Bien que ce roman date de 2015, je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à ce qu'il m'arrive entre les mains sur les conseils d'une amie que je remercie au passage.
Mathieu Menegaux se glisse dans la tête
De Claire qui du fond de sa cellule nous livre une confession glaçante et bouleversante.
Comment une femme brillante, plutôt gâtée par la vie s'est-elle retrouvée à Fresnes où elle est emprisonnée depuis deux ans ?
Peu à peu nous découvrons une vie bien réglée, plutôt heureuse malgré le manque d'enfant ressenti comme une réelle blessure.
Claire s'efforce d'être heureuse dans sa vie confortable auprès d'Antoine qu'elle aime, jusqu'au drame, un soir à Paris.
Elle n'en parlera jamais, ni à son mari, ni à personne s'enfonçant dans une implacable descente aux enfers qui la détruira à petit feu et lui fera commettre l'irréparable.
C'est pourtant à Antoine que Claire écrit dans l'attente du verdict de son procès qui se termine.
" J'écris pour que tu comprennes et que tu cesses de me haïr. Et j'écris pour vous, policiers, citoyens, magistrats, journalistes, prompts à embastiller en prétextant la recherche de la vérité. Vous la voulez, la vérité ? Lisez."
Ce roman se lit en quelques heures, il m'a passionnée.
J'ai eu pitié de cette femme autant que je l'ai détestée pour son refus de parler alors qu'il aurait été raisonnable de le faire, à défaut d'être facile.
L'auteur a une telle maîtrise pour « devenir » Claire que j'ai eu tout au long de ma lecture l'impression que ce roman était écrit par une femme.
«
Je me suis tue » est un texte percutant comme un coup de poing, qui vous laisse abasourdi et vous marque pour longtemps