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3,85

sur 396 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'histoire des désillusions des rêveurs, ceux qui vivaient le rêve comme ceux qui étaient toujours à sa poursuite. La chronique d'un échec annoncé. En tant que lecteur, on attend le moment où le banquier va se casser la binette tout autant que l'on redoute celui où Jende recevra son fameux ordre de quitter le territoire. C'est l'histoire de rêveurs qui mordent sur leur chique, qui travaillent tant et plus pour assurer le bonheur de leur famille et qui doivent faire des choix, pas toujours les plus faciles ni les plus humains.

Ce n'est pas l'histoire la plus heureuse mais Imbolo Mbue y insuffle l'humanité et l'espoir, livrant un roman juste et sensible.
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Un roman sensible et d'une grand justesse sur la difficulté d'accéder au rêve américain et le long et dur parcours qui attend les immigrés. L'auteur nous fait vivre la crise financière et ses conséquences sur deux familles que tout oppose, celle de Clark, un banquier de Lehman Brothers et celle de son chauffeur Jendé camerounais pour qui le rêve américain tourne au cauchemar. ce livre est aussi le portrait d'une femme forte, qui rêve d'intégration, de réussite et d'indépendance.
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Jende Jongaé, qui vit au Cameroun, a toujours rêvé de partir aux Etats-Unis. Il veut devenir un vrai américain, afin d'assurer à son fils un avenir où il puisse devenir quelqu'un d'important. Il va y décrocher un job inespéré : celui de chauffeur de Clark, un « grand homme », riche banquier chez Lehman Brothers. Sa femme, de son côté, rêve de devenir pharmacienne et elle engage des études pour réaliser ce projet.
En faisant ce travail, Jende participe en quelque sorte à la vie de son patron, puisqu'il le transporte un peu partout et il devient le témoin (silencieux) de sa vie et de ses conversations téléphoniques. Il participe aussi à la vie de la famille, en emmenant par exemple le fils ainé chez le dentiste. Ce dernier s'apprête d'ailleurs à annoncer à ses parents qu'il va partir en Inde… Mais la chute de la célèbre banque va avoir des conséquences désastreuses sur cette famille américaine, mais aussi sur Jende et les siens.
J'ai beaucoup aimé ce premier roman, qui dresse un portrait saisissant de la condition d'immigré et des différences de vie entre les nantis et ceux qui rêvent d'obtenir une Green Card et devenir ainsi citoyen américain. Mais loin d'être misérabiliste, ce récit est au contraire plein de sensibilité et de justesse. Il montre parfaitement bien les difficultés que rencontrent les uns et les autres dans leur vie et aussi les liens parfois plein d'empathie qu'ils tissent. Un très bon cru dans cette rentrée littéraire 2016.
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Ce premier roman, traduit de l'anglais (Cameroun), est une des bonnes suprises de cette rentrée littéraire. L'éditeur l'inscrit dans la lignée d'Americanah de Chimamanda Ngozie Addichie (que je n'ai pas encore lu mais qui a connu un grand succès). C'est un roman qui se lit avec facilité et enthousiasme, le lecteur se sentant galvanisé par la détermination de ce couple qui oeuvre pour son avenir et est persuadé de trouver à New York un destin meilleur que celui qui l'attendait au pays. J'ai aimé qu'Imbolo Mbue sache à la fois accorder une certaine réalité au rêve américain, elle qui a suivi le même chemin que ses personnages et a pu faire ses études aux Etats-Unis, et en montrer avec lucidité les travers et limites. On s'attache aux personnages, à leur tendresse, à leurs défauts, à leurs erreurs. J'ai particulièrement eu de l'empathie pour Neni et sa volonté farouche de ne pas baisser les bras quoiqu'il arrive. Une lecture pleine de richesse !
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Le récit débute à l'automne 2007. Jende Jonga, immigré illégal venu de Limbé, ville côtière au sud-ouest du Cameroun, installé depuis plusieurs années à New-York, a réussi à économiser un pécule assez conséquent pour permettre à sa compagne Neni et leur fils de venir le rejoindre. Mieux, son nouveau poste de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier chez Lehman Brothers, devrait leur offrir la stabilité suffisante pour s'enraciner et obtenir un jour la citoyenneté américaine. Au fil des mois, tout semble aller pour le mieux. En dépit de leurs différences, une certaine complicité se tisse entre le banquier, son chauffeur et leurs familles respectives, les Jonga devenant bien malgré eux dépositaires de certains secrets professionnels ou privés d'Edwards et de son épouse Cindy. Mais voici qu'arrive la crise des subprimes, et cette image de carte postale, où travail et bonne volonté suffiraient à combler tout fossé culturel ou social, vole en éclat. le pays se délite et le rêve américain tourne au cauchemar d'un chacun pour soi où personne n'hésitera à recourir aux pires expédients pour parvenir à ses fins. La conclusion en demi-teinte apporte une forme d'apaisement aux protagonistes mais les aura dépouillé de leurs dernières illusions. L'Amérique d'aujourd'hui n'est plus faite pour les rêveurs. L'autrice a bâti sa narration à l'aide d'une écriture haute en couleurs qui joue des clichés avec une certaine virtuosité. Il en résulte un roman à la fois sagace et sans prétention que je conseillerai à tous les lecteurs amateurs de tragi-comédies contemporaines.
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L'écriture à cela de génial qu'elle est portraitiste. Cela aide à pénétrer tout de suite dans le roman, emporté par la prose. En quelques phrases, des pensées ou des dialogues, le personnage prend vit. En 3D : on croirait le voir bouger, on entend sa voix, on saisi sa mentalité.
Vous allez me dire "comme dans tous les romans" mais non pas du tout ! Il y a une force incroyable, du génie, car sans grande description avec une écriture de détails : ils sont plus vrais que nature.

Pour une histoire plus vraie que nature. Une famille camerounaise s'installe à New York : le rêve américain commence t'il ? Malheureusement, nous sommes à la fin des années 2000 et Wall Street s'effondre. Une histoire réaliste, pour un roman tout autant réaliste. Une fresque subtile de la chaîne alimentaire du monde humain. Une critique qui ne l'est jamais vraiment tant l'écriture est maîtrisée et... Subtile (oui, oui)

Une critique qui, l'air de caresser, tape sur les deux camps : sur deux sociétés qui ne se comprennent pas. Sur des moeurs si semblables, si humaines et qui pourtant se déchirent. Une fiévreuse volonté d'offrir le meilleur à ses enfants habite tous les humains, tous les hommes, de ce monde. de quel côté du monde que l'on soit, il s'agit de tout sacrifier pour le futur "voici venir". Mais le parent est humain et faillible.
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Un couple de camerounais émigre aux Etats Unis et désirent fortement y rester. Lui est chauffeur d'un trader de Lehman au coeur de la crise des subprimes, elle fait des études pour devenir pharmacienne. le livre ne s'écarte pas de leur histoire et de leurs peurs d'être expulsés. C'est une plongée au coeur de leur vie, de leurs pensées, de leurs doutes et angoisses. Un livre passionnant qui donne à réfléchir sur la condition des travailleurs immigrés sans papiers comme il en existe dans tous les pays...
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Jende rêve d'un vie meilleure. Pour lui et sa petite amie, il n'y a aucune chance de mariage au Cameroun, car le père de sa douce l'estime un moins que rien. En Amérique, il gagnera beaucoup d'argent et pourra les faire venir, elle et leur fils. Et justement, grâce à l'un de ses cousins, la chance arrive: un poste de chauffeur pour un des employés de Lehman Brothers. Maintenant, Jende est sûr que les chances ne vont aller que mieux.
Evidemment, tout est beaucoup plus compliqué, et pas seulement pour Jende: pour son patron aussi, car déjà les premières fissures se discernent dans la célèbre banque.
Premier roman, Voici venir les rêveurs mêlent les destins avec talent, de la jeune femme immigrant pour rejoindre l'homme de sa vie et bâtir leur vie et étant confrontée à la façon terrible dont l'échec change celui-ci, à la femme riche, épouse d'un banquier prospère, qui est arrivé à ce qu'elle voulait dans la vie mais n'a jamais été aussi fragile en passant par Jende, pas toujours sympathique mais tellement humain.
Les rêveurs souffrent dans le monde réel mais jamais le roman n'est déprimant, fataliste, ou réellement sombre: les personnages s'accrochent, se relèvent, enfin presque tout et partent à la recherche du bonheur sous une autre forme. Il y a un détail que je regrette surtout dans ce roman, entre autres petits points qui m'ont fait tiquer: . Pas parfait, mais assez sympa.
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Imbolo Mbue nous plonge dans l'histoire d'un couple d'immigrés camerounais dans un New-York malmené par la crise financière de 2008. Jende est enfin parvenu à faire venir sa femme et son fils aux États-Unis. Il trouve un travail bien rémunéré auprès d'un cadre dirigeant de la banque Lehman Brothers. Une relation particulière va s'établir entre les deux couples. C'est à la fois une relation très hiérarchisée en raison de niveaux de vie et d'origines différents et en même temps très humaine car émaillée de confidences et de secrets.
A la lecture de ce livre, on comprend comment chaque individu peut vivre différemment son statut d'immigré. Certains gardent une nostalgie du « pays » alors que d'autres sont exclusivement tournés vers l'avenir. C'est de cas de Jende qui vit son retour au Cameroun comme une seconde chance alors que sa femme Neni rejette violemment cette idée la considérant comme une trahison et une régression sociale. C'est là tout le paradoxe de l'immigration qu'Imbolo Mbue traduit dans son roman : des individus réduits à vivre dans de conditions parfois pires que celles de leur pays d'origine mais qui sont enviés et admirés par ceux qui sont restés « là-bas ».
La trame de fond du roman d'Imbolo Mbue n'est pas d'une grande originalité, d'autres avant elle ont traité brillamment ce sujet de l'immigration africaine aux États-Unis, de Chimamanda Ngozi Adichie à Dinaw Mengestu. Néanmoins le choix en fin de roman du retour sur le sol africain et l'exploration des personnages à la lumière cet événement apportent à ce roman une dimension nouvelle, voire spirituelle, digne du retour de l'enfant prodigue.
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Vous allez dire, oui, c'est une énième version du rêve américain. Certes, mais en plus de nous présenter une galerie de personnages vraiment attachants et pourtant capables d'actions moralement répréhensibles, autant du côté des immigrés que dans la famille riche de l'employeur, Imbolo Mbue parvient à faire un tableau tout en nuances dont le dénouement est n'est pas totalement un constat d'échec. Parmi les portraits qui m'ont particulièrement marqués, il y a celui de
la femme de Jende qui travaille dur pour réussir et doit affronter les remarques acerbes d'un doyen lui disant que vu sa situation d'immigrante sans le sou, elle devrait revoir son ambition à la baisse. Et il y a Vince aussi, le fils aîné né du bon côté qui refuse de se laisser enfermé dans le moule américain. Il y a bien sûr une dénonciation pas toujours originale (mais sans doute fondée) sur le manque de culture des américains qui leur fait prendre l'Afrique pour un seul pays et penser que tous les pays africains sont proches et interchangeable. Ce roman fut pour moi une agréable surprise quand je l'ai lu et le plaisir fut décuplé par la lecture qu'en fait Julien Chatelet. C'est un lecteur qui ne m'a jamais déçue.
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