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EAN : 9782874501074
Taillis Pré (07/06/2016)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Le temps peut nous battre, nous assommer de ses coups de boutoir. Il peut aussi battre comme un cœur, s’accorder à la vie. De la grisaille des jours de pluie à ces journées, passantes effrontées, qui offrent des bouffées de soleil sous la jupe fendue de leurs nuages, l’auteur nous invite au cheminement. Affranchi d’un optimisme béat, le regard s’insinue dans les failles. Il est à l’affût de clartés, ouvert à l’appétit des commencements. Au terme du parcours, nous so... >Voir plus
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POIRE


  Le soleil d'octobre allume le froid sur sa peau.
J'étais venu guetter les oiseaux. C'est elle qui
me requiert : son silence grenu, son immobile
pesanteur. Elle semble indifférente à ce qui
l'entoure : feuilles froissées, papiers brûlés
résolus pour la cendre. Elle se contente d'être,
pulpe à la blancheur secrète, invisible dard des
graines dans leur étau sucré. Nous sommes
face à face sous le ciel pur. Le gel qui rôde ne
peut toucher que l'air ; ni les vivants ni les
choses, pourvu qu'ils s'offrent à la lumière.
Je voudrais avancer la main, la toucher avec
amour, la caresser comme un sein. Je demeure
immobile.
  Et je me dis: quel que soit son destin, pourri-
ture ou bec d'oiseau, bouche d'un enfant marau-
deur, rien ne pourra m'ôter cette vision d'octobre,
pourvu que je la respecte dans la lumière de ses
graines. Je m'en vais, avec au fond des yeux cette
grosse goutte, poire pour la soif.
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  Nous t'avons donné la vie, nous t'avons donné la mort.
Te voici lumière au monde. De la mèche ou de la cire, qui
nourrit la flamme de la bougie ? Que serait-elle sans les
bouffées d'air sous lesquelles elle vacille ?
  Ne sépare pas ce qui est uni, garde avec toi ta mort,
laisse-la grandir, émerger même, qu'elle puisse vérifier
l'ombre sous le soleil qui t'illumine, rire et chanter au
tempo de tes pas. Garde avec toi ta mort, qu'elle soit
ta compagne dissidente. Peut-être n'auras-tu pas assez
de toute une vie pour l'aimer. Elle est si claire que tu as
peine à la voir. Apprivoise-la, aime-la, afin qu'en ces
jours sombres où tu marcheras sur le fil tranchant du
désespoir, elle puisse agiter son aile, te pousser à
tomber du côté de la vie.
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  Peut-être est-ce quand rien ne se passe que
tout est présent. Mais cela aussi nous échappe.
Nous filons, malgré nous, entre les doigts des
jours qui ne nous laissent tâter que leur peau,
rien que leur peau...
  Parfois, je voudrais enfoncer mon poing dans
le ventre du temps, hurler ma rage au creux de
ses oreilles, le déchirer jusqu'à presser son
cœur entre mes mains pour savoir enfin s’il
peut en jaillir autre chose que du sang.
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