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sur 583 notes
Aucun crime n'avait encore été commis sur les îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent. Aucun jusqu'à aujourd'hui où James Cowell a été sauvagement poignardé par un cambrioleur. du moins, c'est ce que raconte sa veuve, Kirsty. L'assaillant aurait essayé de l'assassiner avant de s'en prendre à feu son mari. Parce qu'il est le seul anglophone de la Sureté du Québec, le sergent-détective, Sime Mackenzie, est envoyé sur l'île d'Entrée avec une première équipe. Tous, ou presque, soupçonnent la veuve d'avoir commis ce crime. Tous sauf Sime qui, étrangement, dès leur première rencontre, est persuadé de la connaître. C'est sur cette île balayée par des vents violents que le sergent-détective va, outre mener cette enquête, se replonger dans un passé d'un autre temps, celui de son arrière-arrière-arrière grand-père...

Loin de son Écosse natale, Peter May nous emmène sur les îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent où un crime a été commis. le premier pour ces îliens habitués à laisser leurs portes toujours ouvertes. Parmi l'équipe d'enquêteurs, Sime, un homme torturé, insomniaque, taciturne, brisé par son divorce et aux origines lointaines écossaises. Un homme qui, de prime abord, va douter de la culpabilité de la veuve Cowell. C'est au contact de cette dernière que l'homme va se replonger dans son lointain passé. Celui de ses aïeux qui, au cours du XIXème siècle, ont dû fuir les Hébrides vers le Canada lors de la grande famine de la pomme de terre. Peter May nous plonge dans un roman intense, fouillé, passionnant mais aussi tragique, entremêlant passé et présent qui, inexorablement, vont se rejoindre. Il dépeint avec force et fracas les magnifiques paysages sauvages des îles, les éléments qui se déchaînent mais aussi les coeurs blessés et tourmentés. Deux récits, l'un historique, l'autre policier, fascinants et troublants...
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Quel est le lien entre une famine ayant eu lieu en Ecosse au 19 ème siècle et un médaillon retrouvé aujourd'hui sur une île du Québec ?
Ou celui entre un jeune métayer vivant il y a plus de 150 ans sur l'île de Lewis et une femme accusée du meurtre de son mari à notre époque au Canada ?

Ce roman nous entraîne dans un voyage à travers le temps et les lieux, on découvre tout un pan de l'histoire Ecossaise (la vie sur les îles Hébrides, la famine des pommes de terres, l'exil forcé des habitants vers le Canada) et on suit le destin de plusieurs personnes à travers de vieux journaux intimes, tout en menant une enquête policière classique.

Peter May est écossais et il aime son pays, il sait nous faire ressentir le vent qui jamais ne s'arrête, l'odeur des algues pourrissantes, le bruit des vagues qui se fracassent sur les rochers, la vie difficile dans les blackhouses, ces maisons typiques, il nous emmène à sa suite dans la traque d'un cerf, dans la cale d'un bateau surpeuplé, dans une vie toute entière consacrée aux souvenirs, dans le quotidien d'un policier insomniaque...

L'histoire semble avoir des implications magiques, fantastiques, mais est-ce réellement le cas ou n'est-ce que l'effet d'un souvenir tenace lié à des destins tragiques et qui traversé le temps ?
Je ne suis pas restée insensible à ces histoires, j'ai aimé marcher avec Sime, le personnage principal, sur les falaises escarpées, j'ai lu de vieux cahiers par dessus son épaule, j'ai fermé les yeux et attendu pendant des heures pour trouver le sommeil, j'ai tourné les pages avec frénésie mais en prenant mon temps, pour rester un peu plus longtemps dans ces contrées lointaines.
Un roman puissant et qui reste longtemps dans les esprits.
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Encore un polar qui m'a séduite plus par le lieu et le temps où il se passe que par son intrigue ! le lieu ? Les îles de la Madeleine au Québec et les îles des Hébrides en Ecosse ! le temps ? Aujourd'hui et au siècle dernier, à la période de la famine de la pomme de terre et des grands départs forcés des pauvres pour le Canada...

La partie moderne de l'intrigue est un peu convenue : un enquêteur insomniaque et traumatisé par son divorce, un crime trop évident, des témoins qui n'ont rien vu et rien entendu...

Mais quel régal que les flashbacks qui nous racontent la vie des ancêtres de nos héros, Ecossais farouches et fiers, émigrés pour trouver une vie moins injuste et plus libre. Evidemment, il y a un lien entre les deux histoires, aujourd'hui et hier, et même s'il est ténu et alambiqué, il apporte de la fantaisie et de la tendresse à ce roman.

Après l'ile du serment, pourquoi ne pas faire le serment de suivre Peter May sur d'autres îles ? ou même ailleurs ?
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De nos jours sur une île canadienne un homme est assassiné. Principale témoin et suspecte aux yeux de la police, sa femme.
Pourtant, l'un des enquêteurs ne semble pas convaincu, d'autant, qu'assez bizarrement, le visage de cette femme ne lui est pas inconnu.
Une enquête à laquelle se mêle bientôt l'histoire des ancêtres de notre policier.
Si la partie contemporaine de ce roman peut être qualifiée de classique, même si j'ai apprécié les portraits et la personnalité dressés pour chacun des protagonistes, c'est dans la partie historique que j'ai trouvé un véritable plaisir de lecteur.
Peter May, par la voix de son policier et des souvenirs des récits de sa grand –mère, nous raconte comment, au XIX éme siècle, des Ecossais, en pleine famine, se retrouvent expulsés de leur ferme et de leur terre par leurs propriétaires dans le but de les envoyer repeupler la région du Québec.
C'est cette histoire particulièrement dramatique que nous raconte l'auteur. Et ce récit est tellement fort qu'il m'a donné l'envie d'en savoir plus sur cette période, puisque, bien sûr, l'écrivain s'est appuyé sur des faits réels pour tresser les fils de son roman.
Un très bon moment de lecture que je recommande.
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J'ai adoré la trilogie écossaise de l'auteur. J'ai eu envie de renouveler mon séjour sur les îles de Harris et de Lewis. Vous savez, ces îles isolées du nord de l'Ecosse, battues par le vent (que j'aurais dû voir en juillet 2010 si une certaine pandémie n'avait pas eu lieu...). Et donc je me suis lancée dans ce roman sans aucun a priori à part l'Ecosse. Autant prévenir tout fan d'Ecosse : ça se passe très peu en Ecosse..... en fait les 3/4 du roman voire plus se passent bien sur une île mais au sein de l'embouchure du St Laurent donc au Canada !
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Une fois passé ce bémol (mon étoile en moins !), j'ai passé un bon moment en compagnie d'un policier et de son équipe envoyés sur une île isolée du St Laurent. L'île d'Entrée. Ce polar m'a fait découvrir les expulsions de malheureux d'Ecosse (le lien avec l'Ecosse !) au 19e vers le Canada, leur arrivée parqués dans des ladreries. L'intrigue est un prétexte à un retour dans le passé.
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J'ai bien aimé ce livre mais pas autant que la trilogie écossaise.... Je pense que mon "bin et l'Ecosse dans tout ça ? " a joué un peu...
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Pour le challenge solidaire j'ai choisi un livre qui s'intitule "la maison du Loch". J'espère que pour le coup ça se passe bien en Ecosse ! J'en viens à me demander si je ne suis pas un petit peu monomaniaque !!!
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Un meurtre aux Iles de la Madeleine? Pour moi, c'est bien étrange! Toutefois, il a bel et bien eut lieu ce meurtre et à l'île d'Entrée, l'île la plus anglophone de l'archipel car peuplée des descendants écossais chassés de leur terre des îles Lewis et Harris lors des grandes famines. Après la quarantaine à Grosse île, quarantaine obligée dûe aux épidémies de choléra et de variole qui s'abattaient sur l'Europe au XIXe siècle, on y soignait les malades, puis on permettait aux survivants de poursuivre leur route en s'établissant quelque part au Québec. Bref, Sime, enquêteur de la police de Montréal, lui-même descendant d'écossais et natif des Cantons-de-l'est (où l'on retrouve plusieurs descendants écossais et irlandais) sera chargé d'enquêter sur ce meurtre.
Et, Peter May connaît bien la formule pour nous accrocher. Déjà, dans la Trilogie écossaise, il nous tient bien en haleine avec l'histoire des insulaires. Il remet ça ici avec autant de brio. Très habile à manier épisodes passés et présents, il nous en apprend toujours un peu plus sur l'histoire des Hébrides et de son peuple.
Cette enquête aux îles de la Madeleine sera aussi pour Sime l'occasion de renouer avec son passé, de revivre le parcours de son arrière-arrière-arrière grand-père. Sime, un être tourmenté par l'échec de son mariage, épuisé par son insomnie chronique sera confronté à la veuve, femme qu'il semble connaître depuis toujours. Ce qui est chose impossible puisque celle-ci n'a jamais quitté les îles.
Entre mener à bien l'enquête sur le meurtre, faire la paix avec son échec amoureux, trouver le moyen de combattre ses insomnies, Sime voudra également s'investir et explorer ce passé qui le trouble, le hante.
Du bon Peter May.
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Sime McKenzie, la quarantaine, flic et insomniaque, se rend dans les îles de la Madeleine - sur l'île d'Entrée - où sa connaissance courante de l'anglais est un plus pour enquêter sur le meurtre d'un homme, une première pour cette partie du Canada. Dans l'équipe, son ex-femme Marianne, médecin-légiste avec laquelle les rapports sont difficiles et Crozes son supérieur, un homme arrogant et ambitieux qui le rabaisse régulièrement. Crozes fait pression pour arrêter Kirsty Cowell, la femme de l'homme assassiné et que de nombreux éléments accusent. Dès leur rencontre, Sime a la sensation de connaître cette femme, d'autant plus qu'elle possède un pendentif avec une pierre dont les armoiries sont étrangement similaires à celle de la chevalière de Sime....

En prenant comme point de départ un meurtre sur une des îles de la Madeleine, Peter May alterne l'enquête contemporaine et l'histoire de l'aïeul de Sime dont il porte le prénom, grâce à la lecture du récit retranscrit dans le journal intime tenu par son ancêtre. Ce sont deux récits enchevêtrés que nous suivons et si l' enquête ne brille pas forcément par sa complexité ou son suspens, elle instaure une ambiance propre aux paysages sauvages des îles soumises aux vents et aux tempêtes et elle éveille les questionnements du héros principal qui semble prisonnier d'un passé dont la révélation va le libérer. La partie historique que Peter May relate est particulièrement intéressante et évoque l'exode des populations d'Écosse et des îles Hébrides, qui ont fui la Famine de la pomme de terre à partir de 1847.
L'île du Serment est un roman d'ambiance dans lequel il faut accepter de se plonger sans en attendre de suspens mais qui permet de plonger dans l'introspection d'un héros fragile et permet surtout la découverte d'un épisode dramatique de l'histoire des Écossais.
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Sur la petite île d'Entrée, dans l'Archipel de la Madeleine, à l'est du Canada, personne ne ferme jamais sa porte à clef, et aucun crime n'a jamais été commis… jusqu'à cette nuit de tempête où James Cowell est poignardé à mort. Sime Mackenzie, un flic insomniaque, passablement déprimé depuis la rupture avec sa femme, est dépêché sur les lieux. Seul anglophone de l'équipe, il est chargé d'interroger Kirsty vers laquelle tous les soupçons convergent. Au premier regard, il a éprouvé une sensation de déjà connaître Kirsty Cowell, et l'enquête provoque chez lui des rêves en lien avec son histoire familiale, maintes fois racontés par sa grand-mère dans son enfance. La construction du livre est intéressante, faisant de nombreux aller-retours entre l'enquête actuelle et l'histoire de l'ancêtre homonyme de Sime, parti des îles Hébrides en 1847, aux temps de la famine de la pomme de terre. Au-delà de cette plongée dans le passé, l'auteur nous livre une enquête policière sur fond de paysages sauvages magnifiques et inquiétants, balayés par des vents furieux. Je n'avais jamais lu Peter May et cette lecture m'a totalement convaincue.


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Quatrième Peter May à mon actif, et le plus décevant-ou le moins emballant, comme on voudra- des quatre.

Bien sûr, j'ai retrouvé la veine gaélique et ces embruns sur le kilt qui m'avaient tant plu dans la trilogie de Lewis. Mais le barde des Hébrides a tenté d'ajouter de nouvelles cordes à sa harpe- ou de nouveaux embouts à sa cornemuse?- et c'est un peu laborieux.

On navigue entre polar, récit d'un "nervous breakdown" cogné, et roman historique.
Qui trop embrasse...

Le polar, d'abord : une enquête post mortem est diligentée après un crime sauvage qui semble signé par la jalousie-une épouse abandonnée serait la coupable désignée-. le crime a eu lieu dans une île perdue des Madeleines, au Québec, mais une île essentiellement peuplée des descendants de migrants écossais pas toujours volontaires car- voici la dimension historique- les îles de Harris et Lewis, comme l'Irlande, ont connu au XIX siècle, la Famine de la Pomme de Terre...et l'expulsion manu militari des crève- la-faim misérables qui les habitaient par les propriétaires de ces îles les a gentiment envoyés dans ces iles de la Madeleine se faire cuire un oeuf'avec les Inuits...

Tous ces québécois parlent donc souvent anglais, et même gaélique: la police canadienne envoie donc en mission un flic haddock.. euh, pardon, ad hoc!.

Mais celui-ci, , écossais de Lewis émigré au Québec, est en pleine crise conjugale, ne dort plus, et entre deux nausées et trois insomnies, "voyage" tout éveillé entre deux époques, deux zones insulaires perdues et battues par les vents, tandis que les personnages de son enquête se confondent avec ceux de son lointain passé familial!

C'était un sujet ambitieux! Toutes ces surimpressions de temps, de sentiments, d'identités demandaient du doigté... on ne croit guère à ce journal de l'ancêtre, perdu et retrouvé, à ces boucles temporelles matérialisées par des bijoux en cornaline...

L'enquête est laborieuse, et la résurgence du passé dans le présent peu crédible.

Reste un regret: celui du beau roman historique qui aurait pu être écrit, si, négligeant le prétexte du polar, on avait suivi la vie mouvementée et tragique d'un de ces migrants involontaires, de son île gaélique aux lointaines îles canadiennes..

Mais ceci, disait l'ami Kipling, est une autre histoire..

J'aime toujours autant la mer, les îles, le vent des Hébrides ou des Madeleines, mais je n'ai pas été convaincue par ce livre un peu noyé dans son vaste propos..
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Il est drôle de choisir un roman policier, d'en débuter la lecture comme tel, puis de dévorer un roman historique, roman d'une famille, roman de l'émigration écossaise au XIXème siècle, et d'en oublier l'intrigue policière car elle est devenue d'abord secondaire puis tout à fait accessoire puis tout à fait négligeable et négligée en conséquence.
L'Ile du serment est en fait une belle histoire d'amour brisée (c'est autant pour l'histoire que pour l'amour) au XIXème siècle, que reconstitue Sime aujourd'hui, à la faveur d'une enquête criminelle. Cette intrigue est surtout pour l'auteur le moment de nous conter l'histoire de son pays (les Hébrides, l'Ecosse) , de ses ancêtres, des atrocités vécues par ceux-ci, commises par des Anglais conquérants, dominateurs, spoliateurs.
J'ai aimé cette lecture, parfois quelques développements sont poussifs et peu constructifs, mais on sent bien que le centre du sujet est la mémoire, mémoire d'un peuple, d'une langue, peuple qui a été décimé sous le joug anglais et par visée mercantile et sans aucun respect de la vie humaine. En terme d'atrocités, de crimes contre l'humanité, le XXème siècle n'a eu qu'à copier le précédent.
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