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4,18

sur 956 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une porte lourde qui se referme. Le cliquetis du verrouillage. Claire est tranquille. Au moins jusqu'au lendemain matin. Seule dans une cellule isolée dans la maison d'arrêt des femmes, à Fresnes. Jugée aujourd'hui par ses pairs. Qui pourra la comprendre ? Qui pourra comprendre son geste inavouable ? Qui pourra lui pardonner ? Personne, sans nul doute. D'autant que Claire se tait, s'emmure dans un silence infranchissable. Qu'a-t-elle pu commettre d'aussi irréparable pour se retrouver entre ces quatre murs ? Elle, la bourgeoise parisienne, épanouie dans son travail, sa vie sociale, aimée d'un mari tendre et compréhensif. Seule ombre au tableau idyllique : l'absence d'enfant... du fond de sa cellule, Claire noircit des pages afin de livrer son témoignage...

Ce sont ces pages que nous livre Mathieu Menegaux. Avec justesse et beaucoup d'émotions, il se met dans la peau de cette femme qui, inexplicablement, se retrouve derrière les barreaux. Isolée des autres détenues afin de la protéger, elle, et ses semblables. Afin d'expliquer l'inexplicable, Claire écrit et se livre, sans fard. Sur sa vie d'épouse aimée, sur son manque de maternité et sur le drame qui l'a conduite là où elle est aujourd'hui. L'auteur se glisse parfaitement dans la peau d'une femme et aborde avec sensibilité le couple, le désir de maternité, l'amour, l'intimité... La tension est permanente tout au long de ce témoignage que l'on parcourt d'une traite, le souffle court. L'écriture, sensible et terriblement efficace, nous happe dès les premières lignes.
Un roman étonnant et bouleversant...
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Tout a été dit déja, peu importe, juste quelques mots .....
Ce livre bascule lu d'une traite pose la question du silence, de l'émotion, de l'orgueil, de l'angoisse, suite à un Violent Traumatisme " TU " obstinément ......


Et quel choc !
L'histoire prenante, addictive De Claire , la quarantaine active, un travail passionnant auprès d'Antoine , un mari aimant mais pas d'enfant, hélas !

Soudain tout bascule , elle devient tour à tour victime puis....

Je n'en dirai pas plus sinon le mystère s'éclaircirait ....

Tout est dans l'écriture efficace , juste, haletante, parfaite et pourtant simple qui prend le lecteur aux tripes et l'interpelle .....
Comment cet écrivain réussit - il à se mettre dans la peau de l'héroïne durant 137 pages ?
Quelle sensibilité rare en décrivant l'incompréhensible !
C'est une tragédie moderne.Un véritable coup de coeur qui ne laissera personne indifférent!
J'ai lu et commenté " Un fils parfait " il y a quelque temps de Mathieu Menegaux .
Un romancier prometteur !

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C'est court, concis et terriblement efficace.
On le sait d'emblée : l'histoire De Claire se termine derrière les barreaux. Mais le lecteur est le seul confident de la jeune femme qui n'a jamais révélé ce qui aurait fait d'elle une victime plutôt qu'une coupable.
Quel fut son crime? C'est au terme d'une auto-analyse qui révèle peu à peu l'engrenage, le piège qui se referme autour de la jeune femme que l lecteur découvre l'inimaginable, l'impensable. C'est une descente aux enfers d'autant plus terrible que rien ne pouvait l'annoncer. Réussite sociale, amour, amitié, même l'absence d'enfant semblait être un revers accepté.
Le récit est cours et la langue épurée. le discours reste factuel, en ce sens que la narratrice ne cherche pas la connivence, ne se cherche pas d'excuse. elle énonce tout au plus quelques regrets, quelques « Si seulement », tout en restant distanciée par rapport à ces drames qui se sont succédés.
Le cheminement psychologique De Claire , que l'on a plus d'une fois envie de secouer pour qu'elle sorte de son mutisme, est très bien évoqué. C'est d'ailleurs une sorte de prouesse de la part de l'auteur qui réussit à ce point à se glisser dans l'univers mental d'une femme. voilà qui remet en cause l'existence d'une plume sexuée. Sans connaître le nom de l'auteur, bien malin celui qui aurait pu imaginer qu'il s'agissait d'un homme.

Reste la question de la raison qui peut pousser cette femme à se murer dans un silence délétère. le sacrifice inutile d'un être doublement innocent? La perte de tous ses repères? C'est en tous cas une motivation profonde et inéluctable , puisqu'il aurait suffit d'un mot, d'une simple décision, pour que le destin bascule, et ceci à plusieurs reprises.

Difficile de rester indifférent face à cette violence contenue, transcrite avec une économie de mots savamment étudiée, qui en fait une lecture marquante à long terme.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Bien que ce roman date de 2015, je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à ce qu'il m'arrive entre les mains sur les conseils d'une amie que je remercie au passage.
Mathieu Menegaux se glisse dans la tête De Claire qui du fond de sa cellule nous livre une confession glaçante et bouleversante.
Comment une femme brillante, plutôt gâtée par la vie s'est-elle retrouvée à Fresnes où elle est emprisonnée depuis deux ans ?
Peu à peu nous découvrons une vie bien réglée, plutôt heureuse malgré le manque d'enfant ressenti comme une réelle blessure.
Claire s'efforce d'être heureuse dans sa vie confortable auprès d'Antoine qu'elle aime, jusqu'au drame, un soir à Paris.
Elle n'en parlera jamais, ni à son mari, ni à personne s'enfonçant dans une implacable descente aux enfers qui la détruira à petit feu et lui fera commettre l'irréparable.
C'est pourtant à Antoine que Claire écrit dans l'attente du verdict de son procès qui se termine.

" J'écris pour que tu comprennes et que tu cesses de me haïr. Et j'écris pour vous, policiers, citoyens, magistrats, journalistes, prompts à embastiller en prétextant la recherche de la vérité. Vous la voulez, la vérité ? Lisez."

Ce roman se lit en quelques heures, il m'a passionnée.
J'ai eu pitié de cette femme autant que je l'ai détestée pour son refus de parler alors qu'il aurait été raisonnable de le faire, à défaut d'être facile.
L'auteur a une telle maîtrise pour « devenir » Claire que j'ai eu tout au long de ma lecture l'impression que ce roman était écrit par une femme.
« Je me suis tue » est un texte percutant comme un coup de poing, qui vous laisse abasourdi et vous marque pour longtemps
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Un livre sur une femme violée, écrit par un homme.
Le choix de cette lecture fut d'emblée ce premier constat surprenant entre titre et auteur sur la jaquette: mais que vient donc faire cet accord de genre incongru?

Il s'en tire fort bien, Mathieu Menegaux. Je peux mettre dire qu'il m'a sidérée par le réalisme de l'acte et ses conséquences psychologiques et décisionnelles. La descente aux enfers d'une femme prise à ses propres mensonges est d'un réalisme confondant. Il devient difficile de parler plus avant, la thématique invite forcément à ne pas spolier les faits pour provoquer une totale projection de la part du lecteur. Surtout si ce lecteur est une femme.

En peu de pages, avec une écriture en mode confession, rapide, directe, le dramatique coup du sort et le dilemme induit ouvrent à une réflexion dans l'intime de soi, sur le déni de souffrance, sur le refus de victimisation, sur la volonté d'oublier et d'avancer. Un engrenage de secrets et mensonges pour une question finale: qu'aurais-je fait?

Bluffée par la puissance de ce premier roman.
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Une belle découverte avec ce petit bouquin en terme de pages 137 mais tellement fort en intensité.

Claire quarantenaire en prison nous livre le fil de son histoire et la raison pour laquelle elle se trouve en prison, l'auteur réussit parfaitement à nous narrer cette histoire. le style d'écriture est également direct, saccadé et souvent en faisant référence à des titres de chansons.

J'ai eu besoin de poser ce livre quelques minutes pour faire une pause mais on a très rapidement envie d'y revenir comme étant en apnée et souhaitant connaitre la suite de cette histoire. On sait pourtant que celle-ci se finira mal étant donné la détention De Claire.

Un premier livre très réussit pour Mathieu Ménégaux qui nous montre qu'à chaque instant une vie peut basculer.
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J'ai attrapé ce livre au vol sur une étagère de ma bibliothèque.
J'aime bien faire ça : arriver avec ma liste soigneusement établie... et repartir avec des titres que je n'avais pas prévus, laisser un peu de hasard s'immiscer dans mes choix de lecture.
Bonne pioche ! Très bonne pioche, même. Le hasard fait quelquefois très bien les choses.
Mathieu Menegaux nous raconte l'histoire de Claire, ou plutôt, laisse Claire nous raconter son histoire.
Une histoire terrible qui nous met mal à l'aise. Elle nous fait nous interroger, nous poser bien des questions, auxquelles il est parfois difficile de répondre.
Un événement peut-il perturber le cours d'une vie bien rangée ? Une vie "normale", si tant est que ce qualificatif signifie quelque chose, peut-elle basculer subitement ? Et surtout : Faut-il être un monstre pour commettre un acte monstrueux ?
À travers Claire, l'auteur donne ses réponses à ces questions.
Mathieu Menegaux réussit formidablement bien à entrer dans la tête de cette femme, et tout au long du texte, tout sonne très juste. Ce livre est une fiction criante de vérité, et c'est ce qui lui donne sa force : Claire est vivante sous nos yeux et son histoire nous percute de plein fouet.
L'écriture est très simple et souligne le fait que tout ce qui arrive est finalement banal... ça fait froid dans le dos. Claire est une femme banale à qui il est arrivé quelque chose de rare (Dieu merci !) et d'anormal : le reste de l'histoire n'est finalement que l'enchaînement logique des conséquences.
Bravo Mathieu Menegaux pour ce premier roman plus que réussi.
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Je me suis tue... pendant bien longtemps, sur un livre qui a pourtant résonné fortement en moi !

Thriller psychologique en apparence, ce récit est en fait presque un essai romancé sur les méfaits du silence dans un couple ou une famille. Car l'héroïne, emprisonnée au début de l'histoire sans qu'on sache pourquoi, cache ses secrets à tous, sauf à nous qui la lisons.

J'ai beaucoup aimé la thèse de l'auteur, mais aussi le suspense du roman, les personnages pas trop stéréotypés, la jolie plume, le thème du désir d'enfant. Bref, je ne me tairai pas à l'avenir sur ce petit roman, terrible mais réjouissant !
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Ce livre raconte l'indicible !

On voit arriver le drame

On en devine la fin.

Une terrible tragédie.

Premier roman de Mathieu Menegaux, qui se lit d'une traite.

" C'est propre, la tragédie. C'est reposant, c'est sûr .... Dans le drame, avec ces traîtres, avec ces méchants acharnés, cette innocence persécutée, ces vengeurs, ces terre-neuve, ces lueurs d'espoir, cela devient épouvantable de mourir, comme un accident. Dans la tragédie on est tranquille. D'abord on est entre soi. On est tous innocents en somme ! Ce n'est pas parce qu'il y en a qui tue et l'autre qui est tué. C'est une question de distribution. Dans le drame, on se débat parce qu'on espère en sortir. C'est ignoble, c'est utilitaire. Là, c'est gratuit. C'est pour les rois. Et il n'y a plus rien à tenter, enfin ! "
(Jean Anouilh, Antigone)




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Je pense que nous sommes tous plus ou moins pareils quand un roman nous est présenté comme une claque, un uppercut, une révélation : nous éprouvons l'irrésistible envie de nous ruer dessus tout en nous méfiant instinctivement devant un tel concert d'éloges. Comme vous vous en doutez, Je me suis tue appartient à cette catégorie de romans qui font l'unanimité (sinon pourquoi débuter ma chronique de cette façon, CQFD). Et face à tant de louanges, surtout pour un 1er roman, j'ai craqué pour ce récit d'une centaine de pages seulement. Cela ne commençait pas très bien entre lui et moi car j'ai encore du mal avec le concept d'un roman court qui développerait suffisamment de thèmes pour me happer (et comme j'avais tort).

C'est donc mal connaître Mathieu Menegaux, tant ce roman m'a scotchée. Court mais si intense (je ne parle pas d'un espresso Voluto), punaise, mon coeur de femme a sacrément morflé tellement l'histoire De Claire, notre narrateur, est d'une dureté implacable.

Se taire, Claire l'assume depuis des mois du fond de sa cellule de la prison pour femmes de Fresnes. Qu'est-il arrivé à cette quadra dynamique, cadre sup, bourgeoise parisienne par excellence, mariée au séduisant Antoine, admirée de tous, libre dans sa tête (Diego?) dans son corps, femme aimante et aimée, amante coquine ? Pourquoi croupir en prison alors que la vie semblait un chemin tout tracé, pavé de bonnes intentions ? Se taire, Claire s'est obstinée. Mais un jour, les vannes cèdent : tout lâcher, enfin, par le biais de sa confession salvatrice, rédemptrice. Ce roman sera son ultime témoignage. Croyez-moi, vous n'en reviendrez pas.

Dire qu'un homme a pu aussi bien décrire les tourments d'une femme aux prises avec l'innommable, j'ai encore du mal à le croire ! Ce portrait est d'une justesse et d'une violence, oui quelle claque, difficile de dire autrement. Claire est une anti-héroïne complexe de grand cru, attachante alors que son geste, lui, est impardonnable. La dureté de certaines scènes est à vous couper la chique et les trémolos dans la gorge n'étaient jamais très loin. Claire est l'incarnation de la victime qu'on ne peut s'empêcher de détester, jaloux que nous sommes face à tant de chance. Quand les idoles tombent, la curée n'est jamais loin. Claire paye pour son geste mais aussi pour ce qu'elle est : une femme à qui tout réussissait et à qui on pardonne encore moins qu'une autre. Dur mais un fait.
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