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EAN : 9782918220503
144 pages
Éditions L’herbe qui tremble, 2017 (01/01/2017)
4.42/5   6 notes
Résumé :
Sur trois saisons, le printemps, l’été et l’automne, Philippe Mathy nous dit son amour de la Loire, qu’il observe de près. À décrire ce qu’il observe, « tout chante autour de [lui] ».
Philippe Mathy est une voix discrète. Sa poésie ne hausse jamais le ton. Elle dit avec des mots simples la beauté de ce qui l’entoure en masquant à peine une sombre mélancolie. Il faut lire les poèmes de Veilleur d’instants comme une suite de réflexions, d’observations posées da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Marie-Hélène Prouteau. L'ombre portée de la mélancolie. Ainsi deux grands thèmes lyriques, la nature, le temps, se voient revisités par le poète et tressés ensemble de façon originale. Car ce qui frappe, c'est la façon dont la nature en ses variations saisonnières devient chez lui la toile de fond indissociable de son paysage mental. Comme si la subjectivité propre au poète-veilleur se fondait, en surimpression, à cette temporalité de la nature. C'est ce que montre l'image forte tirée de "Veilleur d'instants" :

« Où se retrouver
quand les jours sont
des barques trouées ? »

Ce vers libre est révélateur d'une des dimensions essentielles de l'oeuvre de Philippe Mathy : la recherche d'un temps définitivement perdu. Ce sentiment de la perte, de l'impuissance devant le temps est omniprésent dans son écriture et évoqué dans la belle image du « sablier des souvenirs" . À l'origine, il y a le sentiment du négatif : « Il est trop tard » .


Lien : https://terresdefemmes.blogs..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Fenêtres sur Loire
2 Eté


12

La journée
un peu d'eau de Loire
dans nos vie ensablées

Où est-elle maintenant
confondue à tant de flots
abritée quelque part sous un pont

ou rêvant à la lune
dans le poing fermé
d'un bras mort ?

Où va l’eau de nos vies ?
Cris d'oiseaux près du fleuve
silence dans les vignes

Sur la pierre chaude
où je demeure assis
mon cœur replie ses ailes

L'ombre agite en moi
des pensées qui me vrillent

p.74
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Fenêtres sur Loire


  De la frontière française à Antoing, l'Escaut est
un monsieur sérieux, en costume gris. Il avance
sagement sur le chemin tracé. Chaque pont est une
canne qui lui permet de s'appuyer pour avancer
un peu plus loin. Il aime le silence ; les canards et
les péniches n'en tiennent pas compte. Alors, il se
repose aux écluses.
  Ici, à Pouilly, la Loire est une jeune fille espiègle
qui se déhanche entre les îles. Elle aime changer
de robe, se maquiller de ciel, accrocher des plumes
blanches à son chapeau, s'inventer de nouvelles
rives. Elle n'a pas oublié les châteaux de sable de
son enfance. Elle en construit, les détruit. Elle aime
rire entre ombres et soleil. Chaque pile du pont
lui offre le tourbillon d'une valse. Elle danse pour
accompagner l'écriture inconnues des hirondelles
sur la page des nuages. Elle joue avec les flèches
bleues des martins-pêcheurs. Elle boude parfois
l'hiver, quand les sternes et les hirondelles tardent
à revenir. Mais il suffit d'un frisson sur sa peau,
d'un reflet, un clin d'œil auquel nul ne peut résister :
son charme agit à nouveau.

p.35
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4


Peut-être faudrait-il que je dise l’horreur qui
ronge les alentours, proches ou lointains.
Cet invisible couteau, je le porte en travers de
la gorge. S’il m’empêche de parler, il n’empêche
pas mes mains d’écrire. Quand les jours sont trop
sombres, je récolte des mots, petites lucioles sur
les sentiers d’ici, loin des connexions qu’impose
le monde.

Si l’encre ne peut éclairer la blancheur du papier,
où nos cœurs pourraient-ils découvrir la lumière
dont ils ont besoin, battre au tempo d’un temps
qui s’accorde à la durée ?
[…]
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6


Dans nos gorges étranglées, la beauté bâtit parfois
son nid de ronces.

Nous demeurons là, stupéfaits, impuissants, ne sachant
si nos larmes irriguent un feu de joie où brûlent dans le
ruisseau des heures. Entre terre et ciel, s’envoler ou se
noyer dans le courant des jours. Moments précaires ;
toujours l’eau du temps nous ramène au petit plancher
de notre barque.
[…]
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Fenêtres sur Loire
1 Printemps


12

Lézard accroché sur le mur
immobile
bouche close
poitrine haletante
rapide
comme sa disparition
entre les pierres

Ainsi
je sens battre
le cœur des saisons
la vie qui va
accrochée au mur du temps
trop vite
trop belle
trop cruelle

p.54

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