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On a quitté John Grady après son périple au Mexique. On rencontre Billy et son frère Boyd, qui à leur tour vont traverser le Grand Passage pour s'y rendre. D'abord l'aîné, seul : il veut y libérer une louve capturée sur ses terres (150 pages qu'on lit sans reprendre son souffle). Il rentrera chez lui, puis retournera au Mexique avec son frère à la recherche de chevaux volés, et cette frontière sera traversée plusieurs fois, dans tous les sens, dans une errance sans fin, entrecoupée de rencontres avec des gitans, des bandits, des ermites philosophes. Moins romanesque que le précédent, davantage encore hanté par le mal et la beauté du monde, gothique et biblique (c'est pas de moi mais c'est exactement ça), avec ses deux figures de cow-boy solitaires à peine sortis de l'enfance (l'ainé a dix-sept ans), misérables au-delà de la misère, seuls au-delà de la solitude, et cette écriture, ahlala, cette écriture, austère, dépouillée, implacable qui vous prend par le col, ce Grand Passage est aussi magnifique que le tome précédent.
« … et quand la pâle lumière du soleil répandit ses premiers rayons sur la plaine à l'est le paysage gris sembla se taire et se taire les oiseaux et sous le soleil neuf les pics des montagnes lointaines à l'ouest au-delà du farouche pays de Bavispe sortirent de l'aube comme un monde rêvé. le cheval se tourna et posa sa longue face osseuse sur son épaule. »
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À la veille de l'indépendance, Thomas Jefferson, se souvenant peut-être des mots de Lorenzo Valla («At nova res novum vocabulum flagitat), écrivait, sans l'ombre d'un doute qui aurait fait vaciller son inébranlable confiance en l'avenir de son immense pays, cette phrase sonnant comme un manifeste révolutionnaire : «Les nouvelles circonstances dans lesquelles nous nous trouvons placés nécessitent de nouveaux mots, de nouvelles expressions, et le transfert de mots anciens à de nouveaux objets» (1).
Cormac McCarthy, qui n'a jamais éprouvé le besoin ni même le désir d'inventer de nouveaux mots, est sans doute l'un des derniers grands écrivains vivants les plus purement classiques, si par classicisme nous entendons un refus (et sans doute, dans son cas, un refus amusé) des jeux de langage, des plongées plus lassantes que réellement stimulantes dans les abîmes de la spécularité et des distorsions narratives multiples que goûtent d'autres écrivains, nord-américains comme William Gaddis et William H. Gass, ou anglais comme David Peace.
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Des USA au Mexique, Billy traverse la frontière, traînant derrière son cheval une louve capturée qu'il veut ramener dans ses contrées familières, auprès de ses congénères. Mais les hommes en ont décidé autrement. Certains l'aident pourtant et le soutiennent.

Comprendre le gouffre, le mur culturel et politique qui sépare les USA du Mexique, c'est sans doute tout l'enjeu de ce livre et toujours affronter la figure de l'Autre, du double étrangement familier, animal ou humain.
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