Cette nuit, vers 4 heures du matin, je refermais enfin ce livre dont j'ai eu un mal fou à venir à bout, mais depuis deux semaines que je le traînais au point de préférer en lire un autre entre deux chapitres tellement il m'était pénible d'en reprendre la lecture, j'avais décidé de m'en débarrasser une bonne fois pour toutes.
Ça peut venir de moi, tellement de lecteurs ont été enthousiastes sur ce livre que je m'attendais à une pépite, mais à aucun moment je ne suis arrivée à entrer dans la peau de Claire, qu'on découvre tout d'abord en prison, sans qu'on sache pourquoi, puis installée dans une vie plutôt confortable, avec un mari aimant, un boulot qu'elle aime, des amis, sans problèmes d'argent... on pourrait dire que tout va pour le mieux si ce n'est que toutes les sorties que le couple fait lui est pénible parce qu'arrivée à 40 ans, elle n'a toujours pas d'enfant et il lui est difficile de voir ceux des autres, d'autant qu'elle sent comme un reproche sous-jacent peser sur elle., entre les remarques et le regard des gens. Il faut dire que le regard des autres compte énormément pour elle, surtout celui de son mari.
Alors quand il lui arrive une chose horrible un soir où elle rentrait chez elle en Vélib, elle commence par composer le numéro de la police, qui la met en attente, ce qui lui laisse le temps de la réflexion et au final, elle raccroche et ne le dit à personne. Mais forcément, ça la travaille tout au long du livre et je ne peux en dire plus sans spoiler...
Et donc, comme dit plus haut, à aucun moment je n'ai pu entrer dans la tête de Claire, je n'ai absolument ressenti aucune empathie envers elle et vu que c'est la narratrice, ça m'a été très pénible. Les autres personnages sont très survolés. Elle parle de son mari mais à aucun moment on ne sait ce qu'il pense vraiment, tout pareil pour sa famille et ses amis. L'auteur aurait pu donner un peu d'épaisseur à ses personnages, peut-être que ça aurait pimenté le roman.
De plus, une autre chose m'a exaspérée, Dans chaque court chapitre,
Mathieu Menegaux a cru bon d'émailler quelques phrases de paroles de chansons qui tombaient comme un cheveu sur la soupe. Il y a même du Claude François, parfois des paroles en anglais... avec renvoi vers la source. Peut-être que ça plaît à d'autres, moi ça m'a plutôt tapé sur le système. Mais vraiment. Je n'en ai pas du tout compris l'intérêt.
Bref donc, une très grosse déception pour moi et je ne prends aucun plaisir à aller à contre-courant mais bon, voilà que ça m'arrive encore une fois. J'aurais préféré être aussi dithyrambique que la majorité des autres lecteurs, et passer un bon moment, parce que c'est ce que je recherche dans mes lectures, tout comme vous, n'est-ce pas. Donc, j'espère ne pas blesser ceux qui ont adoré ce livre, ce n'est pas le but du tout. Je n'ai pas ressenti la même chose qu'eux et j'en suis la première désolée.
Au moment où je vous écris ces lignes, je ne sais même pas si j'essaierai un autre livre de l'auteur, alors que je les ai tous dans ma PAL. Si d'autres personnes sont dans mon cas, à savoir ont été déçues par
Je me suis tue mais agréablement surprises par d'autres, dites-le-moi et ça m'incitera peut-être à pousser plus loin ma découverte de l'auteur, parce que je ne peux pas me fier à l'enthousiasme général et prendre le risque de me retrouver dans le même cas de figure.