La Malédiction de Satapur est le deuxième volume des aventures de Perveen
Mistry, la jeune avocate indienne dont on a fait la connaissance dans Les Veuves de Malabar Hill.
Dans un petit royaume - fictif - des Ghats, un jeune maharajah de 13 ans vient de mourir, tué par un tigre lors d'une partie de chasse. Son propre père était mort du choléra deux ans plus tôt, et c'est un enfant encore plus jeune - dix ans à peine - qui est désormais le maharajah en titre, même si il ne règne pas encore officiellement.
Dans cette Inde du tout début des années 1920, le pouvoir britannique s'inquiète de ces morts rapprochées et du très jeune âge du nouveau maharajah. D'autant plus que la mère de l'enfant - la maharani - et sa grand-mère - la maharani douairière - ont des opinions divergentes quant à l'éducation que doit recevoir le jeune prince.
La première souhaite qu'il aille étudier en Angleterre - l'éloignant ainsi, par la même occasion, des intrigues du palais et de leurs dangers - tandis que la seconde souhaite qu'il reste en Inde, et soit éduqué uniquement à l'intérieur du palais par le même précepteur qui s'est déjà occupé de l'éducation de son père et de son grand-père.
Bien qu'hindoues, ces deux femmes de très haut rang vivent également sous la loi du purdah - du rideau - qui leur interdit de se montrer à des hommes qui ne font pas partie de leurs proches.
L'administration britannique fait donc appel à Perveen pour que celle-ci trouve une solution à l'épineux problème de l'éducation de l''enfant tout en assurant sa sécurité.
Une fois encore, ce roman de
Sujata Massey rappelle ceux d'
Abir Mukherjee, plus précisément
Les Princes de Sambalpur. Mais plus qu'une véritable enquête comme dans les livres d'
Abir Mukherjee, il s'agit plutôt là d'un roman à suspense. Cependant, le charme opère et on se surprend à être totalement incapable de lâcher le livre et à en poursuivre la lecture très tard dans la nuit (dans mon cas jusqu'à ce que Moprhée ait finalement raison de moi).
Ce volume donne une seconde fois à
Sujata Massey l'occasion de présenter la condition de ka femme en Inde, il y a un siècle de cela, avec toutes ses facettes - celle des domestiques comme celle des ranis - et leurs ressemblances troublantes malgré les différences de classes et de castes.