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François Maspero (Traducteur)
EAN : 9782020581134
368 pages
Seuil (18/05/2004)
3.62/5   119 notes
Résumé :
Mis à la porte de l'asile où il est resté enfermé pendant de longues années, le personnage du Mystère de la crypte ensorcelée et du Labyrinthe aux olives fait un retour fracassant dans une Barcelone transformée. Coiffeur occasionnel, bohème et voyou impénitent, il se voit obligé de mener l'enquête sur l'assassinat d'un homme d'affaires important afin de ne pas être accusé de meurtre.

Mais si le personnage est toujours aussi rocambolesque, la ville, el... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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« Il » sort d'un asile psychiatrique où il fut interné pendant plusieurs années. A titre abusif ? Sûrement. Il se retrouve dans une Barcelone qui a bien changé à ses yeux. Au passage petite allusion à Onofre Bouvila de la part du personnage principal en début de narration (ce que j'ai apprécié).
Normal que l'on ne puisse nommer ce personnage puisque ses parents ne l'ont pas reconnu à sa naissance. Rationnel que tout soit « contourné » puisque c'est lui le narrateur de cette histoire et qu'il est « fou ».
Car ce récit est délicieusement absurde, loufoque, délirant, burlesque... Tous les personnages ont un discours ou une attitude irrationnelle, saugrenue ; Est-ce parce qu'ils sont vraiment caricaturaux ? Disjonctés ? Ou bien est-ce le regard du narrateur qui déforme tout autour de lui ?
Edouardo Mendoza nous plonge dans une loufoquerie qui pourrait lasser certains lecteurs par la profondeur de la bizarrerie alimentant chaque page. Certains diront : trop c'est trop !
Derrière se cache la critique mordante de la société et des institutions espagnoles. Mendoza n'épargne pas grand monde. Les pauvres comme les riches, les bourgeois comme les ouvriers, les différents pouvoirs politiques, les pouvoirs publics, le monde du travail, etc.…
« Il » est un ancien délinquant, voleur, escroc, qui au lieu d'être incarcéré, s'est retrouvé à l'asile ; Décidé à rester dans le « droit chemin », il devient « gérant » du salon de coiffure de son beau-frère : « l'artiste des dames » ! Lieu improbable pour un apprenti coiffeur catastrophique mais remplit de la meilleure volonté du monde ! Commerce à la clientèle quasiment inexistante, laissé pratiquement à l'abandon par un beau-frère plus préoccupé par ses pulsions sexuelles que par la prospérité de sa boutique.
C'est dans ce capharnaüm à la gloire du cheveu que « Il » va plonger dans une histoire de vol, de meurtre où il deviendra le principal suspect et devra prouver son innocence.
Entre en scène une succession de personnages savoureux dont la palme revient à Monsieur le Maire, politicien corrompu et abruti de haut vol, ici en pleine campagne pour sa réélection. Les autres : un immigré africain philosophe et extrêmement myope, un avocat véreux pathétique, un homme d'affaire assassiné, un tueur à gages, des policiers douteux, un homme qui est une femme, une prostituée fétichiste au grand coeur, une Ivette qui est en fait deux, etc. Les personnages féminins ne sont pas les plus épargnés : femmes vénales, mégères, ravissantes garces...
Il y a chez Mendoza une férocité du trait, une lucidité ironique de la situation, camouflée derrière le burlesque et l'imprévisibilité des personnages.
Le héros de cette histoire, malgré son passé chaotique, a une propension miraculeuse à se sortir des situations désespérées : est-ce malgré tout son regard décalé sur les êtres, la vie, qui le protège ? Est-ce une clairvoyance pointue de la nature humaine cachée sous son air d'imbécile ? ; D'ailleurs tous pensent berner ce crétin prodigieux….
Ce livre aurait pu être un roman policier comme tant d'autres et devient un grand guignol attachant, où « un fou » avec le plus grand sérieux, se démène pour savoir qui a tué Manuel Pardalot, directeur de la société « Le Filou Espagnol » alors que beaucoup aimerait que ce soit lui. Certains passages du livre pourraient même devenir des sketchs.
Si on laisse de côté l'aspect divertissant de l'histoire (humour, loufoqueries en tout genre….) « notre héros » a vécu une vie infernale dans cet asile et à sa sortie, dans un quartier oublié de Barcelone, il mène une existence à la limite de la misère sociale, âpre et définitive. Et puis il y a cet épilogue - à la Frank Capra – comme si le rire dissolvait la noirceur souterraine de l'histoire et apportait vaille que vaille un souffle d'espérance...
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L'artiste des Dames est un somptueux salon de coiffure où j'irai volontiers faire un petit tour mais certainement pas pour me faire coiffer. le propriétaire est le frère du narrateur et peu présent dans cette histoire. Celui qui tient la vedette, c'est le narrateur. Un magnifique spécimen, comme on en rencontre peu. Fin psychologue après avoir passé de nombreuses années -en tant que patient- dans un asile psychiatrique, une fois revenu à la vie civile il cherche à retrouver sa soeur. Celle-ci est justement mariée au propriétaire du salon, d'où la proposition d'embauche qui arrange bien les petits papiers du beauf, qui a d'autres occupations, bien loin des cheveux. Après avoir remis un peu d'ordre dans ce somptueux salon crasseux, poussiéreux et minuscule où peu de clients viennent (c'est-à-dire aucun), il se retrouve embrigadé dans une sombre affaire et va devoir commettre un vol (bien contre sa volonté mais il lui est toujours difficile de refuser ses services, clientèle oblige -surtout quand elle est bien roulée et maîtrise le chantage, juste un peu). A partir de là Eduardo Mendoza va embarquer le lecteur dans une histoire loufoque, caustique et complètement déjantée avec une belle satire de la haute magistrature de Barcelone. Ce roman a l'aspect du polar avec le burlesque en prime et j'avoue avoir passé un très bon moment de lecture (toutefois, moins drôle que Sans nouvelles de Gurb).
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Ce roman, a été édité en 2001,
après "le mystère de la crypte ensorcelée"1979" "le labyrinthe aux olives"1980  et avant" la grande embrouille"2012.
Notre truculent marginal Canuno, ex escroc , interné en hopital psychiatrique depuis plusieurs années, se voit libéré, expulsé même, son dossier médical est vide. Tous les autres pensionnaires bénéficient du même sort!
Il reprend une vie civile honorable: "gérant" d'un salon de coiffure pour dames.
Jusqu'au jour où apparaissent : " ses jambes (bien faites et tout et tout)".
Et notre héros se trouve embarqué dans un imbroglio policier difficilement compréhensible ( prenez des notes au fil de la lecture car la multitude des intervenants, impliqués, et interferants, brouillent la simple comprehention du récit .
Ne nous leurrons pas : il s'agit en fait d'une critique de la nouvelle société civile, apparue, puis bien installée, deouis la fin de la période franquiste.
Les personnages, véritables guignols, défilent , tous plus ridicules ou sinistres les uns que les autres:
_ Un avocat véreux ,
_ des hommes d'affaires opportunistes, créateurs de sociétés écrans,
_ des éléments féminins , plus ou moins séduisants , assurant le lien  entre les acteurs,
_ un maire (de Barcelone ?) en période pré électorale, véritable pantin, ridicule, malhonnête, et complice: "... ce sont là des choses que je ne dois pas entendre"... .
_ l'etat de délabrement des services collectifs municipaux et sociaux dénoncés (transports collectifs, services municipaux, police, délabrement des hopitaux).
Une mention spéciale concernant les populations émigrées, travailleurs plus ou moins clandestins, noire ou sud americaine, envers qui l'auteur nous fait éprouver une véritable tendresse.
Bon, par ce faux polar, loufoque, truffé de répliques truculentes, E. Mendosa,désabusé, critique cette nouvelle société libérale.
Cet écrit m'a paru, un peu, même beaucoup trop long, et l''intrigue reste difficilement compréhensible .
Donc, à moins que vous ne les ayez déjà lues, je vous recommande " la grande embrouille" ou les 2 premières aventures de Canuno. Ou encore : "sans nouvelles de Gurb" :là, ce n'est plus un marginal qui nous démontre l'absurdité de notre société de consommation, mais un extra terrestre (qui connait tout des humains, hormi ses codes !).
Donc 3/5.
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Si vous avez envie de rire, comme vous l'avez fait en regardant les "Tontons flingueurs"... Si vous avez envie de faire un cluedo et deviner qui a tué Pardalot... Si vous avez envie de lire un bon roman dont l'écriture élaborée contraste avec les personnages sulfureux de ce Barcelone miséreux, et il faut le dire un peu pourrie, alors n'hésitez pas à lire l'artiste des dames.
Cañuno est le héros et celui qui raconte son histoire. Il est d'abord libéré d'un asile qui fait faillite, et retourne à Barcelone. Il rencontre une femme qui lui propose de gagner un peu d'argent en allant voler des dossiers. Or il trouve un cadavre, et il va maintenant falloir qu'il prouve son innocence. C'est là que commencent les appartions de personnages tous aussi véreux et loufoques les uns que les autres : l'avocat, une vraie Yvette et une fausse, le maire de Barcelone, qui n'a qu'une obsession, les prochaines élections ( aucuns sous entendus ), la maîtresse du mort, un chauffeur de limousine...
C'est savoureux... Certains passages sont à mourir de rire, la mise en scène m'ayant fait parfois penser aus "Tontons flingueurs" . Sous une apparente légèreté, ce roman est construit comme un thriller avec le dénouement final, écrit avec un ton caustique qui colle fort bien à l'histoire.
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Le héros du "Mystère de la crypte ensorcelée" et du "Labyrinthe aux olives" est de retour dans ce roman pour notre plus grand plaisir.
Une intrigue cocasse, des situations rocambolesques et des personnages plus dérangés les uns que les autres font de ce roman un vrai bonheur. L'auteur Eduardo Mendoza nous transporte encore dans le maniement de l'humour absurde et de la parodie .
N'hésitez donc surtout pas à vous plonger dans la lecture de ce roman (voire de cette trilogie), rire garanti !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le repas terminé, arrosé d'un délicieux cabernet sauvignon de fabrication toute locale et égayé par la maman de Viriato (dont je n'ai pu déduire le nom de la conversation, car on s'adressait à elle en employant des épithètes affectueuses, telles que « sorcière » ou « crapaud »), laquelle, avec ce don naturel qu'ont beaucoup de vieilles personnes pour jouer les boute-en-train, nous a régalés du récit choisi de ses meilleures diarrhées.
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- Mon grand-père avait été fétichiste, a poursuivi Ivette Pardalot, et c'est pour ça qu'il avait un pistolet.
- Phalangiste, mon biquet, pas fétichiste, l'a corrigée maître Miscosillas. Dans l'après-guerre, certains avaient des pistolets, et d'autres des femmes légères. Mais les pistolets et les femmes légères à la fois, c'étaient seulement les phalangistes.
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- Eh bien, soyez le bienvenu chez moi, et dites-moi en quoi je peux vous être utiles, mon cher Santi.
- D'abord en répondant à une question sans tenter de manœuvres dilatoires : avez-vous tué Pardalot ?
- Mais non, voyons !
- Pourtant, tout Barcelone le dit.
- Ça ne signifie rien, ai-je fait remarquer. Dans cette ville, la calomnie n'épargne même pas nos hommes politiques et leur entourage.
- Oui, a-t-il admis, mais dans l'exemple que vous citez, les calomnies coïncident avec la vérité.
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Durant toute la matinée je n’ai eu à travailler que deux fois : j’ai lavé et démêlé les cheveux de jumeaux pour qu’ils puissent vivre séparés, et j’ai expulsé à coups de balai une souris surprise en train de siffler un pot de lait de beauté Ph5 (stabilise la couche acide de la peau, lui donne souplesse et tonus, et plait beaucoup aux souris).
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J'ai des raisons de penser que Reynona fait partie d'un complot. Cela, en soi, ne m'inquiète pas. Je ne suis pas de ceux qui croient que la femme doit rester à la cuisine. Chez moi, il y a toujours eu une femme à la cuisine, et y mettre toutes les autres me semble inutile.
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Rencontre avec Eduardo Mendoza en partenariat avec l'Institut Cervantès de Bordeaux. Entretien avec Yves Harté.
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