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3,75

sur 242 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman atypique, vers lequel je ne me serai pas forcément tournée : je remercie donc Babelio et les éditions Le Cherche-Midi pour cette découverte.
Le roman est construit comme un journal, celui de Martha. Fille d'une artiste bohème au succès très confidentiel et d'un poète qui n'a publié qu'un seul poème, cette dernière revient sur sa vie, bouleversée à l'âge de 17 ans quand elle sent que quelque chose explose en elle. Impossible de faire face au quotidien, Martha reste prostrée des jours durant. de thérapies en traitements, les périodes de hauts et de bas se succèdent. Mais la vie continue : petits boulots, amours, famille...
Le style est grinçant, l'humour présent mais toujours teinté de tristesse face à cette situation difficile à appréhender. La forme du roman est également singulière, mais on s'y habitue rapidement, pris par le récit de Martha qui nous entraîne dans sa spirale.
Meg Mason nous offre donc un portrait émouvant, tout en psychologie, fait d'amour, de tristesse, de joie et de résilience, qui pourra probablement dérouter certains lecteurs mais qui pour ma part m'a beaucoup plu et vraiment touchée. Une agréable découverte.
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La couverture acidulée de ce roman pourra vous faire penser qu'il s'agit d'un feel good. C'est raté ! Même si certains passages sont hilarants (notamment les scènes de complicité entre Martha et sa soeur), il est question de maladie mentale et de l'impact que cela peut avoir sur les relations, y compris le couple. C'est un roman cynique et émouvant. Même si j'ai trouvé quelques longueurs, j'ai été touchée par Martha. Alors, pour vous en parler, je vais faire comme Martha et tenter d'écrire cette chronique avec toutes les lettres de l'alphabet :

Alors c'est l'histoire de Martha
Bringuebalée entre ses émotions
Coeur de ses névroses sociales
Difficilement gouvernables
Élevée dans une
Famille d'artistes excentriques
Graveur ou sculptrice pour sa mère
Homme écrivain son père
Ingrid sa soeur
Jumelle ou presque (très fusionnelle)
Kaléidoscopique cette
Lignée où la
Maladie est présente
Niée et refusée pour Martha
Obscurs troubles mentaux dont elle souffre
Patrick son époux aimant
Quadragénaire Martha
Rageusement en colère
Suite au départ de Patrick
Torturé par la maladie de Martha
Usé par ses démences
Vague à l'âme
Warning
XoXo l'amour est-il plus fort que la maladie ?
Yeux dans les yeux
Zigzaguant dans les méandres de la vie
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Martha est une quarantenaire mariée sans enfant. Elle connait son mari "depuis toujours" et elle nous raconte, à la première personne, sa vie avant lui, leur rencontre, la naissance de leur relation et son déclin... le couple vit à présent dans une "maison de standing" à Oxford, loin du tumulte et des regrets de Londres, mais pour combien de temps ? Car oui, leur couple semble sur la sellette... à moins que ce ne soit simplement la "normalité" de Martha qui vacille ?
Car Martha est aussi une femme qui subit les assauts de phases de dépression chronique. Bipolaire ? Maniaco-dépressive ? Mélancolique ? Éternelle insatisfaite ? Peut-être... Elle nous livre ses pérégrinations émotionnelles, ses questionnements, ses angoisses, ses frustrations, comme autant d'ustensiles jetés dans les jambes de son mari...

Meg Mason nous propose un roman psychologique, émouvant, grinçant, rythmé, et un personnage dont je me souviendrai longtemps !

J'ai beaucoup aimé ce roman qui navigue dans les eaux troubles des amours d'une femme souffrant visiblement d'un trouble mental. Martha se livre à nous sans fard, avec peu de faux semblants, en essayant d'être au plus près de sa réalité. Les personnages sont simples et torturés, communs et inédits, fragiles et forts à la fois... tout à fait humains dans leurs contradictions !
A travers son héroïne, une femme secouée auprès d'un mari stoïque, Meg Mason aborde des thèmes très forts : la maladie mentale, évidemment, mais aussi la vie de couple dans son quotidien mortifère, la non-maternité versus la maternité, la parentalité (et inversement, l'enfance du point de vue de l'adulte), les difficultés de l'adolescence...
Le style est agréable, dynamique, pas toujours simple à saisir car il subit parfois les affres des émotions de Martha (surtout dans la retranscription de certains dialogues). Sans être complètement chronologique, la narration suit une certaine logique temporelle.

(En revanche, je suis en total désaccord avec la plupart des accroches de la version poche chez Points... Je ne l'ai trouvé ni drôle, ni bouleversant, ni fantaisiste, ni réjouissant...)
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Ce roman décrit l'état psychologique de Martha, une femme qui a du mal à vivre sa vie, qui semble plutôt la subir qu'autre chose, qui se compare aux autres et qui voit tout de façon négative.
L'aspect psychologique et l'évolution du personnage sont bien décrits. Entre mélodrame et humour, Martha tente de ressembler aux autres en se mariant une première fois. C'est un échec cuisant qui laissera des traces. le second mariage n'est qu'une ébauche de mariage car Martha ne communique pas vraiment avec son mari, à part pour lui lancer des objets à la figure.
Elle n'est pas prête à se faire aimer car aimer c'est aussi s'accepter. Petit à petit, Martha avec l'aide de son entourage et des médecins, notamment un médecin, va revenir sur sa vie, ses échecs et ses peurs.
Un roman intéressant et bien écrit, même si j'ai été frustrée de ne pas connaitre le non de sa maladie, elle est nommée par des points d'interrogation et, à la fin on apprend même que sa maladie est fictive.
Merci au challenge netgalley et aux éditions cherche midi pour cette lecture.
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Un roman sur la dépression, sur la maladie mentale. Sur cette petite bombe qui d'un coup explose et fera que la vie ne sera plus jamais pareille.
Martha, une jeune femme particulière. Elle sait se montrer attachante tout autant que cauchemardesque à vivre. Elle se cherche et elle voudrait comprendre de quoi elle souffre vraiment car depuis l'explosion, les diagnostiques et les traitements n'ont de cesse de changer. Elle souffre. Elle traverse des moments de grande détresse, de folie. Et pourtant, je n'ai eu de cesse de la trouver forte dans son combat car toujours, elle se relève.
Ce roman est beau car on voit à quel point elle est entourée. Une famille peu commune je dirais et unie même s'ils ne l'admettent pas forcément. Ce roman est drôle dans sa manière de voir ou décrire les choses pour dédramatiser. Dans les réparties aussi de ses protagonistes. Ce roman est tendre dans l'amour qu'ils partagent et dans la force qu'ils mettent à être là. Ce roman est intense dans les passages les plus difficiles.
Je me suis laissée emporter par le quotidien de Martha. J'ai vécu avec elle ses peines et ses rires et ce sans être poussée au jugement. J'ai ressenti une énorme affection pour cette jeune femme qui mettra des barrières à son voeux le plus chère parce qu'elle s'en juge indigne.
Un roman qui malgré son sujet difficile n'est pas réellement dramatique. On y trouve une belle dose d'espoir et beaucoup de compréhension. Un roman pas comme les autres que j'ai adoré.

Lien : https://mespassionsmesenvies..
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«Quelque chose ne tourne pas rond chez Martha.» Voilà la première phrase du dos de couverture de ce livre, et il le résume bien, si cela devait se faire en seulement quelques mots.

Le personnage de Martha est à la fois touchant et agaçant, et j'ai lu ce roman en ayant autant envie de la plaindre que de «la secouer». A l'âge de 17 ans, Martha «craquera» avant un examen, et jamais plus ne retrouvera son état d'avant. Elle aura cependant une relativement belle vie, mais son état de dépression fera qu'elle ne pourra pas en profiter, et qu'elle fera même tout pour «s'auto-saboter».

Résumée ainsi l'histoire semble bien triste et sombre, et pourtant ce n'est pas le cas. Elle est écrite avec beaucoup d'humour et de légèreté, j'ai eu un grand plaisir à la lire du début jusqu'à.... presque la fin. En effet, le dernier «auto-sabotage» de Martha m'a particulièrement agacée et la dernière partie du livre m'a semblé un peu longue.
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Un livre, c'est un contrat de lecture entre le lecteur et l'auteur, mais avant ça, entre le lecteur et l'éditeur, puisque c'est ce dernier qui choisit la couverture, écrit le résumé, présente l'ouvrage et organise, en quelque sorte, la rencontre avec le lecteur. En ce qui concerne "Evidemment Martha", cette rencontre a été, pour moi, un malentendu. Il m'a fallu quasiment un tiers du livre pour réaliser que ce n'était pas du tout l'histoire que j'imaginais, que la 4e de couverture m'avait proposé non pas une amorce mais quasiment un synopsis (dans lequel sont révélés des faits que le lecteur ne découvrira pas avant la page 361). Je n'arrivais pas à comprendre le rapport avec Sally Rooney, l'illustration de couverture me faisait plutôt penser à du Gilles Legardinier (je suis dure, il n'y a pas de chaton dessus). Même le titre français est une bizarrerie : en anglais, c'est "Sorrow & bliss", littéralement "la tristesse et l'extase" mais avec un petit côté "Pride & prejudice" qui n'est sans doute pas un hasard.

Bref. Je ne sais pas ce que je m'étais imaginé, mais pas ça. Je pensais que ce serait une histoire de rupture dont on se remet tant bien que mal, drôle, un peu loufoque, un truc qui change agréablement les idées.
Arrivée à la page 150, j'attendais donc toujours que cela "démarre" et je me suis rendue à l'évidence : j'étais en train de lire un tout autre livre que celui qui était emballé dans cette amusante couverture verte et rose avec des remarques comme "hilarant !" signées Gillian Anderson.
Attention, au point où on en est, cette critique contient quelques spoilers.

Je n'ai pas trouvé ça hilarant du tout (et si l'autrice a de l'humour, beaucoup, il fait plus grincer des dents que sourire). J'ai toujours eu un peu de mal à rire de la souffrance des gens.
"Evidemment Martha" est livre qui parle de maladie mentale. Une maladie insidieuse, qui ne se voit pas, que personne ne comprend, qui ne sera jamais nommée (nouvelle déconvenue pour moi quand j'ai lu la petite note à la fin qui disait que cette maladie était totalement imaginaire...). Une maladie qui autorise tout à le monde à se vautrer confortablement dans le déni, en se disant que Martha n'est "pas douée pour la vie", que ça ira mieux plus tard, ou pire, que la laisser comme ça permet de la garder à portée de main.

"Evidemment Martha" n'est pas le livre de sa rupture avec Patrick, mais un long récit qui reprend au tout début l'origine de ce mal qui la ronge, comme on raconte son histoire étape par étape sur le divan pour tenter de comprendre comment les pièces du puzzle s'assemblent (tout va bien, on a retrouvé Sally Rooney).
Martha finit par comprendre, agir, cesser de se lamenter sur elle-même ; on partage sa colère, on a désespérément envie de lui dire que non, ce n'est pas trop tard, ce n'est jamais trop tard. On s'attache à elle, à Patrick, même à sa famille tordue, des répliques cinglantes de sa soeur Ingrid à la gentillesse incommensurable de son père. Et on tourne les dernières pages la boule au ventre, l'émotion est au rendez-vous, enfin.

Pour moi, ce livre n'est donc pas l'extraordinaire chef d'oeuvre qui nous est annoncé, mais je continue à me demander ce qui se serait passé si je l'avais lu (comme Normal People de Sally Rooney, pour le coup) dans son édition originale, si je l'avais abordé sans a priori. En tout cas, l'autrice a su me convaincre et me faire remonter la pente, comme celle de sa protagoniste (et on partait de loin).
Merci à Masse Critique et aux éditions du Cherche Midi pour cette découverte.
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À l'âge de dix-sept ans, Martha a vu son monde intérieur basculer, sans vraiment comprendre pourquoi. C'est cet état qu'elle va devoir apprivoiser chaque jour du reste de sa vie, entre échec, rebond, amour et thérapie...

L'histoire de Martha est touchante et bouleversante. Elle se livre ici d'une manière sincère sur la dépression.

L'écriture est très linéaire, on y décrit le déroulement des actions avec recul et une aseptisation relative des émotions. On ressent beaucoup de souffrance, des non-dits par rapport à des comportements surprenants, inadéquats. On est entraîné dans un tourbillon troublant qui prend toute la place et dévore tout sur son passage.

Martha donne le sentiment de ne pas savoir ce qu'elle veut, d'être en décalage permanent. On se sent happé par ses humeurs insaisissables. Il y a un caractère insistant à vouloir se définir, se renouveler. Ses liens familiaux chaotiques prêtent beaucoup à sourire. La patience et la ténacité de Patrick sont sans cesse démontées, dans une partition sapée, faite de par coeur et de contretemps. Il y a de la nostalgie, du désaveu pour dire le handicap invisible.

On s'y perd un peu et c'est pourtant si bien exprimé. Un roman qui en dit long sur la maladie mentale et ses innombrables ondes de choc.
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
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Martha a grandi dans une famille dysfonctionnelle d'un quartier de Londres. A 17 ans un "fusible" lui grille le cerveau et depuis Martha traîne son mal-être.
Un pari audacieux pour ce premier roman qui raconte de l'intérieur la maladie mentale jamais nommée dont souffre Martha.
Un pari réussi parce qu'on entre en empathie avec cette jeune femme et on a envie qu'elle s'en sorte.
Une économie de mots pour exprimer les maux qu'engendre cette maladie mais surtout un roman à l'humour décapant.
Une belle découverte dans le cadre du #ChallengeNetGalleyfr2022 #EvidemmentMartha #NetGalleyFrance
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Il y a des livres qu'on aurait voulu écrire, où à chaque page on se dit « j'adore cette phrase, il faut que je la note ». Evidemment Martha fait partie de ceux-là pour moi. Ce brillant récit où nous découvrons Martha qui ne vas pas très bien, ne va pas bien du tout, va un peu mieux ? Pas trop non …

Je lui ressemble un peu, des hauts, des bas, des périodes de vide intense où plus rien ne compte, où le monde fait peur, peur à vouloir rester sous un meuble en attendant que ça passe, mais quoi ? Alors ça s'en va mais ça revient, ce trou noir, les objets qu'on lance à travers la pièce, les méchancetés qu'on crache aux autres, celles qu'on se murmure en permanence. Cette idée que tous les autres sont mieux que nous, que nous on vaut que dalle, qu'on est bon à rien, transparents, on va disparaître, ce serait bien non ? Autodestruction. Autour les autres souffrent aussi. Et pourtant, Martha est formidablement aimée, par sa soeur Ingrid, c'est fusionnel ! Par son père, merveilleux poète maudit qui croit en elle de bout en bout ; et depuis toujours par Patrick, être écorché qui a gravité toute sa vie autour d'elle, l'a attendue, l'a chérie.

Que dire ? sinon « Lisez ce roman ! », le parcours de cette femme terriblement captivante du fait de ses fêlures, de sa maladie innommée (je soupçonne un trouble maniaco-dépressif* mais je ne suis pas spécialiste ici), son humour, ses liens, sa tendresse si touchante. Les gens intacts sont tellement moins intéressants n'est-il pas ?

J'enchaîne les livres qui commencent par la fin ces derniers temps, mais je préférerais dire qu'Evidemment Martha termine par le début … car la fin c'est le début d'autre chose non ?

Merci à LE CHERCHE MIDI éditeur et Babelio Masse critique privilégiée pour l'envoi de ce coup de coeur.

*Le trouble bipolaire (maniaco-dépression) est un trouble psychiatrique caractérisé par une fluctuation anormale de l'humeur oscillant entre phases de dépression (mélancolie), d'euthymie (humeur normale) et d'accès maniaques.


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