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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A treize ans, Jarred voit sa mère mourir d'une rupture d'anévrisme. Face à l'insurmontable chagrin d'un père devenu négligent et démissionnaire, il se retrouve complètement livré à lui-même et enchaîne les incartades, plus ou moins graves, jusqu'à se retrouver interné en hôpital psychiatrique pour mineurs. A seize ans, il fui le domicile familial, et plus particulièrement ce père, alcoolique notoire, avec lequel il entretient une relation destructrice.

Mais, après dix années d'errance et de vagabondage à travers les Etats-Unis, à vivoter grâce aux larcins et aux petits boulots, le jeune homme est victime d'un terrible accident de la route qui lui coûte ses jambes et la vie de sa passagère. Incapable de payer les factures de l'hôpital qui s'accumulent, Jarred se voit contraint de rappeler ce père déviant, dans un ultime appel à l'aide. Des retrouvailles qui s'annoncent hautes en couleurs…

Avec ce premier roman, Jarred McGinnis nous livre un texte plutôt abouti sur le long chemin vers le pardon et la réconciliation (avec les autres, mais surtout avec soi-même). Son protagoniste homonyme a tout de l'anti-héros cynique, agaçant et tête-à-claques qui aboie et mord pour cacher ses failles et sa vulnérabilité. Pourtant, bien malgré lui, Jarred est un personnage attachant par sa maladresse et son humour décapant. Maître de l'autodérision, il aborde le handicap, et la vie d'une manière générale, avec un sarcasme qui laisse coi son entourage mais fait mouche auprès du spectateur que nous sommes et m'a bien souvent provoqué un petit sourire coupable!

J'ai trouvé la relation avec son père, bien que débordante de colère et de rancoeur, pour le moins touchante car tout aussi maladroite que ces deux personnages, peu démonstratifs et clairement pas habitués à parler de leurs sentiments. le ton est juste, les personnages bien incarnés, et cette narration qui alterne flash-back et présent donne envie d'en découvrir plus… Bref, un moment de lecture plaisant offert par les éditions Métailié!

Lecture qui rentre dans le cadre du challenge Jeux en foli…ttéraire XII organisé par SabiSab28 et CallieTourneLesPages.
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****

Jarred n'a pas vu son père depuis 10 ans. Depuis qu'il a claqué la porte de chez lui et qu'il est parti à l'aventure. Il n'avait que 16 ans mais les souffrances, les coups, un deuil impossible, ont fait de lui un adolescent rempli de colère. C'est pourtant son père que Jarred appelle, ce jour-là. Cloué à son fauteuil roulant, il ne peut plus sauter dans les trains en marche et fuir encore. Il va devoir affronter tout autant son passé que son avenir…

Le lâche est un premier roman époustouflant… Au-delà d'une écriture parfaitement maîtrisée, l'auteur signe une histoire où se côtoient le gouffre de la violence et la légèreté de la lumière.

Parce que de noirceur, il en est question ! Jarred est un adolescent qui plie sous la douleur. Seul, sans le soutien d'un père aimant et protecteur, il est bien trop jeune pour comprendre ce qui lui arrive. Ce père qui préfère le whisky au bien-être de son fils. Ce père anéanti par la douleur, qui relèvera la tête tardivement mais avec courage et détermination…

L'histoire de Jack et Jarred pourrait s'arrêter là. Mais c'est sans compter sur l'humour, l'ironie, la dérision… Toutes ces petites étincelles de vie qui illuminent les ombres, qui repoussent les cauchemars, qui chassent les mauvais souvenirs et qui appellent au pardon…

Le lâche est un roman touchant sur des âmes perdues qui cherchent la paix, des corps cabossés qui courent après l'amour. Et même s'il est parfois risqué de tenter de se relever, que la chute fait mal, ils essaient tout de même d'espérer en un jour meilleur…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Voici que je tournicote autour de ce billet depuis une paire de jours… Ce n'est pas si fréquent. En général, j'ai aimé et je sais pourquoi ou je n'ai pas aimé et je sais aussi pourquoi.
Là, je suis entre-deux…
Jarred a eu un terrible accident de voiture dont il sort paraplégique alors que sa passagère a trouvé la mort.
Sommé de quitter l'hôpital, il ne voit que son père a appeler pour venir le chercher. Or cela fait dix ans qu'ils ne se sont pas vus, ni parlés. Jarred s'est enfui de la maison à 16 ans, parcourant le pays en tous sens.
C'est donc la cohabitation des deux hommes en alternance avec les années d'enfance puis d'errance de Jarred jusqu'au fatal accident qui vont nous être contées, ces dernières nous donnant les clés pour comprendre.
Les défis vont être nombreux pour Jarred. Apprendre à gérer sa nouvelle condition d'handicapé, à apprivoiser ce nouveau corps et son extension : le fauteuil. Apprendre à accepter le regard des autres, leur compassion voire leur pitié. Mais les défis les plus importants sont peut-être d'apprendre à communiquer avec les autres notamment réapprendre à parler à Jack alors que le lien a été rompu bien avant son départ, brisé quand sa mère est morte, et que son père a sombré, tellement incapable de vivre avec son chagrin qu'il en a oublié son fils dans l'alcool, voire les coups.
J'ai été séduite par l'humour qui sourd régulièrement au fil de cette reconstruction. le fatalisme voire le cynisme de Jarred vis-à-vis de sa nouvelle condition a de quoi surprendre. C'est peut-être sa punition face à sa culpabilité. Car plutôt que « le lâche » peut-être aurait-il été plus juste d'intituler ce roman « le coupable » ???
Ainsi, si j'ai beaucoup aimé le personnage de Jack, Jarred m'a souvent agacée avec son côté caractériel, ses emportements, ses colères explosives voire violentes… Elles se justifient certes mais…
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Jarred se réveille à l'hôpital. Là on lui apprend qu'il a perdu définitivement l'usage de ses jambes et que sa petite copine Melissa est morte. En fait ce n'est pas sa petite copine mais il n'a pas la force de démentir.

Trois mois plus tard lorsque l'infirmière l'informe qu'il doit préparer sa sortie et lui demande qui elle doit prévenir, il ne voit personne pour lui venir en aide. Personne excepté ce père qu'il n'a plus vu depuis 10 ans le jour où il a fui le domicile. Il avait alors 16 ans.

Un appel téléphonique à Jack, son père, qui accourt aussitôt et le voilà de retour dans la maison de son enfance où les épisodes douloureux qui ont vu naître son ressentiment vont remonter à la surface.

Entre passé et présent, nous assistons aux retrouvailles de deux hommes brisés par le décès d'une épouse, d'une mère et qui, enfermés dans leur propre chagrin n'ont pu se rendre compte de toute la souffrance et l'amour de l'autre.

Cette histoire d'amour et de réconciliation père-fils a réussi à me toucher énormément tout en évitant de tomber dans le pathos. Elle nous rappelle qu'au-delà du handicap physique, nous avons tous des blessures intérieures à un moment ou l'autre de notre vie qui nous handicapent tout autant.

L'auteur ne manque pas au passage de dépeindre la vie en fauteuil roulant avec un certain humour. Cette autodérision sur le handicap m'a fait sourire car je la vis aussi dans la cellule familiale. J'ai ce bonheur de partager ma vie avec une personne qui vous pousse vers la vie et qui ne manque jamais une occasion de rigoler.

Un premier roman agréable et optimiste, aux personnages profondément attachants que je recommande vivement.
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Drôle, cynique, émouvant, sensible, puissant "Le lâche" fait partie des lectures qui m'auront le plus marquée cette année.
Un premier roman réussi, inspiré plus ou moins de la vie de l'auteur, comme il nous l'a dit lui-même lors d'une rencontre à Paris en novembre dernier, qui raconte, avec beaucoup d'humanité et de tendresse, et dans une alternance passé/présent, la longue reconstruction du corps après un tragique accident de voiture, les liens familiaux, distendus que le temps, les concessions, le pardon aident à rebâtir. "Le lâche" raconte aussi l'absence d'une mère, l'impact des traumatismes de l'enfance, l'errance des jeunes et la violence dans la société américaine, les doutes, les espoirs, les mauvais choix, les regrets, l'amour fou, passionné, égoïste, la culpabilité ...
J'ai ri, souri, pleuré et j'en voulais encore en tournant la dernière page de ce roman. Et cette question à laquelle je ne sais répondre : qui est vraiment LE lâche dans l'histoire ?
Une lecture touchante et forte à ne pas rater !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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« Quand je me suis réveillé à l'hôpital, ils m'ont dit que ma petite amie était morte. Ce n'était pas ma petite amie, mais je ne les ai pas contredits.
Les premières semaines se sont passés dans un chaos de morphine et de néon fluorescent. Une inconnue en blouse m'a annoncé que je ne remacherais jamais. Elle m'a parlé de fauteuil roulant et j'ai dit que je préférais les béquilles, parce que je n'avais toujours pas compris. »

Pour quiconque s'est retrouvé en centre de rééducation, a perdu l'usage des jambes ou d'un bras après un accident, les premières pages de ce livre, « Le lâche », reflèteront une cruelle vérité. Celle qui vous envoie au tapis avec la perte votre corps d'avant, le valide, le complet. le corps se transforme en objet médical, attire les regards insupportables remplis de pitié.
Un nouveau langage déboule, de nouveaux savoirs s'imposent à coups de massue.
La douleur est décrite de façon véridique. Jarred McGinnis n'écrit pas simplement « j'ai mal » ou « je souffre » non, il rentre dans des détails que peu connaissent. Les différentes formes que prend la douleur, ses métamorphoses, ses états, ce que nous supportons ou pas, ou plus du tout. Il connaît l'exploit quotidien que c'est d'endurer chaque seconde de souffrance, de vie, les deux se confondent.
Jarred McGinnis, comme son personnage principal (Jarred McGinnis lui aussi, que je nommerai Jarred par la suite) est handicapé. de là à conclure que « Le lâche » est autobiographique il n'y a qu'un pas, mais c'est bien écrit roman en tout petit sur la quatrième de couverture.

« Un poids me clouait à mon siège. Mon corps savait que si je franchissais ce seuil, je ne pourrais plus faire semblant. J'étais désormais un paraplégique de vingt-six ans sans un sou en poche qui rentrait vivre à la maison avec un homme, mon père, que je n'avais pas vu, avec lequel je n'avais pas échangé un mot, depuis dix ans. Ce serait la porte ouverte aux mauvaises blagues de Jack, aux fantômes accusateurs et à la déchéance prématurée qui attendaient l'invalide que j'étais. »

Commence alors, au bout d'une trentaine de pages, la cohabitation entre un père et un fils qui n'ont que la mémoire en commun, et surtout rien depuis dix ans. Jarred porte en plus le poids de sa culpabilité, il est persuadé d'avoir tuer Melissa dans l'accident. Ajoutons à cela les invraisemblables frais médicaux, la menace d'un procès par le mari de Melissa et le passage régulier d'agents de recouvrement.
On plonge également dans le passé de Jarred, son enfance avec Jack le père et une mère décédée trop vite. L'apprentissage brutal de la vie à deux entre un père et son fils de onze ans, la lente descente dans le whisky pour l'un, la débrouille au jour le jour pour l'autre, la haine qui monte du fils pour le père. Jusqu'au départ soudain de Jarred suivi d'une dizaine d'années d'errance, plus ou moins clochard, un peu voleur.

On decouvre dans ces pages un Jarred un peu vantard, baratineur, acerbe, provocateur, un égoïste qui croit être le seul à trimballer des problèmes, incapable de s'excuser pour toutes les conneries qu'il accumule, après tout les handicapés sont des cons comme les autres, mais aussi fragile, sensible, capable de tomber amoureux.
La construction, sans être originale, est intelligente et l'histoire est solidement menée. La fin toute prévisible qu'elle est, n'en est pas moins terrible.

«  — Une seconde. — J'ai fait un aller-retour jusqu'à ma chambre. — Regarde. Lequel tu préfères ?
Je lui ai montré un tee-shirt sur lequel on pouvait lire : « Je m'en fous de Jésus, et pas envie de vous dire pourquoi je suis dans un fauteuil roulant », griffonné au feutre.
— Ce ne serait pas un maillot de corps à moi, ça ?
— Ou bien celui-là ?
Et je lui en ai montré un autre.
— Charmant ! le deuxième. Il a plus de punch.
— C'est bien ce que je pensais.
Et j'ai retiré le tee-shirt que je portais pour le remplacer par celui qui disait : « Je ne suis pas ta B. A. de la journée. » »

Ce qui fait la force, la puissance de ce roman, c'est bien son discours sur le handicap.
Voilà un sujet peu représenté dans la fiction, on trouve bien des personnes handicapées dans des romans, mais écrits par des valides. Il y a bien eu Joë Bousquet, Blaise Cendrars, plus récemment Ron Kovic, encore étaient-ils d'anciens soldats, mais peu d'autres finalement. Ce que fait Jarred McGinnis est salutaire, c'est une leçon pour les valides, comprendre ou à tout le moins tenter, ce que c'est de ne pas accepter, de refuser cette fichue résilience synonyme de défaite.
Plusieurs ont parlé à propos de ce livre d'humour féroce ou d'ironie, ils se trompent dans les grandes largeurs. Il s'agit de haine, de fureur envers soi-même. Jarred McGinnis sait de quoi il retourne, ses lectrices, ses lecteurs abîmés par la vie, amputés, handicapés y verront leur propre rage, leur saine colère face à l'inacceptable, c'est comme ça que je l'ai lu.
Jarred se retrouve face à un mur, il lutte contre le regard des autres qui ne voient en lui qu'une vie indigne d'être vécue. Trouver un emploi, mener une vie sociale, amoureuse, relève de la mise au défi permanente.
Toutes les différences entre comment nous nous percevons et comment nous sommes perçus par les valides sont traités par Jarred McGinnis dans « Le Lâche », il en profite pour bien démonter brique par brique quelques clichés plantés profondément. C'est un premier roman, on peut bien y trouver quelques défauts, quelques petits trous d'air, mais franchement c'est bien peu de chose en rapport de ce qu'il donne à lire sur l'histoire toute bancale et débordante d'affection entre Jack et Jarred, et surtout sur le handicap.
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Suite à un accident de voiture, qui percute le lecteur avec la même violence que le protagoniste dans les premières lignes, Jarred, vingt-six ans, est désormais paralysé, apprenant tant bien que mal à vivre avec son handicap et sa culpabilité - il n'était en effet pas seul dans la voiture, et elle, Melissa, n'a pas survécu. Esseulé par une vie dissolue et erratique, ainsi qu'une rupture complète et brutale de pont avec son entourage dix ans auparavant - ce qui nous sera raconté par bribes au fil du récit - financièrement à plat pour rester pris en charge médicalement, une seule alternative reste : Jarred recontacte son père pour retourner vivre chez lui. C'est alors, alternativement avec la mise au jour d'un passé plus ou moins proche, le quotidien du père et du fils qui devient le centre de la narration. Quotidien difficile parce que passif difficile : l'on ne part pas ainsi, à seize ans, de chez soi, sans raison...

Dans ce roman aux très forts accents autobiographiques, qui le fait pencher vers des auteurs anglo-américains que je lisais beaucoup, comme Dan Fante, Mark SaFranko, ou encore Tony O'Neill, à l'époque où les éditions 13è Note étaient encore de ce monde, l'on retrouve une certaine forme de dérision chez un protagoniste qui a besoin de ne pas se prendre au sérieux, qui a besoin, finalement, d'un décalage, social, psychique, amoureux, pour pouvoir se mettre à distance de cette lâcheté qui lui colle à la peau depuis bien longtemps, bien même avant son accident. Car Jarred est un lâche, en effet, lorsqu'il fuit de chez lui ; il est un lâche, aussi, quand il rentre après dix ans d'absence ; il est un lâche, enfin, quand il se laisse d'abord couler avant de reprendre son existence en main.

Mais il est un lâche qui finit par apprendre de cette lâcheté pour mieux se reconstruire, et finir par s'accepter, tant physiquement que mentalement, avant d'accepter les autres, son père en premier lieu. Car finalement, ce roman, c'est avant tout l'histoire d'un père et d'un fils qui apprennent à vivre, plutôt à revivre, ensemble, après un double drame, d'abord destructeur, ensuite salvateur.

Un roman que j'ai apprécié, même si j'ai trouvé la plume et la narration encore assez conventionnelles - davantage que les auteurs précités largement plus déglingués, et finalement plus novateurs. Je ne sais pas quelle en est exactement la part de fiction et la part de réalité, mais Jarred McGinnis a su à mon sens trouver l'équilibre juste entre la sincérité de certains de ses propos et comportements, probablement vécus tels quels ou presque, et la nécessité de fictionnaliser une partie de son existence pour mieux la mettre à distance quand nécessaire.
Lien : https://www.aubonheurdesmots..
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Un roman simple, sans originalité dingue, mais sensible et touchant, juste dans sa tonalité.
Le roman ouvre sur l'accident de Jarred, qui devient paraplégique. Après 10 ans de silence, il n'a d'autre solution que d'appeler son père pour que celui-ci l'héberge. Et c'est cette relation père/fils qui va être le point central du roman, la lente reconstruction de leurs liens.
Jarred est le second enfant, pas vraiment prévu et avec un bel écart d'âge, d'un couple fusionnel. Fusionnel même dans leur alcoolisme. Cela en fait des parents pas méchants, mais négligents, un enfant laissé un peu seul, perdu, qui se construit dans un modèle un peu bancal. Cela s'accentue à la mort de la mère, qui était le pilier de la famille (pilier alcoolique, imparfait, mais pilier tout de même). le père n'arrive pas à faire face (mais essaie t-il vraiment?), Jarred part en vrille et son frère est absent. Vient la rupture familiale, totale.
Et nous voilà 10 ans plus tard. Et chacun fait ce qu'il peut. le père tente de jouer son rôle, même tardivement, même imparfaitement. Jarred apprivoise son handicap, son retour à la maison paternelle, lentement, avec des erreurs, des sautes d'humeur.
Un roman tout en tiraillement entre pardon et rancoeur, amour et haine, victime et coupable, volonté d'aller de l'avant et moments de désespoir.
Je n'ai pas réussi à répondre à une question qui me taraudait : qui est "le lâche" du titre ? Car je n'ai pas trouvé de lâche réellement. Pas Jarred qui affronte son handicap, et a eu le courage d'appeler son père au lieu de fuir comme à son habitude. Pas le père, qui accueille son fils et prends soin de lui, malgré sa lâcheté passée. Ils ont peut-être été lâche, avant, mais ce n'est plus le cas. le lâche c'est peut-être cela, celui qu'ils ont été dans le passé, mais un passé révolu.
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Ce premier roman de JARRED MC GINNIS a obtenu un prix dans un quotidien britannique.
Avec un début autobiographique, Jarred est paralysé suite à un terrible accident de voiture. Il n'a que 26 ans. Il va donc appeler à la rescousse son père qu'il n'a pas vu depuis 10 ans. Il s'installe chez lui.
Il n'y a aucunement une avalanche de bons sentiments larmoyants, ce qu'on pourrait craindre en lisant le 4e de couverture.
C'est avant tout une double résilience -celle du fils qui parvient à surmonter son handicap et celle du père, qui avait perdu toute légitimité à cause de l'alcoolisme dans lequel il avait sombré après la mort de sa femme.

Les portraits psychologiques de tous les personnages sont d'une rare finesse, et la difficulté du deuil analysée avec brio.
A travers leur affrontement, l'auteur dénoue, à coup de flash-back, les fils du conflits familial.

Il aborde avec une certaine profondeur la question de la douleur, de la dépendance, du regard des autres mais aussi celle du pardon.

Un très beau roman que je vous conseille.
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Qui est le lâche dans ce roman ? le fils qui a fugué il y a dix ans sans donner de nouvelles et se retrouve maintenant dans l'obligation d'appeler son père à la rescousse car il est paralysé et sans ressources à la suite d'un accident ; ou le père qui, à la mort de sa femme, a plongé dans l'alcool et la violence ? jarred mcginnis
Peu importe au fond. L'essentiel est que, bon gré, mal gré les deux hommes vont devoir cohabiter , s'adapter l'un à l'autre , et cela n'ira pas sans mal car si le père a su gommer (en partie) ses aspérités, le fils est une boule de colère contre le destin, contre les autres, mais surtout contre lui-même.
Pas d'autoapitoiement, mais une bonne dose d'humour noir et un regard acéré porté sur le handicap, la manière dont il est vécu de l'intérieur ( le fait que l'auteur soit lui-même en fauteuil n'y est sans doute pas pour rien) et un magnifique portrait , très nuancé, des relations familiales. L'auteur qui signe ici son premier roman fait une belle entrée dans la littérature.
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