AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Anthologie de la poésie chinoise (129)

Parti des Yuling en Automne

Les feuilles d’érable sont gorgées d’ombre automnale,
Les cigales frileuses sont cachées dans la lueur du soir,
Les nuages qui enrobent les platanes s’assombrissent !
Sur les fleurs une rosée légère va bientôt se déposer.
Les teintes mouvantes des monts suivent mon bateau,
Le scintillement du Fleuve s’épand sur mes vêtements.
J’avance incertain comme la Lune au ciel cette nuit,
Telle une pie solitaire qui prend son envol vers le Sud.

(p. 928 Tang Xianzu 1 550-1 616 dynastie Ming)
Commenter  J’apprécie          40
Paysage de neige sous la Lune

« L’hiver était doux et il n’a pas neigé en l’an dingwei, mais le trois de la première lune de l’an wuhen, la neige se mit à tomber jusqu’au cinquième jour et un vent glacial l’empêcha de fondre avant le dixième.

Cette nuit, la Lune apparut et rivalisa d’éclat avec la neige.

Assis à ma fenêtre tendue de papier, je fus frappé par une inhabituelle clarté ; je m’habillai pour monter à l’étage du petit pavillon qui domine la rivière à l’ouest, au-dessus d’un vide cristallin. Tout à la ronde était enrobé de neige, comme couvert de laque argentée ou inondé de mercure et il en montait une lumière éblouissante aux reflets miroitants. »

« La Lune se réfléchissait sur cet ondoiement radieux, les ombres des arbres dansaient comme l’image gracieuse de cheveux épars reflétés par un miroir.
Le froid m’imprégnait la peau, sa pureté me pénétrait jusqu’aux entrailles.
Appuyé à la balustrade, je levais la tête et tout n’était que vague, je la baissais et tout n’était que flou, j’étais bouleversé sans comprendre, j’ouvrais grands les yeux sans rien voir.

Mon esprit se fondait dans le paysage, notre rencontre était un prodige. Sans doute le Ciel m’avait-il transporté au pays de la pureté originelle ; je ne saurais, je le crains, le capter dans une peinture ou le décrire par des mots pour le représenter à ceux qui n’ont pu le voir avec moi ; l’évocation serait infidèle.

Je me dis qu’il y avait alors dans l’empire des paysages célèbres encore plus vastes, que la Lune et la neige y étaient encore plus célestes.

J’eus envie d’enlacer la Lune pour voler dans tous les confins et revenir en son sein. Mais une randonnée dans l’infini est malaisée, mes forces ont décru avec l’âge, je ne supporte plus le froid . Lorsque je redescendis, en chantant dans mon exaltation, on avait déjà battu le tambour de la deuxième veille. Je rentrai m’asseoir à ma fenêtre, seul comme si rien n’existait plus pour moi.

Je ne reverrai sans doute plus jamais un semblable spectacle et j’oublie à mesure que les jours passent, aussi je prends mon pinceau pour le noter avant que ma mémoire ne me trahisse. »

(p. 896 1 427-1 509 Shen Zhou dynastie Ming)
Commenter  J’apprécie          40
La pure clarté
Air : Lavant les sables du ruisseau



Dans les ruelles au printemps les tendres pêchers
    crachent leur éclat vermeil.
Premier essai des habits de saison, légers et de soie
    fine.
Dans la douce brise et la brume tiède les hirondelles
    forment leur nid

Dans les courettes demeurent déroulés et délaissés
    les stores de bambou marbré,
Dans ma chambre, séquestrée derrière la porte rouge
    fermée d’une longue barre.
Atmosphère agaçante, voilà encore la fête de la Pure Clarté !


//Zu Shuzhen / 朱淑真 (1135 – 1180)

/ Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
Commenter  J’apprécie          40
Retourner vivre dans le sud de
Tao Qian

Je sème mes haricots sous les collines du sud,
Bien que les herbes fleurissent, les haricots germés sont rares.
Je me lève à l'aube pour défricher la friche,
Sous la lune je rapporte ma houe.
Le chemin est étroit, les arbres et l'herbe poussent haut,
Mes vêtements sont mouillés par la rosée du soir.
Pourtant, les vêtements mouillés ne sont pas à redire,
Si seulement mes désirs peuvent être satisfaits.
Commenter  J’apprécie          40
Nuit lunaire

Toute ma vie ma préférence est allée à la Lune,
Combien plus en cette nuit d'automne si profonde !
Le vent déferle au loin en vagues violentes,
La rosée débordante lave la pleine sphère.
Je lève la tête et regarde le vide.
Dont l'éclat est presque comestible.
Astres et constellations rassemblent leurs faisceaux,
La Voie Lactée recueille ses vagues et la houle.
Pas la moindre nuée qui entrave la vue :
Suspendue, une blanche écuelle de jade.
Les six espaces immobiles, purs et clairs ;
Les arbres de toute espèce frémissent, frais et tintent.
Pour toi mon âme abandonnée s'allonge
Et vagabonde quand cesse le clepsydre.
Puis je gravais les hauteurs et contemple,
Clair et distinctement j'aperçois monts et lacs.
L'air pur se gorge d e glace et de neige,
Le coeur limpide se voit pousser des ailes.
Et je veux atteler le merveilleux vent léger,
Avec lui randonner dans le palais du Froid immense,
Surplomber d'un regard les eaux de l'Etang céleste,
M'y baigner et suivre les immortels qui seuls savent voler.

(p.656 et 657 Kong Pingzbong ?-1102 dynastie des Song du Nord)
Commenter  J’apprécie          40
Inscrit à l'improviste deux quatrains

Notre rencontre eut lieu, comme je m'en souviens, à la tête de ce pont coloré,
Fleurs pareilles à ton âme, branches de saule aussi souples que toi.
Ne dites pas qu'elles sont indifférentes ou muettes,
Le vent vernal propage notre amour et l'onde ma peine.

Dans l'eau printanière qui longuement s'écoule des oiseaux s'envolent,
Au hasard des rencontres, nous reconnaitrons-nous ?
Essayez, seigneur, de cueillir des tiges de lotus dans l'étang,
Et si vous dites que leur coeur est vide, pourtant des fils de soie les lient.

(p. 652 Zhang Lei 1054-1114 dynastie des Song du Nord)
Commenter  J’apprécie          40
Regard du soir dans un pavillon au bord de l’eau



Décline le soleil, dans la brume et la bruine ;
Brille la rivière, dans la fraîcheur marine.
Mirages et nuées s’estompent, brisant les maisons ;
L’arc-en-ciel se fane, rompant les reflets du pont.
Le vent remue l’écume : mille pétales de fleurs ;
Les oies touchent le ciel : une rangée de caractères.
Je prie un peintre de décrire cette scène,
Que j’envoie à Zhang Zhi avec ce poème.


//Bai Juyi / (772 – 846)
/Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
Commenter  J’apprécie          40
Nuit automnale



Longue nuit d’insomnie, l’air automnal est pur,
Plusieurs fois j’ai coupé les fleurs des lampes, bientôt minuit.
Je fais le lit qui s’emplit de fraîcheur, lune
Dans les qui lui là où ils manquent.

***

Un ciel frais comme une eau, nuit pure et nouvelle,
Les fleurs des canneliers dans le vent limpide, tendres,
                                chassent le sommeil.
Mille mercis à Chang’e qui sait mon envie :
Avant la mi-automne, la lune est déjà pleine.


// Zu Shuzhen / 朱淑真 (1135 – 1180)

/ Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
Commenter  J’apprécie          30
Vingt et unièmement jour de la septième lune : un souvenir ressurgit

 Sous la Lune embaumée de l’aube, les fleurs pleuraient,
Sur un saule gelé un loriot s’effarouchait de son rêve.,
Le mot « Amour » était gravé sur l’oreiller de pierre,
Un lourd parfum d’encens imprégnait les rideaux.
Les pensées étaient limpides comme une eau calme,
Son sourire faisait monter le rose à des joues.
Le dos à la lampe elle changea sa robe humide,
Pria son amant de ramasser son pendants d’oreilles.
Les larmes des adieux tombaient sur la couverture,
L’amour est fragile comme une aile de cigale.
D’une baguette d’argent dans la cendre d’encens,
Elle traça les mots « Aussi éternel que le ciel ».
Des lampes pendaient de l’auvent du toit,
La balustrade rouge se penchait sur la rue.
Rencontre exquise en un temps qui n’est plus,
Une tombe envahie d’herbes aujourd’hui.
J’entends au pied d’un érable une voix défunte
Qui me parle avec le même accent du Sud
Sur quelle montagne l’esprit de cette femme,
Dispersé par le vent, est-il retombé en pluie ?

(p. 941 Yuan Hongdao 1 568-1 610 dynastie Ming)
Commenter  J’apprécie          30
Tristesse des oiseaux de bronze



Le soleil disparait à la haute muraille,
Une dernière lueur pénètre les rideaux.
Comme le soir est triste tout au fond des pins !
Qui comprendra jamais le cœur de la cithare ?


// Xie T'iao / 謝朓 (464 – 499)

/Traduit du chinois par François Martin
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (30) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1231 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}