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EAN : 9782130804857
128 pages
Presses Universitaires de France (04/09/2019)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Né en Chine au IV siècle avant notre ère, le taoïsme s'est construit en parallèle et en opposition avec la pensée officielle : le confucianisme. Mais dès le début de notre ère, il s'est enrichi au contact du bouddhisme et a durablement imprégné la religion populaire, structurant également de nombreuses disciplines scientifiques ou artistiques, médecine, art de la guerre, arts martiaux, érotisme, poésie...
S'il est exact de dire que le confucianisme a apporté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici un petit livre (126 pages) qui n'a pas d'autre ambition que de brosser le panorama d'une « galaxie de pensée » que beaucoup de Français perçoivent souvent encore d'une manière bien fantasmatique.

D‘abord, il est bon de rappeler (ce qu'omet curieusement Rémi Mathieu) que le terme de « taoïsme » n'existe pas en chinois classique. En effet, en chinois, pas de isme (zhuyi 主義) avant le XXe siècle et le décalque des notions européennes. « Taoïsme » est rendu en chinois par au moins quatre termes qu'il est bon de distinguer : Daojia (道家, École du Dao), terme forgé par l'historien Sima Qian (司馬遷, 145-86) dans son Shiji (史記, Annales du Secrétaire), qui permet de catégoriser bibliographiquement l'une des six écoles de penser de l'Antiquité et leurs auteurs paradigmatiques (Lao Zi et Zhuang Zi) ; Huanglao (黃老, mot forgé à partir de la figure de Huangdi [黃帝, l'Empereur Jaune] et de Lao Zi [老子]), qui est un courant du début des Han (前漢, -206/+8) légitimant l'ordre politique par le biais d'un naturalisme social, comme le fera en Chine la plupart des pensées du pouvoir despotique ; Daojiao (道教, religion taoïste), qu'on peut dater symboliquement de + 142, lorsque Zhang Daoling (張道陵, mort en 157), après une vision, fonde la Voie des Cinq boisseaux de riz (Wudoumidao 五斗米道) et devient le premier des « Maîtres célestes » (Tianshi 天師), le premier patriarche de la lignée d'un mouvement, qu'à la suite des spécialistes, ont peut dorénavant nommer religion (avec diverses pratiques plus ou moins ésotériques : rituel, exorcisme, méditation, diététique, sexologie, alchimie, quête d'immortalité, monachisme, etc., selon les différentes écoles qui vont naître par la suite) ; Laozhuang (老莊, concrétion de Lao Zi et Zhuang Zi) qui est l'aspect commentarial et herméneutique de cette quadripartition (c'est à la fin des Han et durant la partition du Moyen Âge qu'on voit fleurir cette approche néo-taoïste des textes fondateurs ; les prémices en sont Wang Bi [王弼, 226-249], le premier commentateur important du Laozi, et Guo Xiang [郭象, 252-312], celui du Zhuangzi ; ces deux commentaires inauguraux, auxquels feront suite beaucoup d'autres, sont toujours cités dans les éditions modernes comme des références par leur brio hautement philosophique). le « Taoïsme » n'est donc pas univoque. Pour se rendre compte, par exemple, de l'extrême polysémie de la notion de Dao (道) dans l'Antiquité, on peut se reporter en chinois au Guxun huizuan (故訓匯纂, Corpus de gloses anciennes) qui fournit 307 nuances dans les textes antiques (Beijing, Shangwu yinshuguan 商務印書館, pages 4298-4304, 2007 [2003]).

Malgré ses belles qualités de clarté et de concision, l'opuscule de Rémi Mathieu ne permet évidemment pas de tout évoquer. On aurait aimé cependant qu'au moins une page soit consacrée au Canon Taoïste (Daozang 道藏), collection d'environ 1 500 ouvrages qui rassemble tous les textes (sur plus de deux millénaires) de ce que nous avons appelé en commençant une « galaxie de pensée ». Enfin, à la bibliographie succincte de la fin du volume (qui ne reprend pas tous les ouvrages cités dans le corps du texte), il faut impérativement rajouter les trois titres suivants :
- Anna Seidel : Chronicle of Taoist Studies in the West 1950-1990 (« Cahiers d'Extrême-Asie », n° 5, pages 223-347, 1990).
- Livia Kohn (dir.) : Daoism handbook (Leiden, Brill, 2000). 914 pages.
- Franciscus Verellen & Kristofer Schipper (dir.) : The Taoist Canon : A Historical Companion to the Daozang (Chicago, The University of Chicago Press, 2004). 3 volumes. 1637 pages.

Pour terminer, signalons que l'auteur est en train de préparer une nouvelle édition dans la collection de la Bibliothèque de la Pléiade (chez Gallimard), du tome 1 des « Philosophes taoïstes ». Elle remplacera (enfin !) celle coordonnée par René Étiemble en 1980 et qui était déjà périmée… à sa date de parution ! A paraître en 2022 ?
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Livre décevant. Celui ci n'explique que très vaguement ce qu'est le taoïsme. Il s'agit surtout d'une compilation de dates, d'auteurs, de penseurs. On ne peut même pas parler d'histoire puisque ce n'est pas comme cela qu'on fait de l'histoire. Je n'ai rien appris sur le taoïsme. Ce livre devrait plutôt s'appeler « histoire du taoïsme », ce serait plus conforme au contenu. Aucun intérêt pour qui s'intéresse à la philosophie du taoïsme.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(...) les monde cosmique, terrestre et humain sont régis par un seul principe d'ordre et un moteur qui se compose de deux énergies ( force et souffle) à la fois antagonistes et complémentaires le yin 陰 et le yang 陽. Ils correspondent non seulement aux deux sexes * l un femelle l autre mâle), mais aussi à deux types d'actions (passive et active), deux sortes de lieu ( interne et externe), de luminosité ( sombre et clair) qui s incluent aussi l'un dans l'autre. Ce " Classique des Changements " est le seul texte antique à cerner, sinon définir, le dao comme fondement du fonctionnement du monde objectif et du monde de la pensée, le second en dépendance et correspondance avec le premier. La nature du dao est certes amplement méconnue, mais on sait de luiqu'il s inscrit toujours dans un processus, parce que ses composants sont eux mêmes en procès et jamais stables, sinon dans leur inconstance
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(...) si la pensée chinoise ancienne n'a pas véritablement connu l'idée de "nature ", au sens occidental du terme, elle a fait bon usage de celle de Ciel (tian 天), comme d'une natura naturans ,ainsi que disait Spinoza. Dès lors, le Ciel est non seulement ce qui définit la qualité de chaque être, mais ce qui, plus ou moins explicitement, décrète la morale, puisqu'il est une puissance intrinsèquement éthique, à cette époque du moins: la vertue impressionne le Ciel , qui élève les humbles et abaisse les orgueilleux, car telle est, affirme le texte, " la voie du Ciel"
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(...) Lao zi ne renonce pas à l'intelligence ni à tout savoir mais à la compréhension qui s'appuirait sur des mots et sur un raisonnement logique. Il y a un mode d'appréhension qu'il privilegie, et avec lui tous ses disciples et héritiers : l'intuition qui est une forme de communication directe, une communication mystérieuse, ente le sujet humain et l'objet appréhendé qui débouche sur la prise de conscience, une forme d'éveil "jue" 覺 ( le terme sera récupéré par les bouddhistes dans leur traduction chinoise des sutras)
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