Le serpent et le coyote

L'histoire se déroule aux USA en 1970. Joe ou Giuseppe est un témoin protégé, c'est donc un membre de la mafia, repenti qui témoigne contre les membres de la pègre en échange d'une nouvelle identité, d'une nouvelle adresse, voire d'un travail. Il se déplace d'état en état, dans son camping car. Il a recueilli un nouveau compagnon, mi chine, mi coyote qui lui sert de confident. Giuseppe lui raconte son histoire et lui donne l'analyse qu'il en fait.

Joe ou Giuseppe a commencé sa carrière de truand dans les années 30 au moment de la prohibition avec deux amis. Ces deux là feront la guerre en Europe, rencontreront des Corses qui les mettront en contact avec des amis à Marseille. ceux-ci vont les brancher sur le trafic de drogue. Giuseppe sera leur comptable mais un contrat arrivera sur sa tête et il choisira la protection du FBI.

Joe a beau avoir un certain âge, il a beaucoup de ressources et toujours un certain charme comme le prouve sa relation avec Georgia. Malheur à celui qui veut l'entourlouper car il connait toutes les ficelles et sait prendre toutes les précautions.

Le scénario est magnifique et le graphisme grandiose. Les paysages américains sont fabuleusement dessinés, les immensités de décors de western sont magnifiques : le trait est pur, les couleurs lumineuses. dans le graphisme tout est parfait : de la représentation du désert à celle des grandes villes. Même les scènes au tribunal valent le détour.

Les auteurs nous rendent ce truand de Giuseppe attachant. On a envie de le voir réussir et pourtant son histoire est loin d'être simple et pure bien au contraire. Il a une manière radicale de régler les problèmes et il vaut mieux ne pas le provoquer que l'on soit flic ou truand.

On pourrait imaginer Clint Eastwood ou Robert de Niro dans la peau de Joe, si ce road-movie devenait un film.


A lire pour l'histoire mais aussi à regarder pour la qualité des paysages en général et du graphisme en particulier.

À bord de son camping-car, Joe sillonne, au gré de son humeur, les États-Unis. Toujours les grands espaces dépeuplés. C'est dans l'Utah que son chemin croise celui d'un jeune chien qu'il décide d'emmener avec lui. Compagnon de voyage, il sera aussi un peu son confident. S'il ne se prénomme pas vraiment Joe mais Giuseppe, il ne se balade pas vraiment non plus puisqu'il se cache des tueurs qui le cherchent, sous la protection du FBI dans le cadre du programme expérimental de témoins protégés. Un nouveau procès va bientôt avoir lieu et son témoignage est alors indispensable d'autant qu'un autre témoin vient de se faire descendre sur une plage de L.A. Ancien truand à partir des années30, les choses se sont gâtées dans les années 60, aussi a-t-il dû témoigner et envoyer en prison les gens qu'il connaissait en échange de sa liberté qui, aujourd'hui, a un prix. Un prix que certains sont prêts à lui faire payer…

Pendant la prohibition et bien au-delà, Giuseppe Barella s'est fait un nom dans le monde du banditisme et du trafic en tout genre. S'il a mené la belle vie, ses associés se sont retournés contre lui, le soupçonnant de leur avoir piqué du blé. Pour sauver sa peau, il n'a eu d'autre choix que de collaborer avec le FBI. C'est pourquoi, aujourd'hui, sous la responsabilité d'un marshall, il se planque de tout le monde, tout en sachant très bien que certains hommes sont toujours prêts à lui mettre la main dessus. Ce road-movie à travers les États-Unis, nerveux, bien ficelé et intimiste de par son récit en forme de témoignage, nous plonge dans la vie tourmentée, riche et particulière de Giuseppe, alias Joe. Un road-movie qui alterne habilement les scènes d'action et les scènes contemplatives, ainsi que des flashbacks retraçant le passé de Joe. Pour ce personnage qui, au final, se révèle touchant, Matz s'est d'ailleurs inspiré des premiers mafieux qui ont pu bénéficier du Programme de Sécurité des Témoins (Witsec). Graphiquement, Philippe Xavier nous offre des planches denses, parfois serrées et fourmillant de détails, tout en plongeant dans ces grands espaces américains, au trait fin et particulièrement élégant.
Un album riche et maîtrisé...

Quel super roadmovie nous ont offert Matz et Xavier !

Matz nous offre un scénario classique, mais pas tant que ça, quant à Xavier, il nous offre des planches sublimes, avec des décors grandeur nature des régions américaines, dont celles dignes d'un western de Sergio Leone.

Les premières pages sont sans paroles, mais les yeux ont de quoi faire : regarder les paysages traversés par Joe, dans son camping-car.

Au départ, on ne sait rien de Joe, s'il se balade parce qu'il est arrivé à la pension ou s'il est vacances… On l'apprendra plus tard et le scénariste utilisera les flash-back pour nous faire découvrir son passé, sa jeunesse, qui a commencé dans les années de la prohibition.

Le petit truc en plus, dans ce roadmovie, c'est la présence d'un jeune coyote, que Joe a recueilli et qui voyage avec lui, répondant par des "Wiiff" aux questions que lui posent Joe, l'écoutant religieusement lui conter son passé. Les expressions de ce chiot, avec une oreille tombante, était des plus réussies et je me suis attachée à lui.

Joe n'est pas un héros, il ne faut pas lui chercher des poux dans la tête. Ceux qui le chercheront le trouverons. Pourtant, j'ai apprécié son personnage aussi, malgré son caractère un peu bourru. le fait qu'il soigne et adopte le petit coyote y est sans doute pour quelque chose.

Dans cette bédé de 150 pages, non seulement les dessins sont excellents, mais il en est de même pour les ambiances. J'ai aimé les tons jaunes employés pour les étendues désertiques, j'ai apprécié les tons sépias pour les flash-back et si le scénario semble convenu dès le départ, la manière de le raconter est celle qui change tout.

Et puis, cette bédé au faux airs de western, ce n'est pas qu'un road movie, c'est aussi une chasse entre prédateurs, où le meilleur gagne… Ou juste le plus rapide à tirer. Un récit où les salopards ne sont pas toujours de la mafia ou des bandits…

Anybref, ceci est une bédé pour adultes qui prouve, une fois encore, que les bandes dessinées, ce n'est pas que pour les tits n'enfants et que les scénarios peuvent être étoffés, intelligents, profonds, travaillés…

On aurait tort de s'en priver !
Lien : https://thecanniballecteur.w..

Un récit intéressant sur la genèse des programmes de protection des témoins.
On découvre avec curiosité les enjeux, les problématiques et les blocages éthiques rencontrés lors de la mise en place de ce dispositif en suivant les déambulations d'un des premiers bénéficiaires du système.

Sympa cette plongée dans les années 70 américaines, avec toutes ces affiches et publicités au fil des pages qui rappellent les films de gangsters et vantent les belles bagnoles. En regardant bien, on croise des personnages qui ressemblent étrangement à Belmondo et à Starsky.
Petit coup de coeur pour cette relation, en parallèle de l'histoire, entre le mafieu et son coyote, et la recherche du nom à lui donner qui finalement, après de nombreux essais, sera raccord avec le décor... Clin d'oeil avec l'arbre et le coyote au début et à la fin. le coyote laisse repartir le serpent.
Paysages sublimes, immersion dans les différents coins des États-Unis, incroyable bagarre dans une animalerie, et une histoire de mafia et de gangsters comme on les aime. Super bd.

Un type au volant de son camping-car aux États-unis, dans les années 70. En réalité, un caïd repenti, appelé à témoigner de nouveau contre ses anciens comparses. Son seul compagnon ? Une jolie petite bestiole, entre chien et coyote...

Pas été trop emballé par cet album, tant par le dessin que l'histoire, qui, sans être déplaisante, ne décolle pas véritablement à mon sens.

Un récit très cinématographique. On pourrait lister quelques belles références a certains films des années 70/80. On sent la maîtrise pour poser et dérouler cette histoire. Concernant le dessin, il nous immerge bien dans l histoire et cette majorité de décors très minimalistes y contribue également. Une belle lecture.

Dommage! Tout est très beau mais on a déjà vu tout ca (notamment dans les oeuvres citées dans la bibliographie et filmographie présente à la fin de la BD).
Les auteurs ont voulu s'inspirer des débuts du Witsec (le programme américain de protection des témoins) mais on en découvre finalement peu sur ses premiers déboires et sur les réalisations qu'il a permis d'accomplir ; l'intrigue aurait pu être plus subtile, plus profonde, plus axée sur les problèmes de la mise en place de cette institution, des conflits juridiques que cela entrainait et sur l'impact psychologique du statut de témoin protégé toujours obligé de surveiller ses arrières.

Joe est un témoin protégé par le FBI, ancien patron du crime organisé de New York il a balancé ses coéquipiers pour sauver sa peau. Désormais il se balade en camping-car sous une fausse identité mais le procès approche et ses ex-amis aimeraient bien faire taire le seul témoin de leurs méfaits.

Le personnage central Joe, Giuseppe Barella de son vrai nom, est un salaud qui s'est rangé même s'il ne faut pas aller lui chercher des noises, dans ce cas il a la gâchette plus que facile. Bref pas vraiment le profil du héros même s'il a quelque chose d'attachant, peut être grâce à ce petit coyote qu'il adopte.
Il est solitaire et se parle à lui même, ou au coyote, ce qui donne parfois naissance à des monologues. En tout cas il y a cette ambiance de bout du monde, de solitude et de liberté que l'on ressent devant des grands espaces naturels. le décor ? Celui de l'ouest américain, sauvage et lumineux. le far west moderne en camping-car.
Mais les habitudes ont la dent dure. A l'approche du procès où il va devoir témoigner, Joe sens venir les embrouilles et les risques sur sa vie voire sur celle de son ex famille. Il ne va pas hésiter à les confronter, les contourner pour au final obtenir ce qu'il veut : la liberté et le profit.
Le dessin de Xavier, fin et incisif a déjà fait de nombreuses fois ses preuves. Quand il s'inscrit sur de larges planches muettes c'est tout aussi beau et riche de cette émotion dégagée par ces lieux grandioses.