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Citations sur Une histoire de bleu suivi de L'instinct du ciel (63)

Les femmes aux yeux noirs ont le regard bleu.
Bleue est la couleur du regard,
du dedans de l’âme et de la pensée,
de l’attente, de la rêverie et du sommeil.

Il nous plait de confondre toutes les couleurs en une.
Avec le vent, la mer, la neige, le rose très doux des peaux, le rouge à lèvres des rires, les cernes blancs de l’insomnie autour du vert des yeux, et les dorures fanées des feuilles qui s’écaillent, nous fabriquons du bleu.

Nous rêvons d’une terre bleue, d’une terre de couleur ronde,
neuve comme au premier jour,

et courbe ainsi qu’un corps de femme.


(p38)
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Neuf jours sur la mer comme dans une église.

Seul avec les dieux, avec leur absence.
La pression de leurs mains invisibles sur mes épaules.
Seul à comparaître devant le bleu.
Dans le grand dimanche de la mer.
Buvant l'espace comme un ivrogne.
Des goulées d'angoisses et de croyance.
Désireux d'ajouter encore du ciel au ciel et de l'eau salée à la mer …

J'aime allumer une cigarette au milieu de la mer.
C'est un minuscule point rouge sur le bleu.
Un point d'incandescence, de grésillement et de chaleur.
Il signifie que j'existe :
je suis une graine, une pépite d'homme, une parcelle d'âme en larmes,

prête à s'agenouiller comme à disparaître.


(p103)
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Il est des visages dont la courbure donne à espérer l’impossible,
des reins où s’incurve la nuit,
des pas
que tard l’on voudrait suivre
jusqu’au ciel de lit d’une chambre odorante

dont les volets de bois
ouvriraient sur la mer.

(p44)
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Convalescence du bleu après l'averse...

Le ciel se recolore. Les arbres s'égouttent et le pavé boit. La ville aussi essaie des phrases. Rires mouillés et pluie de pieds nus. On dirait que le paysage est tout éclaboussé de croyance.

On voudrait jardiner ce bleu, puis le recueillir avec des gestes lents dans un tablier de toile ou une corbeille d'osier. Disposer le ciel en bouquets, égrener ses parfums, tenir quelques heures la beauté contre soi et se réconcilier.

On voudrait, on regarde, on sait qu'on ne peut en faire plus et qu'il suffit de rester là, debout dans la lumière, dépourvu de gestes et de mots, avec ce désir d'amour un peu bête dont le paysage n'a que faire, mais dont on croit savoir qu'il ne s'enfièvre pas pour rien, puisque l'amour précisément est notre tâche, notre devoir, quand bien même serait-il aussi frêle que ces gouttes d'eau d'après l'averse tombant dans l'herbe du jardin.

(extrait de "Le regard bleu") - p. 35
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( Bleu )
Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux.
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*****

Nous rêvons d’une terre bleue, d’une terre de couleur ronde, neuve comme au premier jour, et courbe ainsi qu’un corps de femme.

***¨
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Le bleu ne fait pas de bruit.

C'est une couleur timide, sans arrière pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle, il s'enfonce et se noie dans se rendre compte de rien.
.
Le bleu est une couleur propice à la disparition.
Une couleur où mourir, une couleur qui délivre, la couleur même de l'âme après qu'elle s'est déshabillée du corps, après qu''a giclé tout le sang et que se sont vidés les viscères, les poches de tourtes sortes, déménageant une fois pour toutes le mobilier de ses pensées.

Indéfiniment, le bleu s'évade..
Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux.
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Nous rêvons tous d'une terre bleue, d'une terre de couleur ronde, neuve comme au premier jour, et courbe ainsi qu'un corps de femme.
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J'ai tant et tant rêvé de trouver un arbre qui fût le mien, enraciné dans un coin d'herbe. Rêvé l'ombre paisible d'un feuillage lent qui bouge : rester là, assis pour un temps, le dos collé contre le tronc. Un arbre, faute d'une maison à soi. Un arbre seul contre lequel se tenir seul, adossé à l'écorce, face à l'horizon grand ouvert, et la route, le chemin, le temps. Les vertèbres soudées à l'obscurité solide de ce tronc où pousse la vie obstinément. Au-dessus, la lumière, agitée et sonore : son ciel vert et vivant.

"L'instinct de ciel", III, p. 226.
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L’infini nous colle aux paupières et nous fait un visage enfariné de clown.
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