Le ciel ouvert

Le ciel ouvert, titre évocateur, livre une succession d'instants de vie, d'enfants, d'adolescents, d'hommes et de femmes, de vieillards sur la piste d'envol. Tout au long de ces moments partagés, tendres, poétiques, érotiques, songeurs, admiratifs, Nicolas Mathieu propose une série de regards sur la vie, l'amour.

Il le fait en maintenant au long de ses belles phrases juste ce qu'il faut de mélancolie, de nostalgie, pour entraîner le lecteur sur des chemins qu'il a forcément suivis ou suivra, selon son âge. C'est un texte d'attentes multiples, qu'il s'agisse de celles de la fin des vacances, de l'été, de rencontres souvent adultérines, de trains qui arrivent ou non, de moments volés, savourés, regrettés.

C'est en même temps un partage de vies, de ce qui est public et de ce qui est caché, comme les corps vêtus ou non, aussi bien au moment de l'au revoir qu'à celui de l'éveil après une nuit partagée à deux, du sommeil qui répare les drames intimes, des insomnies qui les aggravent.

Toute cette méditation poétique englobe les espérances personnelles, les rêves, impossibles ou réalistes, les déceptions, les joies et les chagrins, les ambiances familiales, simples, riches aussi de moments intenses. C'est bien un vrai ciel ouvert sur la vie et l'amour, des moments de lecture saisissants.

Un petit bijou de poésie ! Avec ces textes courts, Nicolas Mathieu nous conte l'amour, passionnel, charnel, filiale, paternel...et puis le temps qui passe, la vie qui s'écoule. Les textes s'entremêlent, avec une grande poésie, une mélancolie touchante et douce.
Sublimé par les dessins d'Aline Zalko, ce livre m'a remuée, émue...bref touchée en plein coeur.

Ok. Là ok. J'ai beaucoup aimé "Leurs enfants après eux" malgré la lenteur, mais j'avais été déçu par "Conemarra" qui manquait de punch et de panache. Mais là, ok. C'est beau. On se balade dans les phrases de Nicolas Mathieu en mode musée, on s'arrête, on admire, on passe à la suivante. C'est proche de la poésie, c'est des fragments de texte, c'est un peu redondant parfois certes, mais bordel que c'est beau, les mots, quand le puzzle est assemblé comme ça.

Peut-on encore parler d'amour de manière à la fois inédite et loin des clichés ? Ouvrez le dernier livre de Nicolas Mathieu, le ciel ouvert, et vous aurez la réponse.

Ce qu'il livre dans le ciel ouvert ce sont des morceaux d'une histoire d'amour passée, une histoire d'amour clandestine (ce qui la rend d'autant plus forte), une histoire qui fait battre le coeur à 100 à l'heure et rend les mains moites, une histoire qui prend tout l'espace dans la tête.

Le genre d'histoire qui donne envie de tout envoyer valser, de dire « merde » aux chefs et aux ordres établis. Il est aussi question dans le ciel ouvert, dans d'autres textes qu'on peut lire comme des poèmes, d'amour d'un fils à son père vieillissant, d'amour d'un père à son fils grandissant et chaque ligne est juste et émouvante.

Ce n'est pas mon histoire, à moi lectrice qui savoure chaque page en espérant de ne pas la lire trop vite mais je sens et ressens chaque vibration. Etre un grand écrivain c'est à la fois sublimer des moments qui, sous une autre plume, deviendraient banals, comme aplatis tout en sachant leur donner une portée universelle.

Le ciel ouvert est aussi magnifiquement illustré par les dessins d'Aline Zolko, des dessins de visages, de corps, de couples, des dessins enflammés, vifs, vibrants aussi bien par la palette choisie que par les traits, des dessins qui font écho aux textes.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..

Même si il a 11 ans de moins que moi, je considère Nicolas Mathieu comme le meilleur écrivain de ma génération, tant ses récits raisonnent au fond de moi...il connait le grand est et la classe moyenne et prolétaire, du moins le prolétariat du XXI eme siècle dont il est le Zola (en mieux : je trouve Nicolas Mathieu est plus juste je pense). "Le ciel ouvert" c'est un roman court, court comme la vie qui passe à un rythme de dingue. J'étais méfiant, après avoir lu et adoré "les enfants après eux" et "Connemara", sadique, je guettais la chute, le moins bien...et au contraire c'est concis, ramassé mais le mots frappent juste comme des directs ou des uppercuts... "Le ciel ouvert" un chef-d'oeuvre court...comme la vie!
Lien : https://www.babelio.com/livr..

Je crois profondément en l'Amour. Pas cette chose sucrée que l'on tente de nous vendre à coup de storytelling photoshopé. Je crois en l'Amour qui surgit sans détours, comme une bourrasque inattendue ressentie comme une évidence. Cet instinct viscéral qui fige le temps, partant du ventre, pour nous faire dire : tu es chez toi auprès des tiens.
C'est cet Amour-là que Nicolas Mathieu écrit dans « le ciel ouvert », un recueil de fragments publiés sur Instagram pendant plusieurs années, comme une façon de partager au vu et au su de tous, sans pour autant s'exposer, son histoire avec une femme qui n'était pas libre.
Avec un « tu » universel, Nicolas Mathieu raconte les petits gestes du quotidien entre pudeur et spontanéité, tous ces petits riens volés à la vie, à nos vies. Parce qu'au fond, c'est de nous qu'il parle, de toi, de moi. Des verres de rosé en terrasse aux premiers baisers un soir d'été, des territoires indomptés du corps désiré, des vacances avec les enfants à la plage aux halls de gare, de l'amour du père que la mémoire abandonne, et de ce foutu temps qui passe toujours trop vite et contre qui nous demeurerons inévitablement impuissants.
Chaque fragment capture ces instants de vie comme des photographies pour nous rappeler, en dépit de la grisaille du quotidien, du travail et des contraintes, de s'aimer, vivre intensément, car au fond, c'est tout ce qui nous restera.
Et que dire de ces dessins d'Aline Zalko qui colorent ce livre d'une palette d'illustrations vitaminées dans lesquelles on prend un indicible plaisir à s'échapper !

Tout commence par l'éclat d'une couleur chaude, renvoyée par une bille en mouvement, celui du temps qui file. Son roulement grave et lent vous capte. La ronde prison de silice enferme une histoire et vous l'expose. C'est l'histoire des hommes et des femmes qui se croisent, qui s'oublient dans la salle du petit déjeuner d'hôtels interchangeables. C'est l'histoire d'hommes et de femmes qui dansent ensemble sur un carrousel devenu fou, mais dont on sait bien que le tourbillon s'arrêtera. C'est l'histoire d'enfants qui deviennent trop grands dans leurs déguisements de super-héros, et qui n'ont jamais aussi bien joué ce rôle qu'après de leurs parents.


Le ciel ouvert expose la stupéfiante aisance de Nicolas Mathieu à decrire par les mots la douce sensation de chaque molécule d'oxygène absorbé par nos cellules. "Nous habitons tous ce moment intercalaire, ce lieu équivoque aux couleurs de fusain où s'achève l'insomnie."


Le lecteur court comme un enfant turbulent, de ses occupations de môme, à ses doutes fondateurs d'homme. Nicolas Mathieu vous fait sentir l'odeur de votre trousse et vos passions pour les ballons de baudruche et les vies parallèles. Il vous projette dans votre propre vie et vous en redessine le beau. Les textes se rejoignent peu à peu, kaléidoscope temporel, intemporel, anonyme, universel. Une explosion de saveurs tamisées avec soin depuis le compte Instagram de l'auteur. 


Des textes d'une poésie folle, loin du voyeurisme d'une histoire très personnelle et adultère. Et un ouvrage magnifique, peuplé des dessins splendides et vivants d'Aline Zalko. Ce livre objet est un pur bijou, à conserver précieusement pour y piocher des textes les jours de blues, pour se rappeler à quel point la vie peut être belle, même quand elle griffe.


Il me reste à découvrir tous les autres livres de cet auteur qui vient de prendre une tres grande place dans mon univers !


"Ce livre. je l'ai donc conçu, avec certaines complicités comme une machine infernale rassemblant les pièces éparses de ces émerveillements, de ces détresses, de tout le fluxd'expériences et de sentiments qui m'ont traversé et ne m'appartiennent plus. S'y adjoignent les ébahissements du voyage, le coeur fendu d'être père, fls, d'être en proie aux choses. Et mettant au point ce projectile, j'ai rêvé comme à chaque fois de la lectrice ou du lecteur qui dirait : Oui, c'est bien moi, c'est bien ma peine et ma joie, mon histoire et notre affaire à tous ; voilà comme on nous accable et comme je veux exister à toute force. Ce cri qui ouvre le ciel, ce temps qu'on ne me prendra pas, ce sont les miens. Oui, partant de ce seul amour, je veux croire qu'il est possible de constituer les aliances et de forger les armes d'une bataille qui n'aurait pas de fin. Mon coeur n'est pas à moi. Ce grand désir d'être qui partout se heurte aux mêmes disciplines, aux mêmes entreprises d'asservissement, ce pouls de bête en nous qui n'a sa place dans aucun tableau et ne consent à aucun calcul, ce grand foyer d'où sourd notre puissance, voilà le bien commun par excellence. Ce livre voudrait lancer un pont entre ce battement si personnel, le soupir d'un seul et le soulèvement de nos mains. Il voudrait être ce guetteur, instruit par le souvenir et par la peau, qui toujours clame un même mot d'ordre : Ne cède rien de ta joie."

Nicolas Mathieu, avec "le ciel ouvert", rappelle une vérité première : notre vie ne vaut que parce que nous avons aimé. La citation en exergue est de Victor Hugo, le chantre de l'amour dont on peut relire l'exhortation à aimer, après la rencontre de Juliette Drouet, dans "L'âme en fleur", au sein des Contemplations: "Aimons toujours ! aimons encore !/ Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit./ L'amour, c'est le cri de l'aurore,/ L'amour, c'est l'hymne de la nuit [...] / Aimons-nous toujours davantage". "Cette sombre nuit qu'on appelle l'amour" à laquelle Hugo revendique son appartenance, Nicolas Mathieu la défend, en citant le poète et en chantant lui aussi "le ciel ouvert" de l'amour-passion, accord des sens et des coeurs. Si Hugo a trahi Juliette Drouet, il lui est cependant resté fidèle jusqu'au bout. Nicolas Mathieu, nostalgique d'un foyer qu'il a détruit par de mauvais choix, en proie au nomadisme contemporain et à la solitude, mesure l'évolution masculine au fil des générations, fait son deuil d'une famille qui aurait pu être, et malgré tout invite encore ses lecteurs à aimer. A quoi sert la littérature, si ce n'est à parler d'amour et à entretenir le feu sacré qui nous habite, l'espoir d'aimer à nouveau et d'être aimé ? Un livre illustré avec des images flamboyantes, qui servent harmonieusement le propos du romancier-poète.

Chef d'oeuvre fait de billets poétiques.
Nicolas Mathieu est assurément doué pour faire chanter les mots de la vie. La sienne.
Les dessins de l'illustratrice sont juste sublimes et font du livre un magnifique objet.
Un pur et exquis moment de partage.

Recueil de textes courts, autobiographiques, écrits d'abord sur les réseaux pour une femme aimée. Lettres d'amour qui disent l'attente, le désir, le manque, l'absence, l'interdit dans un "je" intime qui devient universel. Art épistolaire adapté au monde moderne, très poétique, et rehaussé par les couleurs chaudes et brillantes de l'illustratrice Aline Zalko. La fin consacrée à l'amour filial est particulièrement émouvante.
Très bel objet.