L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Chef de Gautier Battistella aux éditions Grasset
https://www.lagriffenoire.com/1106619-romans-chef.html
Une année en Provence de Peter Mayle aux éditions Nil
https://www.lagriffenoire.com/1111382-litterature-anglophone-une-annee-en-provence.html
Provence toujoursPeter Mayle aux éditions Nil
https://www.lagriffenoire.com/1111384-litterature-anglophone-provence-toujours.html
le bonheur en Provence de Peter Mayle aux éditions Nil
https://www.lagriffenoire.com/1111383-litterature-anglophone-le-bonheur-en-provence.html
Un été à l'Islette de Geraldine Jeffroy et Catherine Guillebaud aux éditions Arléa
https://www.lagriffenoire.com/1110106-romans-un-ete-a-l-islette.html
Les Petits Personnages de Marie Sizun aux éditions Arléa
https://www.lagriffenoire.com/1108966-article_recherche-les-petits-personnages.html
La robe de Jérôme de Verdière aux éditions Cherche Midi
https://www.lagriffenoire.com/1112144-romans-la-robe.html
Mémoires de Errol Flynn, Eric Neuhoff aux éditions Tempus
https://www.lagriffenoire.com/1112252-cine-memoires.html
La Maison aux miroirs de Cristina Caboni et Marie Causse auxons Pocket
https://www.lagriffenoire.com/1106059-romans-la-maison-aux-miroirs.html
J'avais 10 ans à Bergen-Belsen de Léon Placek et Philippe Legrand aux éditions Cherche Midi
https://www.lagriffenoire.com/1112141-romans-j-avais-dix-ans-a-bergen-belsen.html
Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com
Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv
Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter
Vos libraires passionnés,
Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
#lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #editionsgrasset #éditionsnil #editionsarléa #editionscherchemidi #editionstempus #editionspocket
+ Lire la suite
Il se rappela le commentaire d'un ami, quand voilà tant d'années il était venu s'installer en France. "Un pays merveilleux, mon vieux. Dommage qu'il y ait les gens. Absolument impossibles. Tu ne resteras pas." En fait, il s'était pris d'affection pour les Français et il était resté.
Je sais aujourd'hui, mais ce n'était pas le cas à l'époque, que l'arrivée de l'automne déclenche un instinct primitif qui rôde au coeur de l'espèce humaine, surtout dans la partie du monde où je me trouve. Les hommes se rassemblent, s'arment jusqu'aux dents et s'en vont livrer bataille aux grives, aux lapins, aux bécassines ou à tout ce qui provoque dans les buissons un bruit suspect. On les a déjà vus se tirer les uns sur les autres : il est bien compréhensible qu'après une journée décevante à poursuivre des lapins, on veuille malgré tout rapporter quelque chose à la maison pour sa bourgeoise.

Aujourd'hui encore, je ne manifeste jamais un enthousiasme sincère envers les chats et je suis régulièrement perplexe devant la popularité dont jouit le Felis domesticus. Qu'est-il d'autre, après tout, qu'une boule de fourrure antisociale qui se prend pour un être supérieur ?
Le premier historien venu vous le dira, ce malentendu a pris naissance voilà des milliers d'années avec les Égyptiens. Pour on ne sait quelle raison - peut-être une confusion mentale due au climat, ou une folie provoquée par la construction d'un trop grand nombre de pyramides -, ils élevèrent le statut du chat de vulgaire preneur de souris à celui d'objet de culte, protecteur de la portée de chatons du pharaon et icône en chef. Les chats, bien entendu, qui dès leur naissance étaient déjà très contents d'eux, estimèrent qu'on leur devait bien ça. Ils allèrent ainsi parader dans les sables du désert, s'arrogeant une place d'honneur aux dîners du roi Toutankhamon, se faisant oindre les pattes d'onguents sacrés, renonçant à chasser la souris pour mener une vie d'oisiveté et se montrant totalement antipathiques.
Tel a été depuis lors leur destin.
Lorsque l'autorité des pharaons s'effondra - ce qui ne pouvait manquer d'arriver, étant donné les gens malavisés qui étaient au pouvoir -, on aurait pu croire que le monde allait enfin découvrir une leçon d'importance, la relation de cause à effet suivante : les adorateurs de chat finissent mal.
Je me plais à penser que je ne manque pas de courage, surtout quand l'adversaire est manifestement âgé, infirme et nettement plus petit que moi : il avait toutes ces qualités.
Avis : la date de la réunion prévue pour aujourd’hui a été modifiée : elle a eu lieu hier.
Je me plais à penser que je ne manque pas de courage, surtout quand l'adversaire est manifestement âgé, infirme et nettement plus petit que moi : il avait toutes ces qualités. Je m'efforçai donc d'ignorer sa présence tout en terminant mon poulet et en passant à une croûte de fromage d'assez bon aloi. Mais, je suis sûr que vous l'avez remarqué, on n'apprécie guère son repas quand à peu de distance de votre oreille se fait entendre un geignement constant. J'ai entendu dire la même chose de dîners où étaient invités des analystes financiers. Vous le savez sûrement mieux que moi, on observe apparemment une certaine monotonie dans leurs propos. Il en était de même de notre ami dans la poubelle.
Après avoir été limité à une seule balle pendant une partie de ma vie, une boîte pleine de ces rondeurs me donnait une délicieuse impression de soudaine richesse. Les politiciens français doivent éprouver une sensation analogue quand ils sont élus à un poste important et qu'on leur permet la libre disposition de châteaux, de limousines et de caviar aux frais de la princesse. Pas étonnant qu'ils s'accrochent au pouvoir bien longtemps après avoir passé l'âge où on aurait dû les ranger dans une maison de retraite.

Il y a un weekend de septembre où on croirait que, dans toute la campagne, on répète le déclanchement de la Troisième Guerre Mondiale. C'est le jour de l'ouverture de la chasse : chaque Français qui a un peu de sang dans les veines rassemble son fusil, son chien et ses tendances au meurtre et entraîne le tout dans les collines pour aller chasser. Le premier signe avant-coureur de cet évènement nous arriva par la poste : un terrifiant document envoyé par un armurier de Vaison-la-Romaine qui proposait une gamme complète de pièces d'artillerie à des prix d'avant-saison. On avait le choix entre soixante et soixante-dix modèles et mes instincts de chasseur, dormants depuis la naissance, s'éveillèrent à l'idée de posséder un Verney Carron Grand Bécassier ou un Ruger 44 Magnum à viseur électronique. Ma femme, qui nourrit des doutes justifiés sur ma capacité à manipuler tout équipement dangereux, fit observer que je n'avais pas besoin d'un viseur électronique pour me tirer une balle dans le pied.
Ce sage ancêtre prit donc la décision, dans ces temps primitifs, bien avant l'invention des clubs canins et des instituts de beauté pour caniches, de devenir un accessoire domestique dans le foyer de l'homme. Ce dernier, extrêmement sensible à la flatterie, choisit de voir là un gage d'amitié, de fraternité, d'amour sincère et tout le tremblement : c'est ainsi que le mythe prit naissance. Depuis ce temps, les chiens profitent d'horaires flexibles, d'un logement en pension complète sans problème et, avec un peu de chance et un minimum d'efforts, d'une totale adulation.
"La provence constitue un tel choc pour l'organisme septentrional : tout y est vigoureux. Les températures sont extrêmes, frôlant les quarante degrés pour descendre jusqu'à moins dix. La pluie quand elle survient, tombe avec un tel entrain qu'elle emporte les routes et oblige à fermer l'autoroute. le mistral est un vent brutal, épuisant, d'un froid mordant en hiver, dur et sec en été. La nourriture est gorgée de fortes saveurs de terroir un peu dures pour un système digestif habitué à un régime moins capiteux. Le vin est jeune et trompeur : il se boit facilement, mais il a parfois un degré d'alcool supérieur à celui de crus plus vieux qu'on aborde avec prudence. Il faut du temps pour qu'habituer aux effets combinés de l'alimentation et du climat....Il n'y a rien de doux en Provence....."