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sur 875 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fiona May,brillante juge aux affaires familiales ,une belle femme à l'orée de ses soixante ans,aprés trente de mariage sans problème majeur, fait face à un mari, qui faute de ne plus avoir accomplie "ses devoirs d'épouse au plumard" depuis sept semaines et un jour,veut aller voir ailleurs.C'est exprimé vulgairement de ma part,car c'est exactement avec la même vulgarité que se déclare Jack,le mari. Je dois dire un début qui ne m'a pas vraiment enthousiasmée.Mais McEwan nous sort vite de cette scène clichée et nous plonge dans le métier de cette femme sans enfant, qui paradoxalement doit trancher sur des questions vitales concernant des destins d'enfants.
L'affaire qui est au cœur de ce récit est justement celle d'un jeune garçon de dix-sept ans, atteint de leucémie,dont les parents ,témoins de Jéhovah,refusent toute transfusion sanguine qui le sauverait. Fiona n'arrivant pas à trancher au tribunal,se rend à son chevet et passe une heure avec ce beau garçon intelligent et sensible,qui apprend le violon sur son lit de malade.Un poème de Yeats,"Down the Salley Gardens" qu'elle chantera,lui l'accompagnant au violon,va sceller un lien fatal entre eux...
C'est un livre foisonnant,où l'auteur aborde beaucoup de thèmes crucials avec sensibilité et finesse.Il confronte la question du droit à celle de la foi,s'interroge sur la fragilité des relations humaines, qui peuvent basculer sur un rien,un malentendu,un mot déplacé ,un geste,sur la complexité des sentiments amoureux et sexuels...et sur l'equitabilité de la justice.
Il sonde l'âme humaine,mélangeant affaires judiciaires avec affaires intimes,les premiers régis par des lois écrites noir sur blanc,les seconds par des lois morales et sociales beaucoup plus complexes et individuelles,mais toutes sujettes à la conscience morale.
On penserait que c'est trop,mais non il le fait avec précision et justesse sans jamais nous lasser.
Ian McEwan n'est pas un auteur que j'apprécie particulièrement, mais ce dernier livre,trés fort,m'a conquise!
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Juge aux affaires familiales, Fiona Maye doit ne jamais perdre de vue l'intérêt de l'enfant dans les jugements qu'elle rend. Et la tâche s'avère souvent ardue et complexe. Surtout lorsqu'il est question d'éthique et de religion, car appliquer la loi, s'appuyer sur la jurisprudence peuvent avoir des conséquences imprévisibles qui sont parfois loin d'être positives. Une cruelle réalité que la brillante cinquantenaire va découvrir au moment même où sa vie conjugale menace de faire naufrage.

Décidément, quel que soit le sujet abordé Ian McEwan a un regard extraordinairement lucide sur la société contemporaine. Ici, comme à son habitude, dans ce roman intelligent et remarquablement écrit, il explore à fond son sujet - la famille, le couple et la justice. Un récit époustouflant de vérité où j'ai retrouvé avec délice la virtuosité et la profondeur du tout aussi réussi Expiation qui m'avait fait connaître cet auteur incontournable.
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Alors là, je reste abasourdie devant l'intelligence multiple de Ian Mc Ewan.
En mettant en scène une magistrate londonienne de 59 ans – juge aux affaires familiales – , pianiste de surcroît, en pleine crise conjugale pour couronner le tout, jugeant avec sagesse, implication et logique des cas difficiles, l'auteur de ce roman accompli a dépassé les limites de la compréhension humaine.
Non, je n'exagère pas ! Il se met à tel point dans la peau de cette femme forte et fragile à la fois que je ne peux que le saluer et l'admirer. Il s'immisce dans les plus petits recoins de sa vie et comme celle-ci fait preuve d'une telle sagacité couplée à un sens aigu de la nature humaine, tous les personnages gravitant autour d'elle nous deviennent transparents.
J'en suis arrivée à épouser ses pensées les plus intimes et à vibrer moi aussi, que ce soit lors de ses réflexions sur le monde qui l'entoure et sur le sens de sa vie, ou pendant l'exercice – ô combien délicat – de ses fonctions juridiques, ou encore lorsqu'elle est confrontée à son mari et à la remise en question de son couple.
De plus, l'empathie de l'auteur – par l'intermédiaire de l'héroïne - envers chacun des autres personnages, leur compréhension, l'analyse fine et sensible de leur comportement et de leurs pensées, leurs intentions, leurs négations, leurs moteurs, tout ceci fait de ce roman un chef-d'oeuvre.


Il faut dire que l'héroïne est une femme hors du commun. Chaque jour, elle doit trancher dans le vif, décider de ce qui fera le bonheur ou la désillusion des personnes les plus diverses, que ce soit les parents de bébés siamois, ou ceux qui se disputent la garde d'enfants, ou encore des parents témoins de Jéhovah, refusant la transfusion pouvant mettre à leur enfant de presque dix-huit ans d'être sauvé. Ce cas va l'occuper plus qu'elle ne pensait, car pour le résoudre, elle sortira des sentiers battus et ce chemin inhabituel conduira sa conscience et son coeur en une contrée terriblement déstabilisante. En effet, le bon sens et l'aptitude à questionner peuvent changer le cours d'une vie, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un adolescent fragile et intelligent...

L'intérêt de l'enfant doit toujours être le but de ceux qui s'occupent des affaires familiales : sa protection, bien sûr, mais aussi son épanouissement, et lui donner toutes les conditions pour que ses capacités, encore à l'état brut, puissent un jour se déployer.
Je peux vous assurer que Ian Mc Ewan, à travers son héroïne, y a contribué de façon...magistrale!
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L'intérêt de l'enfant est une notion juridique, à la fois évidente et vague. Dans les affaires familiales, il tombe sous le sens que le juge tranche en faisant le plus grand cas de l'intérêt de l'enfant. Mais comment se définit-il, cet intérêt ? A-t-il un contenu fixe, évolutif, relatif ? Où commence-t-il et où s'arrête-t-il ? Et qui est-il, ce juge, pour prétendre savoir, mieux que l'enfant lui-même ou ses parents, ce qui est bon pour lui ? Evidemment, le magistrat s'appuiera sur son expérience, sa sagesse, le bon sens et la jurisprudence. Peut-il éviter de faire intervenir dans l'affaire sa sensibilité, forcément subjective ? Peut-être est-ce souhaitable, d'ailleurs ?
Le roman de Ian McEwan illustre bien la complexité de ces questions. Fiona Maye, 59 ans, brillante magistrate londonienne spécialisée dans les affaires familiales, est confrontée au cas d'Adam, jeune homme leucémique de 17 ans, donc mineur. Celui-ci a besoin d'une transfusion sanguine pour survivre, mais ses parents, témoins de Jéhovah, s'y opposent au nom de leurs croyances. Les médecins ont donc saisi la justice. Après avoir entendu les arguments des deux parties, Fiona, qui doit statuer dans l'urgence, décide de rencontrer Adam à l'hôpital. Une rencontre déstabilisante, face à un adolescent précoce mais pas encore adulte, sensible et intelligent, avec les mêmes convictions que ses parents. C'est tout le noeud du problème : l'intérêt de l'enfant peut-il aller à l'encontre de la volonté de celui-ci, précisément parce qu'il est mineur, alors qu'un adulte, au nom de la liberté de conviction, aurait parfaitement le droit de refuser le traitement médical qui lui sauverait la vie ? Fiona tranchera dans le vif, en âme et conscience, avec le professionnalisme et la passion du métier qui la caractérisent. Des qualités qui, depuis un certain temps, mettent d'ailleurs en péril sa propre vie de couple. Troublée par sa rencontre avec le jeune malade et par l'ultimatum posé par son mari, elle tente de surnager en s'accrochant à ses dossiers, mais sa décision sur le cas d'Adam aura des répercussions inattendues et bouleversantes.
Ce roman est un pur délice pour la juriste que je suis, tant le raisonnement de Fiona dans son jugement est exposé avec limpidité, rigueur, logique et simplicité, loin d'un obscur jargon juridique. Mais il ne se limite pas à ça. Il montre comment la froideur et l'apparente simplicité d'une norme de droit entrent en collision frontale avec la complexité et la subjectivité des croyances, des sentiments et des comportements humains. Ian McEwan sonde en profondeur les trois pôles de ce roman (famille, couple, système judiciaire) avec une égale intelligence et une grande finesse d'analyse. L'empathie de l'auteur pour ses personnages et la touche de poésie achèvent de faire de ce texte un roman puissant et maîtrisé de bout en bout.
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"The Children Act" est un livre passionnant qui nous entraîne dans le quotidien d'une juge aux affaires familiales, Fiona Maye, cinquante-neuf ans, une femme très réputée et reconnue dans sa profession, qui doit trancher sur des cas difficiles qui reflètent les contradictions de notre société en pleine mutation.
"The children Act", c'est aussi ce qui a donné le titre du livre, à savoir une loi de 1989 qui stipule que l'intérêt de l'enfant prime sur tout.
Fiona Maye doit donc trancher en faveur de l'enfant, dans des cas particuliers où l'intérêt de l'enfant va devoir passer au-dessus de la volonté des parents, ce qui aboutit à des situations éminemment conflictuelles.
Ainsi elle est face à ses choix quand il s'agit de décider s'il faut "séparer" deux frères siamois dont l'un est promis à une mort certaine, elle doit arbitrer en matière d'éducation dans le cas d'une famille haredi (juive ultra-orthodoxe) dont le père veut absolument une éducation traditionnelle pour ses filles.
Elle va maintenant examiner la requête d'un hôpital qui veut procéder à des transfusions sanguines sur un adolescent de dix-sept ans, presque majeur donc. Les parents, témoins de Jehovah, refusent toute transfusion et leur fils également qui veut suivre la foi de ses parents.
C'est un cas épineux et qui est tiré d'un fait réel que le juge Alan Ward, ami de l'auteur, a dû traiter.
Fiona, très attachée à son éthique professionnelle va être amenée à affronter une situation où les sentiments vont entrer en jeu.
Quelles vont être ses réactions? Comment va-t-elle gérer aussi sa vie de couple qui bat de l'aile avec un mari de plus en plus distant et qui lui réclame sa liberté sexuelle?
Ce livre m'a beaucoup marquée. Ian McEwan a le don de nous plonger dans les arcanes de la justice anglaise.
Le portrait de femme est captivant. Fiona est une femme compétente, qui se retrouve seule face aux contradictions de notre société. Elle n'hésite pas à donner beaucoup d'elle-même pour mieux cerner l'intérêt de l'enfant justement et cette implication extrême peut la mettre parfois en difficulté dès que des résonances sentimentales interviennent.
Un très beau livre donc, qui fait réfléchir ...
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J'ai refermé L'intérêt de l'enfant avec le « petit » tressaillement au coeur qui vous gardera le livre en mémoire pour longtemps. Ce roman était d'ailleurs parfaitement adapté à la période puisqu'il se déroule principalement pendant un mois de juin particulièrement frais et humide, un peu comme le nôtre jusqu'ici…

Le personnage de la juge Mayes est magnifique : à travers elle, Ian McEwan nous dresse le portrait d'une juge au sommet de sa carrière professionnelle, d'une femme qui commence à vieillir, d'une épouse absorbée par les affaires familiales qu'elle traite dans son métier et qui a laissé son couple s'étioler, d'une Anglaise chic et cultivée qui maintient ses émotions dans les limites strictes du flegme britannique. Tandis qu'il dessine ce portrait, l'auteur évoque des histoires de famille, des conflits, des questions morales sensibles de la société actuelle, le fonctionnement de la justice et c'est passionnant.

Alors que son mari est parti tenter l'aventure ailleurs, Fiona est confrontée à un cas particulier : celui d'un jeune homme presque majeur qui refuse un traitement par transfusions sanguines au nom de sa foi en Jehovah. Obligée de juger en urgence, Fiona Mayes prend cependant le temps de rencontrer le jeune Adam, ne se doutant pas que leur conversation et le jugement qu'elle va rendre vont bouleverser le cours de leur vie à tous les deux.

Il m'a semblé que Ian McEwan jouait subtilement sur le dedans et le dehors (l'appartement les rues de Londres, la chambre d'hôpital, le tribunal, la tournée de jugements dans différentes villes anglaises, un petit salon dans un manoir) pour accompagner ces aler-retour entre vie intime, vie privée et vie professionnelle. La poésie anglaise et la musique des lieder allemands parsèment les pages du roman, permettant l'expression des sentiments. C'est sobre et élégant, tendu et profond. La fin est sublime et bouleversante. Ian McEwan est décidément un grand auteur anglais et un auteur universel.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Quelques mois dans la vie d'une magistrate aux affaires familiales, à l'orée de la soixantaine. Une juge appliquée, studieuse, investie, qui aime rédiger des énoncés élégants après avoir longuement envisagé tous les aspects des affaires dont elle a la charge. Une juge mariée, sans enfants, pas très marrante mais respectable, raffinée. Au moment où son mari lui demande franco l'autorisation d'aller voir un peu ailleurs, elle doit statuer en urgence sur le refus de la transfusion – seule possibilité de lui sauver la vie – d'un adolescent témoin de Jéhovah. Elle considère ce cas avec sa méticulosité habituelle. Et puis…

Une histoire puissante d'une précision chirurgicale, dans laquelle on s'immerge en entier : sons, sensations, la pluie, les ambiances, tout est rendu avec une force assez sidérante. Certains scènes, a priori anodines, sont tout simplement stupéfiantes (le moment de la tasse de café matinale, par exemple). On se croirait dans un film de James Ivory (dans ce qu'ils ont de meilleur), alors que dans le même temps c'est un panorama très ancré dans la société tout à fait contemporaine qui est proposé.

Profond et austère.
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Ce livre a déjà eu de nombreuses critiques.
Un livre remarquable, que j'ai lu en une soirée, d'une traite, et qui me donne envie de lire d'autres livres de l'auteur. Et ce malgré des thèmes très durs.
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Voila l'un des livres les plus aboutis de ian Mc Evan , quand l'histoire racontée devient universelle.L'Intéret de l'Enfant.
Un livre qui s'inscrit au cœur de notre humanité,dans notre rapport aux autres, à l'influence des croyances.
Oui ce livre va très loin .
Ce livre tient dans cette simple phrase “cherchant ce que tout le monde cherche, et que seuls les gens qui croient à la liberté de pensée et non au surnaturel, peuvent donner.
Du sens.”
Bien sûr le livre n'est pas seulement une évidence fut elle la plus sublime.
Le drame distillé page par page, est celui d'une juge exceptionnelle, capable de faire l'unanimité dans ses jugements et dans son empathie, et par ses résultats, mais qui un jour face à la vraie vie s'écroule, fuit, abandonne un adolescent qui lui tend la main.
Cette femme Fiona Maye ne sait plus ce qu'elle doit faire , elle est paumée, perdue, déstabilisée.
Ce livre dénoue les fils qui expliquent pourquoi et comment le plus doué (e) d'entre nous se trouvera démuni le jour où un semblable frappe à sa porte.
Sans les textes, les lois, les règlements, les “j'ai tout fait bien”, ne résistent pas au réel et à la vraie vie.
Fiona est une handicapée de la vraie vie , dès que se ferme son code Pénal.
Le sens dont parle Ian Mc Ewan, Fiona va le percevoir enfin mais trop tard.
Ce livre est trop d'actualité comme me dirait Victor 13ans.
Ce fossé qui va étreindre Fiona, fossé qu'elle va percevoir dans son couple, puis qui va aller en s’amplifiant, la laissant désemparée puis submergée par un sentiment de culpabilité, ce fossé ne l'avons nous pas perçu parfois dans la vraie vie.
Un livre incontournable et bouleversant.

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Fiona Maye, 59 ans, est juge aux affaires familiales à la cour de Londres. Entre des affaires de divorce parfois banales, parfois spectaculaires, elle tranche des questions ambiguës concernant des mineurs violentés par leurs parents ou des conflits moraux opposant dans le cadre famillial des logiques religieuses et laïques.

Alors que son mari vient de la quitter pour une jeune femme et qu'elle vient de faire changer les serrures de son appartement londonien, elle se trouve confrontée au cas d'Adam Henry. Cet adolesent de 17 ans, leucémique et Témoin de Jehovah, refuse pour des raisons religieuses le traitement proposé par l'hôpital impliquant une transfusion sanguine. La question se soulève de savoir si Adam Henry peut être déjà considéré aux yeux de la loi comme majeur, la juge se rend au chevet du malade et une relation se crée entre la magistrate et ce jeune homme très sensible... Est-ce de l'amitié, de l'amour filial, parental, de l'amour tout court? Est-ce déontologique?...

Ce livre ne répond pas à cette question et, justement grâce à cela, grâce à ce ton feutré et nuancé qui le pénètre dès ses premières pages, se révèle énormément attachant. Un roman plein de pudeur à lire absolument.
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