Encore un bon
Katarina Mazetti, ce n'est pas la plume la plus belle du monde mais elle sait définitivement nous plonger dans les discussions mentales ; elle a vraiment l'art de nous embarquer dans la tête de ses personnages, toujours avec une bonne dose d'humour, elle creuse des questions existentielles et profondes.
Ce roman nous invite dans une sorte de huis-clos avec des personnages réunis autour d'interrogations profondes tournant autour de notre raison d'être en tant qu'humain et en tant qu'individu et autour de la foi. On assiste à une réunion improbable de profils très différents qui mène inévitablement à des situations cocasses, à des règlements de compte et à de petites mesquineries mais aussi à de tendres moments.
On suit ce petit groupe et l'évolution de la problématique spirituelle de chacun au travers des voix de Wera, journaliste au regard acide et de Madeleine, femme endeuillée en quête de son existence. Les cinq autres personnages complètent un tableau original et hétéroclite.
Entre humour et drame, entre empathie et vacherie, on assiste à la véritable quête du Soi et du grand Pourquoi des protagonistes. On oscille, dans ce roman, entre regard acerbe sur une société d'individus perdus et empathie de l'autre qui n'est qu'un semblable.
C'est toujours délicat d'aborder les croyances spirituelles et religieuses et ça l'est encore davantage de les faire se confronter dans un livre sans tomber dans la caricature. Ici
Mazetti nous offre des portraits et des bagages de vie tellement variés que l'on baigne dans un contexte de débat réaliste et profondément humain.
Je crois bien que c'est effectivement ce que j'aime dans tous les romans que j'ai lu de
Mazetti, son humour acide bien sûr mais surtout sa façon profondément humaine de présenter des personnages cabossés et complexes. Ce n'est pas de la grande littérature mais ça n'en fait pas moins des romans qui offrent de belles incursions dans les strates de notre humanité.
Lien :
https://labougiedevinayaka.w..