AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme (54)

On dit que les yeux c'est les fenêtres de l'âme. Je me demande de quoi ces yeux-là étaient les fenêtres et je crois que j'aime mieux ne pas le savoir. Mais il y a un peu partout une autre vision du monde et d'autres yeux pour le voir et on y va tout droit. Ça m'a amené à un moment de ma vie auquel j'aurais jamais pensé que j'arriverais un jour. Y a quelque part un prophète de la destruction bien réel et vivant et je ne veux pas avoir à l'affronter. Je sais qu'il existe. J'ai vu son œuvre. Je me suis trouvé une fois en face de ces yeux-là. Et je ne recommencerai pas. Et je ne vais pas pousser tous mes jetons sur le tapis et me lever pour le défier. Ce n'est pas seulement à cause de mon âge. je voudrais bien que ce soit ça la raison. Je ne peux même pas dire qu'il s'agit de savoir à quoi on est prêt. Parce que j'ai toujours su qu'il faut être prêt à mourir rien que pour faire ce métier. Ça a toujours été vrai. Ce n'est pas pour me vanter ni rien mais c'est comme ça. Si t'es pas prêt ils le sauront. Ils le verront. En un clin d'œil. je crois plutôt qu'il s'agit de savoir ce qu'on accepte de devenir. Et je crois qu'il faudrait jouer son âme. Et ça je ne le ferai pas. Je pense à présent que je ne le ferai sans doute jamais.
Commenter  J’apprécie          90
"Il faut très peu de chose pour administrer des braves gens. Très peu. Et les gens malhonnêtes de toute façon on ne peut pas les administrer. Ou si on peut c'est la première nouvelle."

"C'est un beau merdier, n'est-ce pas shérif ?
Si c'en est pas un ça fera l'affaire jusqu'au prochain."

"Il y a deux sortes de gens qui ne posent pas de questions. Les uns sont trop bêtes pour en poser et les autres n'en ont pas besoin."
Commenter  J’apprécie          80
Et les plus gros problèmes signalés c’étaient des trucs comme parler en classe et courir dans les couloirs. Mâcher du chewing-gum. Copier en classe. Des trucs du même tabac. Alors les enseignants en question ont pris un formulaire vierge et en ont imprimé un paquet et ont envoyé les formulaires aux mêmes établissements. Quarante ans plus tard. Voici quelques-unes des réponses. Les viols, les incendies volontaires, les meurtres. La drogue. Les suicides. Alors ça m’a fait réfléchir. Parce que la plupart du temps chaque fois que je dis que le monde part à vau-l’eau on me regarde avec un sourire en coin et on me dit que je vieillis. Mais ce que je pense à ce sujet c’est que quelqu’un qui ne peut voir la différence entre violer et assassiner des gens et mâcher du chewing-gum a un problème autrement plus grave que le problème que j’ai moi.
Commenter  J’apprécie          70
Au temps de la guerre de la drogue là-bas le long de la frontière il n’y avait pas un seul pot d’un litre et demi à acheter. Pour y mettre les confitures, etc. Le frichti. On n’en trouvait nulle part. La raison c’est qu ils se servaient de ces pots-là pour y mettre des grenades à main. Si tu passais en avion au-dessus d’une maison ou d’une propriété et que tu lâchais des grenades les grenades explosaient avant d’arriver en bas. Alors voilà comment ils s’y sont pris : ils dégoupillaient les grenades et les mettaient dans le pot et revissaient le couvercle. Alors chaque fois que le pot touchait le sol le verre se brisait et libérait la cuillère, le levier. Ils remplissaient d’avance des caisses entières de ces machins-là. C’est difficile à croire qu’on puisse se balader la nuit dans un petit avion avec un chargement pareil, mais c’est ce qu’ils faisaient.
Commenter  J’apprécie          60
J’étais trop jeune pour une guerre et trop vieux pour la suivante. Mais j'ai vu ce qui en est sorti. On peut être patriote et croire quand même que certaines choses coûtent plus cher qu'elles ne valent. Demande aux mères des soldats morts au combat quel prix elles ont payé et ce qu'elles ont eu en échange. On paye toujours trop cher. Surtout pour les promesses. Ça n'existe pas une promesse au rabais. Tu verras. Tu l'as peut-être déjà vu.
Commenter  J’apprécie          60
Tu crois que quand tu te réveilles le matin hier ne compte pas. Mais hier c’est tout ce qui compte. Qu’est-ce qu’il y a d’autre ? Ta vie est faite des jours dont elle est faite. De rien d’autre. Tu crois peut-être que tu peux disparaître et changer de nom et je ne sais quoi d’autre. Recommencer. Et puis un matin tu te réveilles et tu regardes au plafond et devine qui il y a là-haut ?
Commenter  J’apprécie          60
J'ai envoyé un homme à chambre à gaz à Huntsville. Un seul et rien qu’un. C’est moi qui l'ai arrêté et il a été condamné sur mon témoignage. Je suis allé là-bas et je lui ai rendu visite deux ou trois fois. Trois fois. La dernière c'était le jour de son exécution. Je n'étais pas obligé mais j'y suis allé. Sûr que ça ne me disait rien. Il avait tué une gamine de quatorze ans et je peux dire et il n'y a aucun doute là-dessus que je n'avais pas tellement envie d'aller le voir et encore moins d'assister à son exécution mais je l'ai fait. Les journaux parlaient de crime passionnel et lui voilà qu'il me dit que ça n'a rien à voir avec la passion. Il sortait avec cette gosse. Une jeunesse. Lui il avait dix-neuf ans. Et il m'a dit qu'il avait prévu de tuer quelqu’un depuis plus longtemps qu'il pouvait s'en souvenir. II disait que si on le relâchait il recommencerait. Il disait qu'il le savait qu'il irait droit en enfer. C'est ce qu'il m'a dit je l'ai entendu de sa propre bouche. Je ne sais pas comment il faut comprendre ça. Bien sûr que je n’en savais rien. J’ai pensé que je n'avais jamais vu quelqu’un de pareil et je me suis dit que c'était peut-être une nouvelle espèce. J'ai regardé quand ils l'ont attaché sur le siège et qu'ils ont refermé la porte. Il avait peut-être l'air un peu nerveux mais c’était à peu près tout. Je crois vraiment qu'il savait qu’il allait se retrouver un quart d'heure après en enfer. J’en suis persuadé. J'ai beaucoup réfléchi là-dessus. C'était facile de lui parler. Il m'appelait Shérif. Mais je ne savais pas quoi lui dire. Quoi dire à un type qui de son propre aveu n’a pas d'âme? À quoi bon lui parler? J’ai pas mal réfléchi à tout ça. Mais lui c'était rien comparé à ce qui allait nous tomber dessus.
Commenter  J’apprécie          50
Elle faisait ses premiers pas de journaliste. Elle m'a dit : Shérif comment se fait-il que vous laissiez comme ça le champ libre à la criminalité dans votre comté ? Ça semblait être une bonne question, ça l'était peut-être. En tout cas voilà ce que je lui ai répondu. J'ai dit : ça commence à partir du moment où on commence à oublier la politesse. Chaque fois qu'on oublie de dire monsieur et madame la fin n'est pas loin.
Commenter  J’apprécie          40
Voilà que la semaine dernière on a trouvé un couple en Californie qui louait des chambres à des vieux et après ça ils les tuaient et les enterraient dans la cour et encaissaient les mensualités de leur pension. Ils commençaient par les torturer. Je me demande pourquoi. Peut-être que leur télé était en panne.
Commenter  J’apprécie          40
Je vais faire la pire des conneries mais je vais la faire quand même. Si je ne reviens pas dis à ma mère que je l'aime.
Ta mère est morte, Llewelyn
Alors j'irais lui dire moi-même.
P26
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (1330) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La Route de C.McCarthy (SPOIL)

    Comment est le monde dans le roman ?

    Il y a des petits feux partout
    Il est inondé
    Il est recouvert de cendres
    Tous les sols sont craquelés

    6 questions
    713 lecteurs ont répondu
    Thème : La Route de Cormac McCarthyCréer un quiz sur ce livre

    {* *}