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sur 401 notes
Vous allez dire, oui, c'est une énième version du rêve américain. Certes, mais en plus de nous présenter une galerie de personnages vraiment attachants et pourtant capables d'actions moralement répréhensibles, autant du côté des immigrés que dans la famille riche de l'employeur, Imbolo Mbue parvient à faire un tableau tout en nuances dont le dénouement est n'est pas totalement un constat d'échec. Parmi les portraits qui m'ont particulièrement marqués, il y a celui de
la femme de Jende qui travaille dur pour réussir et doit affronter les remarques acerbes d'un doyen lui disant que vu sa situation d'immigrante sans le sou, elle devrait revoir son ambition à la baisse. Et il y a Vince aussi, le fils aîné né du bon côté qui refuse de se laisser enfermé dans le moule américain. Il y a bien sûr une dénonciation pas toujours originale (mais sans doute fondée) sur le manque de culture des américains qui leur fait prendre l'Afrique pour un seul pays et penser que tous les pays africains sont proches et interchangeable. Ce roman fut pour moi une agréable surprise quand je l'ai lu et le plaisir fut décuplé par la lecture qu'en fait Julien Chatelet. C'est un lecteur qui ne m'a jamais déçue.
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Dans ce roman, on suit la vie de Jende Jonge et sa famille, Neni, sa femme et son petit garçon, qui sont Camerounais installés illégalement aux Etats-Unis. Pour eux, les Etats-Unis sont un eldorado et ils sont très motivés pour rester. Nenni est étudiante pour devenir pharmacienne et elle travaille dur à côté pour gagner de l'argent et Jende après avoir accumulé des tas de petits boulots devient le chauffeur attitré d'une ponte de Wall Street et sa famille.

Cette rencontre va mettre en lumière deux mondes, deux modes de vies et un choc des cultures et de la vision des choses. La famille africaine, très modeste, illégale, certes mais qui s'accroche à ses rêves et qui cherche le bonheur là où elle est et la famille américaine extrêmement riche mais qui accumule les tensions, les crises (qu'elles soient économiques ou familiales). Ceux qui peuplent le pays qui fait rêver Jende et Neni semblent bien malheureux alors qu'ils ont tout pour être heureux et cela est assez incompréhensible pour Jende.

Cela peut paraître manichéen résumé ainsi mais dans le roman ce n'est pas aussi tranché. Les personnages, qu'ils soient américains ou camerounais sont très bien construits. Il y a une peinture assez détaillée des deux pays évoqués et le contexte socio-économique est bien développé.

Les personnages sont très humains et j'ai beaucoup aimé faire leur connaissance et j'avais plaisir à les retrouver. Ils m'ont un peu manqué quand l'histoire s'est terminée !

Le roman audio est très bien lu par Julien Chatelet qui sait très bien rentre le dynamisme de l'histoire, qui joue avec sa voix pour distinguer les personnages, hommes, femmes, américains ou africains sans pour autant faire de caricature ! Bravo à lui !

Je vous conseille ce roman que j'ai beaucoup aimé et si vous aimez la lecture audio e vous le recommande vraiment dans ce format.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Cela faisait un bon moment que je voulais lire "Voici venir les rêveurs", grâce à Babelio et masse critique, c'est enfin fait !
Le format livre audio était une première pour moi, un peu déstabilisant à la lecture du premier chapitre puis très fluide et très agréable.
Julien Chatelet est un très bon narrateur, ses différentes intonations facilitent la compréhension du texte et le changement de personnage est très net.
Imbolo Mbue parle dans ce roman du rêve Américain, de l'exil et de ses désenchantements. le parallèle entre deux familles que tout oppose, la riche famille Américaine et la famille Camerounaise loin de son pays d'origine et de ses codes, est intéressant.
J'ai vraiment aimé ce premier roman, les personnages sont tous attachants, l'écriture d'Imbolo Mbue est très vivante et rythmée.
J'ai hâte de lire son prochain roman.
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Jende débarque de son Cameroun natal avec l'espoir clairement affiché de devenir citoyen américain. Pour lui, il ne fait aucun doute qu'en travaillant très dur et en respectant les lois et les américains, il va y parvenir. Un coup de pouce de son cousin installé à New York depuis quelques années, et le voilà chauffeur d'un cador de Wall Street, décideur conséquent au sein d'une banque à l'aube de sa faillite : Lehman Brothers. Il fait venir sa femme et son fils, qu'il installe à Harlem. Leur rêve semble prendre forme jusqu'à ce que la réalité de "l'Eldorado" les rattrape...

Imbolo Mbue signe là son premier roman. D'origine camerounaise comme son personnage, elle s'installe aux Etats-Unis en 1998 pour faire ses études puis se marie.
Dans cette histoire, l'auteure aborde le thème de l'immigration, en mettant en avant l'omniprésence des discriminations sociales et raciales dans un pays où tout semble pourtant possible. Les pays dits développés apparaissent comme des eldorados où les projets de vie semblent aisés et pérennes pour celui qui s'en donne les moyens. La société de consommation apparaît comme un gage de bonheur vu de l'extérieur. L'aliénation dans laquelle elle immerge les Hommes et notamment le personnage de Jende ici, obligé de cumuler deux emplois, est parfaitement décrite. La naïveté du personnage de Jende renforce cette idée. le ton léger et optimiste des premiers chapitres renvoie également à un événement parallèle à l'arrivée sur le territoire du père de famille : l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche. "Yes, we can" est son slogan. C'est aussi celui, sous-entendu, de Jende. Tout semble possible. Il y a une belle énergie qui se dégage de l'histoire et nous aussi, lecteurs, on y croit. J'ai apprécié la manière avec laquelle l'auteure aborde la psychologie de ses personnages, attachants.
J'ai deux regrets (enfin, trois ;) ). le premier c'est le survol du contexte, la crise des subprimes fin 2007 qui va faire exploser la bulle financière entrainant le reste du monde dans la dépression qui va suivre.
Le deuxième, c'est la description très stéréotypée des "riches" américains (les employeurs de Jende) : la mère, super top en apparence, qui boit en cachette et se goinfre de pilules ; le fils "bonne famille" qui ne se retrouve pas dans la société de consommation et qui fuit en Inde pour "vivre sa vie" : le père, qui fait appel régulièrement aux services des call-girls en douce...Bon...un peu "too much" à mon goût...
Enfin, l'écriture en elle-même n'est pas fracassante et on ne s'attachera pas à "Voici venir les rêveurs" pour son style littéraire, mais parce que l'histoire nous ramène bien à une actualité...brûlante...
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C'est l'histoire des désillusions des rêveurs, ceux qui vivaient le rêve comme ceux qui étaient toujours à sa poursuite. La chronique d'un échec annoncé. En tant que lecteur, on attend le moment où le banquier va se casser la binette tout autant que l'on redoute celui où Jende recevra son fameux ordre de quitter le territoire. C'est l'histoire de rêveurs qui mordent sur leur chique, qui travaillent tant et plus pour assurer le bonheur de leur famille et qui doivent faire des choix, pas toujours les plus faciles ni les plus humains.

Ce n'est pas l'histoire la plus heureuse mais Imbolo Mbue y insuffle l'humanité et l'espoir, livrant un roman juste et sensible.
Lien : http://milleviesenune.com/vo..
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Je viens de découvrir l'un des premiers titres reçus pour le prix Audiolib 2017 et je suis ravie car cela commence très bien.

Le lecteur est excellent, il est très fort pour faire les différentes voix et même celles avec des intonations africaines. Il me faisait sourire à chaque fois qu'il disait "Papa God ! ".

Jende et sa femme Neny (je n'en connais pas l'orthographe, c'est un des problèmes du livre audio) sont camerounais (comme l'auteur d'ailleurs), ils habitent maintenant Harlem. L'Amérique est comme le Graal pour eux mais ils n'ont pas de papiers officiels alors que leur désir le plus cher et de faire leur vie dans cette Amérique tant convoitée.

Jende trouve un travail de chauffeur tandis que sa femme étudie pour devenir pharmacienne tout en travaillant. Ils ont un petit garçon de six ans.

L'auteur décrit certainement ce qu'elle a elle même vécu ou ressenti car elle est venue aux Etats Unis pour ses études, elle y vit encore.

Un très beau roman sur les difficultés d'intégration, de régularisation des papiers.
Jende a pourtant un travail mais il n'est pas sûr de pouvoir rester, la situation est compliquée.

J'ai vraiment eu l'impression de vivre une tranche de vie à leurs côtés, j'ai appris à les connaître et à les aimer, cette famille est très attachante. On les suit dans leurs bonheurs et leurs difficultés. 
On voit aussi le contraste avec la famille dans laquelle travaille Jende, leurs difficultés qui ne sont bien sûr pas du tout les mêmes.

Un très très beau roman dont la version audio est vraiment très chouette.
Lien : http://www.pagesdelecturedes..
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Jende vit aux États-Unis avec sa femme et son fils, il est immigré, son visa arrive à sa date d'échéance et il est en attente de sa green card qui lui permettra de s'installer définitivement dans le pays de ses rêves. Il est arrivé en Amérique les mains vides, mais avec de l'ambition et de l'espoir. Il souhaite offrir à son fils ce qu'il y a de mieux, le faire aller dans de bonnes écoles, lui donner une bonne éducation, lui construire une vie stable et confortable... et tout cela n'était pas possible au Cameroun. Alors, Jende s'acharne, trouve un boulot, se lève tôt et s'adapte à sa nouvelle vie.
Mais la réalité est tout autre, la femme de Jende ne se sent pas chez elle, elle voudrait se fondre dans le décor, être une vraie américaine, suivre des études et ne plus vivre son quotidien de femme d'immigré. Les choses ne se passeront pourtant pas ainsi, puisqu'elle va devoir faire face à la réalité, à la dureté de la vie américaine, de la population, de la culture.
Voici venir les rêveurs est un roman d'actualité, il est particulièrement bien écrit, les personnages sont très attachants et plus on avance dans l'histoire, plus on les aime. La suite → http://www.leslecturesdelialy.com/2017/02/voici-venir-les-reveurs-ecrit-par.html#more
Mon blog : Les lectures de Lily
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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Jende Jonga et son épouse Neni arrivent à New-York, ils ont quitté Limbé au Cameroun, leur terre natale, pour une vie meilleure.
Ils l'ont rêvé cette Amérique de tous les possibles ils sont émerveillés, mais une petite voix en eux ne les lâche pas, elle leur dit avec insistance que pour rester dans ce paradis il leur faut un sésame : la green card.
Jende trouve un poste de chauffeur d'un riche banquier, Edwards, et là tout semble permis, comme pour les joueurs à la loterie qui avec des si refont leur vie…
Je vous laisse découvrir la façon dont Jende obtient ce travail, le système d'est efficace.
Ils voient le miracle à leur portée, ils se placent du point de vue de l'humain et ils sont prêts à tout pour s'adapter aux exigences de leur employeur.
Mais ils ne pouvaient pas prévoir la crise des subprimes et ses conséquences. Jende le prend comme un échec personnel, Neni elle vendrait son âme au diable s'il le fallait pour rester à New-York.
La famille Edwards, la femme Cindy est née pauvre et ne veut pas le redevenir et la famille Jende venue pour ne plus être pauvre vont avoir des liens de complicité, mais les déterminismes sociaux ne s'effacent pas même en Amérique…
Ces doux rêveurs nous font vivre leur histoire avec la drôlerie de l'adaptation du monde camerounais au monde américain, mais ils nous bouleversent par l'ampleur que les revers de la vie leur infligent.
Presque douze heures d'écoute pour ce livre, mais une merveille d'interprétation par Julien Chatelet, qui avec sobriété sait nous restituer les couleurs de ce roman et nous faire ressentir la dramaturgie de l'histoire.
Les dialogues ont une saveur rehaussée par cette lecture et le jeu de Julien Chatelet met en valeur l'humanisme qu'Imbolo Mbue a mis dans cette histoire.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 20 février 2017
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Roman sur la vie des immigrés, ces candidats à une vie meilleure, l'auteur remet en cause ce rêve américain où persiste les inégalités et où les valeurs humaines et familiales s'effacent devant l'argent. Elle retranscrit parfaitement les difficultés rencontrées par Jende et Neni d'aller au delà des clivages sociaux dans cette Amérique où ils se sont bercés d'illusions.
La ténacité dont ils font preuve, leur courage, leur naïveté parfois m'ont touché.
J'ai cependant été moins convaincue par le couple d'américains qu'ils côtoient. Symboles de la réussite dont rêve Jende, ils réunissent les stéréotypes de la famille américaine, ultra-riche mais névrosée, chez qui il manque l'essentiel. On frise la caricature.
C'est d'ailleurs lorsque ce couple d'américain s'efface que le récit gagne en intérêt.

C'est un livre qui offre un éclairage intéressant sur un sujet d'actualité et qui nous imprègne de culture camerounaise. Une belle découverte.
Lien : http://caro-lit.blogspot.fr/..
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Ce livre rappelle, à travers tous ses personnages, que chacun voit les choses avec ses paramètres. Jende et Neni croient dur comme fer au rêve américain. Vince, qui y est né et que l'attitude de son père a aguerri, voit davantage ce qui sonne faux. Chacun a sa vérité, et aucune n'est fausse. Cindy m'a un peu agacée, parce que si je l'ai comprise, j'ai trouvé qu'elle ne savait que se lamenter. Certains de ses griefs sont justifiés, notamment le fait que Clark ne soit pas assez disponible pour ses enfants. D'autre part, on comprend son mal être lorsqu'elle se dévoile un peu à Neni. Certes, mais chacun a sa part de souffrance. Cindy reproche à Clark de ne pas s'occuper des enfants, mais c'est elle qui réagit le moins bien à la décision de Vince. Elle se montre généreuse avec Jende et Neni, mais elle peut également être absolument injuste consciemment.

Au début, on pourrait penser que cela va être cliché: les pauvres veulent une vie dorée, et les riches se paient le luxe d'être dépressifs. Seulement, ce n'est pas si simple. Vince, par exemple, n'est pas un jeune écervelé qui tourne en rond et se fiche de tous.
[...]
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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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