Citations sur Anthologie de la poésie chinoise (129)
Boire du vin
Tao Qian
J'ai fait ma maison au milieu de cette agitation humaine,
Pourtant je n'entends aucune clameur des chariots et des chevaux.
Mon ami, vous me demandez comment cela peut être ainsi ?
Un cœur lointain tendra vers des lieux semblables.
De la haie orientale, je cueille des fleurs de chrysanthème,
Et regarde paresseusement les collines du sud.
L'air de la montagne est beau de jour comme de nuit,
Les oiseaux reviennent se percher les uns avec les autres.
Je sais que cela doit avoir un sens plus profond,
j'essaie d'expliquer, mais je ne trouve pas les mots.
Retourner vivre dans le sud de
Tao Qian
Quand j'étais jeune, je n'avais pas apprécié les plaisirs communs,
l'amour fondamental de ma nature était pour les collines.
Par erreur, je suis tombé dans le filet du monde,
Et je suis resté ainsi pendant treize ans.
Un oiseau une fois en cage doit aspirer à sa vieille forêt,
Un poisson dans un étang aspirera à retourner au lac.
Alors maintenant, je veux me diriger vers les terres du sud, y
retourner dans mes champs et mes vergers.
Environ dix acres de terre, c'est tout ce que j'ai,
Juste huit ou neuf pièces là-bas dans ma hutte au toit de chaume.
Il y a l'ombre des ormes et des saules derrière l'avant-toit,
Devant la salle sont cueillis des pêches et des prunes.
Au-delà de l'obscurité et de la distance se trouve un village,
La fumée au-dessus réticente à partir.
Un chien aboie quelque part dans l'allée,
Et des poulets sont assis au sommet du mûrier.
Le monde mondain n'a pas sa place dans ma maison,
Mes chambres modestes sont pour la plupart vides.
Enfin je me sens libéré de mon enfermement,
je me remets en place.
Ascension au tombeau de Yu avec feng Shenju
Evènement de trois mille ans derrière la dernière corneille,
Muet, épuisé, je m'appuie contre un arbre en automne.
Les eaux qui s'écoulent changent de lit,
Les hautes collines deviennent vallées.
Qui reconnaitra le sage Yu d'alors ?
De noirs nuages, une pluie étrange,
Des lentilles d'eau émeraude mouillent le chevron vide
Qui dans la nuit profonde s'enfuit,
Les oies sauvages prennent leur envol dans le ciel bleu,
Quelques lignes d'écriture qui furent peut-être cachées jadis...
Longtemps nous restons silencieux près de la fenêtre de l'ouest,
Amis qui chichement nous rencontrons
Pour moucher la chandelle et bavarde.
Mousses accumulées sur des stèles cassées,
Tablette détruite, disque de jade brisé,
Encore effleurés par la poussière du monde des hommes.
Les rouges pétales dans le givre cessent de danser,
Mais les couleurs des noms demeurent vertes,
Matin brumeux, crépuscules vaporeux.
Sur la rive sont amarrées les barques de printemps,
Parmi les étendards peints résonnent les tambours...
(p.750 et 751 Wu Wenying 1 200-1 260 dynastie des Song du Sud)
Réussites: je chante fort ; échecs : je laisse tomber ;
Je reste imperturbable devant regrets et soucis.
Aujourd'hui j'ai du vin, je me soûle aujourd'hui ;
Si demain viennent les soucis, à demain les soucis !
Un semblant de fleur,
Un semblant de brume.
S'en venant à minuit,
S'en allant à l'aurore.
S’en venant tel un rêve de printemps, fugace ;
S'en allant telle une nuée du matin, sans trace.
Lignes de collines éclairées...
Lignes de collines éclairées par les rayons dorés du couchant ;
Telle une nuée, sa chevelure flotte sur ses joues de neige parfumée.
Langoureuse, elle se lève pour peindre ses sourcils en croissants,
Et s'attarde à se parer et à se maquiller.
Devant un miroir décoré de fleurs des deux cotés,
Deux visages de fleurs se répondent.
Sur sa nouvelle robe de soie brodée,
Vole un couple de perdrix dorées.
(p. 495 Wen Tingyun 812-870 dynastie Tang)
Libation solitaire
Cette vie flottante, qui en sait la durée ?
Un être sans succès en quête d'un vaine gloire,
Mieux vaudrait fabriquer du vin en quantité,
Et parmi les bambous le boire et le reboire...
Flacon en main et cruche au poing,
Coupe à la bouche, rinçait sa gorge.
Barbe et moustache en bataille,
Confortablement installé,
Sac de levure sous la tête,
Sans nul souci et sans pensée,
Nageant dans un bonheur immense,
Il était parfaitement ivre.
Liu Ling
Cithare et vers, voilà ma joie,
La randonnée est mon trésor.
La Voie au cœur, je m'en vais seul :
Adieu mon âme, adieu mon corps !
Tout seul et sans attache aucune,
Qu'irais-je demander aux hommes ?
Je m'en vais vivre aux monts divins,
Calmer mon cœur, nourrir mon âme.
Dans la chambre de l'abbé Zan au temple de Dayun: quatre poèmes (1)
Du Fu
Mon cœur est dans un monde d'eau et de cristal,
Mes vêtements sont humides en cette période de pluies printanières.
À travers les portes, je marche lentement jusqu'à la fin,
La grande cour l'espace tranquille désigné.
J'atteins les portes - elles s'ouvrent et se referment,
frappe maintenant la cloche - l'heure du repas est arrivée.
Cette crème aidera la nature à se renforcer et à grandir.
Le régime alimentaire soutient ma baisse.
Nous avons saisi les bras l'un de l'autre pendant tant de jours,
Et avons ouvert nos cœurs sans honte ni évasion.
Des orioles dorées voltigent à travers les poutres, des
colombes pourpres descendent d'écrans en treillis.
Moi, je pense avoir trouvé un endroit qui
me convient, je marche par les fleurs à mon rythme lent.
Tangxiu me sort de mon état maladif,
Et en souriant, me demande d'écrire un poème.