que chacun s'est exilé en marquant le deuil du rêve américain, leurs chemins sont appelés à se recroiser dans cette ville devenue depuis lors le fantôme de leur propre vie.

Ce que j'en retiens…
A lire pour mettre son mental à l'épreuve. Cette fresque sociale est d'une noirceur impitoyable, avec une narration dense et une fourmilière de personnages. Il n'en reste pas moins que le récit aborde la question fondamentale de ce qui reste, quand on est meurtri par l'assombrissement et la violence d'une société, pour tenir le coup et continuer sa route. Pour ces quatre antihéros détachés de toute morale et de toute illusion, la réponse se trouve dans la révolte et le courage, quel qu'en soit le prix.

Une citation soulignée...
« Mais bon, bref. Ce soir-là l'univers chantonnait. Bill le sentait à travers l'urgence de sa nausée. Il ne croyait pas en Dieu, ne croyait pas davantage au destin ou aux coïncidences, et n'avait donc pas beaucoup d'options pour expliquer les choses sinon que, parfois, le bon astéroïde percutait la bonne planète de telle sorte que les lézards perdaient leur place et ces cons de singes la récupéraient ».
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Ohio est comme un accouchement, de la souffrance, des montagnes russes d'émotions mais quand la délivrance arrive, tout est oublié et il ne reste plus que ce joli résultat.

Dans ce roman, on suit quatre personnages, deux hommes et deux femmes qui se sont côtoyés à l'école et qui se retrouvent, pas tous ensemble mais certains avec d'autres, à un moment de leur vie d'adulte qui est bien loin de ce qu'ils avaient rêvé.

C'est un peu comme un recueil de nouvelles, chaque personnage ayant droit à une partie qui lui est consacré et si au début on est un peu perdu dans cette construction où il est difficile de se situer temporellement, plus on avance dans la lecture et plus l'auteur nous capture et nous enferme dans son histoire.

Les thèmes abordés sont forts, les mots aussi, il y a des scènes à la limite du supportable, il est question de guerre, d'amour, de sexualité, de ressenti et d'émotions. Et question émotions, l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère.

L'écriture est magnifique et s'il n'y avait pas eu au début de ce roman de longs passages où je me suis perdue, noyée dans le flot d'informations qui ont haché le film que je me faisais dans ma tête, cette lecture aurait été un coup de coeur tant j'ai adoré la tournure de cette histoire à partir du moment où on suit Dan Eaton. C'est avec ce jeune homme qui est revenu de la guerre en Irak avec un oeil en moins que j'ai vraiment accroché, que je me suis attachée à ce jeune homme et que j'ai vraiment apprécié tout le reste du roman. Comme quoi il faut toujours aller au bout de sa lecture car on peut être agréablement surpris par ce que l'auteur nous réserve.
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Au final c'est une lecture marquante que j'ai appris à aimer au fil des pages, un très bon premier roman d'un auteur à suivre.
Lien : https://souvenirsdelecture.f..
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Au bout d'une cinquantaine de pages, je ne suis pas vraiment motivée. C'est long, dense. Il n'y a pas vraiment de coupures permettant de lire à petites doses. Pour une pause, il faut s'arrêter en plein milieu ou continuer longtemps...
Un début bien laborieux, le temps que les choses se mettent en place. Petit à petit, les personnages sont introduits, certaines situations du passé sont exposées, et tout doucement, je me suis retrouvée happée dans cette histoire.Très sombre, on y retrouve une Amérique désenchantée, celle qui ne fait absolument pas rêver. Celle qui fait se demander pourquoi on est ici-bas et comment on pourrait y échapper, quelque soit le moyen.
Une bande de lycéens dans l'après 11 septembre. Tous sont chamboulés, la plupart verront leur vie se façonner en fonction de ce date, tandis que d'autres sont déjà perdus. Bill, Stacey, Dan et Tina sont de retour à New Canaan, et vont tous se croiser à un moment ou à un autre. Tout le monde se connaît là-bas et chaque recoin, chaque rencontre est prétexte à un retour dans le passé. C'est vraiment bien amené, chaque action, chaque conséquence, les conclusions, tout est là pour une raison. Je ne me suis pas attachée aux personnages, j'ai vraiment eu l'impression qu'ils étaient sur une autre planète mais j'ai quand même accroché à leur histoire, à leur vécu. Pour ceux qui aiment les histoires noires, de celles où l'on a l'impression qu'il n'y a aucune solution pour s'en sortir.
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Belle découverte faite par hasard dans les rayons d'une librairie.
Un roman noir et désabusé sur la génération d'un patelin de l'Ohio qui a grandi avec 11 septembre et ses conséquences sur les coeurs et les esprits. Stephen Markley narre le destin de jeunes lycéens, leurs amours, espoirs et craintes et ces liens qui se nouent et se dénouent parfois dans l'horreur jusque dans les ultimes pages du récit.
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