Un bon rythme, pas mal d'action, une bonne balance entre "érotisme", émotions et action. Je dis érotisme mais sur une bonne partie du livre on est sur une relation plutôt violente donc à prendre avec des pincettes. Pour ceux qui affectionne la romance chocolat, ce livre n'est pas pour vous. Nikita est odieuse et ne dévie pas de sa ligne de conduite.
La plume est belle, se lit facilement et très vite, j'ai tourné les pages sans vraiment m'en rendre compte, intriguée par le dénouement et le sort réservé à Solal. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler, mais je peux vous dire qu'avec cette autrice la fin est toujours le bouquet final d'un feu d'artifice et on est jamais assuré du résultat.
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Une "romance" plutôt atypique. le scénario ressemble à une dark romance mais inversée, c'est à dire que le Prince est ici malmené par une femme guerrière sans vraiment de scrupule. La relation entre les deux protagonistes est intéressante. Solal est attachant. Et malgré son comportement exécrable je n'ai pas réussi à vraiment détester Nikita, c'est très troublant. En plus, certains chapitres sont du point de vue de Sasha, l'ami de la jeune-femme, donc on a vraiment les deux visions et approches envers elle. Nikita est un mystère tout au long de l'histoire, charismatique, dure, mais droite. Sa relation avec ses hommes (elle est capitaine d'armée) est intéressante également.
Je suis passée par toutes les émotions, j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai grogné, bref je suis trop sentimentale.
La fin est une pure merveille, mais je ne veux rien dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir.
L'écriture et le style de cet auteur me plaisent beaucoup. Les scènes d'actions sont trés graphiques, les scènes émotives ou descriptives trés poètiques et littéraires. Les dialogues sont pertinents et j'ai adoré la vulgarité des skaldes qui m'a fait mourir de rire à certains moments.
Non vraiment une belle découverte
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Ce livre est très dur. Il se réserve à un public averti.
L'héroïne est une tête brûlée, capitaine d'armée, avec un caractère fort et irascible.
Le héro est un prince au tempérament doux et posé. Il n'y connait rien à la guerre et se retrouve captif de son ennemi, livré en pâture à la jeune femme, qui va lui en faire voir de toutes les couleurs, le brutaliser, lui imposer des relations charnelles humiliantes (malgré tout, si la première fois est un viol, les suivantes sont plus ou moins consenties).
Par contre j'ai été bluffée par le scénario, la construction du récit, la profondeur des personnages, et la plume. Je me suis attachée aux protagonistes mais également aux personnages secondaires, brûlais de connaitre la suite. Ma question tout au long de l'histoire: mais comment ça va finir? Qui est Nikita? Va-t-elle tomber amoureuse de Solal? Va-t-elle l'épargner? le tuer avant d'arriver chez les Goths?
Je ne dis rien, mais attendez vous à beaucoup d'émotions.
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Les descriptions de la jeune-femme, si réelles, si... passionnées, témoignaient de son expérience dans l'art de donner la mort. Y trouvait-elle du plaisir, comme elle l'avait laissé entendre ? Ou n'était-ce pour elle qu'une simple routine insignifiante ? Tuer est précisément le rôle d'un guerrier. Que ressentait-on à ce moment-là ? Solal avait toujours considéré que ces hommes ne faisaient que leur devoir, envers la patrie, les valeurs, les croyances. La fin justifie les moyens. Il supposait que sur le champ de bataille, les braves compartimentaient leurs sentiments, verrouillaient leur conscience dans une petite boite, cachée au fond de leur âme, ils devenaient alors quelqu'un d'autre, comme un dédoublement de la personne, et la bataille terminée, se retrouvaient eux-mêmes, et regagnaient leur foyer, leur famille, des maris et des pères ordinaires. C'était cette faculté à duper le cerveau qui différenciait le brave patriote du psychopathe.
Mais Nikita, elle, personnifiait la mort. Elle n'était pas le bras qui tenait le glaive, non, le glaive était le prolongement de son bras.
Et comme elle l'avait annoncé, la symphonie résonna de toutes ses déclinaisons de nuances et de couleurs, dans une harmonie parfaite de tonalités subtiles et puissantes à la fois. Nikita, virtuose de cette musique sensuelle, obsédante, addictive, avait donné le la, et le transportait dans des paroxysmes de gloire et de délices, dans des mondes inexplorés encore, à mille lieux de toute tragédie humaine. Et telle une pianiste transcendée par la passion, imprégnée d'elle dans chaque fibre de son jeu, dans une partition endiablée, de ses doigts d'albâtre elle parcourait chaque zone érogène de son corps comme elle aurait effleuré les touches d'ivoires, créant des notes gaies, sombres, magiques, se répercutant dans chaque substance de son être, ruisselant sur chaque pore de sa peau. Solal, métamorphosé, ne pouvait se soustraire à cette mélodie lancinante et pareil au naja sous le charme du psylle, dans une transe hypnotique et délicieuse, ondoyait à chaque vibration de son diapason.
...
Nikita n'avait pas menti. Elle lui avait joué les quatre saisons en une seule sonate.
Ils chevauchaient silencieusement côte à côte, leur affection mutuelle se passant de bavardages, les pas de leurs montures les menant au hasard, et bientôt au sommet d'une colline. Là ils s'arrêtèrent, et juchés sur leurs destriers, contemplèrent les derniers soupirs de la nuit, et les premières lueurs de l'aurore, dans un dégradé de rouges, de roses et d'ors.
Sasha était la seule personne capable de tempérer la jeune-femme, autant pour calmer sa fougue que pour la consoler dans ses rares moments de faiblesse ; car quand Kit avait besoin d'une épaule sur laquelle s'épancher, c'était Sasha, et uniquement Sasha. Jamais personne n'était témoin de ces moments privilégiés, car pour tous, Nikita de Ravennes était une citadelle imprenable et inébranlable. Mais même les esprits les plus farouches peuvent fléchir car toutes les forteresses ont des failles ; et celle de Kit dissimulait de profondes crevasses sous ses fondations.
Et au milieu de ce chaos, Nikita se déchaînait. Son épée courte dans une main, sa hache dans l'autre, elle pourfendait l'adversaire, sans retenue, sans pitié, tel l'ange de la mort. Ses mouvements étaient souples, presque aériens, sa technique implacable. Elle combattait aussi efficacement que les hommes, moins forte mais plus rapide, plus hargneuse aussi, comme portée par une fureur dévastatrice. Solal était incapable de détourner son regard d'elle, hypnotisé par sa grâce et sa férocité, deux antipodes qui se fondaient en une seule et même entité.
Encerclée par deux Parthes à la carrure imposante, elle fendit le crâne du premier d'un coup de hache, tandis qu'elle éventrait le second de son glaive.
Il redécouvrait la valeur d'un sens négligé et presque oublié jusqu'à aujourd'hui. Le plaisir ressenti au toucher d'un autre corps, la chaleur de la peau de l'autre, les émotions puissantes nées d'un simple effleurement, le réconfort. On sous-estime souvent l'acuité de l'épiderme, la sensibilité sous la pulpe des doigts, ses milliers de petits nerfs et de capteurs sensoriels, qui envoient leurs messages en instantané au cerveau. Depuis sa capture, il avait été maltraité, battu et abusé sexuellement. On le touchait pour le blesser, l'entraver ou l'humilier. Il n'avait connu que la douleur et avait effacé tout le reste de sa mémoire. Maintenant, tous ses souvenirs remontaient à la surface et menaçaient de le submerger. Son désir de toucher la jeune-femme tournait à l'obsession, un besoin vital, pour ne pas se noyer dans toute cette violence et lui prouver qu'il était toujours vivant. Vivant et humain. Étrangement, cette constatation s'appliquait également à Nikita. Ces contacts la rendaient plus humaine à ses yeux.