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Lu 2020. J'avais vraiment pris mon temps pour lire ce livre d'une certaine noirceur et violence psychologique.
Ce récit raconte un drame familial et générationnel : les difficultés d'assimilation d'immigrants juifs, et de leur descendance, qui n'ont pas pu dépasser le traumatisme de l'Holocauste, même trente ans après l'horreur... Une plume à la fois percutante et ciselée. Un texte très incarné et introspectif ; la narration à la première personne du singulier renforce le sentiment d'intimité.
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Un livret qui ne m'a pas laisse un souvenir imperissable: une histoire simple,des personnages bien brosses mais un manque de rythme et de souffle m'ont gene lors de la lecture de cet ouvrage: de bons passages neanmoins mais une impression globale negative:une deception à mon niveau.
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Ce livre à la couverture hideuse est tombé entre mes mains par hasard, et si je suis parvenue à le lire jusqu'au bout, c'est parce qu'il me semblait qu'il y aurait, forcément, à un moment ou un autre, quelque chose, je ne sais trop quoi, peut-être quelque chose qui ressemblerait à de l'espérance par opposition à la désespérance qui suinte à chaque ligne.
Sous le même toit – un maison bleue pas pire qu'une autre - vivent l'oncle Gustavo, la tante Babette et leur fils Victor qui accueillent/recueillent la mère Denise, sa fille Amy, la narratrice et son jeune fils Léopold.
Certes Bay City n'est pas une ville folichonne mais elle non plus n'est pas pire qu'une autre, il y a du travail pour tous et ce drôle de ciel sur laquelle la narratrice revient sans cesse, probablement un voile atmosphérique due à la pollution de l'air par les usines automobiles des environs.
Il n'y a pas que sur le ciel que la narratrice revient, il y a sa grande soeur mort-née en emportant avec elle tout l'amour maternel dont il ne reste rien pour Amy, la seconde. Elle aussi a failli mourir à la naissance mais elle s'est autant entêtée à vivre, ce dont sa mère semble la rendre coupable à sa manière de la dénigrer en permanence.
Est-ce dans ce manque d'amour que le mal de vivre permanent, palpable à chaque phrase prend racine ? Est-ce dans le déni de leur judéité par la tante et la mère comme l'évoque un ponte en psychiatrie ?
Au final, c'est une chape de plomb bien lourde qui pèse sur les épaules d'Amy, la survivante mal-aimée, dont elle essaiera en vain de s'affranchir avant de s'y laisser engloutir totalement.
Au final, il s'agit là d'une histoire curieuse, hypnotique, au propos obscur dans laquelle la désespérance l'emporte sur l'espérance et quand, comme moi, on préfère voir le verre à moitié plein, il reste un goût amer au moment de refermer le livre.
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Telle un leitmotiv, l'évocation de la couleur du ciel de Bay City ponctue le roman de Catherine Mavrikakis, plombant le récit de son omniprésence morne et accablante. Amy est née et a grandi sous ce ciel. Enfant des années soixante, elle est de cette génération "qui n'est bonne qu'à produire des présidents des États-Unis portés sur la voiture, le blow job, le mensonge, la sécurité et la guerre", qui offrira au sida et à l'excès de nourritures grasses leurs premières victimes. Et pourtant, l'Amérique est aussi le "pays illusoire où il est possible de croire en demain, malgré l'ignominie des temps". Mais l'optimisme, Amy, elle ne connaît pas. A l'image de ce ciel du Michigan qu'elle abhorre, c'est une enfant malingre, puis une adolescente vulgaire et détestable, qui n'éprouve aucune joie, aucun goût pour la vie.

Devenue adulte, elle reconstitue les souvenirs de cette jeunesse vaine et maussade : la maison de tôle où elle vivait en compagnie d'une mère qui ne souciait pas de dissimuler l'aversion qu'elle lui inspirait, d'une tante qui la considérait comme une sainte, du gentil Augusto, l'oncle éternellement nostalgique de son Brésil natal, et de ce crétin de cousin Victor ; les angoisses irraisonnées des deux femmes de la maison, qui les faisaient se réfugier dans le basement à la moindre annonce d'orage ; la piété bigote de sa tante et l'agnosticisme de sa mère ; la volonté farouche des deux femmes de cacher leurs origines juives, tout en ne cessant d'évoquer l'horreur des camps, où périrent la quasi totalité de leur famille...
Le souvenir, aussi, des visites hebdomadaires au cimetière pour fleurir la tombe de cette "salope" d'Angie, la soeur aînée qui avait, elle, eu la décence de mourir en couches, évitant ainsi de pourrir la vie de sa mère...
Le souvenir, enfin, des nuits infernales, hantées par la longue cohorte des morts familiaux et des autres, par le hurlement des victimes de l'holocauste...
L'esprit ainsi colonisé par les gazés d'Auschwitz, de Treblinka et d'ailleurs, Amy est aussi inapte à la vie qu'à la mort, comme si sa présence en ce monde n'avait qu'un seul but : celui de permettre aux juifs exterminés de faire entendre leur douleur, de perpétuer l'horreur de leur fin, imprégnant la jeune fille de l'évidence de l'impossibilité de tout amour, de la vanité de tout espoir.

Telle est l'existence d'Amy, traînant le jour son ennui dans l'Amérique kitsch de l'ultra consommation, vivant la nuit dans les transes des horreurs de l'Histoire.

"Le ciel de Bay City" est un roman profondément pessimiste, baigné d'une folie désespérée. le lecteur est rapidement plongé dans l'ambiance pesante du récit, sa curiosité éveillée par la personnalité trouble de la narratrice. Malheureusement, mon intérêt s'est émoussé presque aussi vite. L'auteur ne maintient pas bien longtemps le rythme mordant qui nous happe d'emblée. le texte souffre de répétitions (la récurrence de l'évocation, par l'héroïne, de la couleur du ciel, provoque une lassitude agacée) et manque parfois de subtilité. L'opposition, notamment, qu'Amy établit entre elle-même et sa fille Heaven -rien que ce prénom, déjà...-, si équilibrée, si pleine de joie de vivre, est trop manichéenne pour être crédible...

Dommage...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le ciel de Bay City est un roman incroyablement bien écrit. Catherine Mavrikakis a une écriture musicale, recherchée sans trop en faire. Les éléments paranormaux sont incorporés de façon subtile, naturelle, et viennent enrichir le propos du texte, qui est la question de la survivance des ancêtres chez les membres de la deuxième génération, ici déchirée entre la promesse du rêve américain et les spectres de la Shoah.
Lien : https://lilitherature.com/20..
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Amy vit à Bay City dans le Michigan dans une maison de tôle hantée par l'immigration forcée de sa mère et de sa tante, fillettes juives cachées et échappées de la seconde guerre mondiale et des camps de concentration.
Sous les ciels mauves de la ville, Amy grandit agitée de visions et d'angoisses et nous confie sa vie modeste entachée de drames silencieux et violents. Des non-dits poussant à la folie, des fantômes poussant vers la vie, l'existence d'Amy oscille sur un fil entre perception et réalité, passé et présent.
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dérangeant et dur, violent comme les livres de Catherine Mavrikakis, mais plein d'espoir et de confiance dans la vie.
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Le ciel est rose. Dans le genre saumon pas très frais, d'ailleurs l'odeur de ce saumon prend au nez, loin des parfums iodés des grands lacs voisins. le ciel est aussi gris, comme la fumée de ma vie qui stagne autour, histoire de ne pas oublier que cette putain de vie n'est pas bleue. le ciel n'est d'ailleurs jamais bleu. Dans cette ville, même la lune a abandonné son bleuté. Dans ma vie aussi. Bay City, à quelques miles de Flint et de ses usines d'automobiles qui éjectent leur fumée grise. J'y suffoque d'une adolescence marquée par les non-dits et le lourd passé de mes ancêtres. Mal-être, mal de vie dans le Michigan. Elle taille quelques pipes à défaut de croire en son avenir. Son avenir parti en fumée, trente ans plus tôt. Dans les cendres de ses grands-parents, en villégiature à Auschwitz. Je démarre mon périple dans une banlieue guère enivrante d'une plaine enfumée du Michigan et je me perds dans les fumées d'un camp de concentration. Tabarnak de bouquin. Je file au K-Mart du coin, acheter des épices à steak d'élan Crousset, un pack de bières au passage, je ne rêve plus de ciel bleu, peut-être encore d'hôtesse de l'air, la vie m'a abandonné, comme toute cette génération survivant des années soixante-dix.

Je crois que je ne m'attendais à rien en m'attaquant à ce livre. Comme je ne m'attends plus à rien de la vie. J'ai eu quelques ouï-dire, mais étaient-ils objectifs de la part de canadiennes, pour ce roman, grand succès de la littérature québécoise. J'ai commencé à le lire, ambiance américaine, normal je suis dans le Michigan, un supermarché quelques blow job. Plaisant comme la littérature américaine. Alors je descends au sous-sol, m'allonge sur le canapé, lumière tamisée, prêt à défaire les boutons de mon jean, quand je suis pris par cette odeur de cuir, ou plutôt de chair humaine cramée, des poils qui grésillent, fumée grise qui sort du poêle. Elle me concocte un rendez-vous avec ses ancêtres, illusions fantomatiques d'un monde qui s'acheva en 1945 avec l'avènement de l'horreur. Comment survivre à cet effroi, comment même continuer à vivre alors que tant d'autres ont brûlé dans des cabanons, au milieu du froid, de la misère, de la déchéance. Comment même écrire sur ce sujet. de la poésie ? Des mots, impossible de décrire cette odeur et pourtant le monde tourne toujours, les oiseaux chantent encore, génération désenchantée. Depuis les cadavres s'amoncellent dans des camps ou dans des tours, le ciel a toujours cette empreinte saumâtre, ce relent de pourriture, de chair à vif et de coeur fermé. Je la comprends.

Je ne m'attendais à rien, j'en ai eu pour ma gueule, pour mes tripes. Il y a des romans qui marquent, des séquences qui se gravent en mémoire, des airs irrespirables. Les silences sont lourds à porter. Je me tais – je sais faire – et je reste triste – je sais faire aussi – de cette putain de vie à Bay City. Putain de monde, putain de fumée.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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J'attendais beaucoup de ce roman encensé par la critique à sa sortie mais je suis restée sur ma faim, malgré un début prometteur et une écriture aux envolées tragiques. Le ressentiment, la rage, la vengeance, l'autodestruction habitent la narratrice dont la famille de sa mère et de sa tante a péri durant la 2e Guerre mondiale dans les fours crématoires du camp d'Auschwitz. Elle, née en 1961, dans l'État du Michigan aux États-Unis porte cet horrible destin sur ses épaules sans qu'on n'arrive très bien à en comprendre le sens. Je l'ai lu rapidement comme un cri du coeur déversé en une longue phrase sans fin, curieuse d'en connaître le dénouement sans espoir.
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Dans ce roman qui sent l'auto-fiction, on entre de plain-pied en résonance avec la douleur de vivre de l'adolescente qu'est Amy. On adhère à son non-conformisme. On se sent, comme elle, révolté et désemparé pourtant pour trouver l'issue dans cet enchevêtrement de valeurs engluées dans les non-dits. Cette couleur-là est bien campée à l'image du mauve du ciel de Bay City, banlieue du Michigan. Ce qui l'est moins, à mon avis, c'est la deuxième partie de la vie d'Amy, lorsqu'elle est pilote de ligne, banlieusarde maintenant sous le ciel du Nouveau-Mexique et mère à son tour. J'ai eu du mal à réconcilier les deux personnages en un seul, à donner du sens au traumatisme de l'anniversaire de ses dix-huit ans, à comprendre par où passait la résurrection d'Amy (le pèlerinage en Inde n'est pas très convaincant) et à appréhender finalement la transmission de son héritage douloureux à sa fille dont le caractère est à peine esquissé.
En bref, un roman que j'ai trouvé prometteur au début et qui s'est avéré décevant sur la fin...
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