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Citations sur Une histoire de bleu (80)

L’azur, certains soirs, a des soins de vieil or. Le paysage est une icône. Il semble qu’au soleil couchant, le ciel qui se craquelle se reprenne un instant à croire à son bleu. Un jour inespéré se lève tandis que sur la mer la nuit prend ses appuis.
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Ce bleu qui nous enduit le cœur nous délivre de notre condition claudicante. Aux heures de chagrin, nous le répandons comme un baume sur notre finitude.
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Les mots parfois se précipitent.

La page bleuit, s’étale, se déplie, s’allonge, bientôt plus vaste que la mer. Elle se lève et forcit. Elle prend vers le ciel son essor. On voudrait croire alors qu’elle n’est plus ce vain chemin d’encre qui se hasarde vers nulle part, mais le cœur retrouvé de l’amour.

(...)

En vérité, pourtant, les mots se noient : elle est une affaire trop grande. Il faut à la parole des digues et des gués, des passerelles, des ports et des patries, toutes sortes de petites affaires rassurantes, des choses simples autant que précises à quoi penser et auxquelles se tenir, des clés, des colliers et des chiens, mettre ce bleu en boîte, tenir le large en laisse.
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Tu voudrais t’asseoir au fond de la mer, comme les dieux installés dans le ciel, en rond autour d’un puits dont ils remontent, de temps en temps, une âme, un regard d’homme, un cœur de femme, ou quelques livres très anciens dont l’encre violette a pâli.

Tu es un puits de chair plein de chimères.
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Souvent les hommes restent debout près de la mer : ils regardent le bleu. Ils n'espèrent rien du large, et pourtant demeurent immobiles à le fouiller des yeux, ne sachant guère ce qui les retient là. Peut-être considèrent-ils à ce moment l'énigme de leur propre vie.
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“Le bleu ne fait pas de bruit.
C'est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle il s'enfonce et se noie sans se rendre compte de rien.
Le bleu est une couleur propice à la disparition.
(…)
Indéfiniment, le bleu s'évade.
Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux.”
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Il est des visages dont la courbure donne à espérer l'impossible, des reins où s'incurve la nuit, des pas que tard l'on voudrait suivre jusqu'au ciel de lit d'une chambre odorante dont les volets de bois ouvrent sur la mer. Il faut aller : c'est vivre. Et cela ressemble à se perdre.
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« La substance du ciel est d’une tendresse étrange. »
     
L’azur, certains soirs, a des soins de vieil or. Le paysage est une icône. Il semble qu’au soleil couchant le ciel qui se craquelle se reprenne un instant à croire à son bleu. Un jour inespéré se lève tandis que sur la mer la nuit prend ses appuis.
     
Le mystère se déplace d’un coin de l’horizon à l’autre.
     
On ne saurait décrire la matière de ce moment ni sa couleur ; ce serait comme une conversation murmurée de la lumière avec l’obscurité, un geste, une bonne intention : l’inconnu prendrait soin de tout, et chacun saurait que sur cette terre il est à sa place, qu’elle est faite pour lui, que le malheur même n’y est qu’une erreur, un oubli bientôt réparé, ou l’état mal dégrossi du bonheur qui se dessine et dont le ciel du soir ne déliera pas la promesse.
     
p. 17
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La mer en nous essaie des phrases.

Depuis des lustres, la même voix épelle le même alphabet dans le même cerveau d'enfant. Elle balbutie des mots vite envolés, accrochés aux herbes des plages, à la peau brunie des baigneurs, à la proue des barques, aux mâtures. Des mots quelconques, pour rien et pour quiconque. Il n'y est question que de l'amour. C'est pourquoi nous ne savons trop que dire et souffrons que le regard d'autrui s'attarde sur notre visage quand nous voudrions qu'il se pose à même notre coeur. Nos lèvres sont si maladroites, notre corps invisible dans la nuit opaque, et nos mains malhabiles, des éclairs ou des ailes pourtant au bout des doigts.
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Nous écoutons monter en nous le chant inépuisable de la mer qui dans nos têtes afflue puis se retire, comme revient puis s’éloigne le curieux désir que nous avons du ciel, de l’amour, et de tout ce que nous ne pourrons jamais toucher des mains.
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