Les adeptes de la Trilogie de Lewis ne pourront qu'être déçus en découvrant ce gros roman bavard et tarabiscoté qui exploite encore – mais par raccord – le filon historique des Hébrides écossaises, chères à
Peter May.
L'écrivain situe son intrigue dans l'archipel de la Madeleine, en Gaspésie, sur l'île d'Entrée où une communauté anglophone survit tant bien que mal de la pêche au homard. L'assassinat d'un riche patron de pêche, James Cowell, amène de Montréal toute une équipe de policiers chargée d'éclaircir les circonstances du meurtre et le rôle joué par le seul témoin du drame, la femme de la victime. En effet, la belle Kirsty semble très suspecte en raison des relations tendues qu'elle entretenait avec son époux plus âgé, autoritaire et volage.
Une fois le décor campé,
Peter May double son intrigue d'une abracadabrantesque histoire d'amour
commencée au moment de la Grande Famine d'Irlande et d'Écosse et qui va se réincarner dans la rencontre entre l'insomniaque sergent-détective Sime Mackenzie et l'indomptable Kirsty.
Hélas, tout cela devient indigeste tant les personnages sont lestés de doutes, de problèmes conjugaux, de questions liées à l'identité alors que l'enquête policière s'enlise malgré quelques tentatives de rebondissement.
Peter May, scénariste expérimenté, a une production littéraire abondante mais marquée par l'irrégularité. Ici, il ne nous donne qu'un aperçu médiocre de son talent.