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Challenge Solidaires 2023

Le grand écrivain britannique, célèbre dramaturge, maintes fois adapté au cinéma, est peu connu en France, pays dans lequel il a pourtant longtemps vécu.

On peut classer grossièrement ces nouvelles en deux catégories : les comiques et les tragiques. En effet, William Somerset Maugham semble prendre un même plaisir à dépeindre des vies pathétiques et des drames silencieux que des histoires mondaines, cyniques et délicieusement moqueuses.

Dans la première catégorie par exemple “Home” ou encore “The Rain”, longue nouvelle pluvieuse, située aux îles Samoa, où un drame se noue entre un missionnaire chrétien rigoriste et une fille de mauvaise vie. La nouvelle est immersive, l'atmosphère étouffante, la tension de plus en plus vive, Maugham est tout en suggestion pour le lecteur qui devine progressivement avant la fin de quoi il retourne. L'occasion pour l'auteur William S. Maugham, grand voyageur, d'exposer, sans militantisme mais sans concession, les mesquineries très coloniales des soi-disants missionnaires de l'Amour du Christ. Cette nouvelle fut plusieurs fois adaptée au cinéma avec Joan Crawford, Gloria Swanson ou encore Rita Hayworth.

On peut aussi penser à “Gigolo and Gigolettes” où, même si on ne voit pas immédiatement où veut en venir l'auteur, qui passe par certain nombre de personnages et de situations pas forcément liés entre eux. Mais quelqu'en soient les acteurs, Maugham raconte l'envers des caprices bourgeois, avec ces hommes et ces femmes au service des divertissements les plus divers, voire intimes, et dont la précarité constante est au centre de la nouvelle.

Des nouvelles plus légères, comme “Three fat Women of Antibes”, “Mr Know it All”, “Louise”, “The Ant and the Gasshopper”, ou encore “The Luncheon” prêtent à sourire ; “Mr Know it All” est d'ailleurs disponible en petit film sur Youtube, la chute étant d'une savoureuse et espiègle délicatesse.

Certaines nouvelles échappent néanmoins à ces catégories, comme “The Happy Man” petite occasion pour Maugham de développer par l'exemple certaines idées morales : “it is a dangerous thing to order the lives of others and I have often wondered at the self-confidence of politicians, reformers and suchlike who are prepared to force upon their fellows measures that must alter their manners, habits, and points of view. I have always hesitated to give advice, for how can one advise another how to act unless one knows that other as well as one knows oneself ?”

Cette marque de tolérance n'est pas surprenante, Maugham mena sa vie durant une existence un peu à coté des normes corsetée de son temps, ne serait-ce qu'en raison de son homosexualité, discrète mais pleinement vécue et essentielle pour son oeuvre, son compagnon, Gerald Haxton, moins timide que lui faisait souvent la conversation lors de leurs nombreux voyages ensemble, ce qui permettait à Maugham de s'imprégner de ces liens sociaux et d'étudier les narcissismes et leurs écorchures à l'oeuvre dans leurs interactions en apparence mondaines. Des matériaux bruts pour sa création littéraire.

Celui que l'on appela le “Maupassant anglais” n'est à mon sens pas aussi redoutable que son prédécesseur français, qu'il admirait, ni que le maitre russe de la nouvelle Anton Tchekhov, mais on aurait cependant tort de ne se fier qu'à la simplicité apparente de ces nouvelles, écrites avec une langue très accessible (pour qui veut lire en anglais sans trop souffrir !), et souvent attachées aux détails de situations de vie sur lesquelles nous passons parfois trop rapidement et qui, par le truchement de situations fictives bien senties, visent justes.

Qu'en pensez-vous ?
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Vous reprendrez bien une petite dose de cynisme?
Ils et elles sont riches ou font semblant de l'être. Ce petit monde a des bonnes manières pétries d'un colonialisme condescendant. Ce sont les personnages de Somerset Maugham. Au gré des nouvelles de tailles variées (dont deux malheureusement trop longues, au-delà de 45 pages, fais un roman coco), il nous dévoile tous les petits travers de ses créatures et aussi toutes les facettes de l'humanité.
Je n'avais jamais lu Somerset Maugham, grâce à un bookclub ce manque à ma culture est comblé. L'auteur prolixe a lui même choisi d'organiser ses nouvelles en différents recueil pour donner une cohérence aux ouvrages (condition essentielle pour que j'adhère réellement à un recueil de nouvelles). Celui-ci est clairement orienté vers l'exotisme et le voyage (je veux retourner à Séville). Alors, ne ratez pas une occasion de vous moquer des autres (et un peu de vous mêmes) dans un rayon de soleil et un cocktail à la main (ah ouais ça picole sec) !
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Quel don de conteur que celui du romancier anglais Somerset Maugham !
Je comprends pourquoi il fut surnommé le "Maupassant anglais"...
Maugham est un romancier prolifique, et ce premier ouvrage découvert, recueil de nouvelles, m'incite à lire d'autres de ses oeuvres.
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Lu il y a trèèèès longtemps. Relu : toujours aussi délicieux.
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J'avoue tout de suite n'avoir pas terminé ce livre, sans que cela soit une question d'incompatibilité entre lui et moi, puisque je compte bien le lire entièrement. Simplement, j'ai choisi de l'alterner avec d'autres lectures, mais comme je l'ai reçu de l'éditeur il y a plusieurs semaines déjà, je préfère en rendre compte maintenant, parvenue à la moitié environ, plutôt que dans un mois ou deux.
Je crois n'avoir jamais rien lu de cet auteur auparavant, et sans idée préconçue, je suis entrée dans cet univers cosmopolite, colonial où l'auteur, d'un bout à l'autre du monde, épingle des spécimens humains sous sa loupe. Rien ne lui échappe des défauts humains, et son ironie pour les hypocrites touche autant que son empathie pour les plus tendres. Une petite touche de misogynie m'a un peu agacée parfois et je me suis posée la question du racisme éventuel de l'auteur sans parvenir à trancher, mais j'ai toujours apprécié ce que j'ai lu dans sa diversité, en particulier la description des caractères. A noter que ces nouvelles ont été écrites de 1920 à 1945 et qu'il s'agit du premier tome d'une parution intégrale en quatre volumes.
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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absolument fabuleux, un vrai régal que ces nouvelles, on voyage de par le monde tout en restant dans ses pantoufles ... et en plus ce magicien de S.M. a pris la peine de classer un peu les destinations et les décors de ses histoires, pour qu'on n'ait pas la fatigue du décalage horaire entre Tahiti et Bornéo , que demander de plus ?
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"Le voyageur avisé ne se déplace qu'en imagination. (…) Les voyages qu'on accomplit au coin du feu sont les plus beaux, car, ainsi, on ne perd aucune de nos illusions." (134)

Somerset Maugham a longtemps fait partie de ces fantasmes littéraires qui nourrissent mon romantisme charnel au même titre que certains acteurs de cinéma ou de télévision (Ah, Nicolas le Floch !). du fait de son nom, peut-être, de sa sonorité, de l'aura mystérieuse qui se dégage de son évocation. Petite désillusion avec ce livre – mais point trop douloureuse, j'ai d'autres fantasmes en réserve ! – puisque je l'ai abandonné en cours de route. le style est un peu vieillot, très structuré. On sait que la chute va être calibrée et à sa juste place. Il s'en dégage un charme chic et suranné mais assez ennuyeux sur la longueur. La torpeur s'installe, Somerset Maugham ne donne pas grand-chose à ressentir. Platitude d'une mer calme. Il faut un moment pour voir passer une mouette. Je trouve que ces textes ont vieilli, comme des articles de journaux tributaires de leur époque, de ses moeurs, de sa morale, de ses codes sociaux. Ils paraissent si peu féroce aujourd'hui. Tout juste élégamment taquin.

"Mais il en est qui mettent du sel dans leur café. Ils prétendent que cela lui donne un arôme, une saveur originale et fascinante. de même, il y a certains lieux auréolés de romanesque auxquels l'inévitable désillusion que vous éprouvez en les parcourant confère un certain piquant." (134)

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Le recueil s'ouvre sur Pluie, cette nouvelle, malgré sa noirceur, a un certain charme. J'aurais dû m'en tenir là.
En avançant dans la lecture, une lassitude s'installe, les adjectifs qui me viennent sont suranné, vieillot, désuet, je m'ennuie. On compare souvent les deux auteurs, mais Maupassant, pour moi, n'a pas pris une ride, alors que Somerset Maugham a, toujours pour moi, fort mal vieilli.
J'ai lu quinze nouvelles pour valider un challenge mais je vais m'arrêter là.
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Avec « Les trois grosses dames d'Antibes », qui est le titre d'une des trente nouvelles que comprend ce recueil, le lecteur voyage à travers le monde, puisque le cadre géographique change d'une nouvelle à l'autre, mais aussi à travers la nature humaine... (la suite sur mon blog )
Lien : http://partage-lecture.over-..
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