Entre Provence - Côte d'Azur et New York – Manhattan,
Peter Mayle fait osciller son récit de part et d'autre de l'Atlantique. C'est dans les milieux très friqués de la presse et des collectionneurs d'oeuvres d'art que l'intrigue se trame. André Kelly, reporter photographe, travaille pour le magazine de décoration RD de Camilla, vieille peau à la personnalité glamour et capricieuse. Il est le témoins d'une curieuse transaction dans la propriété des richissimes Denoyer, sur les bords de la Méditerranée. Claude, vieux factotum, charge un précieux Cézanne,
la femme aux melons, dans une fourgonnette de plombier. La curiosité d'André est piquée, l'enquête lancée. Séducteur, il n'a aucun mal à convaincre la belle Lucy, de se joindre à lui. Mais c'est surtout Cyrus Pine, marchand d'art, qui va l'accompagner dans son enquête. André Kelly, grâce à sa double nationalité, évolue comme un poisson dans l'eau parmi les plus huppés d'un continent à l'autre, même s'il souffre de la "tyrannie de la cravate".
Pétillant et drôle, rocambolesque même, le roman de
Peter Mayle dresse habilement un portrait amusé de la Provence avec en contre-point celui sans concession des New Yorkais les plus aisés. Il ne fait pas l'impasse sur les clichés relatifs au caractère des français ou au climat britannique, et les épisodes parisiens relèvent de la carte postale touristique. L'image des femmes qu'il véhicule pourra en offenser plus d'une. L'ensemble reste toutefois bon enfant.
Le titre français du roman, plus que l'original Chasing Cézanne, évoque l'humour bien british de
Peter Mayle. Il faut préciser que le tableau de
la femme aux melons est purement imaginaire. On trouvera parmi les oeuvres du maître des portraits de Mme Cézanne, une Femme à la cafetière ou encore une Nature morte au melon vert, mais de femme aux melons, assurément pas. En revanche, le faussaire hollandais Han van Meegeren est bien réel et reconnu comme un des plus adroits du XXe siècle.