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Citations sur Anthologie de la poésie chinoise (129)

« Le troisième mois, les monts commencent à tiédir,
Les fleurs des sylves s’illuminent et s’éclairent les unes les autres.
Sur des chemins sinueux montant au sommet des pics,
Les gens avancent dans la moitié du ciel,
Dans les eaux limpides, les nuages se reflètent blancs,
Aux mélodies des oiseaux, la vallée répond en de clairs échos.
Le vent haut caresse mon col et mes manches,
Et vaguement de ci de là, je sens mon corps qui s’allège. »

(Zhou Dunyi 1017-1 073)
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Rhapsodie du hibou

Par un beau jour genzi du denier mois d’été,
Je songeais à la Voie en mon calme logis.
Tout soudain m’apparut un hibou voletant,
Qui se posa bientôt dans un coin de ma chambre.
La venue importune de cette bête étrange
Etait un présage du faite ou du funeste.
Je l’observais alors alors avec un grand plaisir
Et consultai sitôt un livre des Classiques :
« Tenir à la vertu, c’est un un agir propice ;
Rejeter l’immuable, c’est un agir fatal.
Prendre le pouls des souffles toujours s’y conformer,
Puisque la Voie du Ciel n’est jamais modifiée. »
Autrefois a vécu le (grand lettré) Jia Sheng,
Officier habité de grande clairvoyance.
Il a craint, en son temps, la venue d’une chouette,
Car il a vu en elle l’annonce de sa perte.
Je consultai l’avis de mon vénéré père :
« Fais confiance à la Voie et saisis l’authentique.
Un être merveilleux qui vit dans ta maison,
On le peut appeler un pur esprit céleste.
Cultive ta vertu et abolis tes vices,
Cela changera tout, jusqu’aux mœurs des voisins !
Le malheur, le bonheur n’ont pas d’unique porte,
A chaque homme il convient de se mettre à leur quête.
A l’écoute du Ciel, remets -t-en au destin ;
Cultive bien ainsi ce à quoi tu t’appliques,
Prends le temps de nourrir sa propre volonté.
Fais-toi le compagnon du seigneur Lao zi !
Si jamais t’arrivent faveurs et dignités.
Elles ne feront qu’accroître mes afflictions.
De l’époque à venir ne sois pas en attente.
Place ton espoir dans l’Invariable milieu,
Reste dans le devoir et dans l’humanité.
A quoi bon tant penser et pourquoi réfléchir,
Si cela cause en toi plus grande affliction ? »

Kong Cang
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Grands rappels

Le vert printemps recueille les souffles expulsés,
Et le soleil radieux luit de tous ses feux.
Les souffles printaniers s’ébrouent et se répandent.
Et les dix mille êtres émergent tous ensemble,
Et les ténèbres se dispersent en tous lieux !

Oh , âme, ne t’enfuis pas !
Oh, âmes, revenez !
N’allez pas au loin divaguez !
Oh âme reviens !
Ne te rends pas à l’Est, à l’Ouest, au Sud, ni au Nord !

A l’Est, les flots ivres de l’Océan déferlent.
Les dragons sans cornes de concert ondulant
Montent et descendent sur les flux ondoyants.
Les brumes et les pluies y tombent à l’excès,
Et le givre y blanchit toute chose à l’envi.
Oh, âme, ne te rends pas à l’Est !
La Vallée bouillonnante est un lieu désolé.

Oh, âme, ne te rends pas au Sud !
Il y brûle des feux sur plus de mille lis,
Des serpents venimeux y grouillent à foison.
Les forêts des montagnes sont trop périlleuses,
Tigres et léopards y rodent en rampant,
Bêtes d’eau et reptiles y redressent la tête
Oh, âme, ne te rends pas au Sud !
Des tortues venimeuses blesseraient ta personne !

Oh, âme, ne te rends pas à l’Ouest !
Car les sables coulants à l’infini s’étendent.
Avec tête de porc, pupilles verticales,
Ses cheveux en bataille, ses griffes allongées,
Ses crocs en dents de scie, il rit là comme un fou !
Oh, âme, ne te rends pas à l’Ouest !
Car c’est trop d’occasions d’y être malmenée !

Oh, âme, ne te rends pas au Nord !
Les monts de Froid et du Dragon boiteux y sont dénudés,
La rivière Daï y est infranchissable et sa profondeur insondable.
Le ciel y est est d’une coruscante blancheur,
Et le froid si glacial y fige toute chose !
Ne va pas dans l’extrême Nord tout empli de périls !

Oh âmes revenez !
Retrouvez ici calme et sérénité !
Jouissez de la paix de Jing-Chu et retrouvez-y la tranquillité !
Satisfaites vos souhaits, réalisez vous désirs ;
Les aspirations du coeur y trouveront ainsi la paix.
Achevez votre vie en d’Infinis plaisirs,
Par de longues années d’une durée pérenne.
Oh, âme, reviens !
Reviens jouir d’indicibles plaisirs !

Dazhao p.47-49
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Sur le chemin entre Suzhou et Xiuzhou
  
  
  
  
En une nuit le soleil de plomb s’est changé en
.   incessante pluie,
Me tirant de mes rêves, le froid mouille les pans
.   de mon habit.
Nulle tristesse pourtant de ces toits qui suintent,
.   de ces lits tout humides,
Mais une immense joie que les ruisseaux débordent
.   en des rivières profondes.
Sur mille lis, les épis des rizières auront vives couleurs,
À la cinquième veille, les feuilles des paulownias
.   résonnent bellement.
Si moi qui n’ai nul champ joyeusement je danse,
Que dire de ces cœurs qui, entre les parcelles,
.   espèrent la moisson !


//Liu Lingcang (1907-1989)

/ Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
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En mangeant du poisson aux pousses de bambou

Pousses de bambou, saveur de la terre,
Poisson de rivière, pas d’argent en jeu,
Qu’on me laisse en manger cent années,
Et je cède à tous en tout la première place.
Les relations se jugent dans la retraite,
Un cœur pur se trempe en vieillissant.
Une fenêtre sous la pluie, des arbres verts,
Rien de mieux pour s’enivrer pour dormir.

(p. 932 Yuan Zengdao 1 560-1 600 dynastie Ming)
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Le parc aux magnolias



Les monts d’automne recueillent les derniers rayons ;
Les oiseaux en vol poursuivent leurs compagnons.
Des éclats émeraude par instant dévoilés ;
Pour les brumes du soir, nul endroit où rester.


// Wang Wei (701 – 761)
/Traduit du chinois par Florence Hu – Sterk
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Fossette sur le visage d'une femme

« Que ceci est mignon, tout d'un bloc adorable !
C'est l'ornement qui rehausse encore un visage de fleur.
Elle a mis de côté l'humeur d'automne un instant passée
sur ses traits,
Laissant paraître ces détails ravissants sur ses joues.
Pour ces fossettes-là, mille onces d'argent, ce ne serait pas
trop payer ! »

(p. 863 Wang Zhongyuan dynastie Yuan)
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Les guerriers valeureux

« Sous l'empire du vin et des chevelures ornées de fleurs,
comme un hôte en une terre étrangère,
Fleurs, vin: combien d'années y suis-je resté noyé !
Les fleurs comblent la vue, le vin fait oublier ce qui est dans le cœur.
Vin capiteux, fleurs enivrantes.
Coupe de vin levée au bord de la rivière aux fleurs.
Et puis soudain en un subit éveil : il faut changer, me dis-je, se réformer de ces pensées d'ennui ! »
(...)
« Puis c'était l'automne, et avec lui les oies sauvages écrivant dans l'espace, et serrant le cœur des hommes.
Temps d'après les pluies, couleur de lune claire.
Les feuilles vertes allaient tourner rouille,
Les chrysanthèmes fleurir.
Les vieux bacheliers allaient, imitant les façons des Anciens perdeurs-de-chapeaux-en-montagne,
Boire jusqu'à être étourdis, le visage rubicond, et le corps tout tordu,
Obligés pour s'en revenir de s'appuyer sur des donzelles de jade à la fraîcheur exquise. »

« Quand je, je, je m'examine dans le miroir des âmes,
Il me semble, semble, semble que dans les batailles de brocart, je n'aie guère été plus sensé qu'un turbulent Li Bai !
Faisant de, de, de mon épée précieuse et de mon luth ancien,
Le moy-, moy-, moyen de payer mes ardoises aux débitants de vin,
J'en veux, veux, veux au Ciel d'avoir conçu des élans trop généreux pour cette Terre ingrate,
Et ya ! ya ! ya ! c'est encore dans l'hiver qu'est la vraie élégance.
Voy-, voy-, voyez cette neige qui rince l'espace à gros flocons, comme secouée par un van,
Regar-, gar-, gardez sa fière âme de glace, à ce prunus de jade, hors la fenêtre au pavillon du sud.
Parf-, parf-, -umée, la douce fragrance qu'emporte à son heure la pénombre. »

« N'embrassons pas, dit la raison, tant de charmants appas, tant d'alcyons et de pourpres,
Et leur préférons, en une retraite rustique, les musiques du qin et les attraits du livre.
Qu'on me dise pourtant si choses plus ravissantes que celles
que j'ai dites sont jamais venues à moi se présenter ! »

(p. 867 à 869 Gu Zjing dynastie Yuan)
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Une jolie fille

« Cette beauté capable de vous consumer
A le plus grand renom dans le monde galant.
Le jaune sur son front imite la lune,
Ses étoiles dorées sont finement taillées
Poudre plus éclatante qu’un miroir de jade,
Chemise aussi diaphane qu’aile de cigale,
Attitude savante et expressions changeantes,
Une voix des plus suaves qui chante à ravir,
Son visage empourpré, déjà à moitié ivre,
Se cache en souriant au paravent fragrant. »

(p. 279 Xiao Gang Empereur 509-551 Six dynasties)
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Cristaux de brume

« Parc au soleil levant, calme, nulle brise ;
Dans les cristaux de brume, fleurs éclosent partout semblables,
Je me souviens : dans le palais profond des Talents assemblés,
Une danseuse ajustait dans ses cheveux les épingles de jade. »

(p. 576 Zeng Gong 1 029-1 083 dynastie des Song du Nord)
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