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4,05

sur 4958 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce deuxième tome est dans la droite lignée du premier. J'ai dévoré celui-ci avec autant de plaisir que le précédent.

On avance petit à petit dans l'histoire, on approfondit les caractères des personnages et les relations qui se nouent et se dénouent entre eux. le duel entre Elinor et Mary-Love est toujours aussi fort, mais l'intrigue ne tient pas uniquement sur ce duo, et c'est très positif. On explore davantage l'entourage de cette famille étrange. J'ai par exemple beaucoup apprécié que l'auteur mette en lumière le personnage de Sister, la fille de Mary-Love qui semble destinée à passer sa vie aux côtés de sa mère. Sister se révèle être bien plus que cela et c'est un très bon développement. L'apparition de Queenie est également un très bon ajout qui pimente la vie assez routinière à Perdido. Sans vouloir en dire trop, son personnage a l'avantage d'ouvrir de nouvelles perspectives et de changer la dynamique.

En ce qui concerne l'intrigue principale, pas de surprise ici. Elle est toujours liée à la rivière, à l'eau en général. Ce deuxième tome a confirmé l'impression que c'était elle la véritable personnage principale. L'histoire de la construction de la digue peut sembler très ordinaire, dans la logique des choses. Mais on sent que cela va avoir des conséquences inattendues. Et j'ai hâte d'y être.

En même temps, l'ambiance spéciale, mystérieuse et dangereuse de la crue est totalement intacte dans La digue. Avec toujours cette pointe de surnaturel qui vient nous titiller de temps à autre sans trop éclairer notre lanterne. de plus, le rythme est toujours assez lent, cela maintient le suspens et m'a complètement tenue en haleine.

Ce deuxième tome est de la même qualité que le premier. le récit explore davantage certains personnages et continue de mettre tranquillement en place les éléments de l'intrigue qui vont provoquer de nouvelles péripéties. A suivre.
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Ce qui est merveilleux dans le partenariat concernant Blackwater c'est que j'ai eu le plaisir de recevoir les deux premiers opus en même temps. Merveilleux parce que j'ai adoré La Crue. J'imagine que si je n'avais pas aimé ma lecture, devoir me plonger dans la suite aurait été une épreuve. Bien entendu, comme je l'avais évoqué dans ma critique sur le tome un, mes attentes étaient très élevées, j'avais hâte de plonger dans La Digue tout en redoutant une déception...

Nous reprenons le récit là où on l'avait arrêté. Pour le moment, Blackwater est un récit en plusieurs épisodes plus qu'une saga. En fait le découpage et la construction a quelque chose de scénaristique… Oui, l'oeuvre ressemble beaucoup à une série : narration rapide et découpée en courts chapitres, personnages forts, atmosphère très visuelle… Sans doute que cette dimension prend sa source dans le fait que l'auteur, Michael McDowell, était aussi scénariste. Ainsi c'est lui qui a écrit l'histoire et le scénario du film Beetlejuice de Tim Burton. Heureusement cet aspect visuel et scénaristique se met au service du roman et ne prend jamais le pas sur le reste. Ainsi la temporalité très longue du récit – le début de la Crue prend place à Pâques 1919 alors que le deuxième tome se clôt plusieurs années après 1924 – serait difficile à traiter dans une série ou, pire, un film car les évènements s'étalent et prennent sens sur des années. Ce qui se passe dans le premier tome influence la suite…

L'horreur est plus présente dans La Digue, avec une scène qui m'a particulièrement frappée. En fait j'ai plusieurs fois pensé au génial Cent Ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. Déjà parce que ce roman met en scène une famille mais aussi, et surtout, ce merveilleux qui surgit dans le réalisme. Blackwater nous présente le surnaturel de la même façon : comme un phénomène presque logique au sein d'une vie banale. L'horreur nous choque justement parce qu'il frappe auprès de personnages dans un quotidien qu'on comprend. Enfin, la figure d'Elinor reste fascinante : on l'aime et on la craint, elle est belle et terrifiante. Pourtant, malgré le mystère qui l'entoure, ce n'est pas la seule femme angoissante du roman. Mary-Love, la matriarche de la famille, se révèle de plus en plus malsaine au fil des pages. Et la monstruosité n'attend pas le surnaturel pour nous heurter…

La lecture de la Digue aura été une réussite, un récit divertissant et efficace qui nous accompagne même lorsqu'on a fermé l'ouvrage. Après tout cela, une seule question me taraude ami-lecteur, comment diable vais-je tenir jusqu'au 5 mai ? Date de parution du troisième tome…
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Très certainement mon coup de coeur pour cette série se confirme .

La couverture de ce tome deux est elle aussi magnifique de finesse, de détails, et surtout colle comme une seconde peau au roman.
Certes c'est la vocation initiale d'un couverture de roman, mais ici c'est vraiment ça.

L'auteur a toujours cette écriture très agréable, avec des touches d'humour, mais aussi cette façon de faire que tu ne sais pas vraiment où il va. C'est également le cas de Elinor, on ne sait pas vraiment ce qu'elle veut vraiment.

J'aime cette façon de faire qui laisse le suspens, mais qui permet en même temps au lecteur 1000 spéculations.
Mais je pense que ce roman qui place l'histoire en début de XXeme siècle, hormis son côté fantastique, est également une critique de la société de l'époque.

Je reste convaincue que l'auteur pose ses pions doucement mais sûrement, pour nous donner un final en apothéose.
On se pose tellement de questions qu'il serait dommage de ne pas avoir les réponses.

Mais maintenant il n'y a plus qu'à attendre la suite à paraître... j'ai hâte car cette saga familiale est palpitante, intriguante et addictive.

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J'ai enchaîné immédiatement avec le tome 2 de cette magnifique saga familiale teintée discrètement de fantastique, mon seul regret est de devoir attendre le mois de juin pour connaître la fin de l'histoire, dommage que l'éditeur ait choisi de respecter la forme originale du feuilleton pour la parution, car j'aurais bien dévoré le tout dans un gros volume.

Elinor et Oscar vivent enfin dans leur belle maison, mais les relations avec Mary-Love et Sister sont presque inexistantes, car la jeune mère a dû leur laisser Miriam sa fille ainée, qu'elle fait mine d'ignorer. Elle a une deuxième fille, Frances sur laquelle elle veille jalousement. Oscar se fait exploiter par sa mère et son oncle, assurant presque à lui seul l'exploitation de la scierie familiale pour un tout petit salaire, Elinor est bien décidée à voir la situation changer et adopte un plan à long terme pour leur assurer enfin la richesse. Deux grands évènements marquent ce tome : d'une part la construction de la digue et d'autre part l'arrivée de Queenie, la soeur de Geneviève avec ses deux enfants après le départ de son mari. James se sent obligé de l'aider mais comme elle est plutôt rustre et les enfants insupportables, il refuse de les accueillir dans sa maison et leur en achète une autre. La guerre entre Elinor et sa belle-mère continue de manière larvée, mais vigoureuse. Sister aussi se mariera contre toute attente et contre la volonté de sa mère. La construction de la digue assure la prospérité de la ville, Elinor l'accepte finalement, mais on sent bien qu'elle recule pour mieux sauter.

La couverture fait allusion à une scène digne du vaudou qui se déroule dans la cuisine de Mary-Love à son insu, mais qui portera ses fruits, dont on se doute bien qu'ils ne seront pas sains. Deux autres scènes rappellent discrètement les doutes sur l'origine d'Elinor, dont une particulièrement violente. Frances semble avoir hérité de la nature de sa mère, elle est troublée par son attirance pour la rivière et sent qu'une présence étrangère rôde dans la maison, en particulier dans le placard de la chambre d'amis. Queenie n'est pas en reste commanditant pratiquement le meurtre de son mari.

Après la lecture de deux des six tomes, j'ai l'impression que sous cette saga familiale tranquille se cache un dénouement à la Stephen King, sans doute est-ce pour cela qu'on l'a comparée à La ligne verte. L'intrigue avance lentement, on a presque l'impression d'être dans une petite ville ordinaire des USA durant les années 1920. L'extraordinaire arrive rarement, le fantastique est disséminé en touches discrètes, mais j'ai le sentiment qu'on assiste à la mise en place de rebondissements qui nous prendront au dépourvu le moment venu.

Elinor est toujours aussi intrigante, elle a accepté de laisser Miriam à sa belle-mère et n'essaie pas de la récupérer, ni même de créer un lien. Elle n'hésite pas à utiliser les autres pour ses projets, même si elle le fait de manière bien plus subtile que Mary-Love. Oscar est toujours aussi mou, en dehors de son travail, simplement il a changé d'emprise. Elinor n'a pas que des mauvais côtés, elle n'est pas raciste, veille à l'instruction de Zaddie et n'hésite pas à se montrer généreuse malgré le peu d'argent dont elle dispose envers les familles noires très pauvres regroupées dans un quartier périphérique de la ville. Elle met en place les éléments pour assouvir sa vengeance dans un avenir plus ou moins lointain. Les intrigues au sein du clan Caskey forment la trame de ce tome. Si on ne doute pas qu'Elinor ne soit pas vraiment une femme, l'auteur veut aussi montrer que malgré les apparences, sa belle-mère est aussi un monstre. Non pas au sens fantastique comme la jeune femme, mais en vertu de sa méchanceté crasse, de son désir maladif d'écraser les autres. Elle n'hésite même pas à s'en prendre à des enfants comme Grace, Zaddie ou la petite Miriam, donc il y a monstre et monstre, ce qui ne dédouane pas Elinor, aussi capable du pire, même si c'est dans un autre registre. Les hommes sont soumis et inexistants en dehors de leur travail, même Sister, présentée comme complètement écrasée par sa mère trouvera un mari.

Quant à la digue, on se doute qu'elle sera à l'origine d'une future catastrophe, on ne voit pas comment un tas de terre et d'argile pourrait contenir la fureur des eaux. Oscar connaît très bien la forêt et préfère choisir une activité moins rentable et plus durable, il sélectionne bien les arbres à couper et en replante de nouveaux. Il a déjà compris les ravages de la déforestation et comprend qu'il faut innover pour durer, là aussi il en récoltera les fruits plus tard. Sa vision de l'avenir lui permettra de prendre le dessus sur ses concurrents le moments venu et on ne doute pas que l'économie de la ville sera bouleversée par ces changements, d'ailleurs ce volume s'achève cinq ans avant la grande Dépression.

J'ai eu un immense plaisir à lire ce tome, dévoré en une longue soirée et j'attends avec impatience de découvrir la suite. Cette saga est excellente et je la recommande chaleureusement, je crois que ça sera un coup de coeur à chaque épisode.
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Little fish, big fish. Swimming in the water.
Come back here, man. Gimme my daughter.

Lavée de la fange déversée par la crue dévastatrice de la Blackwater, la ville de Perdido empeste désormais l'odeur âcre de la transpiration des ouvriers venus travailler sur la construction de la Digue. Un serpent de terre rouge le long des berges pour contenir ces eaux noires teintées par l'argile et le sang, cette fureur née de l'empreinte mémorielle des détritus vivants et inanimés charriés depuis des temps immémoriaux. La richissime famille Caskey, puissant magnat de la scierie, oeuvre pour préserver sa ville et son empire mais la Blackwater réclame toujours son dû.

La Digue (T2) fait remonter à la surface certaines réminiscences du Mal naufragé de la Crue (T1), les contours se dessinent mais le monstre n'est pas encore sorti du placard de la maison familiale (T3 La Maison). La fange remuée a fait également surgir des profondeurs la nature monstrueuse cachée sous les caractères bien trempés des membres de la famille matriarcale des Caskey, qui rivalise sans peine avec une famille Ewing dans le planté d'échardes dans le coeur.

L'expérience de Michael McDowell dans l'écriture de scénario pour le cinéma (Spielberg , Burton) se fait sentir dans sa série Blackwater (6 tomes écrits en 6 mois en mille neuf cent quatre-vingt… 2), digne d'un script d'un soap opera des années 80. Sa saga familiale, profondément nourrie par l'esprit gothique du XIXe en Alabama - sa terre natale -, et par sa fascination pour les « relations verticales » - ces relations familiales enracinées sur lesquelles on ne manque pas de s'appuyer malgré des violentes dissensions -, est une invitation à la suite au prochain épisode qui promet son lot de vengeances à deux visages.

Little fish, big fish. Swimming in the water.
Come back here, man. Gimme my daughter.

Little fish, big fish. Swimming in the water.
Come back here, man. Gimme my daughter.

Little fish, big fish. Swimming in the water.
Come back here, man. Gimme my daughter…

La beauté de la couverture de ce tome égale celle du tome 1 dans sa qualité de travail (dorure à chaud avant d'être embossée qui est un délice pour les yeux et le bout des doigts) et sa foison des détails (dessin de Pedro Oyarbide) qui recèlent tant de mystères et de révélations. Les dessins et caractères ont un côté ésotérique qui n'est pas sans rappeler - les couleurs sombres et les jeux de lumière en moins - la fameuse table de billard de Jérusalem l'excellente saga familiale d'Alan Moore (dessinée par Rémi Pépin). Les couleurs employées pour La Crue : gris/vert et La Digue : rouge brique, sont en parfait raccord et subliment les intrigues. Ce projet éditorial est d'une qualité exceptionnelle et d'une esthétique remarquable.

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