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4,06

sur 6540 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel livre exceptionnel.
Oui, j'enfonce une porte ouverte, il suffit de regarder le nombre de notes et critiques positives pour s'en convaincre, mais j'ai rarement été aussi happé par une lecture.
Cormac Mcarthy fait passer tant d'émotions malgré un style âpre et dépouillé, et il arrive à nous montrer qu'il est possible de, et qu'il faut toujours tenter de conserver notre humanité quand bien même tout ne serait que désespoir autour de nous.
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Voilà, j'a enfin lu ce monument de la littérature, prix Pulitzer 2007, adapté au cinéma et tout récemment en bande dessinée.

Un récit d'une puissance incroyable, à la fois angoissant et émouvant. Dans ce monde dévasté, la relation entre ce père et son fils, jetés sur la route, est d'une force inouïe. On tremble devant les dangers terrifiants qui les guettent, devant les difficultés rencontrées pour trouver ne serait-ce qu'un peu de nourriture pour survivre.

Le récit s'effectue selon un style sec et dépouillé, les paragraphes sont brefs, les dialogues réduits au strict minimum.

Cette histoire, que j'ai lu avec la chanson "Plus rien" des Cowboys fringants qui me résonnait dans la tête, est loin d'être terne malgré l'absence totale de couleur et de chaleur.

"La route" est un roman profondément marquant, une lecture éprouvante, mais tellement indispensable.


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Enorme ! Quasi biblique. Mais si la Bible est littérairement chiante, ici c'est plutôt un intense cinquième Evangile post-moderne. Ou une postface de l'Apocalyspe... selon Saint-Christophe, patron des voyageurs, qui sauva l'Enfant qui (peut-être) sauvera le Monde.
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« 𝐔𝐧 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐣𝐞 𝐩𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐢𝐬, 𝐥𝐞 𝐧𝐨𝐢𝐫 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐞𝐧𝐯𝐚𝐡𝐢 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞𝐬, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐬𝐭𝐞𝐬, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬.
𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞𝐭 𝐞𝐱𝐭𝐫𝐞̂𝐦𝐞 𝐣'𝐚𝐢 𝐯𝐮 𝐞𝐧 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐧𝐨𝐢𝐫. » 𝐏𝐢𝐞𝐫𝐫𝐞 𝐒𝐨𝐮𝐥𝐚𝐠𝐞𝐬
Certaines lectures ne sont pas que des lectures.
Certaines lectures ne sont pas que des distractions.
Ce ne sont pas que des voyages, de belles phrases, ou des aventures imaginaires.
Des instants de poésie ou de rêverie, des fenêtres ouvertes sur des mondes inventés ou non pour créer le plaisir et/ou le frisson, ou encore pour nous éclairer sur notre condition humaine, misérable et magnifique.
Nous sommes de grands enfants, toujours friands de contes avec des loups, des ogres ou de vilaines sorcières. Les méchants loups, les horribles monstres, et les affreuses sorcières se sont transformés en criminels, en individus abjects, inhumains, mais c'est pour de faux, et du coup, cela reste acceptable, pas vivable, mais lisible, et donc acceptable.
Alors, lorsqu'on referme le livre, même si le malaise persiste, il ne dure jamais bien longtemps. de toute façon, L'Histoire d'hier ou d'aujourd'hui et les faits divers se chargent de l'horreur, on vit avec, même si c'est de loin... L'humain est habile pour créer de la distance.
Certaines autres lectures en revanche sont de véritables expériences de vie.
De ces expériences qui vous laissent le souffle court, le mental hagard, l'imagination exsangue et le coeur décroché.
Ces lectures-ci sont rares.
D'une intensité rare.
Et heureusement peut-être. Car le risque de se dissoudre dans les mots serait grand.
La route de Cormac MCCarthy m'a laissée totalement pétrifiée.
Jamais rien lu de tel.
Je ne saurais dire si je peux recommander ce livre. C'est un chemin de douleur.
Mais je ne regrette pas cette traversée.
Lue d'une traite comme si ma propre vie en dépendait. le coeur accroché à un fil ténu.
Cormac McCarthy plante un décor apocalyptique, fait de cendre, de cendre, et… de cendre. Aucune autre couleur que le gris et la mort.
La survie est le possible espoir. La peur, un autre espoir possible. Tant qu'il y a de la peur…
Alors on s'accroche à l'amour inconditionnel du père pour le fils et à la confiance absolue de l'enfant envers le père.
Le style de l'auteur, ses choix de structure et de narration, la construction des dialogues, tout est mis au service de l'histoire qu'il nous raconte. Et provoque un effet d'immersion totale.
Dans ce monde de désolation, entièrement calciné et dévasté, déshumanisé et insoutenable, seul l'enfant semble avoir le pouvoir de rallumer le feu, ou de faire en sorte, malgré lui, que la flamme ne s'éteigne...
On en conclut alors que le salut de l'homme ne serait pas la femme, mais l'enfant...
Et que prendre soin de son enfant, intérieur ou pas, serait la seule façon de prendre soin de la Vie.
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Incroyable. Si je fais le pitch du livre, c'est incroyablement monotone. Ce livre est totalement hypnotisant. Il ne raconte presque rien mais on y trouve pourtant du suspense. Une attente plutôt, de ce qu'il va se passer et une attente assez oppressante.
On peut résumer ce livre en disant qu'il s'agit de suivre un homme et son fils sur la route. Mais en disant cela, on n'a rien dit du tout pour autant. le récit peut paraître monotone mais il véhicule beaucoup de sentiments et d'émotion au au lieu d'être dites ou racontées sont suggérées ou mises en scène. Terriblement plus efficace. Nous sommes dans un monde post-apocalyptique, aucune explication du contexte, ce n'est pas le sujet. On apprend la solitude, la peur, les questions sans réponse, l'attachement, la réflexion sur le statut d'humain, sur l'humanité qui devrait habiter tout être humain.
Vous reprendrez bien un peu d'empathie. Un livre à lire, un classique à connaître.

Pour une fois, je me laisserai peut-être tenter par la mise en image de ce livre à l'occasion de sa sortie en bande dessinée.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Une plongée dans un autre monde qui pourrait être le notre. Que serons nous alors ? Garderons une part de notre humanité ? Récit saisissant qui ne peut laisser indifférent. Seul regret : c'est trop court ! Mais est-il possible de faire plus long ? Car un sentiment de malaise nous accompagne tout au long de la lecture. On est pris, on est dedans jusqu'aux tripes mais on est aussi soulagé d'en arriver au bout !
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C'est gris. C'est ce que je me suis dit en fermant ce court roman, lu en moins d'une soirée. La route, c'est l'histoire d'un homme et d'un enfant, d'un père et d'un fils, sur une terre désolée, brûlée, noyée de cendres. C'est leur chemin vers le sud, la transmission d'un savoir, d'une idée de l'homme, aussi manichéenne soit-elle. C'est une route sans but, sans lendemain, sans beaucoup d'espoirs, qui croise pour toute vie d'autres fantômes d'hommes qui s'entredévorent pour une journée d'errance de plus.

La route, ce sont des archétypes impersonnels : Aucun nom propre n'y figure. La route, c'est accepter de ne pas comprendre : Pas de où, pas de comment, pas de pourquoi. La route, c'est un style austère, lapidaire, sans beaucoup de concessions. La route, c'est un très bon roman post-apocalyptique traitant en parallèle de nombreux thèmes mais dont la froideur et la noirceur pourraient en rebuter certains.
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La route de Cormac McCarthy est sans nul doute un roman profondément troublant. Et on ne peut sortir de sa lecture totalement indemne.

Son style minimaliste, épuré à l'extrême, impose un rythme languissant, presque désespéré. Ses deux personnages, impersonnels, ne sont réduits qu'à leur lien de filiation : « l'homme » et « l'enfant ». Aucun prénom, aucun nom.

Tel le mythe de Sisyphe, ils sont contraints d'avancer, encore et encore, le long de la route, cherchant tous les jours de quoi se cacher et manger. Les jours se suivent et se ressemblent dans un monde dévasté par une catastrophe inconnue. Leur monde est réduit en cendres, dévoré par le froid, la pluie et la neige. Et les quelques êtres humains encore vivants errent eux aussi hagards quand ils ne sont pas rongés par la violence.

Pourtant si tout y est sombre, poisseux, d'une tristesse inimaginable, leur volonté de rester en vie les poussent à toujours avancer. L'espoir leur permet de rester debout.

A la fois métaphorique et métaphysique, ce roman post-apocalyptique est une formidable réflexion sur la condition humaine dans ce qu'elle a de plus fondamental. L'existence humaine y est réduite à son aspect le plus rudimentaire ce qui, paradoxalement, la rend peut-être plus intense aux yeux du lecteur qui referme ses pages, si ce n'est bouleversé, au moins peut-être touché par l'histoire de ces deux personnages.

Un très grand roman.
Lien : https://mon-imaginarium.wixs..
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Je l'ai lu en 3 jours pendant une thalasso. J'étais dans un endroit de détente et de confort pendant que je lisais l'horreur et le vide.
Je ne me suis pas sentie horrifiée, mais je crois que j'ai eu comme un mouvement de fascination pour l'horreur.
J'aime les livres qui se racontent au jour le jour, et je pense que c'est un grand talent de les rendre vivants pour un auteur, de ne pas tomber dans une routine inutile. Et Cormac McCarthy y excelle.
C'est fou d'avoir inventé cette route. Clairement ils ne vont nulle part. Je me suis demandée si le garçon allait avoir quelque pouvoir, mais mon esprit a finalement lâché le besoin d'un rebondissement.
La fin est inéluctable, on savoure le voyage.
Je l'ai dévoré, un excellent livre.
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Un roman post-apo magistral qui nous immerge dans un monde devenu stérile, où l'extinction de l'humanité est en marche et où quelques humains tentent de survivre dans le chaos le plus total. On suit un homme et son jeune fils qui marchent sur la route jusqu'au Sud, luttant contre les cendres, la faim, le froid, l'épuisement et la peur d'être trouvés par des cannibales…

Cormac MacCarthy décrit avec puissance ce climat catastrophique, on est complètement immergé dans ce monde anéanti et terrifiant.
Difficile d'avoir espoir pour ce père warrior et son courageux fils, qui avancent vers un demain qui n'existe déjà plus vraiment…

Dur roman, mais magnifique.
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