Quel était le “noyau” du bushidô ? La voie du guerrier, étroitement connexe avec le Zen d’un côté et les voies martiales (budô) de l’autre, confluait naturellement, à un niveau supérieur, dans une seule discipline ascétique, celle du Zen. Toutefois, il est possible de relier directement le bushidô — compris comme une “religion” de l’action héroïque et de la réalité, ou aussi comme le “Zen des samouraïs” — à une forme autonome d’ascèse. Le complément conscient et prédestiné de l’action héroïque était la mort dans la bataille ou le suicide par le rite de seppuku (harakiri), par loyauté (chû), par le sens du devoir (giri), ou pour suivre dans le monde de “l’au-delà” (yukai) son seigneur (junshi : le seppuku du bienheureux départ). Pendant la période du Bushidô guerrier, le samouraï qui ne terminait pas sa vie ainsi se retirait dans un monastère zen. Le guerrier était donc un volontaire de la mort et l’essence de son entraînement était la préparation à la mort héroïque