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EAN : 9782714452320
228 pages
Belfond (23/08/2012)
3.67/5   154 notes
Résumé :
Parce que leurs enfants ne peuvent les héberger ensemble lorsque Zika doit aller se faire soigner le cœur, Joseph et elle se retrouvent séparés après plus de cinquante-six années de vie commune.
Lui est accueilli chez leur fils Gauthier à Montfort, elle chez leur fille Isabelle à Paris. Commence alors entre eux une relation épistolaire qui voit s’éloigner la perspective de leurs retrouvailles et se déliter leur univers.
En se rebellant contre cette s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 154 notes
Cinquante-six années d'amour, voilà ce qui unit ce couple. Un problème cardiaque, une chute dans la cuisine, en quelques minutes, c'est une vie qui bascule. Zika et Joseph s'aiment d'un amour vrai et intense. Ils sont la lune et le soleil, la terre et l'eau, ils respirent dans le souffle de l'autre, ils vivent l'un avec l'autre et l'un pour l'autre. C'est l'histoire d'un magnifique amour que le temps n'aura jamais terni mais embelli au fil des saisons sous cette verveine au soleil.

La vieillesse fait mal car elle effiloche les couples qui s'aiment. Pour son traitement du coeur, Zika doit se rapprocher de l'hôpital qui la prend en charge et aller vivre chez sa fille Isabelle. Joseph quant à lui est hébergé chez leur fils Gaultier. Les deux enfants ne peuvent héberger les parents ensemble. Quel drame pour ce couple qui n'aura jamais été séparé. Zika et Joseph se languissent l'un de l'autre, ils se manquent, alors ils s'écrivent toute leur tendresse. Leurs écrits ne sont que perles d'amour. Bien sûr ce couple m'a émue à chaudes larmes tant leur tendresse est palpable et dieu que c'est beau de s'aimer si fort après toutes ces années. Au-delà de l'émotion, ils m'ont aussi fait sourire car parfois, il y a comme des airs de jouvence entre ces deux-là parfois puérils à travers la jalousie qu'entraîne la distance. Mignons, attendrissants, touchants, bouleversants, ils sont tout cela à la fois.
Au fur et à mesure de leurs échanges, on découvre que le vase se remplit de plus en plus, pas facile d'être hébergé chez ses enfants, d'avoir ce sentiment d'être un fardeau pour les siens. Les parents ont tant donné pour leurs enfants qu'ils auraient bien sûr préféré que les rôles ne s'inversent pas. À ce sentiment d'être de trop s'ajoutent les griefs des enfants pour qui ressurgissent les démons de minuit. le couple souffre d'être séparé et souffre une fois de plus d'être accablé par les reproches des uns et des autres.

Un roman magnifique écrit avec une sensibilité lumineuse et à fleur de peau. Les mots accouchent l'amour, la souffrance, la vieillesse, les déboires pour nous offrir un roman éblouissant. Une pépite ce roman découvert par hasard dans la belle bibliothèque de Babounette et Jolap.

Le vase où meurt la verveine c'est toutes ces petites choses qui finissent par affaiblir, déchirer, assombrir et tuer quand les gens sont loins.

Splendide.
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-Une lecture poignante que j'ai achevée, il y a plus d'une semaine, mais j'avais besoin de laisser quelque peu décanter, tellement ce texte m'a prise à la gorge. Gorge que j'ai eu serrée une bonne partie de ma lecture…De la joie devant l'amour toujours aussi intense entre un homme et une femme, mariés depuis plus de 50 ans… Et peine ressentie physiquement , littéralement, lorsqu'ils se retrouvent , éloignés l'un de l'autre, pour la première fois de leur vie…

Nous ressentons le désarroi intense de Joseph, et Zika, qui n'ont cependant pas l'intention de baisser les bras !
.
Un roman épistolaire de Frédérique Martin, qui met en scène un couple de personnes âgées, « séparé » pour la première fois, au bout de toute une vie commune; A cause de soucis de santé de l'épouse... leurs deux enfants, "se les partagent", ne pouvant les accueillir ensemble. Ils vont pour tenir bon, s'écrire de longues lettres. Des lettres d'amour magnifiques au fil desquelles on va faire prendre connaissance de leurs vécus, de couple et de parents, qui se révèlent incidemment dans des intensités très différentes, du temps qui passe, de leur souhait de liberté et de dignité, sans peser sur leurs "rejetons", de la solitude du « grand âge », les non-dits familiaux, l'appréhension de la mort, de la dépendance, mais aussi l'amour de la vie, la fusion lumineuse d'un homme et d'une femme, qui ont « construit » ensemble leur chemin, leur amour de la nature, ainsi qu'un fuseau de complicités, etc

Une correspondance bouleversante....

Je retranscris un long passage qui exprime infiniment... des questionnements de ce roman épistolaire, d'une sensibilité rare, qui nous chavire...jusqu'à la dernière ligne.

« Moi-même , n'ai-je pas vécu près de mes parents des semaines entières parfois, sans prendre de leurs nouvelles, sans leur rendre visite ? est-ce que je les croyais immortels ? Non, avec le recul, j'ai compris que c'était même tout le contraire. J'avais quitté les lieux de mon enfance en laissant derrière moi des demi-dieux. A chacun de mes retours, mes héros avaient pris des rides supplémentaires, dans un combat perdu d'avance, dont on connaît l'issue, contre l'usure et le temps. Leur résignation me semblait le reproche permanent d'avoir opté pour la vie, de devenir un étranger sous leurs yeux, de les rendre impuissants. Je sentais leur inquiétude, la question qui minait leurs nuits, mais qu'ils n'osaient pas poser- Que vas-tu faire de nous ? – Cette puissance dont j'étais investi, je ne la désirais à aucun prix. Je voulais rester leur enfant, pas inverser les rôles ! C'est pour m'y dérober que je suis parti. En fuyant leur décrépitude, j'oubliais qu'ils disparaîtraient tôt ou tard, je pouvais conserver l'illusion de leur immortalité. « (p.189)

Une grande lecture et première découverte de cette auteure, qui me donne grande envie d'aller plus avant dans la lecture de ses autres écrits, dont son dernier roman qui reçoit déjà moult « critiques » fort positives, « Sauf quand on les aime » (Belfond, 2014)
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Terrible, c'est le mot qui me vient à l'esprit après la lecture de ce livre, Zika et Joseph, qui s'aiment d'un amour très profond depuis 56 années, doivent un jour vivre la première séparation de leur vie suite à une maladie de Zika. Ils échangent durant ces longs mois, une correspondance suivie. Dans leurs lettres, ils parlent chacun de leur quotidien, de leur passé, de leur amour, de leurs enfants et petits-enfants. Joseph qui est chez son fils et sa belle-fille et Zika qui est chez sa fille. Ils ne supportent pas cet éloignement. Jusque là, ça n'a pas l'air si terrible que cela. La fin est tout à fait surprenante et ... terrible, mais je ne peux vous en dire plus. Cette lecture fût une belle découverte grâce à une lectrice de Babélio et sa critique, merci Fanfanouche24
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Je ne remercierai jamais assez si-bemol qui m'a très fortement influencée. Elle a aimé ce livre. Ce livre qui, au-delà de son billet, pesait très lourd !
Un poids inestimable, qu'elle a bien fait de partager. Trop lourd à porter seule sans aucun doute. si-bemol, j'ai reçu les mots que vous avez choisis comme on reçoit un cadeau. Et comme le dit Joseph, héros bienveillant de cette histoire, « La vraie pauvreté c'est de n'avoir personne à qui offrir ». Vous êtes riche si-bemol et si j'arrive, derrière vous, à convaincre quelques lecteurs, j'en serais fort aisée !

Au fil des pages étourdissantes de sincérité Joseph et Zika mariés depuis cinquante-cinq ans, échangent des lettres. La maladie les a séparés temporairement. Joseph est installé chez son fils et Zika chez sa fille. Manque de place, proximité des hôpitaux, les choses sont ainsi et il faut bien faire avec.

Difficile de tricher quand on écrit. le langage parlé c'est une chose ! éphémère, spontané, parfois excessif, laconique de temps en temps il s'efface imprécis au premier coup de vent. L'écrit est fixé, réfléchi. Il peut se relire à l'envi et quand ce sont des lettres d'amour qui s'appliquent à graver des sentiments au plus profond, de la manière la plus loyale, la plus vraie, la plus spontanée et en même temps la plus maîtrisée qui soit, ces lettres ne peuvent être que magnifiques !
« Deux jours après mon installation, je suis toujours bien serré dans mon costume de chagrin » écrit Joseph « je réalise que nous venons de clore une grande partie de notre existence et que cette période bénie s'est achevée en quelques pas ».

Et Zica de s'épancher…..un peu en écrivant « toutes ces heures d'éloignement sont une rapine pour notre amour. Si j'ai peur de ce peu qu'il nous reste, c'est que je ne suis pas rassasiée de toi……Je suis plus lucide qu'à vingt ans, c'est maintenant que je pourrais en profiter, aimer, et jouir de cette faculté de clairvoyance qu'on atteint à grand peine. L'âme est anéantie par le poids des organes. »

Le ton est donné. Même si la nostalgie, la privation de l'autre, le retrait momentané signent quelques lettres avec des larmes de noblesse, l'humour teinte la cloche.
Vivre à nouveau avec ses enfants et prendre la distance nécessaire pour se rendre compte « de quel bois ils sont taillés » n'engendre pas la mélancolie parfois. C'est drôle, incisif, sans concession. On ne dit surtout rien. On s'écrit tout. Si sa fille maugrée, Zica en rend compte à Joseph : « ça fermentait dur sous le capot ! » lui dit-elle « Une tripotée de jurons lui sert de rosaire ! »

Ces lettres, le bilan de toute une vie. Rien de vraiment exceptionnel ne transpire dans les domaines professionnels, matériels, culturels. Tout est réussite cependant. Réussite d'un amour partagé qui inonde deux vies parce qu'il est sincère, suffisant, simple et nourrissant. Un socle.

Cet amour de Joseph à Zica, de Zica à Joseph n'a pas eu que des effets bénéfiques, loin s'en faut!
Soudain c'est la chute. L'inondation. le drame. le coup de théâtre en deux actes. Zica et Joseph croyaient être seuls au monde installés dans leur félicité. Mais non bien sûr…la vie serait trop simple!

Les cartes sont mélangées et nous n'arrivons plus à savoir où est le roi, où est la reine. Les larmes, nos larmes à nous lecteurs, reviennent brûlantes, acides, dévastatrices, inattendues.

J'ai beaucoup aimé cette lecture puissante. La lumière qu'elle dégage m'a éblouie comme un soleil souvent, m'a piqué les yeux m'envoyant des vapeurs de mercure parfois, m'a fait rire, m'a enchantée.

Ce récit lumineux est assorti d'un variateur d'intensité très efficace. Je me suis adaptée mais aujourd'hui je ne vais penser qu'à Zica et à Joseph….si tant est qu'ils ne décident de m'accompagner la nuit prochaine dans mon sommeil !

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Une maladie qui les contraint à se séparer. Zika doit aller se faire soigner à Paris. Pour ce faire, elle s'installe chez sa fille, Isabelle, une solitaire, qui n'a pour ainsi dire pas d'amis et vit de petits boulots. Joseph, lui, va habiter chez son fils, Gauthier, et sa petite famille, à Montfort. A plus de 70 ans passés et 56 ans de mariage, c'est la première fois que ces éternels amoureux vont être séparés. Aussi, c'est le coeur lourd qu'ils quittent leur maison remplie de souvenirs et que chacun part de son côté. Une relation épistolaire s'installe aussitôt entre. Un échange de lettres passionnées, témoignant de leur amour et de la confiance qu'ils se portent mutuellement et qu'il portent en l'avenir, persuadés que cette séparation sera brève. Mais, bien vite, un certain malaise s'installe pour chacun d'eux: Zika doit subir les reproches incessants de sa fille tandis que Joseph se rend compte du mariage fragile de son fils...

Frédérique Martin nous plonge au coeur de ces lettres pleines d'amour, de souvenirs et de respect. Des lettres qui laissent entrevoir les failles et les blessures de chacun. le mal-être d'Isabelle, le mariage bancal de Gauthier, les doutes de Zika, autant de choses et de sentiments mis en exergue dès lors que chacun se met à nu et règle ses comptes. Dans ce roman romantique et poétique, l'auteur s'attarde sur les relations, parfois difficiles, parents/enfants, sur la vieillesse et bien sûr sur l'amour, notamment, que se porte ce couple uni à jamais. Faisant référence au poème de Sully Prudhomme, "Le vase brisé", les 5 quatrains commencent les 5 parties de ce roman, découpé en saison et "Le vase où meurt cette verveine" se rapportant sans nul doute au coeur brisé. Les mots sont justes et emplis de tendresse. L'on pourra néanmoins regretter ce dénouement quelque peu surprenant.
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critiques presse (1)
Actualitte
09 octobre 2012
Ce livre commotionne, il livre une réalité peu harmonieuse, difficile à affronter, violente mais sans doute pas si éloignée de nos histoires personnelles.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Dans leurs premières années, les enfants ont un don pour nous pardonner. Sans leur bienveillance, nous ne traverserions pas l’épreuve d’être parents. Ils ignorent nos faiblesses, nous croient sur parole et espèrent en nous, plus que nous-mêmes. Sans lucidité, cette loyauté finit par les asservir, ou bien elle les écrase et dévore toute leur capacité de confiance. Il faudrait dire aux enfants qu’ils ont des attentes démesurées, que les hommes sont trop vulnérables pour se hisser à l’égal d’un dieu. Les prévenir pour qu’ils puissent passer à autre chose et laisser derrière eux les indésirables. Les éparpiller comme des petits poulets en leur criant : je ne suis pas celui que tu vois ! Jeter le grain plus loin que soi. Mais, pour cela, il faudrait s’armer d’un courage immense et renoncer à se sentir merveilleux.
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Ainsi va la vie, on se tourne vers le passé, on se projette dans l'avenir, impuissants à savourer le moment présent. (..) Toutes [nos] sensations devraient s'ancrer là, maintenant, durant leur brève existence, avant de disparaître à jamais. Il faudrait laisser leur place, donner leur poids à chaque mot, chaque seconde, demeurer dans la présence simple et attentive, demeurer et vivre, vivre. Mais non, à la place, on espère ou on se souvient, c'est regrettable sans doute, mais c'est ainsi.
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Elle a cette manie, commune aujourd’hui, de tout ramener à elle avec ces mots à la mords-moi-le-psychiatre. Elle s’achète des livres et des magazines qui ne traitent que de ça : les relations mère-fille, devenir soi-même (comme si on pouvait devenir quelqu’un d’autre !), vivre en accord avec son passé… et un tas d’autres ingrédients pour monter la mayonnaise du bonheur. Autrefois, c’est le démon qu’on accusait de possession, je ne constate pas une grande différence, le nom à changé, les accusations restent les mêmes. Les prophètes du dimanche ont encore de beaux jours devant eux, les foules se précipitent à l’encan des balivernes : Qui veut une réponse, j’en vends trois pour le prix d’une ! Belle avancée en vérité.
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Comme tu me manques en ces jours de détresse ! Aujourd’hui le ciel est obstinément gris, il pleut à ne pas mettre un vieux dehors, alors je me dessèche derrière les fenêtres, ce qui n’améliore ni le temps, ni mon humeur. Tu as le don d’effacer ce qui est hostile, je ne souffrais pas longtemps avec toi. L’abondance de ta douceur ne m’a pas préparé aux épreuves. C’est rude de comprendre qu’à mon âge on ne connait vraiment personne, ceux qu’on aime sans doute moins encore que les autres. Le cœur s’installe dans les yeux pour nous aveugler, on lui laisse prendre ses aises.
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Je brode chaque jour avec application. J'ai laissé toutes les lettres en attente, le -D- est inachevé et le -E- est encore nu, je voulais m'occuper de tes initiales en premier. Il me semblait que les fils de coton me reliaient à toi et te procuraient un surcroît de force. C'est idiot peut-être, mais ça ne peut pas faire de mal, c'est en quelque sorte une autre manière de prier. (Pocket, septembre 2014, p.121)
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Frédérique Martin : "Je sais que je travaille sur une nouvelle si je connais la chute" .L'écrivaine Frédérique Martin parle de son recueil de nouvelles J'envisage de te vendre, publié chez Belfond. Elle évoque les différences entre le travail d'écriture de roman et celui d'écriture d'un recueil de nouvelles. Elle décrit également le retravail avec son éditeur.
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