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Avertissement aux fanas de félins, ce livre traite du combat d'une autre espèce de chats que nos amis domestiques : les habitants de Madrid, surnommés "los gatos" ou chats par les autres Espagnols.

Et c'est dans un Madrid où, ce 4 mars 1936, pendant que socialistes, communistes, anarchistes et phalangistes se battent entre eux, que débarque d'Angleterre, Anthony Whitelands, 34 ans et éminent spécialiste de la peinture espagnole du Siècle d'Or et en particulier de l'oeuvre de Diego Vélasquez (1599-1660).

Notre expert a été invité par Álvaro de Valle y Salamero, duc de la Igualada, pour estimer la valeur de certains tableaux appartenant à cette famille noble. Vu la confusion politique qui s'empire à vue d'oeil, le duc tient à vendre des tableaux à l'étranger en cas de fuite forcée d'Espagne.

Lors d'une visite chez le duc et une première estimation, Anthony fait la connaissance de la superbe fille du duc, Paquita, et du marquis de Estella, sans se rendre compte que ce jeune homme s'appelle, en fait, José Antonio Primo de Rivera, fils de l'ancien dictateur Miguel Primo de Rivera (de 1923 à 1930), fondateur de la Phalange espagnole en octobre 1933 et qui sera fusillé 3 ans plus tard, le 20 novembre 1936, à l'âge de 33 ans.

Très vite la confusion politique en l'Espagne pré-franquiste dégénère en un chaos sanglant, suivi de très près par la Direction Générale de la Sécurité d'Espagne, l'Intelligence Service britannique et l'inévitable KGB russe, dans la personne de l'agent secret Kolia.

Dans une cave du palais du duc, Anthony Whitelands découvre à sa grande surprise un tableau inconnu de Vélasquez, une variante de son chef-d'oeuvre "Vénus à son miroir" ("La Venus del espejo") qui se trouve à la "National Gallery" de Londres.

Seulement, la possible vente de ce tableau pour une somme fabuleuse à l'étranger, éventuellement convertie en armes et matériel militaire, risque de rompre l'équilibre précaire du gouvernement de Manuel Azaña et de mettre le feu aux poudres avant de se pervertir finalement en guerre civile.

J'admire comment Eduardo Mendoza a réussi à écrire un thriller captivant à partir d'intrigues historiques authentiques, qui ont mené à la dictature du général Francisco Franco de 1936 à 1977, en y ajoutant quelques éléments de son imagination, tel l'expert anglais en art espagnol, Anthony Whitelands.

Un pauvre expert qui devient victime du jeu perfide d'intrigants, aventuriers et espions britanniques, soviétiques et espagnols, tout en étant l'objet d'idylles amoureuses fort compliquées avec les soeurs Paquita et Lili de Valle.
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Waouh quel aventure ! C'est le premier mot qui me vient a l'esprit en refermant ce livre qui m'a captivé. Ce n'est pas un livre facile a lire, surtout lorsque l'on ne connaît pas forcément le contexte historique et politique de l'époque. Mais pas de panique l'auteur, nous donne des éléments pour nous aider a resituer tout ça.

Tout commence avec Anthony Whitelands, un anglais, qui part en mission en Espagne. le but est d'estimer la collection de tableaux d'un duc espagnol. Et la tout s'enchaîne, il découvre un tableau qui croit être une oeuvre de Velasquez. Seulement Anthony a l'habitude de se fourrer dans des situations impossibles, d'être la ou il ne faut pas. C'est ça qui donne un coté comique au roman.

L'écriture d'Eduardo Mendoza est très agréable et m'a donné envie de découvrir ces autres romans. Il a suit me faire voyager a Madrid, me faire visiter la ville, de raconter son histoire et bien sur m'a donner envie d'en apprendre plus sur Velasquez. C'est un roman très documenté qui m'a conquise.

Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Un héros anglais attachant et en complet décalage avec l'Espagne où se déroule le récit.
Une excellente écriture et une traduction remarquable de François Maspero.
Quelques passages ennuyants mais au final un roman assez divertissant.
A noter également pour les férus d'art quelques passages extrêmement bien documentés sur la peinture espagnole et Velasquez en particulier.
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Une intrique historique sur fond de grandes rivalités : guerre civile et batailles d'experts en peinture.

Comme l'indique une note dans le livre, ce titre est un jeu de mots puisque « gatos », les chats, sont les Madrilènes eux-mêmes. le contexte historique est donc celui de la Guerre d'Espagne qui se prépare et une grande famille fait alors appel à un Britannique naïf, expert en peinture espagnole, pour authentifier un tableau et possiblement mettre l'oeuvre en lieu sûr à l'étranger.

Si toutes les guerres sont des tragédies de la folie humaine, les guerres civiles le sont encore davantage, car elles n'opposent pas une société à une menace étrangère, elles divisent les familles, les amis et les voisins. La tension qui s'installe dans le pays est palpable, avec les magouilles et détournements qui vont avec.

Le monde de la peinture est aussi un lieu d'avidité et de mesquinerie, car si l'expert a une passion pour la beauté, pour le talent de Vélasquez, il souffre aussi de l'aveuglement de la guerre entre les experts. Pour lui, la découverte d'un tableau ignoré représenterait l'apothéose d'une carrière, que ne serait-il pas prêt à sacrifier pour vivre un tel moment?

Sous le pinceau habile de Mendoza : jeux de pouvoir et de coulisses, un trait d'humour, un clair-obscur sociopolitique et artistique, une palette colorée, une oeuvre digne d'Intérêt.
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Avec "Bataille de chats", nous entrons à Madrid en 36 avec Anthony Whitelands, un anglais spécialiste de la peinture espagnole du 17e siècle et passionné par Velasquez. Il est sollicité pour aller expertiser un tableau caché au fond d une cave chez le duc de la Igualada.
Pour ceux et celles qui connaissent un peu Madrid et qui ont la nostalgie de cette ville ouvrez ce livre car rien de plus simple que de s'imaginer déambuler dans les rues que l'auteur nomme et que nous repérons sans aucune difficulté.
J'ai même souvent eu l'impression de faire le chemin avec lui d'un endroit à l'autre, alors rien que pour ça merci !!!
Je rassure ceux qui veulent lire un roman, cela en est bien un ,il regorge même d'actions, ce n'est pas un guide touristique. On assiste à une bataille entre chats ( les Madrilènes) les phalangistes et les rouges sortent leur griffes à la fin de la Deuxième République, à la veille de la guerre civile. Cependant ce n'est pas un livre politique, c'est un policier où les rebondissements entraînent d'autres rebondissements.
J'ai beaucoup aimé les deux centd premières pages, ensuite j'ai un peu perdu de mon enthousiasme, car un peu trop rocambolesque.

C'est un roman riche, tantôt par ses descriptions très intéressantes de tableaux de maîtres, tantôt par les réferences politiques, tantôt par l'aspect policier, espionnage qui prend le dessus et tantôt par nos déambulations dans Madrid.
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Bataille de chats se déroule sur quelques jours dans une Espagne au bord de la guerre civile, en début de printemps 1936. Eduardo Mendoza délaisse Barcelone pour Madrid, la ville de toutes les intrigues. Entre art, politique et amour, un vrai plaisir de lecture.

Anthony Whitelands est un Britannique expert en peinture espagnole du XVIIe siècle. Il part pour Madrid à la demande d'un mystérieux marchand de tableaux afin d'estimer la collection du duc de la Igualada. La vente de ses tableaux devrait permettre au duc et à sa famille de quitter l'Espagne. On devine très vite que ce voyage ne sera pas si simple. Anthony se retrouve mêlé malgré lui à des malversations politiques et à un combat qui n'est pas le sien. Tout comme Vélasquez, le peintre qu'il admire, notre Anglais est un peu hermétique au monde extérieur, préférant se réfugier dans l'art. Et pourtant, il va devenir un instrument, alternativement aux mains de la Phalange et de la police espagnole ; sans oublier son ambassade qui le suit de très près. Anthony aurait tout intérêt à fuir rapidement ce lieu maudit, sauf qu'il tombe amoureux. Deux fois. D'abord de la fille du duc, Paquita, qui n'a d'yeux que pour José Antonio Primo de Rivera, le chef de la Phalange, ensuite d'un tableau, un chef-d'oeuvre inconnu qu'il attribue à Vélasquez. C'est cette peinture mystérieuse qui est à la base de tout. Whitelands se retrouve pris au piège d'une lutte politico-financière, cette bataille de chats comme on surnomme les madrilènes.

Dès les premières lignes, la légèreté du ton contraste efficacement avec l'ambiance pesante d'une ville au bord de l'implosion. Les habitués de Mendoza regretteront néanmoins de ne pas retrouver dans Bataille de chats l'humour qui caractérise la plupart de ses autres romans, car, malgré le génie de Whitelands pour se fourrer dans des situations rocambolesques, on rit peu à la lecture de ce roman. Qu'à cela ne tienne : construit comme une enquête policière, Bataille de chats garde le lecteur en haleine jusqu'à la fin et les personnages secondaires apportent une densité remarquable à l'histoire. L'analyse politique est finement menée et les détails historiques servent l'action de façon très habile. Mais ce qui fait la véritable originalité du roman, c'est la façon dont Mendoza parle de la peinture. Les tableaux prennent forme dans l'esprit d'Anthony (et dans celui du lecteur) et lui dévoilent des réalités cachées. Tel est d'ailleurs le but de l'art : représenter le monde pour mieux en révéler les mystères. le musée du Prado devient ainsi le lieu de conscience d'Anthony Whitelands. La plongée que l'auteur nous offre dans l'univers du plus célèbre peintre espagnol est telle que l'on ne quitte qu'à regret le roman pour contempler, dans un livre d'art, les chefs d'oeuvres de Vélazquez.

En bref, un très bon roman d'aventures historico- policières aux accents vaudevillesques, à ne pas négliger sur la liste des lectures estivales.
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Un roman que j'ai beaucoup apprécié. Epais de plus de 450 pages, il se lit très bien et est même captivant. C'est un roman qui offre une large part à l'Art, et on retrouve la peinture de Velasquez tout au long de l'oeuvre. En ces temps troublés, il y a aussi de la politique, de l'espionnage, des complots militaires, des surveillances policières, des intrigues et mêmes des histoires d'amour. Et parachuté dans ce monde, un anglais, grand admirateur du travail de Velasquez, qui vient en toute innocence expertiser un tableau. Tout se déroule, à Madrid à la veille de la guerre civile... L'épilogue, que je trouve un peu hâtif et convenu, m'a seul empêché de donner la note maximale à ce livre.
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Anthony Whitelands est un anglais expert en peinture espagnole, en voyage à Madrid sur la requête d'une famille d'aristocrate. Nous sommes en 1936, l'Espagne se déchire, une révolution se prépare, sans savoir si elle sera fasciste ou communiste, et Franco pointe le bout de son nez. le duc de la Igualada espère revendre sa collection à l'étranger et obtenir une somme d'argent suffisante pour s'expatrier. Anthony est chargé de l'expertise de la collection, travail légal sur le fond, mais mal vu par les autorités qui refusent de voir les oeuvres d'art quitter le pays. La discrétion est donc de mise.

C'est sans compter sur le caractère d'Anthony : d'une naïveté désespérante, il se laisse entraîner dans toutes sortes d'intrigue sans s'en rendre compte. Il devient ainsi ami avec le chef de la Phalange, un groupe fasciste, reçoit sur les bras une jeune prostituée et son enfant, sera en ligne de mire des renseignements espagnols, et attirera l'attention des services communistes, persuadés que cet individu fourré dans tous les mauvais coups doit forcément cacher quelque chose. Ses amours, humaines ou artistiques, l'empêcheront de quitter l'Espagne au plus vite, comme le bon sens le lui recommande.

Le personnage d'Anthony devient vite agaçant, et l'intrigue est un peu confuse. Mais l'intérêt du roman tient dans les sujets traités, qui compensent largement ces défauts : la situation politique de l'Espagne à l'aube de la guerre civile, et la vie du peintre espagnol Velazquez au XVIIè siècle. À lire plus pour s'instruire que pour se divertir.
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C'est toujours un grand plaisir de lire un roman de Mendoza. Dans Bataille de chats, Mendoza nous entraîne dans le Madrid de 1936. Les forces militaires, fascistes et communistes s'affrontent par escarmouches, la guerre civile ne va pas tarder.

Comme souvent dans les romans de Mendoza, un homme est balloté par les circonstances et subit les événements, en l'occurrence un anglais du nom d'Anthony Whitelands, expert en peinture.

Un tableau de Velasquez sert de fil rouge à un roman qui oscille entre art, politique, espionnage, action et amour.
Du bonheur littéraire.
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Prenez un quidam moyen (britanique de préférence), et plongez-le vivant dans le bouillon d'une ville agitée (ibérique de préférence), au bord de la guerre civile.
Au hasard : Madrid, en 1936.

Confiez à ce brave homme une mission de la plus haute importance, par exemple celle d'expertiser un tableau inédit, prétendument signé Velasquez. Le but ? Rapatrier discrètement la toile en Angleterre pour une revente douteuse, au nez et à la barbe du gouvernement, de sa police secrète, des phalangistes et des généraux putschistes de l'armée espagnole, qui bien sûr ne l'entendent pas de cette oreille.
Portez à ébullition et remuez vigoureusement.
Vous obtiendrez alors de curieuses réactions en chaîne : précipités bleus caractéristiques d'un droite bourgeoise et conservatrice, combustions rouges symptomatiques de l'imminente révolution bolchévique, ou émanations brunes annonciatrices d'un possible coup d'état fachiste...

Au beau milieu de ce tumulte auquel il ne comprend rien, notre pauvre héros suffoque, et avec lui le lecteur, qui s'emmêle un peu les pinceaux entre ces nombreux groupuscules aux intérêts contraires, ces faux agents-doubles, ces vrais agents-triples et ces retournements de situation plus ou moins alambiqués. De quoi donner le tourni et perdre de vue le fameux tableau, qui bien vite n'occupe plus la place centrale qui lui était promise dans ce roman. C'est dommage.
Dommage aussi l'accumulation de situations de plus en plus rocambolesques, qui détonnent un peu avec la dimension tragique d'une aventure pourtant basée sur des événements historiques et des personnages réels.

J'ai tout de même appris bien des choses sur la Phalange espagnole et, smartphone en main pour visualiser les toiles de Velasquez en même temps qu'Eduardo Mendoza me les décrivait, sur l'oeuvre du célèbre peintre baroque. Le Bouffon don Juan d'Autriche, Ésope et Ménippe (pour ne citer qu'eux) n'ont plus de secrets pour moi !
L'effervescence de la cité madrilène, l'ampleur des remous politiques et plus généralement l'instabilité du vieux continent de l'époque pré-franquiste sont très finement observées, et le syle de l'auteur, précis mais fluide et tinté d'humour, est assez plaisant.

Anthony Whitelands, notre expert ès-peinture-espagnole-du-Siècle-d'Or, est quant à lui confondant de naïveté... Son extrême candeur peut irriter ou attendrir, c'est selon...
Manipulé de toutes parts, il s'évertue à ne prendre - à l'issue d'intenses réflexions qui souvent trainent en longueur - que les pires décisions, qui s'avèrent systématiquement contre-productives et contribuent à complexifier un peu plus l'imbroglio qui l'étouffe.
Whitelands, le gogo parfait.

Au cours de ma lecture, j'ai parfois eu l'impression de feuilleter un agregat de plusieurs romans, où le nigaud Thomas Foley (le héros de Jonathan Coe, dans "Expo 58"), se trouverait propulsé dans l'univers de Zafón, au coeur d'un nouveau tome de "l'Ombre du Vent", pour résoudre une enquête-historique calquée sur le modèle de la "Trilogie berlinoise", par Philip Kerr.

Un peu confus tout ça ? Trop long peut-être ?
Croyez-moi, cette "Bataille de Chats" de l'est pas moins...
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