De l'autre côté du mur

Après avoir eu beaucoup de plaisir durant ma lecture de "I.R.L.", je me réjouissais de découvrir un autre roman de l'auteur. Malheureusement, si j'ai passé un excellent moment de lecture, je n'ai pas autant accroché avec celui-ci. Pourquoi? Parce que je l'ai trouvé moins entraînant et un peu plus convenu que le premier.

L'idée de départ est pourtant très intéressante. Ce monde où hommes et femmes sont séparés, où les femmes ne vivent que pour leur Art en interdisant le contact physique est intéressant à découvrir, tout comme l'envers du décor quand Sybel découvre ce qui se cache en coulisse. Les rebondissements sont nombreux et l'auteur arrive à nous prendre par surprise à de nombreuses reprises.

Toutefois, les dénouements sont un peu faciles et parfois trop rapides. La fin aurait mérité davantage de développement tout comme la découverte de la construction de ce "monde", le pourquoi ils en sont arrivés là. Cela aurait amené encore plus de profondeur au récit et donnerait moins l'impression d'un survol des événements.

En bref, ce roman se lit facilement et permet de passer un bon moment de lecture, même si j'aurais aimé qu'il soit plus développé.

Mon amie Cécile Duquenne du blog SFFF m'avait parlé il y a quelques temps de ce roman. Et puis, les éditions du Chat noir sont passées par là avec le lancement du préquelle Notes pour un monde meilleur. Il fallait donc bien que je succombe à l'achat compulsif en lisant d'abord de l'autre côté du mur avant d'attaquer le nouvel opus de l'auteur. A l'issue de ma lecture, je peux dire que je reste mitigée et que j'en attendais plus.

L'intrigue met d'abord du temps avant de vraiment se mettre en marche. Pour moi c'est là que le bât blesse. Je me suis parfois ennuyée, surtout au début du roman. Sibel est une danseuse dans un monde de femmes consacré à l'Art. Dans cet univers, les contacts physiques sont proscrits. Les jeunes filles doivent se consacrer entièrement à leur Art. Un jour, l'une des filles touche Sibel d'une manière délibérée. C'est l'exclusion du groupe! Sibel est d'abord mise à l'écart, rejetée, désignée comme proscrite. Puis un soir, elle assiste à une scène qu'elle n'aurait jamais dû voir. Sibel est définitivement écartée du monde des Arts. Elle va pénétrer dans un lieu appelé « les coulisses » et elle va commencer à se poser des questions. Grâce à l'un des personnages qu'elle rencontre Sibel va se demander ce qu'il y a justement de l'autre côté du mur. le principe du monde dystopique n'est à mon goût pas assez développée par l'auteur. Pour moi, les choses évoluent avec trop de lenteur au début du roman. Sibel est rejetée par sa caste et découvre l'existence d'un monde « à côté » du sien. J'aurais aimé en apprendre plus. La description de ce monde parallèle reste trop superficiel et j'aurais aimé plus de détails.

L'auteur s'attarde trop sur les états d'âme de Sibel ce qui fait perdre de la profondeur au récit. Je m'aperçois, au fil de mes lectures, que la narration à la première personne du singulier n'est pas celle que je préfère. Les personnages ont tendance à trop s'épancher et à en faire des tonnes. Dans ce roman, Sibel découvre un tout nouveau monde et surtout des sentiments confus naissent en elle. Elle va remettre en cause sa vision du monde. Il est donc normal qu'elle se questionne et tergiverse. Cependant, c'est parfois un poil trop pour moi. J'aurais préféré que l'adolescente réfléchisse davantage aux implications et aux conséquences d'un tel monde. Ses sentiments naissants l'en empêchent parfois et c'est dommage car le texte aurait gagné en profondeur.

J'ai finalement particulièrement apprécié la vision du monde que nous offre l'auteur avec l'Art opposé à la technique. Agnès Marot exploite un vieux mythe qui veut que le monde soit un théâtre dans lequel l'homme évolue et joue la comédie de la vie. Ce leitmotiv a d'ailleurs été développée par Caldéron, Shakespeare ou encore Balzac dans La Comédie humaine. C'est assez bien joué de la part d'Agnès Marot et traité avec intelligence. Sibel va trouver « les coulisses » de ce monde et son étonnement (comme celui du lecteur) sera grand!

De L'autre côté du mur aurait pu me plaire à 100%. Malheureusement je reste mitigée à l'issue de ma lecture. L'intrigue met beaucoup trop de temps à démarrer et surtout j'aurais aimé avoir plus de détails sur le monde dystopique dans lequel évolue Sibel. En revanche, j'ai beaucoup apprécié la vision mythique que l'auteur offre à son lecteur. J'espère que le préquelle du roman nous en révélera plus sur les origines du monde inventé par Agnès Marot.
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Je tenais à remercier les Éditions du Chat Noir pour ce partenariat.

Avant de débuter ma chronique, je tenais à dire à l'auteur que je respecte son oeuvre du début à la fin.

Bon pour celles qui me connaissent, elles savent que j'ai du mal avec la dystopie et jusqu'au dernier moment quand j'ai ouvert le livre j'ai eu la surprise de me retrouver dans ce monde. L'auteur à une plume fluide, son monde est complexe et notre héroïne a de quoi faire.

On est dans un monde où la danse est l'univers de Sibel, du jour au lendemain la voilà privée de son Art par un simple toucher, débute son enfer sur terre, mais il y a des secrets non relevés… On est entouré de femmes et que de femmes.

Mais pourquoi « de l'autre côté du Mur » ? Là était la grande question que je me posais et quelle surprise, je dois dire j'ai eu un sourire quand elle a vu un « homme » pour la première fois… Mais bon je pourrais continuer encore longtemps, mais ça serait spoiler le texte, alors je m'arrête là.

Du fait que la dystopie est ma bête noire m'empêchera d'aimer comme il le faut n'importe quel texte de ce genre, mais ce n'est pas pour ça que le livre ne vaut pas le détour au contraire pour les fans de dystopie sauté dessus et puis c'est un unique tome.

Je ne mettrais pas de fiole parce que ça ne serait pas une honnête note, donc je vous invite juste à vous faire votre propre idée dessus et de me le faire savoir.

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C'est un premier roman, à l'univers dystopique particulier et bien trouvé. Mais il manque terriblement de profondeur.

L'univers est tellement étrange que l'on a du mal à suivre le début du récit : qu'est-ce que cet art que semble posséder Sibel? Quel est ce monde étrange peuplé seulement de femmes (Mères et Filles)? Dans ce monde, le toucher est strictement interdit, sous peine de "disparaître". Autant de mystères à résoudre est prometteur!

Oui mais voilà, malgré les rebondissements, bien trouvés et épatants, malgré la "romance" entre Aslan et Sibel, malgré l'amitié (qui se veut forte) entre cette dernière et Aylin, tout paraît fade. Les personnages sont seulement croqués, il leur manque les couleurs, les ombres, tout ce qui donne de la profondeur à un personnage et qui fait qu'on s'y attache. La romance est à peine effleurée, les mystères expliqués à la va vite, les morts expédiés. Du coup, cet univers déroutant nous paraît tiré par les cheveux, inconsistant.

J'aurais aimé que l'auteur s'attarde plus sur la psychologie des personnages (quelles sont les motivations des Maîtres, leur ressenti par exemple). Il y a d'ailleurs des lacunes dans ce domaine. Les actes des personnages ne sont pas du tout en cohérence avec leurs caractères. Aylin par exemple, qui est une rebelle et désire plus que tout découvrir ce qui se cache derrière le mur. Elle sait que son amie y est et qu'il y a un monde à découvrir derrière mais ne fait rien pour retrouver Sibel. Elle continue de vivre cette vie de cloître sans rien tenter pour s'enfuir. Il n'y a rien de cohérent là-dedans!

Les titres de chapitres sont très poétiques. L'auteur explique après le récit qu'il s'agit de citations d'artistes. J'ai trouvé cela très original, surtout que chacun des titres donne le ton sur ce qui se passe dans le chapitre.

La fin, véritable cliffhanger, est une promesse de nouvelles péripéties pour nos héros. Pourtant je n'irais pas lire le 2ème tome...

Cette lecture est aussi dans la cadre de l'opération coups de coeur des auteurs peu médiatisés. Il est catalogué dans le genre Young Adult et j'avoue que c'est la partie du concours qui m'attire le moins. J'y allais un peu à reculons pour cette lecture. Je me suis dit que le train pour aller au salon du livre de Paris m'aiderait à mettre un coup de collier sur cette lecture.

Le départ n'a pas été très propice pour que l'on s'entende bien, lui et moi. J'ai même posé le livre et pris une autre petite lecture pour me donner plus d'entrain. Je me disais que ça allait être long et fastidieux. Mazette je n'allais pas en sortir !

FAUX ! Et heureusement ! En reprenant, et au fil des pages, l'histoire s'est bien mise en place et franchement, c'est la petite découverte sympathique. J'ai passé un bon moment plein de surprises sur l'histoire, les personnages et sur le fait d'accrocher au final à cette lecture.

Pourquoi ça a été difficile ? Car j'ai eu du mal à saisir l'univers qui n'est pourtant pas compliqué mais difficile à comprendre la façon d'exister de ces jeunes filles et de ces « mères » comme elles les appellent. Toutes ces règles misent en place, pourquoi ? Enfin, me manquait la petite amorce. C'est un univers « dystopique » si je ne dis pas de bêtise, je ne suis pas une grande lectrice du genre mais j'avoue que j'ai été bien surprise.

Notre héroïne a su faire l'amorce qui a déclenché tout l'intérêt de la lecture. Elle ne me plaisait pas trop au départ mais normal, ça va avec le cadre de vie qu'elle avait, on comprend tout au fil des pages. Sa rencontre avec un humain bien différent d'elle va faire s'écrouler tout ce en quoi elle a toujours cru. Elle est anéantie et perdue, cependant se révèle ensuite une combattante qui ne baisse pas les bras qui veut aider les gens à qui elle vient de s'attacher.

Une lecture surprise, sympathique, un univers atypique et deux héros mignons qui se battent pour la liberté. Je suis contente de cette lecture, la couverture est un autre petit plus.
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Un univers extrêmement intéressant et original. J'ai cependant regretté que les personnages ne soient pas à la hauteur de cet univers. En effet, je les trouve trop immatures dans leur comportement (encore cela peut-il être pardonné à cause de leur jeune âge) mais surtout leurs réactions versent tellement dans l'exagération que ça en devient assez agaçant (c'est d'ailleurs souvent les travers de la narration à la première personne). Une juste mesure au fil du récit aurait été appréciable car cela aurait en plus marqué explicitement l'évolution des personnages. Comme je l'ai déjà dit, l'auteur nous propose un univers riche et dense où il se passe pas mal de choses et cela en quelques 300 pages, d'où l'impression d'un récit où tout va un petit peu trop vite pour être cohérent et crédible. du coup, le rythme est effréné, mais pour une fois, j'aurais aimé que l'auteur prenne le temps de décrire certaines scènes suggérées détailler plus longuement le séjour de Sibel et de son amie dans les ordures par exemple qui auraient en plus pu donner plus de profondeur aux personnages. Ce fut donc une lecture en demi-teinte pour moi : un univers foisonnant intéressant mais paradoxalement un récit qui survole un peu trop certains événements (à mon avis, l'histoire aurait mérité au moins deux tomes afin de développer ceux-ci)

L'histoire/Le sujet : Sibel vit dans un monde où seul l'Art existe. Chacun a le sien, le pratique, l'exerce pour en obtenir la quintessence. Elle vit auprès de ses soeurs, dirigée par les mères. Tout aurait été parfait, si elle n'avait un jour perdu son Art, quasi sa magie, par la faute d'une de ses soeurs. En voulant se soigner, pour ne plus être isolée, elle va découvrir un autre univers... Ou plus exactement, les coulisses de son univers. Mais ce n'est que la première des nombreuses et étranges découvertes qu'elle fera.

Le style : Très beau et poétique, sans être illisible ou lourd. Agnès Marot a une très belle plume, très agréable à lire.

Et la couverture alors ? Très belle, promettant beaucoup sur l'ouvrage.

En conclusion ? J'ai découvert avec ce roman de jolies pages d'une écriture très poétique. Je n'aime pas spécialement la danse, mais j'ai aimé les passages nous emmenant dans les pas de Sibel. Je ne suis pas spécialement friande de dystopie, mais j'ai apprécié ici la façon dont est menée l'histoire. La description des deux univers est très visuelle, et on peut facilement les imaginer. J'ai aimé la découverte que Sybel fait des coulisses par exemple, et comme elle, j'imaginais son univers premier en parallèle aux murs devant elle. J'ai apprécié le passage où elle découvre cet être bizarre qu'est l'homme, incarné par Aslan. Bref, j'ai trouvé ce roman très poétique et bien écrit. L'histoire nous entraine rapidement, et même si on n'accroche pas forcément à tous les personnages, ils ont pour la plupart beaucoup d'intérêt. Les univers séparés, filles et Art d'un côté, garçons et sciences de l'autre, font réfléchir, comme l'ensemble de l'univers décrit ici. Un bien joli roman.
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(...) Tout d'abord l'écriture est très agréable. Elle est fine, précise, et claire sans être simpliste. Les personnages sont très réussis intéressants, intrigants et charismatiques, on vit et souffre avec eux.

Mais la plus grande qualité de cette histoire, c'est le point de vue adopté par l'auteur pour nous la raconter. C'est à dire celui de l'héroïne, Sibel, dont l'éducation a été tronquée. Nous découvrons donc ce monde dystopique, ses codes et ses bornes à travers ses yeux. Difficile de s'y retrouver au début, mais nous en repoussons les limites en même temps que l'héroïne. Il est donc très facile d'entrer en empathie avec elle, et de la soutenir dans ses tentatives de découverte ne serait-ce que pour en savoir plus nous même.

L'autre point fort, c'est justement les aspects dystopiques de l'histoire, et toutes les réflexions abordées par l'auteur sur l'avenir de la société.

Ce qui m'a gêné? C'est le côté young adult... Comme je l'ai déjà dit, j'en lis peu, mais certains bouquins dans ce mouvement m'ont déjà séduite. Dans ce livre précis, la naïveté de l'héroïne et son éveil au toucher, aux sentiments et aux hommes m'ont vraiment fait sourire. Ce n'est clairement pas pour moi (c'est trop meugnon!!!). Mais je trouve que c'est un roman excellent à conseiller aux jeunes gens et je vais d'ailleurs le faire auprès de mes nièces.
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