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Même sans avoir fait d'études classiques, tout le monde a entendu parler de la guerre de Troie et de son fameux cheval. Mais sait-on encore ce qui l'a déclenchée et qui étaient les protagonistes ?

Marie-Bernadette Mars réécrit ici cette histoire en s'intéressant avant tout aux femmes. Les grands faits antiques sont toujours racontés par des hommes et du point de vue des hommes. Dans ces récits, les femmes sont soit détestées, soit ignorées. Ainsi Clytemnestre apparait-elle comme une femme cruelle (N'a-t-elle pas tué son mari ? N'a-t-elle pas un amant alors que son époux guerroie ?) mais qui cherche à comprendre les raisons de son geste ?

Dans ce roman deux femmes sont mises à l'honneur : Clytemnestre le « je » et Kilissa le « elle ». Kilissa est une esclave, une femme de l'ombre. Dans l'Antiquité, les esclaves n'avaient pas de nom. On les déterminait selon leur origine, ils perdaient toute identité. Kilissa signifie la Cilicienne. Dans la maison de Clytemnestre, c'est l'accoucheuse. Elle développe donc une relation particulière aux enfants qu'elle a mis au monde et dont elle a pris soin. C'est ce lien particulier entre Kilissa et les enfants de la famille des Atrides que l'auteure met en évidence dans ce récit. Quand, trompées par Agamemnon, les deux femmes vont assister impuissantes à la mort d'Iphigénie, leur existence va en être bouleversée à jamais.

Entre Kilissa et Clytemnestre va se nouer une relation autre. Sans jamais sortir de son rôle, Kilissa va soutenir et aider Clytemnestre à survivre à son deuil. Discrète, elle va prendre soin d'Electre et d'Oreste dont sa maîtresse n'arrive plus s'occuper.

Ce roman poignant rend à ces deux femmes un rôle fort et clair qui permet de comprendre ce qui s'est passé à Mycène, à l'époque d'une société patriarcale où défendre son honneur était primordiale, quitte à s'en prendre à sa propre famille pour le rétablir. Un récit d'une modernité incroyable qui fait écho à certains faits de notre époque.

C'est un récit sur la violence, l'absence de justice, l'honneur et l'amour maternel. C'est aussi deux beaux portraits de femmes, des femmes de l'ombre auxquelles on donne enfin la parole. le tout servi par une écriture maîtrisée, à la fois belle, forte et mélodieuse. Toutes ces raisons me l'ont fait beaucoup aimer et je ne peux que vous le recommander chaleureusement.
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"Kilissa", un court roman d'une densité propice à la réflexion. Il s'agit, bien sûr, d'un roman, d'une 'faction' comme dirait certains critiques. Marie-Bernadette Mars prend appui sur des faits... et, avec liberté et pertinence, s'interroge en prenant un autre point de vue que celui qui est habituellement pris dans l'approche de ces récits antiques dont elle s'inspire. En toile de fond, l'histoire de ces héros antiques bien (ou mal) connus qu'étaient Agamemnon, Achille, Priam et tant d'autres. Mais c'est aux femmes que Marie-Bernadette MARS, l'auteure, donne la parole. À Clytemnestre, épouse d'Agamemnon et mère d'Iphigénie, sa fille assassinée. À Kilissa, aussi, la Cilicienne, une jeune esclave. Entre ces deux femmes que tout pourrait séparer, s'installent des silences qui savent écouter, des paroles qui portent à vivre, un lien tissé dans le respect, la compréhension et la compassion entre personnes en souffrance, en révolte.

L'auteure pose, à travers son roman, une réflexion profonde et intemporelle sur ce que vivent les femmes. Loin d'être réductible à des propos sexistes, ce roman ouvre une brèche dans L Histoire pour que soit remis en question la place laissée aux femmes dans nos sociétés, encore souvent dominées par des hommes s'octroyant le droit de décider pour elles ce qui est bon et juste!

Un roman qui se lit facilement, même pour celui qui n'est pas habitué à ces personnages antiques car, avec clarté et à propos, l'auteure nous les resitue en quelques mots et nous permet, de la sorte, de poursuivre les idées soulevées sans se perdre en chemin.

Un seul petit regret, ce livre et les idées développées auraient mérité de la part de l'éditeur une mise en page des différents chapitres un peu plus soignée. Malgré ce petit bémol, Kilissa est un coup de coeur. À partager, en lecture, sans modération!
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Kilissa est un roman fascinant, en ce sens qu'il effectue une lecture tout à fait neuve de l'un des plus fameux épisodes de la mythologie grecque : la guerre de Troie. Marie-Bernadette Mars n'a que faire des héros; dans Kilissa, l'histoire ne s'écrit pas aux côtés d'Agamemnon; on reste sur le rivage de l'Argolide et c'est seulement de loin que nous parviennent les clameurs, les cris, la rumeur de sang et de carnage. Kilissa, c'est l'Iliade de ceux et celles qui restent. C'est l'Iliade de deux femmes, Clytemnestre et Kilissa, l'esclave cilicienne du palais de Mycènes. C'est, non pas la douleur d'un guerrier privé de son compagnon d'armes, mais celle d'une mère que d'absurdes superstitions ont amputé - le mot n'est pas trop fort! - de sa fille ainée. C'est l'épopée d'une amitié improbable et d'un amour salutaire. C'est une tragédie de toute beauté. C'est, toutes proportions gardées, le pendant essentiel de l'oeuvre d'Homère. C'est à lire absolument.

(On regrettera seulement que la concision de ce roman, qui fait sa force, fasse aussi sa faiblesse : Kilissa n'exploite pas assez certaines possibilités que lui offre son thème. Je parle du féminisme : ce qui aurait pu être un monument féministe, une véritable "guerre de Troie des femmes", n'est, dans ce roman, que la guerre de Troie de deux femmes, et les considérations féministes y sont plutôt sous-entendues que développées. Mais retenons plutôt ses innombrables qualités : Marie-Bernadette a écrit un grand roman sur ceux qui restent, sur l'amitié et sur la douleur maternelle.)
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Un jour, une jeune esclave est amenée au palais d'Agamemnon. Elle est originaire d'Anatolie, près de Troie et, personne ne se donnant la peine de connaître son prénom, on la nomme simplement Kilissa, la Cilicienne. Très vite, la jeune femme devient la suivante et l'ombre de la reine Clytemnestre. Elle s'occupe de ses trois enfants, les soigne, leur raconte des histoires.
Quand les princes grecs décident d'aller guerroyer à Troie pour ramener Hélène, le vent refusant de souffler, les prêtres prétextent une colère divine et exigent un sacrifice humain. Celui de la princesse Iphigénie. Mais on fait croire à la reine que l'on fait venir sa fille pour la marier. Ce drame va bouleverser son existence.
Marie-Bernadette Mars revisite la légende des Atrides en se plaçant du côté de Clytemnestre, que les récits mythologiques ou les textes qui en sont inspirés, nous ont toujours présentée comme une femme sans coeur, qui devient la meurtrière de son mari afin de garder le pouvoir et de porter sur le trône Egisthe, son amant. Au contraire, Marie-Bernadette Mars nous la fait voir comme une épouse solitaire et bafouée, une mère meurtrie.
Dans des chapitres très courts (pas plus de deux ou trois pages, et, le plus souvent, simplement une demi-page), elle donne la parole, tantôt à un narrateur externe, tantôt à Clytemnestre elle-même, pour nous faire pénétrer dans l'âme de cette femme. La voilà peinte comme une jeune fille heureuse, élevée avec sa soeur Hélène, rêvant de bonheur et d'amour. Leur père, qui les aime beaucoup, « ne voulait pas que nous ayons une existence banale et nous cherchait des maris cultivés, audacieux, entreprenants. Il avait persévéré, il avait attendu qu'une famille suffisamment prestigieuse le séduisît. Et nous avons épousé les deux frères, Ménélas, trop heureux d'avoir enfin Hélène, que l'on disait belle comme une déesse, Agamemnon qui m'impressionnait par ses connaissances, ses histoires, ses récits, ses défis. Et peut-être aussi son ambition. »
Mais, malheureusement, aucune des deux n'est heureuse en ménage. Elle doivent se contenter de miettes et se persuader que « l'habitude pouvait remplacer un amour inexistant ».
Ce n'est donc pas étonnant si Hélène suit Pâris. Ménélas se sent humilié dans son honneur. « Il a trouvé de nombreuses raisons pour partir vers Troie mais la seule que j'aurais comprise, l'amour, n'a jamais été invoquée. »
L'auteur aborde de nombreux thèmes. La guerre d'abord, bien évidemment, puisque Ménélas entraîne à sa suite tous les princes grecs. Avant même de commencer, la guerre sépare ceux qui s'aiment. Thétis et Pélée vont chercher un moyen d'en préserver leur fils Achille. Ulysse feint la démence pour ne pas abandonner son épouse et leur bébé.
La religion joue un rôle funeste. Pour asseoir leur pouvoir, les prêtres interprètent en leur faveur, des éléments purement aléatoires, telle une météo capricieuse. Attribuer le manque de vent à une colère divine, leur permet de rabattre l'orgueil de ce chef arrogant qu'est Agamemnon en exigeant le sacrifice de sa propre fille.
L'auteur met en avant crédulité et superstition qui poussent la foule à exiger cette barbarie. Elle analyse l'amour maternel. Clytemnestre, naïvement, amène elle-même sa fille adorée sous la lame du bourreau, pensant la conduire à ses noces. On la lui arrache. La séparation brutale d'Iphigénie. Les cris d'Iphigénie. Les larmes. Les supplications. Son désespoir. Et elle, Clytemnestre, enfermée dans une tente, avec des soldats qui la repoussaient lorsqu'elle s'élançait, se battait pour rejoindre Iphigénie, pour empêcher le sacrifice. »
Elle oppose l'indifférence de mari et de père d'Agamemnon avec le tourment enduré à la fois par Clytemnestre et par Kilissa, qui a élevé Iphigénie. « Elle basculait, gémissait, abrutie de pleurer. » « Lorsque j'évoque Iphigénie, c'est un marais qui se referme, c'est un gouffre, c'est une étendue à jamais sombre et silencieuse, c'est un plus jamais, c'est une immense désolation. »
Elle nous présent Egisthe, non comme un ambitieux, avide de pouvoir, mais comme un être sensible, tendre, empathique, qui, lui aussi, a connu une perte douloureuse.
Tout est donc original et intéressant. Et, malgré cela, j'ai dû m'accrocher pour terminer ce livre, que j'ai souvent trouvé très ennuyeux.
Donc, malheureusement, je ne l'ai pas aimé, bien que, sans doute, il le mérite.
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Il y a 8 ans, je commençais un nouveau chapitre de ma vie... Il y a 8 ans Marie - Bernadette Mars inaugurait aussi le sien avec la publication de Kilissa. Après une carrière dans l'enseignement à transmettre sa passion pour l'Antiquité, les langues gréco-latine et son Amour de la Grèce plus particulièrement, elle a adapté la notion de transmission à sa nouvelle vie en nous partageant les histoires qui l'habitent et qui a leur tour demandent de vivre parmi nous!

Je peux vous en parler comme ça parce que Marie Bernadette Mars, c'est la famille! Marie - Bernadette comme sa soeur et leur famille respective, ce sont chacun des personnes que j'Aime profondément! C'est d'ailleurs à la hauteur de mon Amour pour elle que je me suis mise sur les épaules une pression de dingue qui m'a tétanisé... Il m'aura fallu 8 ans! le pire c'est que j'ai toujours su que le sujet de son livre allait me plaire... J'en ai eu la conviction immédiate après avoir été écouter le présenter à la Librairie Point Virgule.

En effet, Marie - Bernadette à décidé de s'attaquer à la guerre de Troie mais pas en narrant une énième fois les faits d'armes et la victoire des Grecs avec son fameux Cheval de Troie. Elle a décidé de mettre en avant celles qui sont restées en arrière, celles qui sont restées au palais de Mycènes. Tour à tour nous allons plonger dans l'âme de Clytemnestre, l'épouse d'Agamemnon et soeur d'Hélène, et de sa suivante Kilissa, la Cilicienne comme nombre l'appellent... Un changement de point de vue important et surtout intéressant parce qu'à ma connaissance jamais abordé depuis Homère et qui met en avant un des prix payés par les femmes dans une guerre... Or ici le prix payé, requestionne la notion de victoire. Agamemnon a - t - il réellement gagné sa guerre quand en rentrant chez lui, rien de ce qu'il avait quitté n'est plus?

Porté par une superbe écriture, j'ai été prises aux tripes dès les premières pages... le style directe qui ne s'encombre pas de fioritures, donne vie à l'humanité de ces deux femmes. Deux femmes rendues pleinement dans leur dimension féminine sans y perdre dans la force qui se dégage d'elles. Deux femmes qui bien qu'ayant un statut qui les oppose, sont unies à jamais dans l'Amour qu'elles portent aux trois enfants du couple: Iphigénie, Electre et Oreste. Deux femmes qui, chacune, face l'adversité trouveront leur ressources pour agir, se révolter, combattre, avancer... Deux femmes qui dans leur personnalité, incarnent la pluralité du féminin...

En parallèle, c'est aussi une histoire qui questionne la notion d'héritage quand enfant, on se construit dans une famille qui vit un drame, un trauma. Electre qui aura aussi son nom qui marquera la postérité, hérite dans son enfance de ce contexte... Comment dès lors, à son tour s'inscrire dans la continuité ou la rupture quand les mots et les gestes ont manqué pour donner du sens à ce vécu, pour accompagner...?

Comme vous pouvez le lire, ici place aux voix des femmes dans un fait qui a trop souvent et trop longtemps donné la parole aux seuls hommes! Une moitié de rendu qui n'a jamais permis d'aborder les faits dans leur pleine dimension... Or l'envers du décor est d'importance!
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Après avoir lu son recueil de nouvelles, je me suis lancée dans ce court roman de Marie-Bernadette Mars.

On se retrouve dans le context de la guerre de Troy mais, au lieu de partir au combat, on reste au château avec Clytmenestre et son esclave Kilissa. Je pensais que Kilissa serait plus centrale au récit mais finalement, elle reste dans l'ombre, sur le côté. J'ai beaucoup aimé l'histoire que j'ai trouvé très touchante. C'est une histoire que l'on connait bien mais c'est toujours magique de découvrir comment l'auteure fait vivre et penser ces personnages connus.

Je recommande à ceux qui veulent redecouvrir l'histoire de Clytmenestre

4/5
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Quel joli titre pour un roman ! Kilissa résonne comme une eau rejaillit sur une roche, comme un cri d'enfant que l'on entend au loin sans le distinguer.
Esclave, sans véritable identité (son nom « La Cilicienne » lui a été attribué en raison de sa région natale située en Anatolie), elle vit à Mycènes auprès d'Agamemnon et de Clytemnestre. Femme de l'ombre, discrète et respectueuse, elle partagera l'intimité de la cour royale.Elle aidera sa maîtresse à accoucher des ses enfants : Iphigénie, Electre et Oreste. Elle sera leur nourrice, leur nounou et leur confidente. Au fil du récit l'entente entre la maîtresse et l'esclave sera de plus en plus intime au point que Kilissa ressentira toutes les émotions de Clytemnestre. L'auteure construit son roman en tableaux dans lesquels, par un intéressant jeu de miroirs, les deux héroïnes se réfléchissent mutuellement.
Le sacrifice d'Iphigénie pour raison d'état (sacrifice exigé par les dieux pour qu'Agamemnon, à la tête de l'armée grecque, obtienne des vents favorables qui amèneront ses troupes à Troie) plonge les deux femmes dans une souffrance indicible et un profond désarroi. Commence alors le temps de l'absence insupportable accompagnée de son cortège de questions sans réponse, ravivant d'autant plus la douleur de Kilissa qu'elle se sait à tout jamais séparée des siens. Pourtant dans le silence et l'ombre deux femmes au statut social différent vont se comprendre, se respecter et se réconforter. le succès divise, la souffrance rapproche. On retrouve dans Kilissa l'ambiance intimiste du roman Dans l'ombre de la lumière où Claude Pujade-Renaud imagine la vie de la concubine d'Augustin qu'il répudiera avant de devenir évêque d'Hippone et à qui il enlèvera plus tard leur fils.
La disparition d'Iphigénie, qui est en fait un assassinat doublé d'infanticide, comporte des résonnances bien actuelles puisque on a recours à la religion pour justifier le pouvoir sanguinaire qu'exercent certains hommes sur d'autres. « Je crois que c'est ce jour-là que j'ai compris tout à fait combien ceux qui avaient le pouvoir trouvaient des ressources pour utiliser la religion et s'en servir pour gagner les hommes à leur cause. » (p. 39). Ce roman baigne, on l'aura compris, dans une ambiance de guerre, de vengeance, de viol voire même d'inceste et rejoint par là la tragédie antique. Toutefois l'auteure (philologue classique et bachelière en philosophie) nous invite à aller au-delà en visitant des thèmes intemporels : la douleur de l'absence que rien n'efface, l'injustice, la violence, l'abus de pouvoir, l'écoulement du temps, l'angoisse de l'avenir...
Le grand mérite et l'originalité de Marie-Bernadette Mars consistent à donner la parole aux femmes de l'antiquité ( les grandes ignorées de l'époque sauf quand elles sont soumises à un destin tragique) et à travers elles aux femmes exploitées, humiliées, soumises, méprisées (doit-on rappeler les injures proférées à leur égard par un « ancien candidat » à la présidence des Etats-Unis?), réduites à l'esclavage, contraintes au mariages forcé...
Ce roman court mais dense invite donc le lecteur à la réflexion et lui permet, tout comme on fait un arrêt sur image pour vérifier un détail, d'arrêter momentanément la lecture pour poursuivre le cheminement de la pensée tout en interrogeant l'actualité brûlante. Comment ne pas comparer Kilissa aux réfugiées qui , au péril de leur vie, abordent les frontières de l'Europe? Comment ne pas comparer la disparition d'Iphigénie à ces images effrayantes d'un petit garçon kurde rejeté, sans vie, par la mer sur une plage turque ?
Kilissa a disparu dans les strates de l'humanité. Trotte dans la tête ces paroles d'Aragon interprétées par Léo Ferré : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ?»

Lien : http://willem.dominique@skyn..
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