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ourquoi ai-je plus de mal à rédiger un avis sur un livre que j'ai sincèrement aimé lire plutôt que sur un livre sur lequel j'ai peiné ? Peut-être parce que, si j'approfondis trop mon analyse, je mettrai trop l'accent sur ce que je n'ai pas aimé, au détriment de ce qui m'a plu.
Restons positive, néanmoins. J'ai beaucoup aimé le style de ce roman, qui épouse à la fois le parler d'aujourd'hui (sans caricatures) et se rapproche du poème en prose. J'ai aimé aussi les monologues intérieurs, qui permettent de connaître l'intimité des personnages, plus que leurs gestes eux-mêmes. Celui qui m'a le plus intéressé est monsieur Bréhel, puisqu'il s'agit de son seul moyen d'expression. Ses voisins lui parlent – un peu, l'écoutent – un tout petit peu, mais, au début du récit du moins, il est juste le voisin âgé dont on n'imagine pas vraiment qu'il ait une vie.
Le quatuor de jeunes colocataires appartient à une autre génération que la mienne, et j'ai vraiment l'impression qu'une grande distance nous sépare. Un exemple ? Aucun n'a la situation professionnelle dont il rêvait. Kader a fait des études qui auraient dû lui permettre de décrocher un bon travail, il est intérimaire sur un chantier, Juliette et Claire, amies d'enfance, peinent à payer leur part du loyer et des courses. Ce n'est pas qu'elles ont baissé les bras, ce sont les personnes qui les ont employés qui semblent résignées : rien ne change, personne n'y peut rien, ne faisons rien. Tisha, qui les rejoint, est barmaid.
Cette difficulté à joindre les deux bouts n'est pas le coeur du roman, non plus que leur souci pour se construire un avenir professionnel qui leur convienne. Juliette, Claire, Kader, Tisha sont quatre solitudes qui partagent un même logement. Quatre amis ? Non. Tisha, qui parle sans fard ni circonvolution inutile, a une relation intime avec Claire. Kader aime Juliette qui en aime un autre qui ne l'aime pas. Ce n'est pas une tragédie racinienne, c'est un drame moderne, de personnes qui se posent bien trop de question, qui n'osent pas, qui n'ont plus la même conception de la vie que leurs parents. Il est bien plus facile de vivre en collocation à quatre que d'envisager de vivre à deux. A ce jeu, personne n'est gagnant, et l'appartement n'est plus un cocon protecteur, mais un lieu de souffrance.
Au moins, il n'est pas un lieu de violence, comme la rue ou les transports en commun. Et pourquoi cette violence ? J'ai envie de la faire rimer indifférence. Indifférence quand elle s'exerce contre d'autres – parce qu'on ne la voit pas, ne veut pas la voir, parce qu'on n'a pas envie d'être celui qui est mort en héros, ce temps-là n'existe plus, on meurt « bêtement » en aidant quelqu'un, on meurt victime de sa générosité, ou de son inconscience. Indifférence parce qu'à moins d'être un tueur en série stéréotypé dans un roman policier qui l'est encore plus, on ne naît pas agresseur, on ne se réveille pas le matin en planifiant sa journée et en rêvant de la terminer dans un bain de sang. Il est, un jour, puis un autre, des événements, des faits, qui ont pour conséquence la violence et le passage à l'acte.
Sauf quand on les aime de Frédérique Martin est un roman qui mérite un coup de projecteur en cette rentrée littéraire 2014. J'ai parfois l'impression que tout le monde parle des mêmes livres (moi la première…).
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J'ai dévoré ce livre ! Je ne connaissais pas cette écrivain, et j'ai été ravie de la rencontrer. Les personnages sont tous très attachants on a envie de rester avec eux, de les rassurer, de partager leur quotidien ..., l'écriture est un délice, tous les ingrédients réunis pour un très bon moment de lecture.
C'est le genre de livre, quand on le ferme, une seule pensée vous tenaille : déjà fini ?
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Loin de laisser indifférent, ce roman heurte, secoue. Il fait mouche.

Plusieurs thèmes d'actualités sont réunis, abordés avec violence et tendresse. Cet ouvrage est à la fois brut, dur, tout en évoquant douceur et sensibilité. Il reflète une société dite moderne, s'inquiète d'une jeunesse en proie à un contexte contemporain difficile, se positionne ancré dans une réalité qui dérange. Complexe, parfois. A travers des situations et évènements universels, il évoque la solidarité dans l'épreuve, la joie qui supplante la souffrance, et vice versa. La vie, quoi.

L'ingéniosité de l'auteure ne réside pas seulement dans la maitrise des mots, mais aussi dans la connaissance et/ou l'intérêt pour les personnes et milieux évoqués. Chaque protagoniste détient son langage, sa posture, son entité. Non édulcoré, chacun est crédible.

J'ai apprécié la contradiction entre la rudesse et la délicatesse de cette histoire, ainsi que la proximité, l'ouverture, l'engagement et la révolte, habilement suggérés. En résumé, je suis enthousiasmée par cette lecture et impatiente d'en lire davantage.

Bonus : en tant que toulousaine, je me suis amusée des références et clins d'oeil propres à ma région.
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Je vais avoir du mal à dire ce que je pense de ce roman.
Mon avis est mitigé, d'une part il se lit facilement et d'autre part je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages.

Certains passages sont très forts, notamment le début et la fin du roman. C'est l'entre deux qui m'a moins plu. Je n'ai pas tellement cru à cet amour que le vieux voisin ressent pour une des jeunes filles. En fait toutes les relations sont compliquées, leur vie est compliquée, leur avenir est incertain.

En fait ce n'est pas très gai, je pense que c'est pour cela aussi que mon avis est mitigé.

J'avais beaucoup aimé le vase où meurt cette verveine du même auteur.
Lien : http://www.pagesdelecturedes..
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Le nom de "Frédérique Martin" ne m'était pas inconnu quand j'ai choisi cette lecture. J'avais noté, dans ma liste à lire, son précédent roman "La où meurt cette verveine", plébiscité par de nombreux blogueurs. La couverture de "Sauf quand on les aime" fait penser à une histoire de voisins ou de colocataires et c'est le cas, effectivement. Comme d'autres, j'ai fait le rapprochement avec "Ensemble c'est tout", mais bien vite j'ai oublié cette référence. "Sauf quand on les aime" est une histoire moins optimiste que le conte des temps modernes d'Anna Gavalda, sans pour autant sombrer dans le désespoir, je vous rassure.
Trois jeunes gens, Claire, Juliette et Kader, vivent en colocation par choix autant que par nécessité. Payer un loyer, quand on vit de petits boulots, n'est pas chose aisée. Par ailleurs, en situation de précarité, il est plus rassurant de ne pas mener sa barque tout seul. Un beau matin, Claire ramène à l'appartement Tisha, une jeune fille qui vient de se faire agresser dans le train. Cette agression marque le point de départ de l'histoire et sera son tragique fil conducteur.
"Sauf quand on les aime" reprend les préoccupations des jeunes de nos cités : se loger, trouver un emploi, faire face à la violence dans les lieux publics, trouver un sens à sa vie dans un contexte économique et social difficile. L'amitié est leur valeur refuge, celle qui leur permet de jamais sombrer. Je reprocherai peut-être à Frédérique Martin d'aborder trop de sujets. On peut en effet ajouter aux thèmes que j'ai déjà évoqués ceux de l'homophobie, du racisme, de l'isolement dans les grandes villes... Il est vrai que tous ces thèmes sont d'actualité mais je trouve que l'accumulation dessert le roman.
Quoi qu'il en soit, c'est un roman intéressant, fortement ancré dans notre époque et qui interpelle les citoyens que nous sommes. Frédérique Martin est une auteure que je vais désormais suivre de près.
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En commençant ce roman, j'ai pensé à "Ensemble c'est tout" de Gavalda (que j'avais beaucoup aimé quand je l'ai lu, il y a longtemps, avant le blog). En effet, des personnages très différents, plus ou moins bien dans leurs vies, vivent ensemble, s'attachent les uns aux autres, se font du mal malgré eux, se font du bien aussi...

Mais la différence, c'est sans doute que "Sauf quand on les aime" est vraiment bien ancré dans l'époque, abordant, sans être anecdotique, des sujets importants de notre société : le harcèlement des femmes, la mauvaise conscience de se sentir lâche en laissant faire, l'homosexualité, la solitude, les amours non réciproques, le racisme de part et d'autre, la violence ordinaire, le deuil et la recherche du bonheur...

C'est un roman qui n'est pas "sucré" et "écoeurant" mais plein de tendresse. Et pourtant, il y a de la violence à différents niveaux mais aussi beaucoup d'amitié. Ce n'est pas un roman qui "finit bien" et pourtant, il y a de l'espoir.

Un bon roman, très actuel dont j'ai aimé le style.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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D'emblée, je n'ai pu faire autrement que de comparer ce roman à Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda. C'est l'histoire de 4 jeunes avec leurs problèmes. 3 d'entre eux vivent en colocation (c'est un peu ce qui m'a donné envie de lire ce livre à la base) et la quatrième va être repêchée à la suite d'une agression dans un métro. C'est d'ailleurs cette scène qui commence le roman. Et cela donne une certaine accroche car on peut difficilement rester insensible à un tel moment d'appel à l'aide.

Ici, on entre dans le vif de la vie de chaque protagoniste, en y ajoutant un voisin retraité qui n'a d'yeux que pour une de ses voisines, qui n'a encore rien remarqué. Ça sent bon l'amour, l'amitié, la douceur. La solidarité est de mise, et l'on passe un bon moment de lecture jusqu'au coup de massue que nous, lecteurs, allons prendre. Et malheureusement, le drame qui s'y passe n'est pas un cas isolé, et cela montre toute la violence à laquelle tout homme peut être confronté chaque jour, à n'importe quel moment.

C'est une lecture agréable, même si l'on se rend compte qu'avoir un peu plus de temps pour mieux connaître les personnages aurait été bienvenu. Comme dans le roman d'Anna Gavalda. On avait le temps de savourer la vie avec eux.
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Portrait d'une jeunesse désenchantée mais solidaire.
Réalisme dur et brutal,ce livre esT porté par une belle dose de sensibilité.
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Excellent livre à découvrir.
Une rencontre entre deux femmes suite à une agression dans un train.
La jeune femme agressée se joint en coloc a un groupe de 2 filles et un garçon.
Leur vie avec toutes leurs émotions, il se passe plein de choses que je ne veux pas vous dévoiler mais tous les thèmes sont abordés, la relation amoureuse entre deux femmes, l'un des colloc est assassiné en voulant défendre l'une qui se fait violer, tous les sentiments, le deuil, l'amour non reconnu, l'amitié entre des personnes de génération différente, la complicité.
Très bien écrit les mots sont bien choisis il se lit d'une traite, on se croit avec cette petite troupe de 20-25 ans.
Je comparerais le style à REPARER LES VIVANTS de Maylis de KERANGAL sans complexe.
Allez y ne vous privez pas de ce moment super.
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" Claire, Juliette, Kader, Tisha et les autres ... C'est l'histoire de ces jeunes, l'histoire de leurs amours, l'histoire de leurs amitiés. Ce roman contemporain avec des dialogues dans l'air du temps, des scènes d'amour à la fois crues et infiniment poétiques m'a beaucoup séduite.
On s'attache aux personnages : au mystère de Juliette, au mal-être De Claire, à l'amertune de Kader , à la violence de Tisha... J'ai dévoré ce livre à la plume élégante , à la fluidité agréable .
Les questions qu'ils soulèvent sont à la fois graves et universelles : quelle est notre place dans cette société ? Comment vivre ensemble en toute sérénité ? Comment dépasser le malheur qui peut toucher chacun? Comment aborder l'avenir pour être heureux ?
C'est un livre sur la jeunesse mais pas seulement, " sauf quand on les aime " nous interpelle tous.

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