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sur 397 notes
Je ne lis pas souvent de littérature "africaine". Je ne saurais pas trop dire pourquoi, je ne m'y dirige pas spontanément, et il faut avouer que ce n'est pas la littérature la plus mise en valeur !
Là, je suis ravie d'avoir découvert ce roman. Je l'ai choisi dans la liste de l'opération "Masse Critique", justement par ce qu'il sortait de mes habitudes, et que j'adore les livres audio.
L'interprète d'abord, Julien Chatelet, est excellent. Ses intonations, son accent afro-américain, tout sonne juste. Il n'en fait ni trop ni trop peu, et on est complètement embarqué dans l'écoute.
Le texte ensuite. J'ai fait une plongée totale dans l'immigration aux Etats-Unis, dans la peau de Camerounais. Jende et Neni sont des personnalités attachantes. On suit avec grand intérêt leurs réussites, leurs échecs, leurs luttes pour une vie meilleure dans ce pays qu'ils ont choisi. Les émotions, les sentiments sont particulièrement bien exprimés. On comprend leurs attitudes, leurs actes, même lorsqu'ils sont contraires à notre morale ou notre culture. Car ce livre c'est cela : la confrontation des cultures, l'occidentale contre l'africaine. Comment intégrer une culture, sans perdre la sienne, son identité. Comment allier les deux. On voit la confrontation de ces deux mondes : la modestie, l'espoir, la générosité de Jende et Neni / le cynisme, la solitude, l'égoïsme des Edwards. Chacun a ses qualités, ses défauts.
Ce que je retiens de cette lecture c'est une meilleure compréhension des différences, des actions même contraires à mes convictions.
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Critique de la version audio.
Première fois que je "lis" un livre audio. C'est très plaisant d'écouter une belle histoire tout en faisant autre chose, avec tout de même un petit inconvénient chez moi... les interruptions ne peuvent se signaler par un marque-page, et pour reprendre l'écoute, il faut parfois quelques manipulations et retours en arrière.
Mais ce fut une très agréable découverte. La narration, par Julien Chatelet, offre à chaque personnage une personnalité bien marquée, c'est un véritable plaisir que de l'entendre prendre des intonations africaines sans forcer le trait. Vraiment formidable !
Bien sûr, l'histoire en elle-même est belle... je crois que tous les avis s'accordent la-dessus... alors, tout ça a fait de cette lecture un véritable bonheur !
Pour ceux qui ont beaucoup apprécié la version livre... je peux conseiller la version audio, ils en auront probablement une nouvelle vision.
Je vais confier ce livre audio à ma mère qui, elle, ne voyant plus, en écoute déjà depuis quelques années... je suis presque sûre qu'elle aimera aussi.
De sa part et de la mienne, un grand merci aux organisateurs de Masse Critique et à Audiolib pour cet envoi.
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Voici l'histoire de Jende, accompagné de sa femme et de leur fils qui ont quitté le Cameroun pour vivre "le rêve américain". le récit met en perspective les traditions camerounaises et le mode de vie américain. C'est une fable moderne sur l'immigration, et à laquelle on s'attache sans mal à cette touchante famille.
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Je mets cinq étoiles c'est mérité ce livre fera partie de mes coups de coeur
facile à lire quelques pointes d'humour , des réflexions sur les femmes les hommes l'Afrique les Américains le travail la cuisine tout le monde en prend pour son compte c'est le monde dans lequel nous vivons
Pour un premier roman SUPER
je vais suivre cet auteur de seulement 35 ans
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Le moins qu'on puisse dire c'est que ce livre ne me passionne pas. L'histoire, les personnages, tout semble fade ... et le milieu financier n'est pas non plus des plus passionnants.
Je n'ai pas fini ce livre.
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Jende est venu du Cameroun à Harlem pour vivre le rêve américain, trouver aux USA la liberté, le travail, l'argent... en un mot le bonheur.
Tout va comme sur des roulettes, sa femme et son fils le rejoignent, il est embauché comme chauffeur d'un banquier richissime, avec qui curieusement il partage deux valeurs : le travail et la famille.
Mais le bureau de l'immigration va en décider autrement et peu à peu tout ce bel édifice tombe en capilotade.

C'est donc un nouveau roman de l'immigration, un best seller qui a défrayé la chronique avant même de paraitre.
L'histoire est assez bien troussée , au prix de quelques faiblesses scénaristiques liées à une psychologie des personnages approximative. La relation entre la "famille banquier" et la "famille chauffeur" m'a paru des plus improbables, et malheureusement cette relation atypique se veut un des ressorts du roman. Pour faire passer la pilule et rendre l'homme de Wall Street sympathique, Imbolo Mbue lui fait écrire des poèmes et aimer les couchers de soleil, c'est un peu court ... Et pas de grande surprise dans l'écriture, basée sur les dialogues, aussi alerte dans les temps joyeux que dans l'adversité..

On saura apprécier cette histoire, finalement riche, et qui donne la parole à ceux qui l'ont rarement, si l'on cherche une légèreté qui est plutôt hors sujet. Ce livre est plus de l'ordre du best-seller plus ou moins plaisant, sur fond de "monde d'aujourd'hui", avec ce qu'il faut de fin "heureuse", que de la critique sociétale acide
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Les rêveurs du beau roman d'Imbolo Mbue ce sont Jende Jonga et son épouse Neni, tous deux venus de Limbé au Cameroun jusqu'à New-York pour prendre une part du mythique rêve américain. Lorsque Jende est engagé comme chauffeur de Clark Edwards, un riche banquier, leur rêve n'a jamais été aussi près de se réaliser. Il reste à obtenir la fameuse Green Card pour devenir résidents et bénéficier définitivement des largesses du mode de vie américain. Mais, comme une vitrine rutilante dont ils envient le contenu qui leur est interdit, l'Amérique et son abondance illusoire s'éloignent à mesure que Jende et Neni s'en approchent. le mirage trompeur se fendille au moment où éclate la crise des subprimes, en 2008. L'onde de choc économique se répercute dans la famille Edwards et le violent ricochet vient fracasser les rêves du couple Jonga. Alors que Neni risque de vendre son âme pour avoir le droit de rester aux Etats-Unis, Jende subit les évènements comme une défaite personnelle.

Tout sonne juste dans ce roman poignant qui vibre d'humanité ! Aucune concession n'est faite à la facilité, ni au manichéisme. Les changements de situation font évoluer les personnages et leurs réactions, souvent inattendues, les montrent dans toute leur complexité. L'histoire est construite de telle manière que, progressivement, par petites touches révélatrices, les décalages culturels et sociaux entre la famille Jonga et la famille Edwards apparaissent comme des failles infranchissables. Si des liens de complicité se nouent entre Jende et Clark, entre Neni et Cindy, il n'en reste pas moins que chacun, même en Amérique, a une place assignée par sa naissance. le personnage de Cindy est à ce titre particulièrement émouvant et significatif : née pauvre et devenue riche par son mariage, elle reste obsédée par la terreur de "dénoter" dans la société fortunée où elle évolue désormais.

"Voici venir les rêveurs" est porté par une belle énergie, généreuse et sensible, qui, malgré tous les désenchantements, ne laisse pas le désespoir l'emporter. La force inaltérable des rêveurs est de pouvoir sans cesse reconstruire de nouveaux rêves sur les ruines des précédents. le roman d'Imbolo Mbue en témoigne de très gracieuse et juste manière.


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"Voici venir les rêveurs" de Imbolo MBUE est le récit d'un projet non abouti de délocalisation d'un couple camerounais dont le rêve est de sortir de la pauvreté du pays pour gagner les USA et l'argent qui, immanquablement, doit aller avec !
Imbolo MBUE, une des valeurs montantes de la littérature africaine, est légère, caustique, féroce, naïve, tendre et brutale. Elle traduit à souhait le choc des cultures, le besoin d'attachement aux racines, l'envie de tout accepter, tout comprendre puisque c'est le prix à payer et, en même temps, la dignité qui ne se résigne pas à oublier d'où on vient, où est la maison, le « chez nous» !

Le récit est une fiction, il permet donc d'inventer tous les personnages qui servent à tendre et détendre l'atmosphère. Il y a les trop vrais, les trop nuls, les trop naïfs et les trop purs... mais le lecteur ne peut s'empêcher de se prendre d'affection pour ce couple qui chemine sans boussole. On aime aussi cette figure si vraie parce qu'ambiguë, du trader qui gagne très bien mais peu honnêtement sa vie tout en dénonçant le système et en créant une relation de partage, de complicité avec son chauffeur camerounais. On se surprend à rire des danses du postérieur des africaines, à pleurer les problèmes d'alcool de la femme américaine, à sourire des complicités entre la nounou africaine et ces enfants nantis dont elle s'occupe. On s'étonne, comprend ou rejette les solutions inventées par ce couple pour rester aux USA... et sans le souhaiter, on accepte finalement le sort qui sera le leur.

Une belle incursion dans le monde des rêves de ces migrants qui s'inventent un Eldorado et qui souffrent à se faire à l'idée qu'entre rêve et réalité, il y a un monde à conquérir !
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Le rêve américain

Qui sont donc ces rêveurs? Jende, un camerounais de Limbé qui veut fuir la misère et le désespoir de son pays natal, un homme qui rêve de l'Amérique et part à New-York tenter sa chance. Au bout de deux ans, il parvient à faire venir sa femme Neni et leur fils Liomi. Sa femme va entreprendre des études de pharmacie. Jende rêve d'obtenir la Green Card et de devenir un vrai américain.

Jende réussit à se faire embaucher comme chauffeur de Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers à Wall Street mais il va devoir vivre avec le spectre de l'expulsion car son autorisation de séjour ne dure que trois mois ensuite ils vont devenir des clandestins, des demandeurs d'asile.
Jende et Neni forment un couple volontaire, excessivement travailleur qui économise pour l'avenir, notamment pour financer les études de leurs enfants tout en envoyant régulièrement de l'argent à leur famille restée au pays qui les sollicite sans cesse "persuadés que les rues d'Amérique étaient pavées de dollars" .

Jende considère que l'Amérique est le meilleur pays du monde et qu'Obama sera un grand président (nous sommes en 2007 à la vieille de la crise des subprimes).
Une belle complicité va s'installer entre Jende et Clark au gré des discussions entre les deux hommes dans la voiture. Jende va se rendre compte que son patron est un homme en permanence stressé, inquiet pour la situation financière du moment, un homme qui vit aussi des difficultés familiales avec une épouse Cindy qui lui reproche de faire passer sa carrière avant sa famille et qui ne manque pas de blessures secrètes. de plus Vince, le fils aîné des Edwards, rejette le mode de vie de ses parents et va partir vivre en Inde. Jende est aussi le chauffeur de la femme et des fils de Clark, il vit donc de très près les problèmes de cette famille, il va même être pris à partie et manipulé, ainsi que Neni, par les deux époux.

Mais arrive le jour où tout bascule avec l'effondrement de la banque Lehman et la terrible crise économique qui frappe le pays...

Ce roman est dans la parfaite lignée d'Américanah de la nigériane Adichie Chimamanda Ngozi et du roman de Taiye Selasi, elle aussi d'origine nigériane par sa mère, le ravissement des innocents.
Voici venir les rêveurs est aussi passionnant que le ravissement des innocents et ne comporte pas les longueurs qui m'avaient gênée dans Américanah.

Cette saga familiale d'émigrés camerounais est le premier roman d'Imbolo Mbue qui a elle-même parcouru le même chemin que son héros, elle a certainement dû puiser dans son propre vécu pour retranscrire le regard d'immigrés africains sur les américains.
L'écriture fluide rend la lecture très agréable. La couverture est particulièrement bien réussie avec des symboles représentant New York sur un fond d'imprimé africain.
Ce roman foisonnant est riche en dialogues savoureux, en couleurs, en odeurs, en bananes plantains et beignets...
Choc des cultures, difficultés de l'exil et de l'intégration sont traités d'une façon poignante.

Ce titre a fait partie de la première sélection du prix Fémina Etranger
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Voici le destin croisé de deux familles à New York : rêves et désillusions attachés à la Grande Pomme, immigration et déracinement, promesses et dangers du capitalisme, autant de sujets abordés dans ce livre qui réussit le tour de force de parvenir à éviter les clichés.
Jende Jonga arrive à New York, en provenance du Cameroun, pensant pouvoir offrir à sa famille une vie heureuse dans une ville où tout est possible. En parallèle, Clark Edwards, un brillant américain travaillant dans la finance, est la caricature parfaite de l'américain qui a réussi dans le monde capitaliste. le destin de ses deux hommes va se croiser alors que le premier devient le chauffeur du second.
Le grand intérêt du livre est que son auteur, Imbolo Mbue, ne s'en tient pas à un tableau du désenchantement du rêve américain et une critique du monde capitaliste, mais se livre à une analyse beaucoup plus fouillée.
Une crise des subprimes et l'équilibre matériel mais surtout affectif et psychologique de la famille Edwards vole en éclat. Quant à la famille Jonga, Jende perd son emploi de chauffeur de la famille Edwards, avec à la clé les promesses de revenus pour offrir des projets de vie à sa famille qui s'envolent. Difficulté à traverser les épreuves, rêve américain, oui, mais à quel prix ? Où mettre les limites pour obtenir la nationalité américaine pour la famille Jonga, ainsi que pour assouvir la promesse de réussite professionnelle et sociale pour les deux familles? de douloureux dilemmes à résoudre sans compter l'attachement à la famille et aux racines.
La subtilité de la description des sentiments est l'autre grande réussite de ce livre. Là aussi pour sortir des clichés, l'auteur crée des liens sincères d'affection entre Jende et Clark. Les portraits des femmes sont plus durs que ceux des hommes. Neni, la femme de Jende, est présentée comme une femme noire courageuse mais qui devient envieuse de la liberté et de l'indépendance des femmes américaines, tout en étant tourmentée par la soumission à son mari ancré dans ses racines africaines et le désir d'union de son foyer. Cindy, la femme de Clark, est quant à elle certes libre et indépendante mais visiblement malheureuse, et ne parvient pas à assurer la chaleur et la cohésion de sa famille. L'usure des corps et des esprits des deux familles est très bien décrite.
Enfin, le style coloré et imagé tranche parfaitement avec la lourdeur du fond, et le désenchantement du message délivré. Bravo à Imbolo Mbue d'avoir réussi à éviter l'écueil d'un énième livre sur un sujet maintes fois abordé et à en faire au contraire un premier roman profond.
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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