L'enjeu est de réaliser, à chaque instant, que nous avons le pouvoir de ne pas laisser l'égo s'emparer de nos vies et accaparer toute notre attention. Il suffit d'apprendre à revenir sans cesse à la présence.
À notre époque, le cerveau ne fait plus la différence entre la perception de ce qui menace la survie et la perception de ce qui menace l’ego, il déclenche la même réaction : lutte, fuite ou paralysie.
Un jour, j'ai cessé d'avoir toujours raison. Et j'ai compris la phrase de Friedrich Nietzsche: "Ce n'est pas le doute qui rend fou: c'est la certitude."
Tu sais, mon chéri, il y a des personnes âgées qui n’identifient plus leurs enfants. C’est une maladie. Leurs enfants, même s’ils sont adultes, en souffrent. Ils ont mal parce qu’ils ont l’impression d’avoir perdu quelqu’un, c’est normal. Mais ils souffrent aussi parce qu’ils ne se sentent plus spéciaux. Ils oublient qu’ils n’ont pas perdu leur capacité d’aimer. Et qu’ils peuvent encore s’asseoir à côté de la personne qui ne les reconnaît plus. Et l’aimer en silence. Comme on aimerait quelqu’un qui dort. Et de qui on n’attendrait rien.
- Tu as la possibilité d'explorer l'envie et la jalousie, chère docteur ! Ça pourrait t'être tellement utile. Ces deux émotions sont issues de la peur. Il faut apprendre à les distinguer l'une de l'autre...
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La jalousie, c'est la peur de perdre ce que tu as l'illusion de posséder. Quelque chose ou quelqu'un que personne d'autre ne possède et qui, par conséquent, te procure un sentiment d'unicité. Ton fils, par exemple. Lorsque tu es remplacée par une adolescente de quinze ans capable de le soigner elle aussi, cela ébranle ton sentiment d'être unique et l'Egowoman tapie en toi ! Surtout si, à quinze ans, cette ado est capable de l'aimer vraiment...
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L'envie, c'est la peur de ne pas avoir ce que quelqu'un d'autre semble posséder, Maryse ; quelque chose qui le rend unique à tes yeux et qui te laisse, toi, dans la masse grise des êtres ordinaires.
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Dans le cas de la jalousie, c'est la peur de perdre. Tandis que dans le cas de l'envie, c'est la peur de ne pas avoir. Dans les deux cas, cela t'aliène et t'empêche d'aimer.
Dans les phrases qui suivent, remplaçons le mot “ego” par une chose à laquelle nous nous identifions - notre apparence par exemple - et nous allons comprendre la bêtise humaine.
L’ego se ferme, l’intelligence observe.
L’ego s’offusque, l’intelligence s’indigne.
L’ego resiste, l’intelligence écoute.
L’ego se defend, l’intelligence partage.
L’ego envie, l’intelligence se réjouit.
L’ego veut, l’intelligence donne.
L’ego frappe, l’intelligence éduque.
L’ego se sent humilié, l’intelligence compatit.
L’ego hait, l’intelligence aime.
L’ego fait mal, l’intelligence soigne.
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L’ego est un oignon formé d'innombrables pelures identitaires. Chaque pelure est ajouté aux précédentes en fonction du caractère unique qu’elle confère à une personne. Elles sont fabriqués par un processus neurologique - une sorte d'usine biologique - que l'on appelle processus d'identification. - Page 12
N'importe quel discours intégriste pourrait se traduire ainsi : "C'est moi qui ai raison! Les autres sont des cons. Il faut les éduquer!
Il ne faut pas que tu aies tout le temps envie d’être aimé. Il faut juste que tu saches que tu es tout le temps capable d’aimer. Et que tu t’en souviennes toujours.
Les véritables leaders dont l'humanité a besoin ne chercheront pas à accomplir de grandes choses, car ils en auront compris l'inutilité. Ils n'auront pas besoin d'être vus ou entendus, ils ne seront que Présence.