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4,18

sur 967 notes
Bien que ce roman date de 2015, je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à ce qu'il m'arrive entre les mains sur les conseils d'une amie que je remercie au passage.
Mathieu Menegaux se glisse dans la tête De Claire qui du fond de sa cellule nous livre une confession glaçante et bouleversante.
Comment une femme brillante, plutôt gâtée par la vie s'est-elle retrouvée à Fresnes où elle est emprisonnée depuis deux ans ?
Peu à peu nous découvrons une vie bien réglée, plutôt heureuse malgré le manque d'enfant ressenti comme une réelle blessure.
Claire s'efforce d'être heureuse dans sa vie confortable auprès d'Antoine qu'elle aime, jusqu'au drame, un soir à Paris.
Elle n'en parlera jamais, ni à son mari, ni à personne s'enfonçant dans une implacable descente aux enfers qui la détruira à petit feu et lui fera commettre l'irréparable.
C'est pourtant à Antoine que Claire écrit dans l'attente du verdict de son procès qui se termine.

" J'écris pour que tu comprennes et que tu cesses de me haïr. Et j'écris pour vous, policiers, citoyens, magistrats, journalistes, prompts à embastiller en prétextant la recherche de la vérité. Vous la voulez, la vérité ? Lisez."

Ce roman se lit en quelques heures, il m'a passionnée.
J'ai eu pitié de cette femme autant que je l'ai détestée pour son refus de parler alors qu'il aurait été raisonnable de le faire, à défaut d'être facile.
L'auteur a une telle maîtrise pour « devenir » Claire que j'ai eu tout au long de ma lecture l'impression que ce roman était écrit par une femme.
« Je me suis tue » est un texte percutant comme un coup de poing, qui vous laisse abasourdi et vous marque pour longtemps
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Un livre sur une femme violée, écrit par un homme.
Le choix de cette lecture fut d'emblée ce premier constat surprenant entre titre et auteur sur la jaquette: mais que vient donc faire cet accord de genre incongru?

Il s'en tire fort bien, Mathieu Menegaux. Je peux mettre dire qu'il m'a sidérée par le réalisme de l'acte et ses conséquences psychologiques et décisionnelles. La descente aux enfers d'une femme prise à ses propres mensonges est d'un réalisme confondant. Il devient difficile de parler plus avant, la thématique invite forcément à ne pas spolier les faits pour provoquer une totale projection de la part du lecteur. Surtout si ce lecteur est une femme.

En peu de pages, avec une écriture en mode confession, rapide, directe, le dramatique coup du sort et le dilemme induit ouvrent à une réflexion dans l'intime de soi, sur le déni de souffrance, sur le refus de victimisation, sur la volonté d'oublier et d'avancer. Un engrenage de secrets et mensonges pour une question finale: qu'aurais-je fait?

Bluffée par la puissance de ce premier roman.
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Une belle découverte avec ce petit bouquin en terme de pages 137 mais tellement fort en intensité.

Claire quarantenaire en prison nous livre le fil de son histoire et la raison pour laquelle elle se trouve en prison, l'auteur réussit parfaitement à nous narrer cette histoire. le style d'écriture est également direct, saccadé et souvent en faisant référence à des titres de chansons.

J'ai eu besoin de poser ce livre quelques minutes pour faire une pause mais on a très rapidement envie d'y revenir comme étant en apnée et souhaitant connaitre la suite de cette histoire. On sait pourtant que celle-ci se finira mal étant donné la détention De Claire.

Un premier livre très réussit pour Mathieu Ménégaux qui nous montre qu'à chaque instant une vie peut basculer.
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J'ai attrapé ce livre au vol sur une étagère de ma bibliothèque.
J'aime bien faire ça : arriver avec ma liste soigneusement établie... et repartir avec des titres que je n'avais pas prévus, laisser un peu de hasard s'immiscer dans mes choix de lecture.
Bonne pioche ! Très bonne pioche, même. Le hasard fait quelquefois très bien les choses.
Mathieu Menegaux nous raconte l'histoire de Claire, ou plutôt, laisse Claire nous raconter son histoire.
Une histoire terrible qui nous met mal à l'aise. Elle nous fait nous interroger, nous poser bien des questions, auxquelles il est parfois difficile de répondre.
Un événement peut-il perturber le cours d'une vie bien rangée ? Une vie "normale", si tant est que ce qualificatif signifie quelque chose, peut-elle basculer subitement ? Et surtout : Faut-il être un monstre pour commettre un acte monstrueux ?
À travers Claire, l'auteur donne ses réponses à ces questions.
Mathieu Menegaux réussit formidablement bien à entrer dans la tête de cette femme, et tout au long du texte, tout sonne très juste. Ce livre est une fiction criante de vérité, et c'est ce qui lui donne sa force : Claire est vivante sous nos yeux et son histoire nous percute de plein fouet.
L'écriture est très simple et souligne le fait que tout ce qui arrive est finalement banal... ça fait froid dans le dos. Claire est une femme banale à qui il est arrivé quelque chose de rare (Dieu merci !) et d'anormal : le reste de l'histoire n'est finalement que l'enchaînement logique des conséquences.
Bravo Mathieu Menegaux pour ce premier roman plus que réussi.
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Je me suis tue... pendant bien longtemps, sur un livre qui a pourtant résonné fortement en moi !

Thriller psychologique en apparence, ce récit est en fait presque un essai romancé sur les méfaits du silence dans un couple ou une famille. Car l'héroïne, emprisonnée au début de l'histoire sans qu'on sache pourquoi, cache ses secrets à tous, sauf à nous qui la lisons.

J'ai beaucoup aimé la thèse de l'auteur, mais aussi le suspense du roman, les personnages pas trop stéréotypés, la jolie plume, le thème du désir d'enfant. Bref, je ne me tairai pas à l'avenir sur ce petit roman, terrible mais réjouissant !
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La narratrice du livre, dont nous apprenons d'emblée qu'elle se trouve en prison, annonce d'entrée : « À présent, je veux livrer mon témoignage dans la totalité. Puisque la justice tient tant à la vérité, je vous la confie. Je reprends tout, depuis le début. Lisez-moi, qui que vous soyez, la surveillante, le directeur, le président de la cour d'assises de Paris ou un journalistes. Je reprends tout, pour vous, depuis le début. Lisez-moi. ».

C'est donc d'une confession qu'il s'agit.

Dans ce roman (très court et très dense) Mathieu Ménégaux décrit habilement le cheminement psychologique d'une femme que la vie malmène et qui tente de garder le contrôle.
J'ai eu plus de mal par contre avec le personnage du mari, très « tout ou rien » que j'ai trouvé moins crédible.
C'est toutefois un roman efficace et prenant.

À découvrir.
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Ce livre raconte l'indicible !

On voit arriver le drame

On en devine la fin.

Une terrible tragédie.

Premier roman de Mathieu Menegaux, qui se lit d'une traite.

" C'est propre, la tragédie. C'est reposant, c'est sûr .... Dans le drame, avec ces traîtres, avec ces méchants acharnés, cette innocence persécutée, ces vengeurs, ces terre-neuve, ces lueurs d'espoir, cela devient épouvantable de mourir, comme un accident. Dans la tragédie on est tranquille. D'abord on est entre soi. On est tous innocents en somme ! Ce n'est pas parce qu'il y en a qui tue et l'autre qui est tué. C'est une question de distribution. Dans le drame, on se débat parce qu'on espère en sortir. C'est ignoble, c'est utilitaire. Là, c'est gratuit. C'est pour les rois. Et il n'y a plus rien à tenter, enfin ! "
(Jean Anouilh, Antigone)




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Cette nuit, vers 4 heures du matin, je refermais enfin ce livre dont j'ai eu un mal fou à venir à bout, mais depuis deux semaines que je le traînais au point de préférer en lire un autre entre deux chapitres tellement il m'était pénible d'en reprendre la lecture, j'avais décidé de m'en débarrasser une bonne fois pour toutes.
Ça peut venir de moi, tellement de lecteurs ont été enthousiastes sur ce livre que je m'attendais à une pépite, mais à aucun moment je ne suis arrivée à entrer dans la peau de Claire, qu'on découvre tout d'abord en prison, sans qu'on sache pourquoi, puis installée dans une vie plutôt confortable, avec un mari aimant, un boulot qu'elle aime, des amis, sans problèmes d'argent... on pourrait dire que tout va pour le mieux si ce n'est que toutes les sorties que le couple fait lui est pénible parce qu'arrivée à 40 ans, elle n'a toujours pas d'enfant et il lui est difficile de voir ceux des autres, d'autant qu'elle sent comme un reproche sous-jacent peser sur elle., entre les remarques et le regard des gens. Il faut dire que le regard des autres compte énormément pour elle, surtout celui de son mari.
Alors quand il lui arrive une chose horrible un soir où elle rentrait chez elle en Vélib, elle commence par composer le numéro de la police, qui la met en attente, ce qui lui laisse le temps de la réflexion et au final, elle raccroche et ne le dit à personne. Mais forcément, ça la travaille tout au long du livre et je ne peux en dire plus sans spoiler...
Et donc, comme dit plus haut, à aucun moment je n'ai pu entrer dans la tête de Claire, je n'ai absolument ressenti aucune empathie envers elle et vu que c'est la narratrice, ça m'a été très pénible. Les autres personnages sont très survolés. Elle parle de son mari mais à aucun moment on ne sait ce qu'il pense vraiment, tout pareil pour sa famille et ses amis. L'auteur aurait pu donner un peu d'épaisseur à ses personnages, peut-être que ça aurait pimenté le roman.
De plus, une autre chose m'a exaspérée, Dans chaque court chapitre, Mathieu Menegaux a cru bon d'émailler quelques phrases de paroles de chansons qui tombaient comme un cheveu sur la soupe. Il y a même du Claude François, parfois des paroles en anglais... avec renvoi vers la source. Peut-être que ça plaît à d'autres, moi ça m'a plutôt tapé sur le système. Mais vraiment. Je n'en ai pas du tout compris l'intérêt.
Bref donc, une très grosse déception pour moi et je ne prends aucun plaisir à aller à contre-courant mais bon, voilà que ça m'arrive encore une fois. J'aurais préféré être aussi dithyrambique que la majorité des autres lecteurs, et passer un bon moment, parce que c'est ce que je recherche dans mes lectures, tout comme vous, n'est-ce pas. Donc, j'espère ne pas blesser ceux qui ont adoré ce livre, ce n'est pas le but du tout. Je n'ai pas ressenti la même chose qu'eux et j'en suis la première désolée.
Au moment où je vous écris ces lignes, je ne sais même pas si j'essaierai un autre livre de l'auteur, alors que je les ai tous dans ma PAL. Si d'autres personnes sont dans mon cas, à savoir ont été déçues par Je me suis tue mais agréablement surprises par d'autres, dites-le-moi et ça m'incitera peut-être à pousser plus loin ma découverte de l'auteur, parce que je ne peux pas me fier à l'enthousiasme général et prendre le risque de me retrouver dans le même cas de figure.
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Peut se lire d'une traite de par son écriture fluide et histoire bien menée malgré une suite souvent prévisible. Présent : une D.R.H. attend son procès dans les couloirs d'une prison. Passé : après 15 ans de mariage toujours pas d'enfant, mari stérile. Jusqu'au jour de l'agression. Futur : Quelle sera sa condamnation ? Pourquoi refuse t'elle de donner le mobile du crime qu'elle a commis ? La punition de vouloir tout maîtriser ? Cette façon de faire m'a terriblement gênée. Je n'ai pas adhéré à la mentalité De Claire. À lire comme un roman sans se poser de questions.
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Je pense que nous sommes tous plus ou moins pareils quand un roman nous est présenté comme une claque, un uppercut, une révélation : nous éprouvons l'irrésistible envie de nous ruer dessus tout en nous méfiant instinctivement devant un tel concert d'éloges. Comme vous vous en doutez, Je me suis tue appartient à cette catégorie de romans qui font l'unanimité (sinon pourquoi débuter ma chronique de cette façon, CQFD). Et face à tant de louanges, surtout pour un 1er roman, j'ai craqué pour ce récit d'une centaine de pages seulement. Cela ne commençait pas très bien entre lui et moi car j'ai encore du mal avec le concept d'un roman court qui développerait suffisamment de thèmes pour me happer (et comme j'avais tort).

C'est donc mal connaître Mathieu Menegaux, tant ce roman m'a scotchée. Court mais si intense (je ne parle pas d'un espresso Voluto), punaise, mon coeur de femme a sacrément morflé tellement l'histoire De Claire, notre narrateur, est d'une dureté implacable.

Se taire, Claire l'assume depuis des mois du fond de sa cellule de la prison pour femmes de Fresnes. Qu'est-il arrivé à cette quadra dynamique, cadre sup, bourgeoise parisienne par excellence, mariée au séduisant Antoine, admirée de tous, libre dans sa tête (Diego?) dans son corps, femme aimante et aimée, amante coquine ? Pourquoi croupir en prison alors que la vie semblait un chemin tout tracé, pavé de bonnes intentions ? Se taire, Claire s'est obstinée. Mais un jour, les vannes cèdent : tout lâcher, enfin, par le biais de sa confession salvatrice, rédemptrice. Ce roman sera son ultime témoignage. Croyez-moi, vous n'en reviendrez pas.

Dire qu'un homme a pu aussi bien décrire les tourments d'une femme aux prises avec l'innommable, j'ai encore du mal à le croire ! Ce portrait est d'une justesse et d'une violence, oui quelle claque, difficile de dire autrement. Claire est une anti-héroïne complexe de grand cru, attachante alors que son geste, lui, est impardonnable. La dureté de certaines scènes est à vous couper la chique et les trémolos dans la gorge n'étaient jamais très loin. Claire est l'incarnation de la victime qu'on ne peut s'empêcher de détester, jaloux que nous sommes face à tant de chance. Quand les idoles tombent, la curée n'est jamais loin. Claire paye pour son geste mais aussi pour ce qu'elle est : une femme à qui tout réussissait et à qui on pardonne encore moins qu'une autre. Dur mais un fait.
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