Un raccourci qu'il n'aurait pas du prendre... quoique.
Colin suit les règles édictées par ses parents : il suit les études de médecine qu'ils ont choisies, il rentre tous les week-ends à la maison parce que c'est ce qu'ils veulent, il n'a pas fait son coming-out pour ne pas les froisser, il a arrêté de faire ce qu'il aime car ils considèrent que c'est une perte de temps, bref... il subit la pression, de ses parents, de ses études, de sa vie...
Quand il décide, sur une poussée subliminale du guide de développement personnel qu'il écoute tout en conduisant (pas le temps de lire... et encore moins des romans, perte de temps...), de changer sa route habituelle pour un "raccourci" à travers les bois (histoire d'arriver à temps pour le repas familial), il ne sait pas encore que sa vie va changer de façon radicale.
Déjà, règle numéro un, tout le monde sait qu'il ne faut jamais emprunter un raccourci à travers les bois, le soir... Donc en fait, croiser un mec couvert de sang qui semble tenter de fuir et qui veut rentrer dans sa voiture .... et un autre mec derrière qui semble le poursuivre, une hache à la main, ça ne parait finalement pas si surprenant. Voilà comment il se retrouve enfermé dans une cage, au sous-sol de la cabane d'un meurtrier sanguinaire...
Mais passé (assez rapidement) les premiers moments de terreur, Colin s'aperçoit que le meurtrier en question, Toran, est sacrément sexy, avec ses muscles et sa barbe broussailleuse, qu'il ne semble pas vouloir le tuer, puisqu'il lui amène à manger, c'est même plutôt bon, et qu'il paraît même le trouver à son goût vu les regards qu'il lui jette... il se dit donc qu'il peut éventuellement tirer avantage de ça, après tout, s'il doit donner de sa personne pour pouvoir s'échapper, c'est pas si grave que ça... et très vite, une douche est le prétexte d'un rapport plutôt intense entre les deux hommes, qui va amorcer un changement dans leurs relations.
Deuxième roman que je lis de ce duos d'auteurs et j'ai un peu le même sentiment que pour le premier,
Un garçon pas comme les autres. Je m'attendais, au vu du résumé, à beaucoup plus de souffritude, de dureté, et en fait, j'ai trouvé que Colin était presque plus préoccupé par sa libido que par sa liberté, même si je comprends pourquoi, vu sa vie, la privation de liberté ne le gène pas tant que ça. Les thèmes abordés sont intéressants : le survivalisme, la société de consommation ou tout va trop vite, le retour à la nature, j'ai adoré le clan de matous autour de Toran (bien sûr), j'ai trouvé par contre que son réseau gay était un poil too much. La fin est intéressante et finalement, pas si surprenante que ça.
Bref, un roman original, des thèmes intéressants et une double plume et une traduction de qualité, pour un roman qui m'a fait passer un bon moment.