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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais adoré " le coeur cousu" trouvé dans une boite à livre , j'ai emprunté celui-ci-juste après à la bibliothèque. le décor se situe dans la vallée de la Loue, plus précisément à Mouthier-Haute-Pierre pour ceux qui connaissent mais au XIIIème siècle si je me souviens bien ( j'ai déja lu 6 autres livres depuis...).
Encore une très belle histoire mêlant magie, nature, amour et terreur dans un décor magnifique. Dans ma pile à lire " du domaine des murmures" que j'aurais du lire avant ...
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La Terre qui penche est un livre que j'ai beaucoup apprécié lire, surtout grâce à la manière dont il a été écrit. le texte est imbibé d'une poésie certaine, l'autrice joue avec les mots qui se font rivière, spectres ou baisers. le récit se conte au fil d'une musicalité qui rend la lecture très fluide et agréable : certaines phrases sont répétées, de nombreuses chansons médiévales ou inventées jalonnent les pages et les dialogues eux-mêmes semblent faire partie de la musique ambiante. Ma première réaction quant à ce livre est donc la suivante : il est très beau. L'histoire est partagée entre deux interlocutrices : l'âme de Blanche, six siècles après le début du roman en 1360, et Blanche à l'âge de 11 ans puis 12 ans, en 1360 et 1361. le cadre médiéval est très bien maîtrisé, et j'ai trouvé original d'y inclure des histoires de fantômes. L'allégorie de la Loue, la rivière qui sillonne la vallée où prend place l'intrigue, est omniprésente et j'ai adoré les passages la concernant.

J'ai aimé suivre  l'évolution de Blanche tout autant que son caractère, sauvage, jaloux, mais aussi terriblement tendre. J'ai aimé ses réflexion et où ses aventures la menaient. En bref, j'ai bien aimé. Cependant, une partie du livre m'a chiffonnée, sinon mise mal à l'aise : il y a beaucoup de passages comprenant des références à la sexualité qui n'étaient pas nécessaires à mon goût. A de nombreuses reprises, la sexualité nous est dépeinte, mais je ne saurais dire pourquoi, la façon de l'évoquer (et de l'invoquer dans le récit) m'a déplu. Je me souviens par exemple d'un passage où un marmiton goûte un plat tellement bon qu'il en a, grosso modo, une érection. Il y a aussi d'autres passages où des agressions et des rapports sexuels sont franchement dépeints. Je n'ai pas l'habitude de croiser cela dans les livres que je lis, et quand bien même je le ferais, j'ai quand même trouvé leur fréquence inutile, presque dégradante, et je tenais juste à partager ma réserve sur ce détail. Malgré cela, ce livre reste profondément marquant et mérite d'être lu.
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Après le Domaine des Murmures, nous avions quitté les rives de la Loue dans le Doubs vers 1160. Nous les retrouvons en 1361 lors de la Vague, une énorme vague aussi haute qu'un clocher qui emporte hommes et moulins. Et comme si cela ne suffisait pas, la peste vient ajouter ses ravages du côté de Moustiers.

Nous sommes dans les montagnes du Jura, là où courent légendes et contes à faire peur. Ogre qui viole les fillettes, Vouivre qui attire ses proies sous l'eau et fantômes de filles-coquelicots fréquentent les vivants, les jeunes bergers, le menuisier Éloi, le destrier Bouc qui sauve sa petite maîtresse des flots enragés de la Loue. Voyage fantastique, où le merveilleux côtoie les réalités les plus obscènes, les nécessités du quotidien les plus impérieuses. Et parmi tout cela, l'amour courtois, les chansons empruntées à d'autres époques, les paysages poétiques, les caractères bien dessinés de personnages attachants comme celui de Blanche, petite fille de douze ans que son père mène vers son fiancé, le fragile Aymon, héritier simple d'esprit du Domaine des Murmures.

L'originalité de ce récit à deux voix tient au fait que les deux narratrices forment une seule et même personne : la petite Blanche aux cheveux rouges, décidée, volontaire, attentive aux autres et par-dessus tout désireuse de sortir de sa condition de fille soumise à l'autorité masculine, vouée aux tâches subalternes et dérisoires. Comment ? en apprenant à lire et à écrire. Une féministe au 14ème siècle !
Et nous entendons la voix de cette petite personne, en alternance avec celle de sa « vieille âme » qui s'exprime, armée de sagesse, six siècles plus tard. le récit en lui-même devient magie.

Au-delà des aspects fantastiques du récit, l'auteure nous entraîne dans un Moyen-âge vivant, vibrant des chants des vendangeurs et des moissonneurs et des chansons courtoises, animé de scènes de joutes, de chasse, de guerre, du cochon qu'on égorge, du raisin qu'on récolte, de la vie avec des détails intimes sur le quotidien des femmes de l'époque.

Les thèmes récurrents tournent autour de l'enfance, de la mort, de la rivière, omniprésente, amicale ou redoutable, de la Femme.

Une lecture qui emporte dans un ailleurs magique et terrible à la fois, écrit en une langue savante et poétique qui devrait plaire à tous les amoureux du Moyen-Age !
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J'aime cette auteure depuis "Du domaine des Murmures" lu dans le cadre du Goncourt des lycéens à sa sortie, mais j'étais passer complètement a côté de cette sortie ci !
Pourtant on revient ici sur les rives de la Loue au coeur du domaine des Murmures et l'on retrouve les descendants d'Esclarmonde, mais le coeur de l'histoire ce n'est pas eux.
Le coeur de l'histoire, du conte, du poème que nous déroule Carole Martinez, c'est Blanche cette petite gamine rousse et intrépide que son père brade comme un cheval au seigneur des Murmures pour épouser son fils. Blanche et sa drôle d'histoire mêlée intrinsèquement à celle de la Loue, a celle de Bérangère (ah ma Bérengère quel bonheur de te retrouver ici!) et à celles de toutes ces femmes qui font la vie même des Murmures.
Blanche vie et se souvient sous nos yeux, vie et revit son enfance comme au seuil de la mort on peut voir sa vie se dérouler sous ses yeux...
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J'ai vraiment aimé ce livre à deux voix, la quatrième de couverture intrigue avec l'enfant morte qui se souvient de sa vie. Une histoire qui ressemble un peu à un comte. Durant ma lecture je l'ai imaginée enterrée à proximité du Prieuré.
Mais la magie de ce livre ayant opéré , ça m'a donné envie de visiter la vallée de la Loue. J'ai vraiment aimé ce livre et vous le conseille!
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J'ai emprunté ce livre Audio un peu au hasard.
J'ai été un peu perdue au début du récit : en effet la "lecture" en conduisant ne permet pas une grande concentration sur l'histoire, et il vaut mieux choisir de livre "facile"....
Mais passé les premiers chapitres je me suis laissée emmenée dans cette histoire, sorte de conte fantastique mettant en scène la fameuse Vouivre.
Je me suis beaucoup attachée à Blanche, cette toute jeune fille du Moyen âge qui bien que fille de seigneur n'est pas du tout libre de son sort et de sa vie.
Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un récit féministe, mais toutes les femmes y ont une place particulière : bonnes ou mauvaises, c'est elles qui font l'histoire et qui finalement mènent leur monde. Les hommes semblent être juste des seconds rôles qui s'occupent à guerroyer ou se combattre en tournois.

La lecture de ce texte à deux voix étaient aussi très plaisante. Il faut noter que ce n'était pas n'importe quelle voix, et que la compétence des comédiens lecteurs fait souvent toute la différence pour apprécier ou non un roman-lu.

C'est un livre que je pourrais prendre prendre plaisir à lire en vrai, peut-être, un jour.
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Blanche, la môme, est-elle morte en 1361 à l'âge de douze ans comme l'affirme son fantôme ? Cette vieille âme qu'elle est devenue et la petite fille qu'elle a été partagent la même tombe. L'enfant se raconte au présent et la vieillesse ecoute, s'émerveille, se souvient, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l'y attend. Veut-on l'offrir au diable pour que le mal noir qui a emporté la moitié du monde ne revienne jamais ?
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Plongée romanesque et onirique dans l'histoire d'une fillette du Moyen Age qui s'en va découvrir le jeune garçon auquel son père la destine. Je raffole des moments d'évasion que me procure la lecture des récits de Carole Martinez, mais j'avoue avoir été quelque peu déçu en ne voyant pas la magie opérer aussi efficacement que dans « Le coeur cousu ».

De Carole Martinez, je n'avais lu que « Le coeur cousu » et « Du domaine des murmures » mais ces deux romans m'avaient marqué, tout spécialement le premier. Car « Le coeur cousu » est un magnifique exemple de littérature d'évasion: un récit romanesque et onirique qui déconnecte le lecteur de la réalité pour le transporter dans un autre monde, où l'esprit s'évade. Plusieurs raisons, fort différentes, peuvent me pousser à lire, mais c'est recherche d'évasion en est une des principales. Cette fonction de distraction, au sens étymologique du terme, est une fonction dans laquelle la littérature excelle. C'est elle qui me donne l'envie de lire Carole Martinez, Yōko Ogawa, et d'autres.

Ainsi donc, je me réjouissais d'avance en abordant « La Terre qui penche ». Et en effet, on est vite plongé dans un univers romanesque du Moyen Âge dans une lequel Blanche, une fillette d'une douzaine d'années se voit conduite par son père dans un château dans lequel il veut la marier à un garçonnet du même âge qu'elle, une âme simple qui se plaît à vivre dans les arbres. Je vous laisse vous plonger dans cet univers où Blanche et son fiancé tiennent le haut de l'affiche, avec le grand cheval de Blanche (j'imaginais Fifi Brindacier…) et la Dame Verte, qui personnalise la rivière.

Brossé dans la langue fluide de Carole Martinez, le décor y était pour me donner le plaisir de lecture que je cherchais. Malheureusement, et j'en suis bien triste, la magie n'a pas fonctionné et je n'ai pas accroché autant que je l'avais pressenti. J'en chercherais la cause du côté du choix de l'auteur de structurer son récit comme une alternance de deux voix: celle de Blanche, qui parle au temps de l'action, et celle de sa « vieille âme », qui parle plus tard. Peut-être ai-je lu trop vite, mais je n'ai pas compris l'intérêt de ces deux voix; je n'ai pas compris l'utilité de la vieille âme, plus exactement. Cela m'a perturbé et je n'ai pas pu laisser mon esprit s'évader autant que je l'aurais voulu.

Ce ne sera pas un coup de coeur, je vous recommanderais plutôt « Le coeur cousu ». Mais Carole Martinez reste parmi mes chouchous et je m'empresse de placer sur ma pile « Les roses fauves », le roman qu'elle va sortir en ce mois d'août 2020.
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Conte pour adultes.
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Par la force d'une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l'orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des Murmures qui était le cadre de son précédent roman.
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