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Esteban Maroto (Illustrateur)
EAN : 9781401274399
344 pages
DC Comics (07/11/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
AQUAMAN: THE ATLANTIS CHRONICLES DELUXE EDITION tells of Orin and Shalako, their descendants, and how a once-great civilization rose and fell like the tides, producing heroes and villains and culminating in the birth of the man who would grow to become the King and champion–Aquaman.

When the continent of Atlantis was struck by a meteor, the surviving cities of Poseidonis and Tritonis used an unusual combination of science and magic to protect the peo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre qui ne nécessite aucune connaissance préalable de l'univers partagé DC. Il contient les épisodes (doubles) initialement parus en 1990, écrits par Peter David, dessinés et encrés par Esteban Maroto, avec une mise en couleurs réalisées par Eric Kachelhofer. le tome commence avec une introduction de 3 pages, rédigée par Robert Greenberger, le responsable éditorial initial du projet qui le replace dans le contexte de son époque. En particulier, il liste les questions auxquelles le récit devait apporter une réponse. Comment les atlantes ont-ils pu réussir à respirer sous l'eau ? D'où proviennent les atlantes avec une queue de poisson comme les sirènes ? Quel est le lien des atlantes contemporains avec Arion ? Quel est le lien entre les atlantes et les Idyllistes ? Comment ont-ils acquis la capacité de communiquer avec la faune sous-marine ? Pourquoi une chevelure blonde est-elle un mauvais présage ? Ce tome comprend 7 épisodes, narrés par autant de chroniqueurs différents.

Le récit commence en des temps immémoriaux, alors qu'Arion a déjà quitté Atlantis qui n'est pas encore submergée, emportant avec lui une partie du savoir et de la technologie de cette civilisation. Après son départ, Albart d'Ancinor est chargé par le roi Orin (premier du nom) d'écrire les chroniques de son règne pour établir l'histoire du peuple atlante. Il est officiellement intronisé en présence de Shalako, le fère d'Orin. Rajar, conseiller du roi, met en garde ce dernier contre les visées révolutionnaires de son frère qui ne le prend pas au sérieux. Alors qu'Orin se détend au bain, la cité est attaquée par une armée de barbares, habitant des villes sises dans la même région, et avec qui Atlantis avait commencé à partager son savoir technologique sous l'impulsion d'Orin. L'attaque est repoussée à la fois par la technologie, à la fois par l'invocation d'un dieu par Shalako. Afin de protéger la cité, le roi Orin ordonne la construction d'un dôme impénétrable.

La vie suit son cours sous le dôme. La reine Narmea donne naissance à la princesse Cora. Les astronomes détectent la présence d'un corps céleste qui se rapproche de la Terre et que la trajectoire rapproche de plus en plus d'Atlantis. L'impact de ce corps céleste provoque des tremblements de terre, et l'affaissement de la zone où se trouve Atlantis qui se retrouve au fond de l'océan. Grâce au dôme, les atlantes ont la vie sauve. Néanmoins, Britton, le deuxième chroniqueur, décrit la dégradation des conditions de vie des atlantes, confinés dans la zone sous le dôme, entourés par des espèces marines qui attaquent le dôme et minés par une dissension politique entre les choix du roi Orin et les velléités de Shalako qui vont dans un sens contraire. Afin d'éviter une guerre civile généralisée, Shalako décide de partir avec une petite communauté de fidèles pour aller fonder une autre ville sous-marine, baptisée Tritonis.

C'était une autre époque. Avec Crisis on infinite Earths (1985/1986), Marv Wolfman & George Perez avaient mis fin à l'univers partagé initial de DC, construit de manière expérimental au fur et à mesure des rachats de personnages, et de la relance de certains superhéros avec de nouveaux personnages sous les costumes (par exemple Barry Allen à la place de Jay Garrick). Toujours en 1986, Marv Wolfman avait écrit une nouvelle histoire de l'univers DC, avec des illustrations de George Perez : History of the DC Universe. Ce texte se présentait sous la forme d'une chronique racontée par Harbinger (personnage apparaissant dans Crisis) et évoquant des événements du passé, du présent, du futur, formant une chronologie partielle de l'histoire de l'univers partagé DC, post Crisis. C'est dans ce contexte que Robert Greenberger propose à Peter David d'écrire l'histoire d'Atlantis, en répondant aux 6 questions énoncées plus haut. Il choisit également une forme sortant de l'ordinaire pour le projet : une minisérie de 7 épisodes comportant chacun plus de 40 pages, avec l'utilisation pour l'une des premières d'une mise en couleurs infographique. Enfin il confie les dessins à Esteban Maroto, un artiste espagnol qui se faisait traduire les scénarios en anglais de Peter David, par sa fille, avec une petite anecdote sur une erreur de traduction.

Peter David réalise un récit qui sort de l'ordinaire pour les comics de superhéros. Pour commencer, même si le nom d'Aquaman a été rajouté dans le titre, il n'y a pas de superhéros. Arion apparaît sur la première page du premier épisode, et Aquaman sur la dernière page du dernier épisode. Ensuite, il ne s'agit pas tant de suivre l'histoire d'un individu en particulier, mais de retracer l'histoire d'un peuple à l'échelle de plusieurs millénaires. Enfin, son récit doit respecter les spécifications éditoriales, répondre aux questions pour pouvoir établir un pan de cohérence interne supplémentaire dans l'univers partagé DC. Il était essentiel d'enfin savoir comment la sirène Lori Lemaris (amoureuse de Superman) pouvait être liée au peuple des atlantes. Enfin il faut faire avec ce qui est déjà connu d'Atlantis : une royauté, des individus qui respirent dans l'eau et sur terre, une cité légendaire ayant coulé à l'époque de la Grèce antique. le scénariste opte donc pour une structure adaptée : des chroniques, rédigées par différentes personnes à travers les époques. Il ajoute un dispositif narratif supplémentaire : ces chroniques auraient été compilées par un universitaire du nom de docteur R.K. Simpson travaillant à l'université de Golden Bough à Ithaca dans l'état de New York. Ce professeur aurait souhaité faire connaître ces chroniques au grand public, tout en sachant qu'il aurait toutes les peines du monde à les présenter comme authentiques par des voies académiques. Ceci explique qu'il les aurait adressés à l'éditeur DC Comics pour leur donner une forme plus populaire.

Le lecteur découvre donc des textes de la main du professeur Simpson en addenda des épisodes 3 à 5, et une interview de lui à la fin de l'épisode 6. Au-delà du dispositif narratif visant à donner une forme de mystère et d'authenticité à ces chroniques, c'est également l'occasion pour Peter David (rédacteur de ces articles) d'exposer ses idées sur la manière dont Atlantis et son inondation trouvent des échos dans les principales mythologies mondiales. le lecteur peut alors apprécier l'érudition de l'auteur en la matière et se faire une idée de l'envergure du travail préparatoire du scénariste. le responsable éditorial a choisi un artiste qui sort également de l'ordinaire des comics de superhéros : Esteban Maroto qui avait déjà dessiné une série Amethyst (scénario de Keith Giffen) et qui a régulièrement contribué au magazine Vampirella publié par l'éditeur Warren. Dès la première page, le lecteur observe que ce dessinateur donne une apparence très particulière à ses cases, du fait de contours réalisés avec un trait très fin, avec des déliés par toujours réguliers, et même l'impression que ces traits ne sont pas continus, mais repassés de manière pas toujours habile. Cela donne une apparence griffée aux pages. En outre la mise en couleurs à l'ordinateur en était encore à son premier stade de développement, avec essentiellement des aplats de couleurs souvent soutenues et des dégradés très discrets.

De fait les dessins d'Estaban Maroto donnent une apparence très distincte d'un récit de superhéros, en totale cohérence avec l'intention du scénariste. le lecteur découvre une civilisation avec une mode vestimentaire particulière, dans laquelle les hommes portent le pantalon aussi bien que la jupe, dans des étoffes aux couleurs vives. Les femmes portent souvent des tenues plus dénudées que celles de hommes, coupées sur la base de maillot de bain une pièce ou de bikini, et parfois des robes. Les casques des militaires présentent des ornementations baroques. Il n'y a quasiment que les hommes sirènes qui ne portent pas de vêtement. Les bâtiments d'Atlantis évoquent une architecture grecque, avec des dômes et des bulbes. L'artiste ne donne pas l'impression d'avoir conçu une architecture spécifique, mais de piocher dans son imaginaire, en conservant une cohérence des formes tout du long du récit. Dans le dernier épisode, il est amené à représenter les caravelles de Christophe Colomb, ainsi que les pyramides égyptiennes, avec une bonne ressemblance, sans que l'on puisse parler d'authenticité historique.

Outre ces éléments attestant de la culture spécifique d'Atlantis, Esteban Maroto doit également concevoir la vie et les déplacements une fois qu'Atlantis a coulé et après que les atlantes aient acquis la capacité de respirer sous l'eau. L'artiste représente la vie sous l'eau, comme la vie sur la terre ferme, avec en plus la faune marine, la possibilité de nager en 3 dimensions et les cheveux qui peuvent onduler avec les courants, au lieu de flotter au vent. le metteur en couleurs utilise indifféremment les mêmes teintes pour la surface ou les profondeurs. En cours de récit, Peter David fournit plusieurs explications sur les adaptations physiologiques des atlantes après avoir acquis leur capacité amphibie. Une partie d'entre elles justifie les choix visuels de Maroto. Malgré tout, le lecteur a quand même du mal à croire que les étoffes pour les vêtements restent de même nature, malgré leur poids quand elles sont chargées en eau, ou leur frottement dans le milieu liquide. Il a peine à croire que la possibilité de se déplacer librement dans toutes les directions n'ait pas d'impact sur l'architecture et la conception des accès dans les bâtiments. À la rigueur il veut bien accepter que les couleurs soient perceptibles dans les fonds marins grâce à une meilleure acuité visuelle après être devenu amphibie. Cependant, là encore, Esteban Maroto reste en phase avec la narration de Peter David. Ce dernier ne rentre pas trop dans les détails du comment de la survie d'une communauté condamnée à un dôme pendant de longs mois, ou dans le développement d'une civilisation semblant se contenter de vivre sur ses acquis technologiques. L'ambition des auteurs n'est pas d'imaginer une véritable civilisation sous-marine. Ils se reposent sur les conventions en vigueur dans les comics.

De ce fait, le lecteur se concentre sur l'histoire d'Atlantis et des personnages principaux. Alors même que Peter David respecte le principe qu'il s'est fixé (un chroniqueur différent par épisode), les personnages principaux leur survivent et se retrouvent d'un épisode à l'autre. le lecteur retrouve également les ressorts dramatiques habituels des comics et des drames produits à la chaîne : une rivalité entre 2 frères, des basses vengeances, des batailles un peu désincarnées et un enchaînement très mécanique des rebondissements. de par la forme de son récit, le scénariste éprouve également des difficultés à donner une psychologie fouillée à ses protagonistes qui servent plus de dispositifs narratifs. D'épisode en épisode, le lecteur constate que ce récit se retrouve à mi-chemin entre des mécanismes narratifs de superhéros, et une oeuvre d'auteur. du coup, il ne peut pas l'apprécier comme un simple récit de divertissement avec une catharsis générée par des résolutions simples, mais il ne peut pas non plus y voir un regard d'auteur sur l'histoire d'un peuple, ni même une tragédie shakespearienne sur une lignée royale, du fait d'un manque de consistance littéraire.

Le lecteur ressort de ce tome avec un sentiment partagé, Il a découvert un récit qui sort de l'ordinaire, à la fois dans ses intentions historiques d'Atlantis (version DC), à la fois dans ses dessins éloignés des canons des superhéros. Peter David atteint son objectif de proposer une histoire cohérente qui fait sens, du peuple d'Aquaman. Esteban Maroto réussit à donner à voir une civilisation à l'apparence intéressante et différente. Les 2 créateurs n'arrivent pas à s'affranchir des tics de narration des comics de superhéros, que ce soit le volet dramatique très manichéens, ou la gestion des décors à l'économie. du coup, le lecteur venu cherche un récit de superhéros n'a pas trouvé ce qu'il attendait, le lecteur venu chercher un récit adulte non plus. 3 étoiles. Pour pouvoir apprécier ce récit, il faut avoir une curiosité préalable pour l'histoire d'Atlantis (version DC), un peu de nostalgie pour l'esthétique particulière des dessins d'Esteban Maroto, et accepter que la narration se retrouve à mi-chemin entre le comics industriel et le récit d'auteur.
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Dans cet premier vrai épisode de l'année 2024, Aurélien et Emile vous parlent de leurs nouveautés préférées du mois de janvier dans la subjectivité la plus totale.
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Tous nos remerciements à Emmanuel Peudon pour le montage et à ClemB pour le générique.

Plus d'infos sur notre site internet : https://www.panini.fr/
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