AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 59 notes
5
6 avis
4
2 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
« Oh ! Grand Esprit, aide-moi à toujours dire la vérité tranquillement, à écouter avec un esprit ouvert quand les autres parlent, et à me souvenir de la paix qui peut se trouver dans le silence ».

Cette parole de sagesse s'applique parfaitement au roman de Joseph MarshalI III, indien Lakota contemporain qui écrit remarquablement l'histoire de son peuple, la nation sioux.

L'hiver du fer sacré se déroule en 1740. Bruneaux, aventurier cupide, fait ami-ami avec un compatriote, Gaston de la Vérendrye, lui tire une balle dans le corps, vole ses fourrures et disparaît. Lors d'une chasse, Whirlwind, chef de la tribu Wolf Tail trouve le blessé, agonisant. Plutôt que de passer son chemin ou de l'achever, il le ramène dans son tipi et le soigne. le Français parle le lakota pour avoir séjourné deux ans dans une de leur tribu. le meurtrier assassine également une vieille femme indienne et emmène sa petite-fille, promise au fils du chef.

Les Blancs sont encore rares dans les plaines en ce temps-là mais les Indiens savent qu'ils détiennent un pouvoir qui semble plus puissant que leurs arcs, leurs lances et leur courage et qu'ils nomment le "fer sacré". Les Sages du Conseil, qui ont été chassés de leur territoire par une tribu voisine possédant des fusils, savent que les temps changent, que la force destructrice qui les a poussés vers les plaines, revient comme un mauvais rêve et qu'il va falloir faire face.

Tandis que Whirlwind part sur les traces de Bruneaux, il se souvient que son grand-père lui a enseigné que le chasseur vit pour chasser et nourrir son peuple et que le guerrier n'est pas élevé pour faire la guerre mais pour la mettre en échec. Malgré la fièvre guerrière qui l'anime, il décide d'écouter son coeur. Son cheval est abattu par Bruneaux qui croit avoir tué le cavalier. Chaque halte est mise à profit pour soigner son corps blessé, utiliser ses ressources manuelles, renforcer son esprit intérieur et en chasser la haine, et pour se souvenir des événements importants de sa vie : son premier arc, sa première chasse au bison, sa première sortie guerrière, l'acquisition de son nom, la rencontre avec sa femme, sa désignation comme chef.

« Lorsque tu es dans le doute, reste calme et attends. Lorsque le doute aura disparu, alors va de l'avant avec courage. Tant que la brume t'enveloppera, attends. Attends jusqu'à ce que le soleil pénètre à travers la brume et la dissipe, car c'est ce qu'il fera. Ensuite, agis avec courage ». C'est la trame du livre.

Parallèlement à cette traque, la tribu s'installe dans son campement d'hiver où le père de Whirlwind assure l'intérim en attendant son retour. Il explique aux enfants, toujours par l'exemple, combien l'arrivée du cheval a été une amélioration considérable dans la vie nomade de ses grands-parents mais que l'animal ne leur a donné ni adresse au tir à l'arc, ni courage d‘être un chasseur ou un guerrier. Qu'il en sera de même pour le fer sacré.

L'année indienne se compte en lunes aux noms plus évocateurs les uns que les autres : La-Lune-du-Retour-Des-Oies, La-Lune-Où-Mûrissent-Les-Cerises, La-Lune-Des-Feuilles-Qui-Tombent, La-Lune-De-La-Neige-Aveuglante, ... Chaque année, une chronique clôture les treize lunes. le titre en est choisi en fonction de l'événement le plus marquant pour la tribu et les idéogrammes sont alors peints sur la peau de wapiti qui rejoindra ensuite les archives. En cet hiver 1740, l'arrivée de l'homme blessé par balle et la mort de la vieille guérisseuse ont la même origine, le fusil. Ce sera donc la chronique de "l'hiver du fer sacré". C'est aussi le pressentiment d'un avenir menacé pour ce peuple libre et fier qui ne peut nier l'arrivée du « progrès » et des choses nouvelles apportées par les Blancs. le pouvoir du guerrier naît et croît dans son coeur. C'est là que se livrera le combat contre le fer sacré. Pour certains, ce sera facile, pour d'autres ce sera le combat de toute une vie.

Ce livre est autant d'aventure que de sagesse. Il ne s'agit nullement de l'Indien, il est beau, l'Indien, il est gentil, saupoudré de quelques phrases à haute moralité. C'est une histoire bien charpentée qui n'élude pas les dissensions et les fractures au sein de la tribu, qui évoque un cheminement intérieur profond, qui est en communion permanente avec la nature et qui dégage tout du long une grande dignité. Jusqu'à la dernière page, la chasse à l'homme sera d'endurance et de bravoure, de rencontres suspectes et de retrouvailles singulières.

Lecture passionnante pour tous ceux qui vibrent au contact du peuple amérindien. Encore une fois un grand merci à CrazyEndymion qui me permet d'ajouter une pièce de choix à ma collection indienne.




Commenter  J’apprécie          6915
Un magnifique roman d'aventures, où tous les êtres peuvent être humains, sages, et bons, ou sanguinaires, bêtes et mauvais, qu'ils soient "l'homme blanc" ou "l'indien".

L'unité ressentie par les indiens avec la nature est magnifiquement décrite. On sent que l'auteur aime cet esprit "de l'intérieur", car il nous embarque dans son histoire sans aucun problème, malgré pas mal de répétitions, on a même plaisir à les re-entendre (bon oui on les relit, si vous voulez, lol).
J'avoue que j'aime beaucoup la formulation "Le Grand Mystère". Je ne connais pas tellement, au final, la cosmogonie et la spiritualité des Amérindiens. Je pense que l'auteur est proche de la vérité de sa tribu d'origine, et c'est bougrement attirant.

Même si leur vie n'est pas tant enjolivée que cela dans ce roman. Il y a beaucoup de décès, que ce soit par la guerre entre tribus, par accident, par meurtre, bien que les Indiens semblent avoir davantage le respect de la vie que les "hommes blancs".
Et tout ce qui est dit à propos du "fer sacré" (le fusil) est d'une extrême justesse. A l'époque, là où "l'ennemi" était armé d'un arc, le pouvoir du fusil rendait courageux les lâches et les idiots.
ça n'a pas changé, hein... Voire c'est de pire en pire... Vive le progrès !

Mais ce livre est magnifique à lire, vraiment.
Commenter  J’apprécie          252
C'est un roman que j'ai beaucoup aimé, dans la même veine un peu romantique que Danse avec les loups. Joseph Marshall III est un écrivain Sioux Brulé. il a choisi d'entraîner son lecteur en 1740 en pays Sioux, à l'époque des premiers contacts entre Indiens et blancs.

En ramenant un homme blanc blessé à son campement, le guerrier Whirlwind ne se doute pas qu'il va déclencher une série d'événements plus ou moins dramatiques et troubler la paix de son village. L'auteur nous offre une vision romantique et idyllique des temps où les Sioux vivaient en paix et en harmonie avec la terre. L'arrivée des blancs et du "fer sacré", le fusil, va tout changer.

Joseph Marshall III a très bien su se mettre à la place de son personnage principal, exprimant ses doutes et ses craintes, ses interrogations aussi. L'homme blanc est un nouvel élément à prendre en compte dans la vie quotidienne des Sioux. Il apporte de mauvaises choses, la violence gratuite, la cupidité mais d'autres aussi, susceptibles d'améliorer le quotidien de la tribu.

Whirlwind et les siens ne peuvent mesurer les conséquences de l'intrusion de l'homme blanc dans leur monde, mais ils peuvent en tirer quelques leçons, notamment à propos du fusil.

Une phrase en particulier résume bien la pensée de l'écrivain, et la mienne par la même occasion : "l'homme blanc exhibe sa faiblesse : il tient son pouvoir d'un objet et non d'une connaissance", alors que l'homme rouge tire parti de ses connaissances et de sa complicité avec la nature.

Une fois le roman terminé, on garde l'impression d'avoir perdu le paradis sur terre, et cela amène forcément des réflexions sur ce qu'est réellement le monde "civilisé" et l'utilité réelle du progrès, qu'il soit technique ou scientifique.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          200
Winter of the Holy Iron
Traduction : Aline Weill & Philippe Sabathé

ISBN : 9782070412969

Si vous n'aimez que les romans nerveux, qui débordent d'action et évitent de se poser des questions, passez au large de cet "Hiver du Fer Sacré" car il ne pourra au mieux que vous ennuyer, au pire que vous endormir. C'est pourtant, pour qui sait lui tendre l'oreille avec une patience et une attention suffisantes, un beau, un envoûtant roman sur la Nature et l'évolution inévitable qu'elle est appelée à subir lorsque l'homme s'en mêle. La Nature dont nous parlons ici, c'est le pays sioux en 1740 et l'évolution est introduite par les hommes - les Blancs - porteurs d'une arme nouvelle, le fusil qui, pour l'instant, n'a qu'un coup et que l'on doit recharger à chaque nouveau tir.

Les Sioux ont rebaptisé cette arme des Blancs le "fer sacré" et la considèrent certains avec envie, d'autres avec méfiance mais tous avec appréhension. Que, tel Bear Heart l'Insatisfait, ils soient avides de posséder ce long bâton de métal et de bois qui rend la chasse plus facile, ou que, comme Whirlwind, le chef de guerre de la petite tribu ici mise en scène, ils l'envisagent avec réserve, conscients que cette facilité apparente dissimule une corruption insidieuse de l'idée même de la chasse et du combat, les Sioux Dakota, qui sont les héros de ce récit et furent les ancêtres de l'auteur, savent tous que l'arrivée du fusil parmi eux va changer non seulement leur propre existence mais encore celle de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Les Anciens, les plus sages, prennent même conscience que cette mutation affectera également les Blancs, ces éternels apprentis-sorciers qui, dans leur quête effrénée d'on ne sait trop quoi, font preuve d'un authentique génie lorsqu'il est question de perfectionner la plus modeste des armes.

Dans ce récit que l'on peut à bon droit qualifier d'écologique tant la Nature - une Nature que nous ne connaîtrons plus, hélas ! ni les uns, ni les autres - y est présente et honorée, se développe une réflexion humaniste sur le devenir de notre espèce et sur cette malédiction qui semble la suivre depuis la nuit des temps : le désir de puissance qui la conduit à améliorer sans cesse ses techniques de "chasse." L'auteur amérindien souligne que, si les responsables en sont une poignée d'hommes animés par un esprit combatif plus poussé que la moyenne - et ceci qu'ils soient blancs ou pas - il devient vite impossible aux gens plus raisonnables et moins assoiffés de domination de ne pas suivre les premiers dans la brèche qu'ils viennent d'ouvrir au flanc de l'évolution humaine. Si les Sioux Dakota, en dépit de la réticence de certains d'entre eux, répugnent un premier temps à acheter des "fers sacrés" aux Blancs des comptoirs anglais et français, ils finiront par les adopter, ne serait-ce que pour se défendre de ceux qui, parmi leurs ennemis, s'en serviront pour tenter de les asservir. Peu importe si, pour la Tradition, l'arme ne fait pas le chasseur et si l'art de survivre dans une Nature souvent hostile n'implique pas à tout prix d'agresser et de piétiner autrui, peu importe s'il reste plus noble d'affronter un ours en un corps à corps classique où l'homme, muni de son seul couteau, n'aura pas fatalement le dessus, peu importe si le "fer sacré", avec sa bouche qui tonne de manière si bizarre et son inertie primitive de métal, paraît bel et bien acquérir très vite une âme qui lui est propre, une âme maligne et sanglante qui ne conçoit que la violence comme raison d'être : inexorablement, Whirlwind et ses frères seront emportés par l'immense vague des armes à feu comme ils seront peu à peu submergés par l'agressivité triomphante des colons.

C'est cependant sans amertume que "L'Hiver du Fer Sacré" dresse ce constat. Pour Joseph Marshall III et les siens, pour ceux aussi qui prennent le temps de réfléchir à la condition humaine, cette victoire de la violence sophistiquée n'est pas inéluctable : tôt ou tard, la Nature reprendra ses droits et peut-être, qui sait ? les hommes seront-ils alors devenus plus sages.

Un récit lent, foisonnant, somptueux, poétique, doublé d'une réflexion troublante sur tout ce que peut représenter une arme à feu - à lire, sans faute. ;o)
Commenter  J’apprécie          170
« Même les malheurs ont un but. Si tu ne te laisses pas abattre par un évènement douloureux, celui-ci peut atteindre son but en te rendant plus fort »

« La connaissance est la meilleure arme du guerrier. »

« On ôtait la vie que parce qu'on n'avait pas d'autre moyen de survivre. »

« le chasseur vit pour chasser, et non pur tuer. Seulement pour nourrir son peuple. Et le guerrier n'est pas élevé pour faire la guerre, mais pour la mettre en échec. »

Paradoxalement, pour arriver à ressentir l'avidité de lecture qui fait tant de bien, il faut savoir se donner du temps, et donner du temps à ses multiples personnages. C'est ainsi que l'on peut ainsi percevoir toute la richesse de ce livre tant dans l'écriture de qualité que dans la beauté de cette histoire aux accents crépusculaires pour ces peuples dont je ne connaissais rien, et qu'au fil de mes lectures j'apprends à aimer et à saisir la finesse.

Nous sommes en pays Sioux ; de la Verendry, l'homme blanc sans aucune intentions belliqueuses à l'égard des populations qu'il respecte, provoque bien malgré lui interrogations et défiance parce qu'un autre homme blanc, Bruneaux, cupide et mauvais en a décidé autrement.

Ce roman est le récit d'une aventure humaine, d'une chasse à l'homme au centre de laquelle un étrange objet prend une dimension à la fois symbolique et dramatique. L'arme à feu, et son étrange pouvoir sur l'homme…..

Ce qui frappe, c'est le sens aigu qu'ont les Sioux de la nature. Ils sont à l'affut du moindre signe animal, ou végétal. L'eau et les rivières occupent une place prépondérante, tout comme le feu et la terre. L'observation minutieuse de la nature leur set à chaque instant pour appréhender une atmosphère, et la présence humaine. L'écriture de Joseph Marshall avec ses descriptions précises permet au lecteur une immersion totale au milieu de ce peuple attachant, et, attaché à son code de l'honneur à ses valeurs, et à son bon sens plein de sagesse que l'Homme blanc (dans sa globalité) a ignoré pour s'imposer au fil du temps.

Les Sioux avaient bien conscience de leur fragilité face à l'homme blanc qui de par sa présence en masse peut, et s'avèrera un grand prédateur.

Ce livre est pour moi une belle découverte qui me ramènera sans aucun doute vers cet auteur et vers les Sioux.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          90
Joseph Marshall III nous projette en 1740, au coeur d'une tribu lakota. L'histoire débute lorsque le chef de guerre rencontre un homme blanc blessé, il sera alors confronté à un choix crucial, qui aura des répercussions sur l'avenir de son peuple. S'ensuite une aventure pleine de rebondissements, nous serrant le coeur à plusieurs reprises, maintenant une tension jusqu'aux dernières pages. Les personnages représentés acquièrent rapidement notre affection, notre respect. C'est aussi le récit d'une époque charnière pour ces premières nations : la rencontre avec le monde des "blancs". Au coeur des difficultés et appréhensions : le fer sacré, ou fusil à pierre. Objet de crainte ou objet de pouvoir, à travers ce fusil ce sont deux nations qui s'opposent.
Je conseille vivement cette lecture, elle éclaire cette période de l'Histoire tout en plongeant le lecteur dans une vraie aventure. À travers les yeux des Lakotas, les choses apparaissent différemment ; les paysages, les conversations, les relations à l'autre... l'auteur parvient à nous donner un aperçu d'une vie qui fut autrefois aussi réelle que la nôtre.
Commenter  J’apprécie          30
un roman captivant, de suite on est dans l'aventure, dans le mode de vie des amérindiens (enfin là il s'agit des lakotas, cad sioux de l'est)
on nous rabache un peu les oreilles sur les indiens (ici on parle d'indiens et d'homme blanc, du fusil qui est un fer sacré), qui sont très écolos ! bref, moi ça m'a intéressée beaucoup, je l'ai lu très rapidement et avec attention. j'ai bien aimé le début mais moins la fin .
l'idée de vengeance et donc l'idée fixe surtout à la fin m'a un peu embêtée.
on découvre un village indien ( façon de parler puisqu'ils sont nomades et en tipis), leur mentalité, leur gouvernance ( les anciens, le chef, les guerriers, les femmes, les filles, les jeunes garçons, les ados...j'en passe)
bref, cela est bien décrit et ce livre mérite bien sa place dans mon choix de lectures amérindiennes. j'ai donc mis 5 étoiles car c'est un roman captivant par son récit, j'ai bien aimé le style, les descriptions bien à propos dans le livre.
je n'ai pas trop aimé le blanc "le barbu", mais bon, on en parle peu et il n'a pas eu un beau rôle à jouer...j'ignore s'il y a une suite et si l'auteur a écrit d'autres livres intéressants sur ce sujet ou un autre.
j'ai bien aimé et je voulais le dire.
Commenter  J’apprécie          20
« L'hiver du fer sacré » de Joseph Marshall III est une plongée captivante dans l'histoire du peuple Lakota, offrant une représentation authentique de leur culture et de leur résilience face aux injustices. L'auteur donne vie aux personnages de manière nuancée et explore les défis rencontrés par les Lakotas lors de leur interaction avec les colons européens. Mêlant habilement réalité et fiction, Marshall crée un récit riche en mystère et en magie. Malgré certaines descriptions complexes, le livre offre une narration captivante et une réflexion sur l'importance de préserver les cultures autochtones. Un ouvrage incontournable pour les amateurs d'histoire et de diversité culturelle.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (233) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3186 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}