J'aime beaucoup les histoires post-apocalyptiques ( je suis à fond dans la série TV Walking dead d'ailleurs), de fin du monde, où quelques personnes tentent de survivre malgré tout. J'ai plusieurs romans de ce style dans ma PAL mais
La route me faisait de l'oeil depuis un moment. C'est une roman assez court, ce qui m'a décidée car j'ai pu le caser facilement entre 2 lectures. Et puis j'avais envie de voir le film, mais je voulais absolument lire le roman d'abord, alors je me suis laissée tenter, et je ne le regrette pas.
Je n'ai pas été immédiatement emportée par l'histoire car la plume de l'auteur est assez spéciale. Son style est très brut et plutôt dense. L'auteur nous fait des descriptions succintes du cadre, le paysage étant surtout composé de cendres. le tout est assez froid, comme quelqu'un qui regarde tout cela de façon neutre, sans vraiment porter de jugement, seulement en nous disant ce qu'il en est. D'ailleurs l'intégralité du roman est sur le mode descriptif, même les dialogues entre le père et son fils sont intégrés au texte, sans tiret ni guillemets, ce qui ajoute à l'atmosphère apocalyptique du roman.
Une fois que l'on s'est adapté au style de l'auteur, on est totalement pris par l'histoire de ce père, qui essaie de survivre pour son fils. Il nous fait partager les moments de doute, où la mort serait la solution la plus simple et peut-être même la plus raisonnable pour eux deux, mais aussi les flashbacks de ce qu'ils ont déjà eu à vivre depuis toutes ces années: le départ de sa femme, les mauvaises rencontres etc... Ce père essaie de maintenir l'envie de vivre chez son fils comme il le peut, mais le plus souvent l'horrible réalité de ce qu'est devenu le monde est plus forte, et on sent comme cet enfant a perdu tout ce qui pouvait le rattacher à l'enfance, et parfois même à la vie. Il a été obligé de grandir malgré lui, partagé entre une innocence d'enfants face à certaines situations et la maturité d'un adulte à d'autres moments. Comme souvent dans ce type de romans, on ne sait pas comment le monde en est arrivé là, mais la version qu'il nous propose de découvrir est tellement horrible qu'on arrive à se demander aussi si cela peut valoir le coup de rester en vie dans ces conditions...
Contrairement à ce que je pensais avant de le commencer, ici pas besoin de zombies pour décimer les hommes, ce sont les survivants qui deviennent comme des bêtes, les plus forts avilissants les plus faibles, les transformant en esclave ou en futur repas. Je trouve cela encore plus effrayant car d'autant plus réaliste.
Un roman puissant par sa simplicité, qui ne peut nous laisser insensible tant la relation entre ce père et son fils est touchante. Si vous aimez ce type de roman, n'hésitez pas!
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